Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement.
nygiene, i5b|0 et peu
Dimanche, 51 Décembre 1911.
71
e année. 55.
Vires acqiirit eii.ndo
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs,
p' la province Par an 4" fr. 50
p' létranger Par an 0 fr 60
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 t'r. la ligne.
LE CLÉRICALISME
Ouvrons les yeux
Voici comment, d'après la statistique
de la population de 1909, les nouveaux
sièges pour la Chambre devraient être
attribués
Province d'Anvers, 4 Anvers 2
Malines, 1 Turnhout, 1.
ProvincedeBrabant, 6 Bruxelles, 5
Louvain, 1
Province de la Flandre occidentale,
2 Roulers, 1 Ostende 1
Province de la Flandre orientale, 2
Gand, 1 Termonde, 1
Province de Hainaut, 3 Mons, l
Charleroi, 2.
Province de Liège, 1 Liège, 1.
Les chiffres publiés par la Gazette
modifient ces résultats
Voici ce que nous lisons dans ses
colonnes
Ou possède dès aujourd'hui, peu
prés, les chiffres du recensement.
Ils sont donnés comme très approxi
matifs. Les voici
Anvers 970,000 habitants.
Brabant 1,475,000
Flandre occidentale 853,000
Flandre orientale 1,100,000
Hainaut 1,215,000
Liège 880,000
Limbourg 270,000
Luxembourg 330,000
Namur 300.000
C'est une augmentation d'environ
670,000 àrnes. Il y aurait 17 ou 18 dépu
tés et 9 sénateurs nouveaux, car il y
avait, avec la répartition de 1900, un
déficit de 53,000 habitants.
Le Brabant n'aurait donc que 5 sièges
au lieu de 6, et le Hainaut 2 au lieu
de 3.
Deux sièges reviendraient, l'un au
Luxembourg, l'autre au Limbourg.
Deux sièges libéraux Bruxelles et
Charleroi seraient remplacés par deux
sièges cléricaux Tongres et Neuf-
château.
Pour arriver ce résultat, la popula
tion du pays en 1909 serait réduite pour
le Limbourg et le Luxemburg de 3.000
unités, pour les autres provinces de 15
20,000
Voilà quel serait le résultat des véri
fications ordonnées par le gouverne
ment et dont M. Mechelynck se méfiait
tant.
Autour
de l'incident liarquet.
Nous publions ci-après la lettre que
la Gauche libérale du Sénat a adressée
l'Association Libérale de Bruges
Bruxelles, 9 Décembre 1911.
Le droit de licence.
Le recensement a établi que la po
pulation de certaines communes a
augmenté dans des proportions qui les
font passer d'une catégorie, dans une
autre, supérieure en ce qui concerne...
le droit de licence. De là, s'ensuivra
une augmentation de ce droit, allant
jusqu'à cinquante francs pour certai
nes communes. Les intéressés, si on
peut qualifier ainsi les cabaretiers, que
va frapper cette augmentation de taxe,
vont même en recevoir avis avant la fin
du mois. Ce sera le cadeau de Nouvel-
An qye leur fait le gouvernement.
Bizarre tout de même, ce fait que,
quand il s'agit de taire rentrer de l'ar
gent, les résultats détinitifs du recense
ment sont connus, alors que, pour autre
chose, par exemple, l'augmentation du
nombre des députés, les chilfres que
possède l'administration centrale ont
encore besoin d'être... contrôlés.
Du Journal cle Roubaix
Le diner des sénateurs.
Il est donc prouvé par le Journal de
Roubaix, cher au cœur de nos maîtres,
que MM. de Favereau, Berryer et
Devolder sont tcois zéros.
Ce n'est pas nous qui le lui avons
fait dire.
UuniÀHO moyen infall-
Un congrès
(les roules belges.
Une réunion préparatoire au Con
grès des Routes Belges, qui, sur la pro
position d'un groupe de personnalités
anversbises, doit avoir lieu Bruxel
les. s'est tenue, vendredi matin, sous
la présidence du comte de Liedekerke.
