Chronique de la villa.
Le gaz de la Cousine.
Des chiffres probants.
Après avoir pris en considération la
proposition de loi modifiant les lois re
latives aux pensions de vieillesse, et
l'avoir renvoyée d'urgence la section
centrale, la Chambre a entendu M. Mau
rice Lemonnier réclamer l'urgence pour
son interpellation sur la validation des
élections d'Etterbeek et d'Anderlecht:
Le débat a été fixé mardi en huit.
Tout en se ralliant cette date, M.
Berryer a déclaré qu'il n'acceptait pas
les injonctions duConseil provincial du
Brabant. Aussitôt, des membres ont
fait l'éloge de cette assemblée au milieu
des très bien de la Gauche.
Puis, l'on a repris la discussion du
budget du Congo. M. Renkindans un
long discours, a traité de la question
de la décentralisation soulevée par M.
Tibbaut il faut éviter le gâchis avant
tout, et ne rien modifier trop rapide
ment. Le ministre a noté ensuite les
différents progrès accomplis dans la
colonie, et parlé de la situation finan
cière. Puis, il s'est occupé des fameux
rapports de M. Leclercq et de leurs
conclusions. Ces conclusions, il ne les
admet pas M. Verhaegen, ayant déclaré
que les rapports de M. Leclercq ne con
tenaient que des faits faux contre les
Jésuites, des colloques ont éclaté entre
MM. Hymans, Verhaegen, Renkin,
Roger. Delvaux, Woeste, etc.
Comme M. Renkin faisait l'éloge des
missionnaires catholiques, M. Rayer
s'est écrié, qu'ils n'avaient jamais em
pêché l'extermination des noirs.
Le ministre a consacré une partie de
sa harangue aux fermes-chapelles,
leur organisation etc., et il a prétendu
que loin d'être critiquées, elles de
vraient être protégées et louées.
Dans la dernière partie de son dis
cours, il a fourni des explications sur
l'exploitation des chemins de fer le
matériel sera incessamment amélioré
et l'on hâtera la construction des nou
velles lignes.
Une grève originale.
Le Conseil provincial du Brabant
était convoqué mardi en session extra
ordinaire.
Or, on sait que contrairement une
décision de la députation permanente
annulant les élections complémentaires
d'Etterbeek, le gouvernement a validé
ces élections. Les députés Janson, Le
monnier et Cocq, ont déposé ce sujet
une demande d'interpellation la
Chambre.
La députation permanente se consi
dère comme gravement offensée par
l'arrêté royal qui casse sa décision. El
le fait remarquer qu'en matière électo
rale, elle a pris trois sortes de solu
tions elle a validé des élections favo
rables aux cléricaux elle a invalidé
des élections favorables aux libéraux
tout cela a été ratifié par le gouverne
ment mais quand elle a invalidé des
élections favorables aux cléricaux, le
gouvernement a cassé ses arrêtés.
Elle prétend avoir agi toujours avec
la plus parfaite impartialité et proteste
contre l'attitude du ministre de l'inté
rieur. La majorité du Conseil provin
cial, se solidarisant avec la Députation,
a décidé mardi qu'elle ne siégerait pas
aussi longtemps que la Chambre n'au
rait pas statué sur l'interpellation pen
dante.
Au début de la séance, M. Morichar
a déposé une motion d'ajournement
celle ci a été combattue par la Droite, le
Gouvern ïur est intervenu pour essayer
de calmer le conflit, mais l'ajourne
ment a été voté gauche contre droite.
Les élections provinciales
Les élections provinciales sont fixées
au troisième Dimanche de Juin, c'e-t-
à-dire qu'elles auront lieu quinze jours
après les élections législatives.
Or, le gouvernement a l'intention de
demander au Parlement qu'elles se
produisent au mois de Mai. La raison
C'est qu'il a beaucoup plus de confian
ce dans le corps électoral sénatorial
qui nomme les conseillers provinciaux
que dans le corps électoral législatif.
Il espère donc que le résultat des
élections provinciales ne lui sera pas
défavorable, et influera sur celui des
élections législatives.
Il y a là une manœuvre de parti que
l'opposition écartera.
La loi est la loi, et comme il n'y a
aucune bonne raison de la modifier, le
gouvernement n'y parviendra pas.
