Journal de 1 Alliance libérale d'Ypres et de 1 Arrondissement. nygiene, |ibje et peu Dimanche, 5 Septembre 1911. 71e année. .\i° 56. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la villb Par art A francs, p' la province Par an -A fr. £>0 p' létranger Par an fr 0O I M anifestatiou de Louvaiu Elle a donc eu lieu, Dimanche, et a montré une fois de plus, ce que le pays peut attendre du parti clérical Alors que la grandiose manifestation du 15 Août pour laquelle deux cent mille hommes se mobilisèrent, se pas sa sans incidents fâcheux, celle du 27 Août, qui tie réunissait qu'une tren taine de mille hommes, conduits par leurs curés, a suscité des bagarres et des violences. L'intolérance cléricale s'est donnée libre cours. Malgré le très grand calme des libé raux et des socialistes, malgré leur fer me décision de dédaigner toutes les provocations, ces difficultés étaient prévoir. Les manifestants anticléricaux du 15 Août étaient la fête, ils avaient le cœur joyeux, ils avaient gagné une importante bataille en obtenant le re trait de la loi Sehollaert, ils avaient conscience de leur force ët ils affir maient leur confiance dans la victoire définitive prochaine. Tandis que les manifestants de Di manche étaient des vaincus, qui, la rage au cœur, pour donner le change, venaient d'exprimer leur confiance eu l'homme que l'opinion publique a ren versé. Ce qui caractérisait la manifestation du 15 Août, c'était l'union étroite de toute l'année anticléricale. Les ora teurs du Parc St-Gilles saluèrent tous l'entente parfaite qui règne dans nos rangs. A Louvain, on avait tellement peur d'un choc entre Flamands et \Vallons, qu'on les réunit dans des locaux séparés, aussi loin que possible les uns des autres. Et les discours ne furent que plaintes et récriminations I M. Woeste, l'ancien leader, dut en en tendre de dures On essaya de rire, mais ou finit par pleurer. M. Woeste nous dira probablementdemain qu'une nouvelle faute a été commise par ses amis Aussi bien, les cléricaux avaient tous conscience des conditions anor males dans lesquelles se faisait cette manifestation. On pourrait se deman der, écrivait la Métropoledans son numéro de Dimanche matin, comment il se fait que pareille démonstration s'adresse un ministre qui, il y a quel ques semaines seulement, perdit le pouvoir et qui doit paraitre en somme, des esprits mal avertis, comme un vaincu de la lutte politique. N'en déplaise La Métropole, les esprits les mieux avertis ne sauraient pas le considérer autrement que com me un vaincu de la politique. Et elle même a beau admirer le fanatisme de l'ex-preinier, fanatisme qui lui a joué de si mauvais tours et dont l'étalage a réveillé l'opinion publique. Elle est bien obligée d'avouer ensui te que M. Sehollaert s'est trompé, ce qui pour un homme politique ne s'ap- puyant que sur une majorité insigni fiante, constitue une lourde faute. Cet aveu, l'organe clérical le fait d'un air ingénu en écrivant La présence des délégués du pays catholique Louvain, dira M. Sehol laert, que de son erreur, il ne lui en veut pas C'était donc le pardon qu'on apportait Dimanche au grand homme On comprend qu'il ne se soit pas montré fier D'autant plus que M. Woeste n'y était pas que M. Beernaert n'y était pas, que M. de Broqueville n'y était pas, que les personnalités les plus marquantes de la droite s'étaient abstenues. De sorte que M. Sehollaert, prenant la parole au lunch parlemen taire, ne parla que de la quasi una nimité de la droite Tout cela montre que la manifesta tion cléricale ne pouvait être qu'un fiasco. Quelques braillards ont voulu corser l'affaire et y sont allés des violences qui sont le complément naturel des as semblées bien pensantes. Les étudiants de l'Aima Mater nous les connaissons pour les avoir vus l'œuvre il y a six ans, lorsque sans rime ni raison, ils molestèrent les passants et durent être reconduits la gare par la police. Le 21 Août, Louvain, ils crurent sauver la manifestation de l'oubli où elle n'aurait tardé de tomber, en mal traitant ceux dont la figure ne leur revenait pas, en brisant les car reaux des maisons où l'on n'avait pas arboré le drapeau, ou en mettant sac les établissements où se réunissent habituellement leurs adversaires. Ils sont parvenus donner une