Etaient représentés cette réunion
le Royal Automobile Club de Belgique,
L UNION PAIT LA FORCE-
faratHHattî le Mi ma tic lie.
Oo s'abooue au bureau du jourual, hue de Dixmudb, 53, Yprës. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'ai rondissemenr d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Uomptoir de Publicité JAOQUS8 THIBESA8D, 44, Boulevard Anspacli, Bruxelles,
téléphone 5230.
DANS L'HISTOIRE
DISCOURS
sur la liberté de IT'2niseig;iieiiieiit
prononcé cul'assemblée législative
lors de la discussion de la loi Falloux
le janvier i8jo
par VICTOH Ill GO.
(Suite).
Et vous voulez être les maîtres de l'ensei
gnement Et il n'est pas un poète, pas un
écrivain, pas un philosophe, pas un penseur,
que vous acceptiez Et tout ce qui a été
écrit, trouvé, rêvé, déduit, illuminé, imagi
né, inventé par les génies, le trésor de la
civilisation, l'héritage séculaire des géné
rations, le patrimoine commun des intelli
gences, vous le rejetez Si le cerveau de
l'humanité était là devant vos yeux, votre
discrétion, ouvert comme la page d'un livre,
vous y feriez, dés ratures (Oui Oui
Convenez-en Mouvement prolongé.)
Enfin, il y a un livre, un livre qui semble
d'un bout l'autre une émanation supé
rieure, un livre qui est pour l'univers ce
que le Coran est pour l'islamisme, ce que
les Védàs sont pour l'Inde, un livre qui
contient toute la sagesse humaine éclairée
par tocte la sagesse divine, un livre que la
vénération des peuples appelle le Livre, la
Bible Eh bien votre censure a monté
jusque là Chose inouïe des papes ont
proscrit la Bible Quel étonneipent pour les
esprits sages, quelle épouvanté pour Tes
cœurs simples, de voir l'index de Rome
posé sur le livre de Dieïi. (Vive adhésion
gauche.)
Et vous réclamez la liberté d'enseigner
Tenez, soyons sincères, entendons-nous sur
la liberté que vous réclamez c'est la liberté
de ne pas enseigner. Applaudissements
gauche. Vives réclamations droite
Ah vous voulez qu'on vous donne des
peuples instruire fort bien. Voyons
vos élèves Voyons vos produits. (On rit.)
Qu'est ce que vous avez fait de l'Italie?
Qu'est-ce que vous avez fait de l'Espagne
Depuis des siècles, vous tenez dans vos
mains, votre discrétion, votre école, sous
votre férule, ces deux grandes nations, il
lustres parmi les illustres qu'en avez-vous
fait (Mouvement.)
Je vais vous le dire. Grâce vous, l'Italie,
dont aucun homme qui pense ne peut plus
prononcer le nom qu'avec une inexprimable
douleur filiale, l'Italie, cette mère des génies
et des nations, qui a répandu sur l'univers
toutes les plus éblouissantes merveilles de la
poésie et des arts, l'Italie qui apprit lire
au genre humain, l'Italie aujourd'hui ne
sait pas lire Profonde sensation.)
Oui, l'Italie est de tous les états de l'Eu
rope celui où il y a le moins de natifs sa
chant lire Réclamations droite. Cris
violents.)
L'Espagne, magnifiquement dotee, 1 Es
pagne, qui avait reçu des Romains sa pre
mière civilisation, des Arabes sa seconde
civilisation, de la Providence, et maigre
vous, un monde, l'Amérique l'Espagne a
perdu, grâce vous, grâce votre joug d'a
brutissement, qui est un joug de dégrada
tion et d'amoindrissement (applaud.
gauche), l'Espagne a perdu ce secret de la
puissance qu'elle tenait des Romains, ce
génie des arts qu'elle tenait des Arabes, ce
monde qu'elle tenait de Dieu, et en échange
de tout ce que vous lui avez fait perdre, elle
a reçu l'inquisition. (Mouvement.)