Veut-il absolument que les élections
provinciales aient lieu en Mai C'est
très simple... Qu'il se rallie aux con
clusions du rapport de la section cen
trale, qui préconise pour les élections
législatives, la date du Dimanche "2
Mai.... Dès lors, les élections provin
ciales pourraient avoir lieu le 26 Mai.
Parions qu'il n'en fera rien, désireux
de vivre trois semaines de plus
Le Scandale
de l Ucole Militaire.
Il n'est plus personne qui ignore ce
qui vient de se passer notre Ecole
militaire, et tous les gens honnêtes et
bien pensants sont d'accord pour
flétrir ces ignominies.
Il faut que ceia finisse Mais, en
juger par les stupéfiantes explications
fournies la Chambre par le Ministre
delà Guerre, il n'est pas.prévoir
que cela finira de si tôt.
Quelle ignoble chose cependant que
ces brimades exercées, perpétrées
dans les conditions et de la façon que
l'on sait
Le premier, qui en a conçu l'idée,
n'a pu être qu'un dégénéré portant un
nom qui comptait et pesait, et qu'il
était indigne de porter.
Ceux qui ontsuccédéàce déséquilibré
et continué son œuvre, n'ont pu et ne
peuvent être que des Snobs de la pire
espèce des fils <i papa, gredins sans
cœur, et qui ne méritent que le mé
pris. Ce sont eux les vrais infects
qu'on devrait jeter hors de l'Ecole,
coups de pied même
Et dire que des sauvages de ce n°
prétendent former, au moyen de
leurs honteuses et lâches pratiques,
des hommes de caractère et d'énergie
Ce serait crever de rire si ce n'é
tait faire bouillir le sang d'indigna
tion
Ah ils forment des caractères 1 ils
servent l'éducation militaire Oui
la façon dont les poruographes ser
vent les mœurs et l'art, déshonorant
celui-ci, outrageant celles-là
Allons, M. le Ministre de la Guerre
Macte animo Ayez le courage de rem
plir votre devoi Flanquez une bonne
fois, et pour toujours, la porte de
l'Ecole, des individus qui la discrédi
tent, la déshonorent et en font une
horrible geôle Ajoutez que ce sera lé
châtiment de tous ceux qui recommen
ceront, et nous en aurons fini avec ces
ignominieuses pratiques de sohdards
ivres et tout le pays honnête applau
dira et vous en sera reconnaissant.
>^îr»'«s«ssrtvsîi!é5s
La nomination
du Secrétaire communal.
C'est donc ce soir ou Lundi, que nos
honorables procéderont la nomina
tion du Secrétaire communal en rem
placement de M. Vander Donckt,
l'ancien protégé de Mons Colaert.
Comme nous l'avons dit, dans notre
dernier numéro, c'est, d'après la ru
meur publique, M. Julien Antony qui
est le candidat de la majorité des
membres du Conseil.
Nonobstant cela, Mons Colaert se
démène, comme un diable dans un j
bénitier, pour faire passer son favori
Réussira-t-il convaincre nos hono
rables Nous en doutons.
Nous n'avons pas prendre position
dans cette lutte où l'éeharpe du Madré
Poperinghois est mise en balance, dit-
on, mais nous saurons bientôt, dans le
cas où il succomberait, si Mons Co
laert aura assez de dignité pour main
tenir sa parole et s'il rentrera dans les
rangs du Conseil comme simple sol
dat.
En attendant le quart d'heure de
Rabelais, il fait entendre qu'il s'agit
de choses du plus grave, du plus haut,
du plus grand intérêt pour la ville, il
émet l'espoir que les Conseillers com
prendront qu'il estévident,irrésistible,
incontestable que son protégé soit
nommé
Tout en donnant la garantie,l'espoir,
la certitude de réussir, il semble au
public que les menées du Maieur pa
rassent singulières, étranges, extra
ordinaires.
Quoiqu'il en soit, il met, pour arri
ver ses fins, une ténacité unique,
inconcevable, extraordinaire
Tout le succès du XIe salon de
l'Automobile, Bruxelles, est une fois
de plus allé la fameuse voilure auto
mobile Minerva Sans Soupapes, la
Reine du Jour, celle qui fait la joie de
ces propriétaires et la fortune des ac
tionnaires de la grande firme.
Le Uainiival.
Le bruit circule en ville que nos
maîtres se proposent de prendre les
dispositions suivantes l'occasion
du Carnaval
Art. 4. Toute personne désirant
se masquer, devra, au préalable, se
faire inscrire au bureau de police.
