Chronique de la ville.
la répression laquelle il s'expose, un
ecclésiastique peut accuser fausse
ment avec autant d'intrépidité.
Il n'y a qu'une explication c'est
que le piètre se croit sûr de l'impunité.
Il se considère comme supérieur la
justice humaine et hors de ses attein
tes.
Cette idée tend pénétrer de plus en
plus dans l'esprit du monde catholi
que. On sait qu'autrefois les membres
du clergé n'étaient pas justiciables de
vant la juridiction ordinaire ils n'a
vaient répondre de leurs méfaits que
devant la juridiction ecclésiastique. En
droit, celle-ci est abolie. Mais en fait,
au moins dans l'opinion catholique,
elle subsiste, et le châtiment des tri
bunaux civils ne compte pas.
Aussi voyez ce qui est arrivé dans le
cas présent quand le curé fut averti
qu'il devait aller rendre compte de ses
paroles la justice de son pays, un au
tre prédicateur vint la rescousse pour
déclarer en chaire qu'on ne pouvait
aller témoigner contre le curé. Bien
des gens pensent encore qu'il en est
ainsi.
Et voilà comme se répand l'idée que
l'impunité est assurée au clergé qu'il
jouit d'une immunité particulière et
qu'il n'est point soumis aux lois qui
s'appliquent aux autres citoyens.
Nos gouvernants ne font rien au
contraire pour dissiper cette im
pression et les derniers événements
qui se sont passés au Congo démon
trent combien vite s'est répandue dans
la colonie, l'idéequ'il doit en être ainsi.
Peints par eux-mêmes.
Un journal catholique de Couvain,
rédigé en flamand, Hooger Leuen, jette
une note discordante dans le concert
exécuté en ce moment par ordre, pour
célébrer la puissance et l'union des
cléricaux belges.
Après avoir déclaré que la dissolu
tion doit naturellement venir, et avoir
affirmé qu'elle n'a rien de commun
avec les élections communales, Hoo-
ger Leven sonne désespérément le su
prême ralliement des saintes milices.
Le venin est dans la fin de l'article,
qui nous donne d'une façon indirecte
un caractère de député clérical, que
Labruyère eût signé sans craindre de
compromettre sa réputation
Le point difficile sera l'attribution
des sièges supplémentaires tel ou tel
groupement, telle ou telle personna
lité politique. Pour l'amour de Dieu,
que l'on se soucie d'une façon désinté
ressée, de la volonté populaire. Pas de
candidats d'attente, s. v. p., vieillis sur
le banc de l'antichambre du Parlement;
surtout pas de candidats d'argents
(geldkandidaten), qui croiraient ache
ter le droit un mandat par une cer
taine libéralité, qui, d'ailleurs, ne
ferait pas grand mal leur inépuisable
bourse.
Le plus grand nombre des candi
dats, je ne dis pas insignifiants, mais
fainéants (vadsige 1) et négligents, il
faut les chercher parmi cette espèce
de gens. Tandis que l'on prend la
Chambre les décisions les plus impor
tantes, ces messieurs vont la chasse
ou de petites fêtes de famille, et
l'avenir du pays est sacrtfié au plaisir
personnel, puisqu'une seule absence
on l'a vu l'année dernière peut
causer les votes les plus lamentables.
C'est ne pas en croire ses yeux
Jamais feuille cléricale n'a fait un tel
aveu d'impuissance, d'aplatissement
devant le veau d'or.
Finances cléricales.
M. Hoyois, rapporteur du budget
des voies et moyens, reste béant d'ad
miration devant la politique financière
des cabinets cléricaux. D'après ses
calculs, ils auraient réalisé, depuis
1884, un total de450millions de bonis.
Mais il se garde d'ajouter que ladette
publique a, pendant le même laps de
temps, augmenté de deux milliards et
demi.