L'inquisition que certains hommes du
parti essaient aujourd'hui de réhabiliter
avec une timidité pudique dont je les hono
re. Longue hilarité gauche.Réclama
tion droite.) L'inquisition qui a brûlé sur
le bûcher ou étouffé dans les cachots cinq
millions d'hommes Dénégations droite.)
Lisez l'histoire L'inquisition qui exhumait
les morts pour les brûler comme hérétiques
(c'est vrai!), témoin Urgel et Arnault,
comte de Forcalquigr. L'inquisition qui dé
clarait les enfants des hérétiques, jusqu'à la
deuxième-genération,Infâmes et incapables
d'aucun hoaneur public,-en exceptant seu
lement, ce sont les propres paroles des arrêts
ceux qui auraient dénonce leur pere. (Long
mouvement.) L'inquisition qui, a l'heure où
je parle, tient encore dans la bibliothèque
vaticane les manuscrits de Galilée clos et
scellés sous le scelle de l'index (Agitation.)
Il est vrai que pour consoler l'Espagne de
ce que vous lui ôtiez et de tout ce que vous
lui donniez, vous l'avez surnommée la Ca
tholique (Rumeurs droite.)
Ah savez-vous vous avez arrache l'un
de ses plus grands hommes ce cri doulou
reux qui vous accuse: «J'aime mieux
qu'elle soit la Grande que la Catholique
Cris droiteLongue interruption. Plu
sieurs membres interpellent violemment
l'orateur.) Voilà vos chefs-d'œuvre Ce
foyer qu'on appelait l'Italie, vous l'avez
éteint. Ce colosse qu'on appelait l'Espagne
vous l'avez ruiné. Voilà ce que vous avez
fait de deux grands peuples. Qu'est-ce que
vous voulez faire de la France? \Mouvement
prolongé.)
Tenez, vous venez de Rome je vous fais
compliment. Vous avez eu là-bas un beau
succès. Rires et bravos gauche.) Vous
venez de bâillonner le peuple romain,
maintenant vous voulez bâillonner le peuple
français. Je comprends, cela est encore plus
beau, cela tente. Seulement, prenez garde
C'est malaisé. Celui-ci est un lion tout fait
vivant. Agitation
A qui en voulez-vous donc Je vais vous
le dire. Vous en voulez la raison humaine.
Pourquoi Parce qu'elle fait le jour. (Oui
Oui Non Non
Oui, voulez-vous que je vous dise ce qui
vous importune? C'est cette énorme quan
tité de lumière libre que la France dégage
depuis trois siècles, lumière toute faite de
.raison, lumière aujourd'hui plus éclatante
que jamais, lumière qui fait ae la nation
française la nation éclairante, de telle sorte
qu'on aperçoit la clarté de la France sur la
face de tous les peuples de l'univers. (Sen
sation.) Eh bien, cette lumière qui ne vient
pas de Rome, qui vient de Dieu, voilà ce
que vous voulez éteindre, voilà ce que nous
voulons conserver (OuiOui Bravos
gauche.)
Je repousse votre loi. Je la repousse parce
qu'elle confisque l'enseignement primaire,
parce qu'elle dégrade l'enseignement secon
daire, parce qu'elle abaisse le niveau de la
science, parce qu'elle diminue mon pays.
(Sensation.)
Je la repousse, parce que je suis de ceux
qui ont un serrement de cœur et la rougeur
au front toutes les fois que la France subit,
pour une cause quelconque, une diminution,
quece soit une diminution de territoire com
me par les traités de 1815, ou une diminu
tion de grandeur intellectuelle, comme par
votre loi (Vifs applaudissements
gauche.)
Messieurs, avant de terminer, permettez-
moi d'adresser ici, du haut de la tribune, au
parti clérical, au parti qui nous envahit
(Écoutes Ecoutez un conseil sérieux.
(Rumeurs droite)
Ce n'est pas l'habilité qui lui manque.