triste notoriété leurs exploits pour lesquels, même les curés, s'étaient armés de cannes tandis que les plus exaltés se munissaient de matraques et môme de revolvers Quand le parti de l'ordre s'en mêle, il va bien, n'est-ce pas Les bourgeois pacifiques qui l'on cher che faire peur, auront pu voir, une fois de plus, de quel côté se trouvent les fauteurs de désordre. Et le seul résultat que peut avoir la journée de Dimanche, c'est de convaincre tous les bons citoyens qu'il faut en finir le plus tôt possible avec la domination cléri cale Ce n'est donc pas nous, qui nous eu plaindrons Le parti clérical d'Ypres était repré senté la manifestation par la ghilde de St-Michel et une dizaine d'agents du cercle catholique. Les gros bonnets brillaient par leur absence. La portée (le la manileslation de Louvain Du correspondant bruxellois de la La manifestation de Louvain, on l'a dit déjà, ne fut qu'une mobilisation de troupes villageoises. Il eût été intéres sant de demander ces paysans ce qu'ils savent du projet Sehollaert. Il est certain que le tiers au moins des manifestants était des illettrés. NouS avons vu, quant nous, au départ, trois villageois, qui, devant la gare, se trouvaient dans l'impossibilité de lire les inscriptions flamandes qui leur annonçaient où ils devaient prendre le train. Ils ne savaient pas lire, mais ce sont ces malheureux qui sont venus, en croire les orateurs d'hier indiquer au parti clérical comment il doit résou dre la question scolaire Pour les manifestants qui ont par couru dimanche les rues de Louvain, les libéraux ne veulent qu'une chose emprisonner les prètrès, empêcher l'enseignement de la religion et rendre l'enseignement neutre obligatoire. Voilà ce que les chefs cléricaux dé versent sur la crédulité de ces masses rurales Ils savent cependant que le parti socialiste n'en veut la liberté d'enseignement. Celle-ci n'était pas en cause il ne s'agit nullement de porter atteinte cette liberté. Les gauches ont discuté la légitimité du subside octroyé des écoles confessionnelles, des écoles de parti et se sont élevées contre les abus que provoquerait l'ap plication du système du bon scolaire. Là était toute la question et les députés cléricaux ne l'ignorent pas. Le bon scolaire a vécu et si M Sehol laert voulait l'imposer la Chambre, en dépitde M. de Broqueville, qui nous a annoncé qu'il était la recherche, non d'une position sociale, comme Jérôme Pa;.ur*ot, mais d'une formule, le pays ne le permettrait pas. La manifestation de Louvain était, en dépit de tout, dirigée il serait puéril de ne pas le comprendre contre le Roi, qui n'a pas voulu que le bon sco laire provoque une nouvelle guerre scolaire en Belgique, contre M. Woeste et contre le parti libéral. Les cléricaux ont beau le nier les organisateurs de la manifestation de Dimanche ont agi par rancune contre M. Gooreman, l'honorable président de la Chambre qui, on ne l'ignore pas, s'est trouvé en conflit avec M. Sehol laert contre le Roi. L'àme de la démonstration de Di manche est M. Ilelleputte, qui ne peut pardonner ceux qui l'ont obligé suivre M. Sehollaert dans la retraite et l'ont lait quitter la rue de la Loi, où il a cherché, pendant tant d'années, s'installer. Les orateurs de Louvain ont annoncé que la question scolaire restait posée et qu'elle serait la plateforme des élec tions prochaines. La Gauche s'en ré jouit le pays ne veut point subir de fanatisme d'où qu'il vienneet l'on ne pouvait mieux justifier les cartels que par les déclarations faites Lou vain. Ce sont nos adversaires qui, mieux que quiconque, montrent au pays la signification exacte des cartels anticlé ricaux conclus dans le pays. La conversation franco-allemande. La conversation franco-allemande va reprendre et l'on se demande un peu partout comment elle se terminera. La Belgique en est assez inquiète et l'on commente l'envoi de mitrailleuses, de canons et de munitions Namur, ainsi que l'ordre donné de nombreux officiers de rallier leurs postes avec des instructions spéciales. Mais ce sont là des précautions élémentaires qui n'ont guère de portée. Si le Roi, qui est en relation avec les chancelleries étrangères, avait eu des doutes sur le conflit franco-allemand, il n'aurait pas quitté le pays. Son départ pour la Bavière