Art. 2. Il sera perçu une taxe de
20 centimes par personne déguisée,
masquée ou travestie.
Art. 3. Le produit d'une partie de
cette taxe servira subsidier les écoles
catholiques.
Art." 4. L'autre partie provenant
de la taxe sera utilisée pour o'fl'rir un
lunch, Hesp en Volaert, aux membres
du K. K.
Art. 5. Pour éviter l'encombre
ment dans les cafés, estaminets, etc.
qui pourrait résulter de ces nouvel
les dispositions, notre commissaire de
police est chargé de veiller la ferme
ture des cafés et lieux publics onze
heures du soir.
Art. 6. Ces mesures seront prises
pour toute la durée du Carnaval.
Art. 7.'Pour qu'il n'y ait pas de
méprise ou d'erreur, la nouvelle lan
terne, dont coût 1100 francs, sera
éclairée cette occasion.
Allons Contribuables, remerciez
nos maîtres pour cette nouvelle ukase
et prosternez vous leurs pieds
Ils ont bien mérité des Yprois
La Société d'éclairage de Menin-
Wervicq- Halluïn- Bousbecque publie
son bilan annuel. Bénéfice net Fr.
414.803-43.
Rien que ça
Et notez qu'il s'agit de l'exploitation
de l'éclairage de diverses loca ités
assez distantes l'une de l'autre et dont
la population est relativement fort peu
dense I
Ce chiffre doit permettre de se faire
une idée des bénéfices que réalise
Bruges, la société Desclée et Cie, grâce
notre administration prévoyante
Une autre société, la Société pour
l'exploitation intercommunale du gaz
et de l'Electricité ayant son siège so
cial Bruges et dans laquelle les Des
clée et Cie sont gros actionnaires, publie
un bilan tout aussi significatif.
Bénéfice Fr. 717.856-67.
Comme c'est coquet
Ce groupement exploite surtout
les petites villes de la partie flamande
du pays qui ont la chance, elles aussi,
d'avoir une administration cléricale.
Ces chiffres ont été publiés dans la
Patrie, sans le moindre commentaire
On le comprend aisément.
Quelques commentaires sur cette
question, si étroitement liée aux in
térêts de notre ville, seraient pour
tant bien de saison.
A noter que dans la Société Inter
communale du Gaz et de l'Electrici-
dit, et dans toutes les expériences qui ont
été laites avec le traitement Doyen ou autres
chaque lois que l'on a contaminé des sujets
d'expérience la maladie s'est déclarée au
bout de trois jours. S'il en est ainsi la durée
de la quarantaine pourrait, semble-t-il. être
réduite et par le fait même le gouvernement
pourrait autoriser trois entrées au lieu de
deux.
Mais en supposant que le service sanitai-
resoit d'avis de maintenir la durée de la
quarantaine dix jours, pourquoi le gouver
nement n'établirait-il pas des postes de qua
rantaine plus nombreux
11 n'y en a que trois sur toute la frontière
française et c'est le seul postedel'Abeelequi
dessert toute notre région. Pourquoi ne
creerait-on pas un second poste Adinkerke,
comme le demandent nos herbagers
Telles sont, messieurs, les quelques ob
servations que j'avais présenter. Elles vi
sent des revendications justes et raisonnables
et je me demande comment le gouverne
ment pourrait ne pas y faire droit, si vrai
ment il n'a d'autre préoccupation que d'as
surer le service de la police sanitaire que les
modifications que je propose ne compromet
traient en rien. L'adoption de ces modifica
tions aurait pour conséquence de placer nos
herbagers sur un pied d'égalité avec leurs
concurrents français, hollandais, américains,
qui aujourd'hui envoient directement leur
bétail gras aux abattoirs de nos grandes
villes.
Ce que nous voulons, c'est que les abat
toirs des grandes villes puissent être alimen
tés par du bétail engraissé dans nos pâtura
ges et que les bénéfices pouvant résulter de
l'engraissement du bétail puissent profiter
nos nationaux plutôt qu'à des étrangers.
Ce que nous voulons, c'est empêcher l'aban
don, la disparition de notre pays herbager.qui
est une source de richesse pour notre région.
J'arrête là mes observations. J'espère que
cette fois l'honorable ministre voudra bien
les prendre en considération et y donner une
suite favorable. {Très bien gauche.)
