Journal de TAlliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 50 Juillet 1911. 71e année. 51 Vires acquirit eund# PRIX DE L'ABONNEMEM f pour la ville Par an 4: francs. f la province Par an 4 fr. 50 p' l'étranger Par an G fr 0f> ANNONCES: Annonces: 15 centimes la ligne Réclames 25 Liiseignemeni olliciel et enseignement libre Au lendemain de la chute du minis tère Schoïlaert, qui a osé présenter ce fameux, projet scolaire, prouvant une fois de plus de quelle façon les cléri caux entendent défendre l'enseigne ment moyen, et la veille du concours général de renseignement moyen, il nous a paru nécessaire d'établir de la façon la plus précise et la plus indis cutable, les résultats du concours gé néral de l'année 1910 nous donnons d'une part, pour les établissements officiels (Athénées et Collèges commu naux), d'autre part pour les établisse ments libres (Collèges patronnés), le nombre d'élèvesayant obtenuau moins une nomination, c'est-à-dire les o.5 des points dans les diiï'érentes branches qui ont fait l'objet du concours. Nous avons pris comme base cent concur rents. Les deux classes dont s'occupe notre statistique sont la Rhétorique et la Seconde des humanités anciennes. 11 n'est pas sans intérêt d'ajouter que la Rhétorique et la Seconde des humani tés modernes y ont pris part égale ment, mais que pas au seul élève des établissements libres n'a concouru dans cette catégorie. Nous sommes sûrs que tous -les journaux cléricaux s'empresseront de publier dans leurs colonnes ce qui suit alin de renseigner leurs lecteurs... Athén. et Coll. comm. Coll. patronnés. Latin 57% 58% Grec 40% 33% Français 39%. 12% Flamand 24% 44% Hist. etGéog. 44% 07„ Mathém. 19% 0% Dessin 4% 0°/° Latin 92% 83% Grec 34% .'15% Français 80% 29% Flamand 26% 50% Allemand 2% 1% Histetgéog. 43% 33% Mathém. 15% 4% Dessin 0% 0% Un prix d'honneur est décerné en Rhétorique aux élèves qui, ayant obte nu les 0.8 des points au concours écrit ont mérité au moins 35 points sur 50 l'épreuve orale. Auprès des chiffres qui suivent, tout commentaire nous parait inutile Latin 5 prix 2 prix Grec 6 3 Flamand 1 0 Allemand 1 0 Hist. et Céog. 5 1 Mathém. 0 1 Total: 24 »av99c. 7 a. 52 Soit 24% Soit 13% Ce tableau prouve suffisamment quels sont les établissements que doivent choisir les pères de famille soucieux de l'avenir de leurs enfants. Malgré l'éloquence des chiffres, on se souvient de quelle façon les feuilles cléricales ont fait leur réclame quand ont paru les résultats. Malheureusement, elles ont oublié de tenir compte du nombre de concurrents participant au con cours ce qui, en fait de statistique, est un facteur des plus important. Parents, jetez un coup d'œil sur les chiffres qui précèdent et vous verrez que vous avez votre disposition des établissements officiels, ayant le respect de toutes les croyances, où toutes les branches, quelles qu'elles soient, sont enseignées d'une manière complète par des professeurs diplômés, capables de faire de nos enfants des hommes. .Monarchie el Socialisme. La population carolorégienne a eu, Lundi, une journée inoubliable. De mémoire des plus anciens citoyens, qui ont vu des foules considérables rassemblées en notre ville, jamais Gharleroi n'en a vu de comparable celle qui encombrait nos rues avant- hier. Le Roi et la Reine doivent aussi avoir éprouvé une impression profonde et conserveront un souvenir ineffaçable de la réception qui leur a été faite et des acclamations enthousiastes soule vées sur leur passage. Partout, de toutes les poitiines, sor taient les cris répétés de Vive le Roi Vive la Reine 1 Et le spectacle était aussi émouvant que singulièrement signilicatif, de la part d'une population comme la nôtre, dont les sentiments socialistes et républicains sont aussi nettement caractérisés chaque con- sulation électorale. Voilà le l'ait, que personne ne songe contester et qu'il convient d'analyser loyalement. La famille royale actuelle est telle ment différente de la précédente, qu'il est d'abord tout naturel qu'elle inspire une sympathie générale. Le couple royal est jeune et l'on aime voir arriver la couronne sur des tètes auréolées d'espérance en un avenir meilleur La reine, avec son sourire