Association Libérale Aux Electeurs. Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Le vote est secret. Dimanche, 15 Octobre 1911. 7 Ie année. \l0 42, Faut-il que nos adversaires aient la frousse pour crier et se démener comme ils font A entendre les discours de M. Colaert, les épîtres ou les homélies de M. Sobry et les divagations de quelques autres, on dirait que la religion est en péril parce que les li béraux demandent quelques places au Conseil de la commune. Hypocrites et mensongères dolé ances que tout cela Il n'y a danger ni pour la Foi, ni pour les écoles. Tout ce que nous, libéraux, de mandons, c'est comme les cléricaux l'ont demandé en 1887, qu'il y ait un contrôle et des contrôleurs notre Hôtel de Vdle. A Bruxelles, et dans d'autres loca lités où les libéraux sont en majorité, les catholiques luttent, comme nous, pour que les affaires communes ne soient pas gérées par un seul parti. Et voici ce que disait, la date du courant, le représentant de droite, M. Théodor, l'assemblée de la Fé dération des nationaux-indépendants Le contrôle n'a pas seulement pour but de signaler les abus il est bien plus destiné encore les prévenir. Tout notre système poli- tique et administratif est fondé sur ce grand et salutaire principe. Le contrôle est la garantie du contrôlé aussi bien que du contrôleur. Les meilleurs, livrés eux-mêmes, sont exposés des défaillances. Les commerçants le savent bien. A plus forte raison quand il s'agit de partis politiques. C'est le langage du bon sens même et on ne saurait mieux dire. Et plus forte raison, ajouterons- nous, faut-il lutter ici, Ypres, où Ton a entendu dans la bouche des chefs cléricaux, cet aveu cynique qu'ils ne seraient bons qu'a vec ceux qui seraient avec eux., c'est-à-dire ceux qui, en toutes choses, se rangeraient leur avis et de leur côté Le parti libéral et les candidats qu'il patronne ne veulent faire appel qu'aux sentiments de justice, de loyauté et d'impartialité des élec teurs indépendants, quelles que soi ent d'ailleurs leurs opinions pour le reste. Ils abandonnent, leurs adversai res, les multiples moyens dont ceux- ci ont l'habitude d'user et d'abuser. Il ne sera même fait aucune dé marche personnelle près d'aucun électeur. Que si, trahissant leur juste cause et trompant leur attente, la majorité des électeurs leur inflige tort, celle- ci aura l'Administration qu'elle mé rite concentrée en quelques mains toute pétrie d'esprit de domination, de favoritisme et de-rancune; et exposée, parsuite, toutes lesdéfail- lances et toutes les fautes Après cela, et maintenant, la voix est aux urnes Quelle que soit sa position sociale, lorsque l'électeur est dans l'isoloir, il jouit d'une pleine et entière liberté. Plus de contrainte, plus de pres sion il peiit voter selon sa con science, personne au monde ne saura comment il a fait son bulletin. La réunion électorale de Dimanche dernier. Belle réunion et belle salle, Diman che dernier, au local des Anciens Pompiers. Un public nombreux et choisi avait répondu l'appel du comité de l'Association libérale. Au bureau siégeaient MM. Alphonse Masschelein, président Ernest Nolf, Robert Glorie, Léonce Van Alleynnes, .\r.-He Président donne ensuite la parole notre sympathique député, M. Nolf, qui se lève salué par d'intennina- bles acclamations. Discours de M. Nolf. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 t'r. la ligne. La nécessité «Je la IL. I*. I UNIOS PAIT LA FORCE i*araiH#finl le iMimatiehe. Vires acquirit éund» PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -4 francs p' la PRovivcE Par an -4 fr. 50 p' l'étraxgbr Par an 0 fr. GO Ou s'abooue au bureau du journal, rue de Uixmude, 53, Ypres. Les annooees, les faiis divers et les réclames sont reçus pour l'a r ludissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flan 1res, s'tlresser exclusivement au Comptoir de Publicité JâOQUSS rat3S3 Aci. J, 4i, Boulevard Anspacli, Bruxelles, téléphone 5230. iloctor Vormoulou ot Ronô Vcrineulen, candidats l'avocat Bossaert, Léon Cordonnier, Raymond Cardinuel, etc. M. Masschelein remercie tout d'abord le public d'être venu si nombreux la réunion de ce jour. Il y trouve non seulement un réconfort, un stimulant pour la consultation électorale prochaine, mais il y voit surtout une com munion d'idées, une approbation des déci sions prises par l'association, du terrain sur lequel nous avons, cette fois, placé la lutte la nécessité d'un contrôle l'hôtel de ville. Nos maîtres font grand étalage de leurs travaux, mais ils oublient un peu trop de nous mettre au courant de la situation exacte des divers services communaux. Un contrôle permanent s'impose