M. Franck, député libéral d'Anvers,
au cours du beau discours qu'il a pro
noncé, a appuyé la thèse de M, Nolf
dans les termes suivants
M. Franck. L'honorable ministre a
affirmé qu'il fallait maintenir la politique
protectionniste et prohibitive du gouverne
ment pour ne pas compromettre la prospérité
de l'agriculture.
Et je dis, quant moi, ceci Il est faux
de prétendre que la viande indigène serait
compromise par l'entrée de la viande argen
tine. Je vous ai démontré que notre viande
indigène n'a rien en redouter. Mais cette
importation pe rmett rai taux ou vriersde man
ger de la viande, ce quOls ne font pas main
tenant et ils mangeraient de la viande de
bœuf au lieu de manger de la viande de
cheval, comme ils en mangent aujourd'hui.
M. TERWAGNE. De vieux chevaux
M. Franck. Mais il y a plus Mon
honorable collègue et ami M. Nolf, a mis le
doigt sur la plaie quand il a dit au gouver
nement Vous vous posez en défenseur de
l'agriculture et de l'hygiène Mais comment
se fait-il donc que pour une partie du bétail
maigre vous l'excluiez systématiquement,
au grand préjudjce des herbagers, en disant
qu'il y a un danger de contamination, alors
que pour les vaches et les génisses de trois
ans de même provenance, ce danger, d'a
près vous, n'existe pas
Est-ce que par hasard, quand la stomatite
aphteuse règne en France, elle s'attaque de
préférenceaux bouvillons et aux bœufs, plu
tôt qu'aux génisses et aux vaches Celui
qui a trouvé cela est vraiment très fort
(Rires sur les bancs de l'opposition.)
Vous dites que c'est là servir l'intérêt des
cultivateurs. Allons donc J'ai beaucoup
vécu la campagne et j'y retourne. Le cul
tivateur vous dit Moi, monsieur, je vends
ce que mon bétail me rapporte c'est-à-dire
mon lait, mon beurre, je tiens avoir du
fumier mais la bête en elle-même, a pour
moi, beaucoup moins d'importance. Ce que
je veux, c'est acheter le bétail maigre au
moindre prix Or, par vos mesures, ce
bétail maigre est grevé aujourd'hui de 50
60 francs.
M. Van de vyvere, ministre de l'agri
culture et des travaux publics. Nous
laissons entrer le bétail maigre laitier.
M. MaSSON. En le grevant.
M. Franck. Vous n'avez pas attendu la
fin de ma démonstration.Par les mesures que
vous prenez la frontière, vous augmentez
le prix de revient du bétail laitier de 50 60
francs au grand préjudice de tous les petits
cultivateurs. Or, si des précautions d'hy
giène sont utiles, elles pourraient être orga
nisée- aisément sans pareils frais. Seulement
ceux-ci favorisent un petit nombre d'éle
veurs, tandis que la masse des cultivateurs
en souffre. Voilà votre sympathie pour l'a
griculture
Et d'autre part, vous aggravez la situa
tion du marché de la viande parce que vous
ne laissez pas entrer les bœufs maigres, ni
les bouvillons qui pourraient être engraissés
par nos cultivateurs dans leurs herbages et
sur leurs pâturages, et ici, denouveau.au
lieu de servir les intérêts de l'ensemble de
l'agriculture, vous leur portez préjudice.
Mais de nouveau vous servez les intérêts de
quelques privilégiés. Ne vous glorifiez donc
pas de votre dévouement aux classes rura
les et moins encore de la prospérité de l'a
griculture.
La vérité est que notre industrie agricole
a fait des progrès remarquables et que per
sonne ici ne s'en réjouit plus que nous.
Sans doute vous avez pris certaines mesu
res. Il ne manquerait pius qu'étant au pou
voir depuis vingt-sept ans. vous n'ayez rien
fait pour une industrie aussi importante
Mais la vérité est que l'augmentation de
notre production rurale est due deux
facteurs essentiels au labeur incessant
et l'énergie admirable de nos cultiva
teurs d'une part, et d'autre part un autre
facteur qu'on n'honore pas toujours chez
vous comme il devrait l'être, je veux parler
des énormes progrès scientifiques qui ont
été réalisés et qui ont transforme les mé
thodes de culture.
M. MaSSON. C'est très vrai
Séance du Mercredi 31 Janvier.
M. Paul Hymans a fait remarquer
que lorsqu'on parlait des Jésuites, les
membres de la Droite et du gouverne
ment perdaient leur sang-froid.
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