fait supposer qu'il a l'assurance d'un prochain arrangement. Cet accord provoquera un soulagement général et rendra la Bourse de Bru xelles le calme dont elle a grand be soin. En efi'et, depuis plusieurs semaines le marché désastreux a fait perdre des centaines de mille francs. II est temps que l'on soit fixé. La vie chère. La vie continue être de plus en plus difficile pour les employés, si nom breux dans l'agglomération. Silessalai res des ouvriers ont augmenté, ce qui est fort heureux, par contre, les traite ments des employés, commis, etc., sont restés les mêmes. Or, avec leurs modestes ressources, ils ont peine tenir leur rang, d'autant plus que tous les objets nécessaires la vie augmen tent d'une façon déraisonnable. Le beurre, les denrées, les légumes, la viande, sont un prix inarbordable. Les fruits sont plutôt bon compte, mais on ne peut pas se nourrir de prunes et de poires. Bref, la vie devient difficile, les loyers augmentent, et l'on se demande, dans les rangs de la petite bourgeoisie, ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. comment l'on traversera la crise, si elle se prolonge Le gouvernement n'a jamais rien fait pour les petits bourgeois et les petits employés ils sauront s'en souvenir en Octobre. coûteux d'assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. J.-J. Devos, carrelages, Tournai. Loutre la lièvre aphteuse. Le docteur Doyen communique au Petit Bleu les résultats tout fait con cluants des expériences qu'il a faites Anvers et Oostcamp. Comme nous l'avons déjà dit, An vers toutes les vaches laitières sont guéries de l'infection. A Oostcamp, 12 bêtes sont atteintes, dont 3 ayant le panaris interdiginal ou fourchet avaient été réunies, le Dimanche 21 août. On les avait menées en charrette. Elles ont reçu toutes une injection de 450 centimètres cubes. Huit peuvent être considérées comme guéries il n'y a pas de complication aux pieds et plusieurs d'entre elles, qui ne mangeaient et ne buvaient plus de puis trois jours, ont bu et mangé dès le lendemain du traitement. En quarante-huit heures, les cicatri sations font des progrès considérables et une partie de l'épiderme menacé se recolle comme dans le cas d'une brû lure au 2" degré traité temps par l'acide picrique. Quatre bêtes étaient très malades. Une boite par suite d'un décollement considérable, qui est sec Elle souf fre comme on souffre d'une crevasse des mains, mais elle mange et ne dépé rit plus. Sa bouche est presque cicatri sée. Les trois autres cas graves ont la bouche presque cicatrisée et se nour rissent très bien. L'évolution du pana ris interdigital parait arrêtée. Ces qua tre animaux ont reçu, conformément la règle que j'ai établie, une deuxième injection. Le docteur Doyen termine sa lettre en s'adressant aux éleveurs en ces ter mes Mes expériences en Belgique m'ont permis d'élucider un des côtés de la question que je n'avais pas encore étu dié la vaccination contre la fleure aph teuse. Cette vaccination est désormais un fait acquis. Voici comment il faut opérer 1° Inoculation des animaux sains la hanche avec la bave des animaux malades suivant la technique habituel le et officielle 2° Vingt-quatre ou quarante-huit heu res après, injection de mon liquide immunisant. Eleveurs de Belgique, je vous affirme iiue 1° l'injection de mon liquide est tout fait inofîensive 2° vous préser verez toutes vos bêtes en les aphtisant dès que la maladie atteindra vos her bages et en leur faisant une injection la dose prescrite centimètre cube par kilo du poids, pour les petits animaux, et trois quarts de centimètre cube par kilo du poids pour les gros animaux. «t.»*-- LePHOGRÊS l'iuios paît la force Êmnvai**ant le MÈituanche. Vires acquirit hjnm. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les fails divers et les.réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Uomptoir de Publicité JâOQOiSB THIBESASD, 44, Boulevard Anspach, Bruxelles, téléphone 5230. H* Meuse -m smm m HunîÀnP moyen infail- La vaccination possible. L'aphtisation doit être faite avant l'injection du liquide. Quelques expé riences en cours vont nous permettre de savoir si l'aphtisation et l'injection immunisantes peuvent être faites le même jour.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 1