Quand les circonstances l'aident, il est fort,
très fort, trop.fort MouvementIl sait l'art
de maintenir une nation dans un état mix
te et lamentable, qui n'est pas la mort, mais
qui n'est plus la vie. (C'est vrai.) II appelle
cela gouverner. (Rires.) C'est le gouverne-,
ment par la léthargie. (Nouveaux rires.)
Mais qu'il y prenne garde, rien de pareil
ne convient la France. C'est un jeu redou
table que de lui laisser entrevoir, seulement
entrevoir, cette Franee, l'idéal que voici
la sacristie souveraine, la liberté trahie, l'in
telligence vaincue et liée, les livres déchirés,
le prône remplaçant la presse, la nuit faite
dans les esprits par l'ombre des soutanes,
et les génies matés par les bedeaux (Ac
clamations gauche.Dénégations fu
rieuses droite.)
C'est vrai, le parti clérical est habile
mais cela ne l'empêche pas d'être naïf
(Hilarité.) Quoi il redoute le socialisme
Quoi il voit monter le flot, ce qu'il dit,
et il lui oppose, ce flot qui monte, je ne
sais quel obstacle claire-voie Il voit mon
ter le flot, et il s'imagine que la société sera
sauvée parce qu'il aura combiné, pour la dé
fendre, les hypocrisies sociales avec les résis
tances matérielles, et qu'il aura mis un
jesuite partout où il n'y a pas de gendarme
(Rues et applaudissements.) Quelle pitié
suivre.)
f
Monsieur le Président
de l'Association Libérale de Bruges.
La gauche libérale du Sénat s'étant réu
nie hier, nous lui avons communiqué votre
lettre du 21 Novembre. La réunion a adopté
l'unanimité la résolution suivante, qu'elle
nous a chargé de vous transmettre.
La gauche libérale est d'avis, qu'en
principe, elle n'a pas s'immiscer dans
le choix des candidats pour le Sénat. Mais
dans les circonstances actuelles, où sont
invoqués juste titre l'intérêt général et
la dignité, elle tient déclarer qu'elle
approuve l'attitude de l'Association
Libérale de Bruges et qu'elle se ral-
lie aux considérations émises dans la
lettre du 21 Novembre. Elle estime que
l'Association a bien fait de repousser l'é-
ventualité d'une candidature, qui mettait
en perd le maintien du siège libéral et que
d'adleurs aucun'parti politique ne pour-
rait adopter sans abdiquer son autorité
morale.
Agréez, Monsieur le Président, l'assuran
ce de nos sentiments distingués.
Pour la gauche libérale du Sénat
Le bureau,
Emile Dupont, président.
Goblet d'Alviella,
Prosper Hanrez,
S. YViener.
Le Roi a offert, Mardi soir, un grand
diner en l'honneur des membres de la Haute
Assemblée. II y avait 95 couverts. Tous les
membres du Sénat, libéraux et catholiques,
avaient été conviés ce banquet auquel
assistaient aussi M. de Broqueville, chef du
cabinet, et ses deux collègues MM. Hubert
et Berryer, membres eux-mêmes de notre
seconde Chambre.
S'étaient excusés MM. le vicomte Si-
monis Dupont et Vandenpeereboom, mi^
nistres d'Etat le baron Whetnall, Ber-
naeye, Boël, Braconier, Brûlé, de Kerck-
hove, Descamps, Dufranne, Houzeau de
Lehaie, Jadot, Lambiotte, Magnetle, Meyers,
Mulle de ter Schueren, Pastur, Van der
Heyde, Van der Molen, Van Naemen et
Van Zele.
La Reine se tenait la droite du Roi,
ayant elle-même sa droite MM. de Bro
queville, Hubert et de Smet de Naeyer. Le
Roi avait sa gauche OOO, de Favereau,'
Berryer et Devolder.
Après le dîner, les souverains se sont
aimablement entretenus axec leurs invités.
m r^rsummassim
COÛieuX d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. J.-J. Devos,
carrelages, Tournai.