gracieux, sa réputation de digne épouse, de mère excellente, veillant avec une sollicitude éclairée sur l'éducation physique et intellectuelle de ses enfants, personni- lie l'idéal féminin pour nos jeunes filles et nos mères, de famille. Elle est de plus d'une inépuisable charité, qui sème autour d'elle une atmosphère de gratitude très légitime. Le Roi a su, dès le début, inspirer confiance en la droiture et la fermeté de son caractère. Il vient d'avoir, l'adresse du ministère Schoïlaert un geste qui lui a rallié du coup tous les anticléricaux, qui constituent l'immen se majorité du pays. Il n'en faut pas davantage pour ex pliquer l'accueil qu'il a reçuàCharleroi, resté toujours le foyer le plus ardent de l'anticléricalisme et du socialisme, mais qui voit, avec autant d'étonne- ment que de satisfaction, arriver sur le trône un monarque qui n'est plus, comme son prédécesseur, un obstacle insurmontable l'évolution du pays vers une démocratie en rapport avec les progrès de la civilisation. Tout est là, il n'y a pas d'autre raison au spectacle que nous avons eu sous les yeux et nous souhaitons que le Roi lui-même ne se fasse pas illusion sur le caractère et les mobiles de la réception exceptionnellement enthousiaste qu'on lui a faite. Le sentiment public n'a pas changé, au point de vue de ses convictions socialistes et républicaines mais ce qui a disparu, c'est l'hostilité person nelle la royauté, parce que, de son côté, il est apparent que le Roi actuel n'est pas hostile la inarche de la nation vers un régime de démocratie et d'équité. C'est ici l'occasion de faire constater la disparition de cette erreur ancienne de-1'mcompatibilité essentielle et abso lue entre le socialisme et la monarchie constitutionnelle. Les gens intéressés empêcher l'avènement du parti so cialiste au pouvoir, avaient essayé de faire accroire d'abord qu'un roi ne pourrait jamais faire appel un gou vernement socialiste, ensuite que des socialistes ne peuvent pas devenir ministres sous une monarchie. Les gens d'un raisonnement simpliste trouvaient que les socialistes étant républicains, ne pouvaient accepter de collaborer un gouvernement monar chique et par contre, qu'un roi ne pourrait jamais compter sur aucune collaboration de la part de ses ad ver sait es naturels. On oubliait tout simplement qu'à la base du régime constitutionnel comme de tout régime socialiste se trouve le même principe primordial la légalité, sans laquelle ne sont possible ni l'or dre, ni la liberté. En Belgique, la nation seule est sou veraine. C'est la nation qui, plus que jamais, va être l'arbitre de ses desti nées, en élaborant sa Constitution. Le roi actuel est, par hérédité, le repré sentant de la nation, occupant le trône par la volonté nationale et, tant que celle-ci n'aura pas manifesté autre ment sa volonté, le roi demeure le premier magistrat du pays, muni des droits et chargé du devoir de faire respecter la charte constitutionnelle. Il serait absolument contraire aux principes mêmes du socialisme de ne pas le considérer comme tel, de ne pas agir son égard comme on le doit envers le représentant légal de la volonté nationale. Ce serait manquer de respecter la Nation elle-même et saper d'avance tout ce qu'on peut fon der avec elle dans l'avenir. Or, le principe d'une monarchie con stitutionnelle est d'être essentielle ment perfectible. A cet égard elle présente toutes les ressources de sou plesse du régime républicain pour se prêter aux exigences de la civilisation moderne, au point de pouvoir arriver ne plus présenter avec la république qu'une différence apparente, résidant exclusivement dans les mots. Il s'ensuit qu'entre un régime pré sentant le minimum des tares de la monarchie et un régime présentant le maximum des défauts d'une républi que capitaliste, le parti socialiste ne pourrait logiquement avoir une minute d'hésitation. Et c'est dans ces condi tions que l'on en est arrivé aujourd'hui la conception parfaitement pratique et plus imminente qu'on ne le croit, d'une collaboration qui paraissait naguère comme absolument impossi ble. Tout dépend de la bonne volonté commune et de la loyauté réciproque. Nous souhaitons que la journée de