Chronique de la ville. Nécrologie Lorsque, par la voie des journaux, nous avons appris la démission de M. Vercamer, commentée ci-dessus, nous avons cru qu'elle avait été motivée par le désir ou le besoin d'un repos bien mérité. Le motif paraissant autre, nous ne pouvons que joindre nos regrets tous ceux que cette démission inattendue a provoqués en Egypte. Monsieur Vercamer, comme d'autres Belges l'étranger, faisait grand hon neur son pays natal. C'était là-bas au pays des Khédives^ un magistrat de grand savoir et de grande allure, juriscousulte éminent et publiciste distingué. Sa retraite, quelle qu'en soit la cause du reste, ne peut être qu'une grosse perte pour la magistrature et la justice égyptiennes. Toux, rhumes, PASTILLES KEATING, voir aux annonces. Pétitions contre la contrainte linguistique. De nombreuses pétitions, adressées par des administrations communales la Chambre, protestent contre la con trainte linguistique en matière d'en seignement. Ces pétitions considèrent que les lois de 1883 et de 1010 sur l'en seignement du flamand dans les éta- blissementsd'instruction moyenne por tent atteinte au principe de la liberté linguistique qui nous est garantie par l'article 23 de la Constitution. Elles font remarquer que ces lois ne permet tent pas au père de famille flamand de choisir librement la langue véhieulai- re de l'enseignement qui sera donné son enfant. Ces pétitions émettent le voeu devoir la législature reviser les lois de con trainte linguistique de 1883 et de 1010 d'une part, et celle de 1008 d'autre part, dans le sens constitutionnel de la liberté des langues. Intervention du Roi en faveur des grévistes. C'est au roi que l'on doit l'heureuse solution intervenue dans la grève bo- raine. Lundi soir, il a fait appeler MM. les ministres de Broqueville et Hubert. Et c'est au cours de cet entretien qu'a été décidé le dépôt du projet de loi que l'on sait. La grève du Borinage est terminée. Les ouvriers ont ac cueilli avec joie le projet de loi voté par la Chambre, et les patrons ont ac cepté les arrangements qu'il comporte. La reprise du travail est générale de puis jeudi. >l«r( d'un eent('iiuiri>, Mercredi vers une heure après-mi di est mort, Arquennes, 2 kilomè- tresdeFéluy, M. Philippe Demoulin, âge de 103 ans, le dernier combattant de 1830. Le brave centenaire s'est éteint dou cement sans souffrance. On se rappelle, qu'il y a quelques semaines, exactement le 16 Janvier, S, M. le Roi avait tenu aller remettre lui-môme son portrait au dernier survivant de l'épopée de 1830. Nous avons relaté cette visite, qui fit sensa tion dans le pays. Le vénéré vieillard n'a guère survécu longtemps la douce émotion que lui avait procurée l'attention royale. m»?S'®S!3SlŒïi,W»SSSiir«aBJ<SSŒIfl» Un curieux demandait, dernière ment, notre Maire, pourquoi il ne j voulait pas de M. Julien Antonv, comme secrétaire Pourquoi, répondit notre Maire Parce que M. Julien Antonv est Préfet Ah je m'explique votre obstina tion, dit le curieux. Comme simple Maire, vous seriez placé sous les ordres du Préfet.... Or, comme vous avez la prétention de vou loir jouer du Tsar au petit pied, votre amour-propre serait froissé d'être journellement en contact avec votre Préfet....! M. le Maire s'est éclipsé sans de mander son reste asassffismœsœsœs -«sm T-STS TS -a TS Un événement. Les habitants du Quai sont dans la jubilation, un événement extraordi naire s'y est produit. Depuis Lundi dernier, dix-sept ba teaux, chalands, etc., sont entrés dans notre bassin et trois ou quatre sont encore signalés, ce qui posera vingt- et-un le nombre de bateaux amarrés au Quai. Nombreuses sont les personnes qui se rendent au Quai pour assister au déchargement de leur cargaison, car depuis plus de quarante aus, ce chiffre n'avait plus jamais été