Vingt-six ans font trois cent douze
mois. Depuis 188i, le gouvernement
catholique a donc emprunté, en
moyenne, plus de huit millions par
mois
Que dirait-on du monsieur qui se
vanterait d'avoir 450 millions d'écono
mie et qui aurait une dette de deux
milliards et demi
On le mettrait dans un asile....
Découragement clérical.
On écrit de Bruxelles la Jfeuse
Dimanche dernier, l'un des nom
breux collèges cléricaux de l'agglomé
ration bruxelloise fêtait le 70e anniver
saire de sa fondation, et, cette occa
sion, de nombreuses personnalités
cléricales se trouvaient réunies. On
avait fait appel, non M. Schollaert...
mais M. Woeste, qui redevient de
plus en plus le chef de la Droite.
La presse n'était pas admise cette
assemblée, mais il nous revient que le
discours prononcé par M. Woeste avait
un seul but lutter contre le découra
gement et contre la résignation.
Le député d'Alost s'en est pris
ceux qui, dans le parti clérical, se di
sent qu'après plus d'un quart de siècle
de gouvernement catholique, il serait
peut-être salutaire de voir la direction
du pays passer lin autre parti.... Il a,
nous assure-t-on, très franchement
reconnu le succès anticlérical aux
élections communales, mais a supplié
ses amis de ne pas se laisser aller au
découragement... On a beaucoup ap
plaudi l'appel de M. Woeste au coura
ge et au dévouement, mais il n'en est
pas moins vrai que les chefs cléricaux
redoutent la prochaine échéance élec
torale comme ils n'ont jamais craint
une élection
A la Chambre.
Nos correspondances.
Question de M. NOLF du 8 Décem
bre, M. le Ministre des chemins de
fer
Malgré la reprise des chemins de ter
de la Compagnie de la Flandre occiden
tale par l'Etat, les horaires de l'ancien
réseau de la Compagnie n'ont guère été
modifiés et les voyageurs continuent
subir de longs arrêts dans les gares
intermédiaires entre les lignes de l'an
cien réseau de la Compagnie et celles
du réseau de l'Etat, notamment en gare
de l'Etat, notamment en gare de Cour-
trai.
Quand donc l'administration des
chemins de fer se décidera-l-elle
mettre fin cette situation qui a été
dénoncée maintes reprises et dont se
plaignent vivement les populations, de
la West-Flandre
Pourquoi l'administration ne rétaolit-
elle pas les correspondances directes
entre- Hazebrouck et Bruxelles sans
changement de train Courtrai, cor
respondances qui ont existé jadis et qui
n'ont été supprimées que parce que
les trains de la Flandre n'étaient pas
munis de freins Westinghouse
Je ne peux que me référer mes
déclarations antérieures.
La Chambre, reprenant la discus
sion du budget des Voies et Moyens, a
entendu M. Ozerag poursuivre son
discours. Il a préconisé l'impôt pro
gressif comme en Allemagne, en
France et en Angleterre, des droits de
succession plus élevés, et il a appelé
l'attention de la Chambre sur les com
munautés religieuses qui, tout en
ayant une fortune mobilière considé
rable, ne soldent l'Etat que des som
mes insignifiantes. L'orateur a terminé
en critiquant la gestion financière du
gouvernement. Elle a été également
l'objet du discours de M. Franck. Les
recettes augmentent de 45 millions, et
cependant le gouvernement emprunte
1,200,000 francs la caisse du Conten
tieux, et 6 millions la caisse de Pré
lèvement. Le déficit est donc évident
si l'on ajoute ces sept millions le
mali des Pensions ouvrières qui sont
découvert de 14 15 millions, on
arrive plus de 21 millions en-dessous
de l'équilibre. Et M. Levie parle d'un
boni C'est de la prestidigitation....
Le déficit est dû l'accroissement
des charges publiques qui provient de
l'augmentation de la dette.