de plus en plus. L'orateur signale en passant que la présen tation d'une liste incomplète semble gêner beaucoup nos adversaires. Monsieur Fraeys va jusqu'à dire que les places restées vacan tes sur la liste libérale avaient été réservées aux socialistes en vue de conclusion d'un cartel anticlérical. Pareille élucubration ne peut que nous faire sourire. Ce serait peut être le moment de rafraîchir quelque peu la mémoire de nos bons cléri caux, en leur rappelant le cartel gantois, où nous avons vu MM. Siffer et Vandevyver (siégeant actuellement au banc des ministres) pactiser avec les socialistes, qu'ils dénoncent l'heure présente comme les pires ennemis de toutes nos institutions. Il se demande si telle n'est pas l'explication qu'il convient de donner l'affiche électorale collée sur les murs de la ville Anseele, me nant la conquête d'un siège scabinal, ses ex-alliés gantois Siffer et Vandevyver. (Ap plaudissements.) La vraie signification de l'entente, du cartel anticlérical, conclu un peu partout, continue l'orateur, est la volonté qu'ont les partis d'opposition, d'arracher au gouvernement clérical, la R. P. en excluant actuellement les cléricaux des conseils communaux des grands centres où ils se sont glissés la fa veur de cette même R. P. qu'ils refusent de laisser appliquer dans les villes de moindre importance. La R. P. intégrale, inscrite dans la loi, tant pour les élections communales que pro vinciales, telle doit être l'aboutissement de la campagne actuelle. (Longs applaudissent.) M. Masschelein entre ensuite dans certains détails au sujet de la confection nouvelle des bulletins devote etindique lesdiverses façons de voter. Pour terminer, il convie tous les libéraux, tous les partisans de la R. P. d'accorder le 15 Octobre prochain, leurs suffrages la liste n Si. (Vifs applaudissements.) La portée «le l'élection. M. Nolf commence par caractériser la por tée de la lutte. Que demandons-nous? dit M. Nolf. Nous réclamons 7 sièges sur 15, c'est- à-dire que nous vous demandons, non pas le renversement de l'administration, mais sim plement de faire prévaloir sur le terrain com munal le principe de la R. P., que vous avez fait triompher avec éclat pour notre arrondis sement, lors des élections législatives du mois de Mai 1910. Nous vous demandons ce que M. Colaert attendait de vous, en 1887, lorsqu'il entra en ballottage avec M. Parsy nous vous de mandons, ce que les catholiques préconisent aujourd'hui dans nos grandes villes nous vous demandons la consécration immédiate d'un droit, qui nous sera accordé demain, car quel que soit le résultat des prochaines élec tions législatives, dussent-elles maintenir le parti clérical au pouvoir, il est certain que l'heure de l'unification de nos lois électorales a sonné pour notre pays, et pas un gouverne ment ne pourra la retarder plus longtemps. Ce que nous réclamons est équitable, rai sonnable et conforme aux intérêts bien com pris de la cité. Si un homme politique vous disait que la bonne administration du pays exige que le parlement soit exclusivement cwinposé de cléricaux, vous lui ririez au nez. Ce qui est vrai pour le pays, l'est aussi pour la commune. Les minorités, sur le terrain communal, ont également des droits faire valoir, des griefs dénoncer, il faut qu'elles puissent se faire entendre. Lu «luestioii scolaire. On vous a beaucoup parlé au cours de cette campagne électorale de la question scolaire et de la liberté du père de famille. Bien que l'élection du 15 Octobre prochain ne puisse avoir pour conséquence de modi fier l'orientation de la politique scolaire en notre ville, puisqu'après comme avant l'élec tion, la direction des affaires sera conservée nos adversaires, il ne me paraît cependant pas possible de ne pas relever des paroles qui devraient brûler les lèvres de ceux qui les prononcent. Nous sommes, disent nos adversaires, les seuls partisansde la libertédu père de famille. C'est le langage qu'ils tenaient avant les élec tions de 1891, lorsqu'ils ont fracturé les portes de l'hôtel de ville, c'est encore le lan gage qu'ils tiennent aujourd'hui. Vingt an nées de domination cléricale nous ont suffi samment édifié quant la sincérité de pareil langage. C'est sans doute au nom de la liberté du père de famille que dès 1893 nos adversaires ont supprimé notre collège communal, pla çant ainsi les parents dans la nécessité soit d'envoyer leurs enfants au Collège épiscopal, soit de les envoyer dès l'âge de 12 ans en pension, faculté réservée aux riches, mais dont les petits bourgeois et les ouvriers ne sauraient faire usage, et pour cause Qu'on ne dise pas que la suppression de notre Collège