atteint. Ce fait extraordinaire mérite d'être signalé. Le co«j pond des œufs Srf MÏ W W C*-èti La régie. La progression des bénéfices pro duits par les régies de la ville de Bru xelles a été importante en ces trois der nières années, ainsi que le montre le rapport, qui vient d'être distribué au Conseil communal, sur le compte de 4910. Qu'on en juge L'exploitation du service du gaz a donné un boni, En 1908, de 2,010,345 fr. 61, En 1909, de 2,440,266 fr. 90, et, en 4910, de 2,618,341 fr. 24. Le service des eaux a donné En 1908, 1,349,380 fr. 09, En 1909, 1,376,862 fr. 36, et, en 1910, 1,115,848 fr. 54. Et voici les bénéfices du service de l'électricité 1908 1,781,242 fr. 91. 1909 1,931,770 fr. 20. 1910 2,414,579 fr. 25. Les régies donnent donc unecertaine indépendance vis-à-vis de l'Etat aux grandes villes elles peuvent, dans une certaine mesure, se passer de certains' subsides. Rien d'étonnant donc si le gouvernement s'applique contrarier le développement de ces régies. Toutes nos fortes tètes du Conseil communal d'Ypres et de la très inté ressante et illustre Commission du gaz ne sont pas parvenues, comme par tout ailleurs, trouver dans la question de l'éclairage une source de gros reve nus pour la caisse communale. Les intelligences et les efforts s'y sont concentrés en l 'idéal suprême de chasser l'ancien concessionnaire, par ce que libéral,pour favoriser un indus triel étranger, ami politique apparenté, aux deux grands maîtres de notre cité. Ce mauvais coup perpétré, ingra titude humaine, l'ami Brugeois, une fois dans la place, s'y prend de très haut et tient y régner eu maître, dé daignant déjà de répondre aux obser vations et aux rappels que, timide ment, contraint et forcé, se permet de lui adresser son aini M. le Bourgmes tre et député Colaert Triste, triste, mais hélas, bien réel. La prospérité sans exemples des Usines Minerva Motors d'Anvers, prouve par des chiffres, combien les voitures automobiles Minerva Sans Soupapes, sont appréciées et. recher chées par tous ceux qui s'y connais sent en bonne mécanique et aiment le confort et l'élégance. Aux Anciens Pompiers. Les Anciens Pompiers ont donné une bien belle soirée, Dimanche der nier, en leur local, rue du Séminaire. Un public nombreux et choisi y as sistait. Nous y avons même remarqué des membres habitant Ostende et Bruxelles. La première partie du programme était dévolue l'Harmonie, qui sous l'habile direction du talentueux chef, M. Henri Moertnan, s'est acquittée de sa tâche aux applaudissements répétés des auditeurs. Une mention spéciale pour l'Allégro de S1 Cloud Versailles de la com position de M. Henri Moerman et du Cid de Massenef, deux morceux qui ont été rendus la perfection. Nous avons entendu ensuite deux chanteurs, Mr et M"1" J. Dexvilde, nui sont, pour nous. >s anciennes con naissances. Dû-la leurs chansons ét dans leurs duos, us ont recueilli une ample moisson de bravos et de rappels réitérés. 1^ mélodie pour clarinette, piano et harmonium par vLM. Jacobs, R.. Moer man, H. et Garni nael, R. mérite f us nos éloges. La réputation de M. H. Moerman, comme pianiste, n'est p us faire MM. Jacobs et Cardinael sont deux jeunes artistes qui marchent de progrès en progrès Nous ne savons assez insister sur la belle exécution de cette mélodieuse musique de E. Kiihn. Ce qui le prouve, c'est que le public a manifesté toute sa satisfaction par ses chaleureux applau dissements. La partie dansante a été très animée, [.es disciples de Terpsichore ont riva lisé d'ardeur et d'entrain. Pour terminer, nous félicitons de tout cœur la Commission directrice de la Société des Anciens Pompiers qui s'efforce de rendre les fêtes de plus en plus attrayantes. Association des Patrons-peintres d'Ypres. Les patrons-peintres réunis font part leurs clients, qu'en assemblée