Celle-ci ne va-t-elle pas atteindre
bientôt, dès le futur budget extraordi
naire, plus de quatre milliards....
Que l'on s'étonne, si dans ces condi
tions la rente dégringole L'orateur
s'est plu réfuter diverses assertions
de M. Hoyois contenues dans le rap
port de la section centrale et il a criti
qué le prix évoqué du coût kilométri
que de nos chemins de fer. En 1880 il
était de 424,000 francs aujourd'hui il
est de 628,000 francs, alors qu'eu Hol
lande il ne dépasse pas 260,000 fr., et
en France 446,000 francs.
Aprè^ s'être moqué spirituellement
de la façon bizarre dont le gouverne
ment amortit la dette il a demandé au
pavs de condamner un régime qui met
sérieusement en péril notre situation
financière, comme en témoigne le taux
de la rente.
Les taxes de notre régime douanier
ont été condamnées par M. Dauvister
et M. May, préconisant un budget uni
que, a montré les dangers des budgets
spéciaux. Une interpellation de M.
Camille Huysmans sur les faits qui se
sont produits au Conseil communal de
Jette-Saint-Pierre a été annoncée.
La Folle
de l'Hôtel de Ville.
Ne cherchez pas de midi qua
torze heures puisqu'il s'agit de l'hor
loge du beffroi Assurément elle bat
la breloque. Tantôt elle avance, tan
tôt elle retarde sur l'heure officielle,
tantôt elle s'arrête comme si elle
avait les pieds pardon les ai
guilles nickelées. Ou encore suppri
mant tout lieu d'interdépendance
entre ses cadrans,ceux-ci distribuent
différemment le temps, de sorte que
tout synchronisme étant supprimé,
nous avons une heure l'Orient, une
l'Occident et une troisième au Sud.
Quel amourd horloge Quelle exquise
mécanique Sans doute, l'heure de
la justice sociale ne sonnera pas plus
aux pendules de notre Hôtel de Ville
qu'elle ne sonnera ailleurs. L'heure
du berger y sonnera toujours trop
tard au gré des amoureux comme le
quart d'heure de Rabelais y sonnera
trop tôt au vœu des débiteurs. Quant
aux voyageurs ils n'ont qu'à se fouiller
pour employer une expression chère
Bossuet, se fouiller jusqu'à ce
qu'ils trouvent dans leur gousset le
chronomètre qui leur permettra de
partir pour la station du chemin de
fer sans souci du trop tard ni du trop
tôt.
Qu'on veuille une heure locale,
soit A condition, bien entendu,
que cette heure locale, déterminée
une fois pour toutes, précède ou suive
régulièrement l'heure officielle. Sur-
tout, qu'on nous la distribue con-
grûment Personne n'exige que le
préposé l'horlogerie municipale
résolve les équations du temps ni ne
se livre aux complications de la mé
thode des hauteurs correspondantes
pour trouver chaque jour l'heure
exacte. Non, n'est-ce pas L'heure
officielle arrive en gare, chaque
matin, huit heures. Qu'il aille la
prendre quotidiennement Qu'il
règle ensuite l'horloge du beffroi.
Ce sera tant mieux. Allons, confrères
de la presse catholique, un coup de
main ou plutôt un coup de plume
avec nous pour obtenir une bonne
distribution horaire A raison de sa
situation même l'horloge du beffroi
domine tous les partis et toutes leurs
querelles.
La Fête de la Ste Barbe
aux Anciens Pompiers.
La vaillante Société des Anciens
Pompiers a dignement fêté, Diman
che io courant, la S'« Barbe, sa
patronne.
A 11 heures, l'Harmonie, accom
pagnée d'une foule immense, a par
couru les principales rues de la ville,
aux sons d'entraînants pas-redoublés.
A i 1/2 heure, les membres du
Comité, les musiciens et les Anciens
Pompiers se réunirent en an banquet
servi au local et confié aux soins du
limonadier de la société, M. Emile
Degroote, qui s'y connait en l'art
culinaire.