communal a été décrétée pour des raisons financières. C'est faux. Le Collège coûtait 26.000 fr. par an, dont 12.500 étaient payés par l'Etat et 13.500 fr. par la ville. Or, M. Ferdinand Merghelynck, en sa qualité de président de l'Union des Anciens Elèves, offrit l'administration de se porter garant pour le paiementde la part de la ville, faisant ainsi tomber toute objection financière, puisque le Collège ne coûterait dorénavant plus un centime la ville. L'administration passa outre et supprima l'établissement, malgré les services incontestables qu'il rendait. C'est sans coûte pour augmenter la liberté du père de famille, que l'on a augmenté le minerval dan toutes les écoles de la ville, l'école primaire de la rue St Jean, et aux écoles gardiennes C'est probablement toujours au nom de la liberté du père de famille, que l'on a suppri mé l'école gardienne de la rue des Chiens, les écoles du soir pour adultes, et les cours supérieurs l'école payante pour filles C'est, n'en pas douter, encore pour en courager la liberté du père de famille que l'administration refuse de nommer une institutrice l'école primaire des filles de la rue St Jean, qui compte cent élèves, payant un minerval annuel de 6.000 fr. alors que l'école ne coûte la ville que 4.000 fr. Ah la liberté du père de famille Quelle belle chose, mais quel mensonge dans la bouche des cléricaux La vérité est que les cléricaux ne veulent que d'un seul enseignement, le leur, et que rien ne les fait reculer quand il s'agit de détruire et de désorganiser les écoles offi cielles, qu'ils devraient, en tant qu'adminis trateurs communaux, soutenir avant toutes autres, d'autant plus que les lois qui régis sent ces écoles, sont des lois faites par eux et appliquées par un gouvernement de leur bord. Et cependant ces écoles sont fréquentées par des centaines d'enfants de la bourgeoisie, de la petite bourgeoisie et de la classe ou vrière. Qui donc au Conseil s'inquiète de la situa tion qui leur est faite A ce point de vue seul, il serait désirable que des mandataires, plus soucieux de la liberté du père de famille, aillent siéger au Conseil, ne fut-ce que pour y défendre les droits de ces centaines de parents et enfants, qui savent ce qu'il leur en coûte, sous une administration cléricale, de faire usage du droit sacré de la liberté du père de famille. Mais la Représentation proportionnelle ne doit pas seulement avoir pour conséquence de permettre aux minorités de faire connaître leurs griefs, elle est une garantie de bonne administration. Qui donc ne sait que les abus sont inévi tables, là où le contrôle fait défaut. Et qui ne sait d'autre part, que le contrôle ne peut être sérieux, si ceux qui sont appelés contrôler, sont les amis de ceux qui doivent être contrôlés. i\«»s a«lmiiii*(i'ati«>iis «Jiaritahles. Voyez ce qui s'est passé aux Hospices. Tout Yprois sait que l'administration des Hospices civils d'Ypres est la tête d'un patrimoine énorme, dû aux générosités des familles libérales, les Merghelynck, les Hyn- derick, les Vandenpeereboom, les Capron, les Godtschalck. 11 semblait que le service de la bienfaisance Ypres fut assuré d'une façon stable qu'au cune surprise n'était redouter de ce côté. En effet, l'ancienne administration clôtu rait ses comptes annuels avec de gros excé dents. Fr. 66,625-53 en 1885. 98,282-47 en 1886. 124,181-97 en 1887. 153,118-05 en 1888. 161,692-15 en 1889. Les cléricaux arrivent au pouvoir; les an ciens administrateurs des Hospices sont remplacés par des cléricaux. L'administra tion entière passe entre leurs mains en 1894 et dès 1899 la situation financière des richis simes Hospices d'Ypres est telle, que le Journal d'Ypresmis en demeure de s'ex pliquer, est obligé d'avouer un déficit, éva lué alors environ 1 OO.OBO francs N'est-ce pas incroyable Et par qui cette situation fut-elle portée la connaissance de l'opinion publique Par la presse libérale. Au conseil communal, où siègent cependant les contrôleurs attitrés des administrations charitables, on fit la conspiration du silence. Et cependant la situation financière des ad ministrations charitables touche de près aux finances communales, puisqu'en cas d'insuf fisance des ressources de la bienfaisance, c'est la caisse communale qui est appelée suppléer. Mais peut-on raisonnablement reprocher des amis de ne point dénoncer d'autres amis Finance» communales. La situation financière de la ville est-elle si brillante M. Masschelein vous parlera des recettes et dépenses ordinaires et des prétendus bo nis annuels qui d'après M. Colaert clôturent chaque exercice. kL

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 1