Lundi ait avancé l'heure de la dispari tion totale d'équivoques et de malen tendus qui n'ont que trop duré, sous l'égide de la réelle liberté et de la véri table égalité, le pays entre enfin dans une ère de fraternité effective, scienti fiquement appliquée et méthodique ment progressive. On a dit, avec raison, que le silence des peuples est la leçon des Rois les acclamations des foules ne sont pas moins significatives, pour ceux qui savent les comprendre. Le Roi et la Reine doivent savoir maintenant comment et pourquoi ils ont conquis l'affection de notre peu ple ils n'ont qu'à continuer la mé riter. MARGELLES. N ous ne pouvons qu'applaudir ce langage. Au moment o les cléricaux essaient d'allumer la torche républicaine, sous le nezdes royalistes libéraux, cet article vient en coup de vent culbuter leur pauvre petit brasier. Ils sont donc encore battus dans cet te aventure La déveine. La déveine continue pour la presse cléricale. Voici la nouvelle que nous apporte le correspondant bruxellois du Ma tin Eh bien, que vont dire les gazettes cléricales M. Berryer, ministre de l'intérieur a officiellement accepté de représenter le gouvernement au banquet du jubilé des conseils provinciaux organisé par le conseil provincial du Brabant. Alors, les libéraux ne sont plus d'affreux répu blicains et le gouvernement consent prendre contact avec eux M. Berryer a eu là une excellente inspiration. Elle ne lui est pas venue tout desuite puisque,quand il reçut l'in vitation, il demanda quarante-huit h. réfléchir, mais enfin elle lui est venue et tout est bien qui finit bien. Vraiment Le Journal d'Ypres n'a pas de chance. Colère cléricale. Si l'on examine la situation et si l'on réfléchit aux faits de ces jours derniers, le ministère s'en va parce que le roi a engagé le chef du cabinet retirer le projet de loi scolaire et que M. Schoïlaert n'a pas voulu céder. Cela ne s'est dit nulle part, mais cela se sent. Sont-ce les cris de nos adversaires qui ont fait peur au roi Nous espé- rons que non, car, ce serait là poser un précédent bien dangereux. Notre souverain croit-il s'attirer les sympa- thies de la gauche Nous avons peine croire que le roi soit capable de commettre une faute politique aussi «grande, il suffit de lire les journaux d'opposition pour constater que c'est la monarchie qui souifrira le plus de la crise actuelle, car le geste royal n'a attiré notre souverain aucune sympathie nouvelle, et d'autre part, pour peu que pareille mesure inter- vienne encore contre un projel de loi approuvé par le parti catholique tout entier, il pourrait se produire dans le pays une désaffection de la monar- chie que tous les sourires de notre reine ne pourraient éviter. Hygiène, Jt"™- Coûteux d assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. «J.-J. Devos, carrelages, Tournai. La Keiue Willielmiiie Bruxelles. L'accueil fait la Reine Wilhelmine et au Prince Henri a été des plus en thousiastes. C'est devant une foule immense que le cortège royal venant de la gare du Nord et passant par le boulevard Bota- Le I l dni0.1 fait la force. S'acaintwM le Dimanche On s'a bonne au bureau «iu journal, hue de L)ixmude, 53, Ypres. Les annonces, les l'a ils divers et les réclames sont reçus pur l'i r m lisse un d'Ynres el les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la oublie lé ei iinis des deux Fl m Iras, s'adresser exclusivement au Uomptoir de Publicité -J1J3fJâiS 153V.4J -ii, Boulevard Anspacli, Bruxelles, téléphone 5230. Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Seconde ancienne. Prix d'honneur. Le Journal de Charleroi est un organe socialiste très avancé. L'article suivant qu'il publie sous le titre ci-dessus l'occasion de la visite que nos souve rains ont faite Charleroi Lundi dernier, est d'autant plus significatif et nous y appelons l'attention de nos lecteurs fflgg -fr- La Frontière un torchon clérical de Mouscron, digne confrère delà a Ga zette van lioeselare dont nous avons publié l'article enragé contre le roi Albert, écrit les lignes suivantes, dans lesquelles, la reine est prise partie I m ail 0m I feaHU' t1 iSÂ Sd. S/. •md mit Sd Sd .=2 23

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