du 15 Février, ils ont décidé de maintenir les salaires actuellement appliqués aux ouvriers. Chronique Théâtrale. Pièce militaire en cinq actes de M. Arthur Bernède. Peut-être s'attendait-on quelque farce militaire, aux grosses plaisante ries, aux bouffonneries extravagantes, dont la gaucherie des ordonnances et la naïveté des recrues font d'ordinaire tous les frais. Non, cette fois, il ne s'agit pas de cela. L'auteur, avec un réalisme ef frayant, vous inontre-que de misère peut se cacher sous l'épaulette d'or, que de désespoir peut ronger le cœur qui bat sous l'uniforme fringant du soldat. Nous sommes en plein drame. Le lieutenant Fairbach est pauvre.: c'est ce que ses camarades blason, au monocle arrogant, ne lui pardonnent pas. Ils ne lui pardonnent pus davan tage d'avoir conquis ses galons par sa valeur personnelle et par une vie d'étude et de travail. Enfin, ce qu; fait déborder-la coupe, c'est que ce fils de bourgeois, avec ses tendances républi caines et ses opinions démocratiques, s'amourache d'une petite ouvrière, Jeanne Morin, dont il fait sa maîtresse. C'en est trop. Le lieutenant Fairbach est mis en quarantaine. Et lors que, méprisé, insulté, bafoué, le mal heureuse, exaspéré par tant d'injustice, bondit sous l'outrage, qu'il provoque le lieutenant de Chalette et le blesse en duel, qu'il chasse de son logis, coups de cravache, le capitaine de Thérésy, qui veut posséder sa maîtres se, ces messieurs le font arrêter et traduire devant le conseil de guerre.. C'est la fin.... du quatrième acte.1 Heureusement, il en reste un cinquiè me. Ce dénouement vous aurait laissé une trop pénible impression. Aussi, l'auteur n'en veut pas et c'est encore l'amour, lecteur, l'amour qui sauva le monde qui sauve le lieutenant Fairbach Jeanne Morin, au cours du procès, supplie de Thérésy de faiie acquitter, d'un mot, son amant. Comme ce peu intéressant personnage s'y refuse avec morgue, elle le tue d'un coup de re volver Le capitaine, en tombant, se reconnaît coupable et proclame l'inno cence de Fairbach. Confiant dans les rnériles de la Tour née Raimbert, se souvenant de l'en' thousiasme soulevé par elle sur notre scène, lors de l'interprétation du Ma riage de M"° Beulemaus un public nombreux était accouru au Théâtre de notre ville l'annonce de la représen tation de Sous i'Epaulette Il n'a pas eu le regretter. Une fois de plus, les excellents ar tistes se sont rendus dignes des plus grands éloges, joignant un talent in contestable, un soin d'interprétation des plus minutieux. Mais cette fois le fou rire, qui avait accueilli les tribulations de papa 3eu- iemans et ies aventures de. Séra.ttiin Meulemeester, a fait place une ùiio- tion poignante, insurmontable, et plus d'une larme, furtivement essuyée, brilla dans la salle, devant la persécu tion du malheureux Fairbach et lâ douleur de sa maîtresse. Cela nous prouve une chose que la Troupe Raimbert, passan; .F vaudeville au drame, du comique au sérieux, excelle la fois dans i an M. Emile Yercamer est en Egypte de puis 33 ans, c'est-à-dire peu près depuis la création même des Tribunaux Mixtes. 11 a vécu pa>-: >nnémènt ces 33 ans de ma gistrature. 11 les a vécus en observateur at tentif, en penseur curieux, en homme épris de toutes les manifestations de l'existence sociale d'un pays quasi-neuf qui s'éveillait, au contact de l'Europe et des européens, la civilisation occidentale. Au bout de ces 33 ans d'investigations continues dans tous les champs d'action, il a décidé de résigner sa situation officielle. Cette détermination a-t elle été prise sous l'empire d'influences spéciales Nous n'en savons rien. Mais sa pensée audacieuse ayant, durant ces longues années, accumulé beaucoup d'observations, on peut croire aussi qu'il voudrait enfin formuler sans au cune restriction