Au dessert, M. le Commandant
Brunfaut s'est levé en exprimant
toute sa satisfaction de voir parmi les
membres du Comité, le vénéré M.
Bossaert il propose de boire a la
santé de l'éminent avocat, qui, mal
gré son grand âge, se dévoue de cœur
et d'âme la cause libérale. Notre
société mort-née comme l'appelaient
les cléricaux, compte aujourd'hui
vingt ans d'existence et est en pleine
prospérité, malgré toutes les sourdes
menées de nos adversaires. Le XXVe
anniversaire de sa fondation, dit M.
Brunfaut, sera fêté avec éclat sous le
règne d'un gouvernement anticlérical
qui nous donnera la R. P. intégrale
pour les Chambres, la Province et la
Commune, avec le S. U. Grâce la
réforme de nos lois électorales, nous
deviendrons les maîtres de l'Hôtel
de Ville.
M. Brunfaut lève également son
verre la santé de M. Nolf, notre
vaillant député libéral au comité,
la prospérité de la société et l'ave
nir du parti libéral.
Ce toast est accueilli par de longs
et chaleureux applaudissements.
Immédiatement après, M. Nolf
prend la parole et propose, son tour,
de boire la santé de M. le com
mandant Brunfaut, le dévoué pré
sident des Anciens Pompiers.
Il fait l'éloge de M. Brunfaut et
souligne en termes heureux les ser
vices rendus par lui notre Harmo
nie et au parti libéral. (Longs applau
dissements). Puis M. Nolf rend un
I hommage mérité aux autres mem
bres du Comité, au dévoué Secré
taire de la Société, M. V,an Nieu-
1 wenhove, et en particulier M.
Moerman, l'artiste de talent, qui se
consacre entièrement notre pha
lange musicale et qui, lui aussi, a
droit toute notre reconnaissance.
M. Nolf, comme M. Brunfaut, se
réjouit de l'état prospère de notre
harmonie libérale qui compte aujour-
jourd'hui 20 années d'existence et
cette occasion il rappelle au sou
venir de touç, les bienfaiteurs de la
société MM. Verschaeve, Thiebault,
j Didier, etc.
i Abordant le terrain politique, notre
député libéral se réjouit de la situa
tion présente le gouvernement ca
tholique a été obligé de nous don
ner la dissolution au mois de Juin
prochain, des élections législatives
auront lieu dans tout le pays c'est
l'assurance de l'arrivée au pouvoir
d'un gouvernement démocratique. A
l'œuvre avec ardeur et sans défail
lance.
En terminant, notre sympathique
député boit la prospérité des An
ciens Pompiers, au bien-être du parti
libéral, la.victoire de nos idées et
la délivrance prochaine
Des applaudissements frénétiques
saluent la péroraison de ce chaleu
reux discours et la fête continue par
l'exécution de morceaux de musique
et de chansonnettes de circonstance.
Le Lundi suivant, le Comité avait
convié les musiciens et les Anciens
Pompiers une fête intime qui a ob
tenu le plus franc succès.
Les nombreux prix offerts aux
dames des membres furent vivement
disputés.
La partie dansante a été très ani
mée, jeunes et vieux s'en sont donnés
cœur joie.
En somme, fête charmante et
réussie qui fait le plus grand hon
neur aux organisateurs.
On nous prie d'annoncer qu'une
Soirée-Tabagie suivie d'une assem
blée générale pour les membres des
Anciens Pompiers aura ieu au local
de la Société, Jeudi 2i Décembre
prochain, 8 1/2 heures du soir.
Le :>lu
grand
entrain
et la plus
franche cordialité n'on cessé de
régner pendant toute la durée du
banquet comme pendant la fête qui
s'en est suivie.
Réponse du ministre.
Séance du Mercredi 13 Décembre.
rzrsvm