le résultat de ses recherches, le bilan sincère de ses études. Si telles sont ses intentions, nous serions les premiers nous en réjouir, encore que la Cour d'Appel perde en lui une force un collaborateur précieux, un véritablechef. M. Emile Vercamer est un esprit la fois brillant et profond, un esprit d'une rare ampleur. Comme magistrat il a. soit dans les tribunaux de première instance, soit la Cour, donné toute sa mesure. Il a prouvé qu'on pouvait être exellent juge respectueux de la loi écrite et avoir en même temps de l'initiative intellectuelle. C'est précisément par là qu'on marque sa supériorité. Nous sommes, certes, consciencieux lorsque nous nous appliquons demeurer dans les limites assignées nos fonctions sans essayer de les reculer. Mais nous ne devenons véritable ment utiles que lorsque, l'exemple de nos aînés, de nos prédécesseurs dans la vie, nous cherchons parceque nous sentons en nous, il est vrai, la possibilité de la faire ne pas être exclusivement esclaves du passé, mais ajouter ce qu'il nous a légué, notre part de contribution active. C'est ainsi que M. Vercamer a toujours compris son devoir. Il sait infuser une vi gueur nouvelle aux articles du Code qui sont ou devraient être plastiques, c'est-à-dire essentiellement malléables. Que peut valoir une interprétation du Code faite dans le définitif esprit du moment où il fut rédigé C'est la lumière, sans cesse renouvelée, de l'évolution des mœurs et c'est avec le sens des relativités qu'il faut interpréter et appliquer la loi. La loi est la contemporaine de tôus les âges. Ce n'est donc pas une vieille personne revêche et ridée. Mais sa jeunesse est éternelle si ceux qui en ont la garde savent la mettre au ton du jour. C'est une besogne délicate, j'en conviens. Mais c'est justement cette épreuve que se reconnaissent les intelligences d'élite. A ce point de vue, M. Emile Vercamer est un des hommes les plus remarquables qui aient illustré, depuis leur fondation, les Tribu naux Mixtes. La magistrature ne fut pas pour lui une hautaine tour d'ivoire. Au contraire. Il est demeuré en contact avec nous, il a suivi de près les progrès de l'E gypte, il a étudié attentivement l'évolution politique et la situation internationale si compliquée du pays. S'il n'a pas encore re laté ses observations d'une façon détaillée, du moins nous a-t-il laissé comprendre, dans les différents ouvrages qu'il a écrits, et grâce certaines allusions, que l'expérience des 33 années qu'il a passées ici est pleine d'enseignements dont nous pourrons sous peu, espérons-le, faire notre profit. On lui doit, jusqu'à ce jour, huit volumes ou brochures, toutes d'un intérêt vivant et pratique. Car, en effet, ce qui le caractérise c'est que tout«n étant un juriste dans l'ac ceptation la plus rigoureuse du mot. il reste un esprit pratique et de bon sens. Plus libre, désormais, de parler et d'écrire, les manifestations de sa pensée se feront aussi plus précises. Grâce sa documenta tion %'écue, nous saurons ce qui manque l'institution des Tribunaux de la Réforme pour devenir une œuvre harmonieuse et vé ritablement complète. Ainsi M. Vercamer ayant servi cette in stitution avec éclat, dans sa situation offi cielle, continuera la servir, avec non moins d'éclat, hors des rangs de la magis trature. Georges Dumani. extrait de detoh tïitJie Hère iTêcote communale) Oh Siècle de'Geme, oh Siècle de Science. Où donc s 'arrêtera ton essor, ta puissance La conquête des flots triomphe aérien, I Tout nous pousse a ne plus nous douter de rien Mais ma j autre caboche est en pleine dét esse Songez donc, qu'à l'école, une jeune maîtresse A ma f/dette enseigne, en croirais-je mes feux. Qu partir de ce jour... Chantecler pond des œufs Sou» l'Epaulelte

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2