72e année. 8.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de 1 Arrondissement.
Vers rinslf'iiclion
FRJX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Far an 4 francs,
p' la province Far an 4 fr. 50
p' l'étranger f*ar an 0 fr 0O
Leur culol.
C'est tout ce qui leur reste du
culot.
C'est quelque chose. Ce n'est pas
assez
Et ils s'imaginent que le bon public
s'en laisse imposer.
M. Monville démontre que la défense
du pays n'était pas assurée au moment
du conflit d'Agadir. Le ministre de la
guerre répond Tout était pour le
mieux dans le meilleur des mondes,
et, au surplus, votre documentation
émane de mes propres bureaux. Mes
fonctionnaires ont trahi leur devoir
et vous, vous êtes leur complice 1
Aussitôt la droite s'agite et fait sem
blant d'oublier l'objet de l'interpella
tion. M. Monville devient l'accusé. Le
député libéral détient des documents
volés. On ne parle plus de La défense
nationale. On se préoccupe simple
ment de la manière dont M. Monville a
constitué son dossier
Pour ce faire, il fallait avoir du culot.
On l'a eu et l'on s'imagine que ce tour
de passe-passe donne toute satisfac
tion au pays.
M. Lemonnier interpelle sur La vali
dation des élections de Cureghem-
Anderlecht et d'Etterbeek. L'enquête,
laquelle a présidé la députation per
manente, démontre que, dans cette
dernière commune, la fraude a sévi
d'une manière intense, car on a acheté
ou tenté d'acheter des électeurs. Un
M. Plissart a donné de l'argent uii
ouvrier sans travail et promis encore
de l'argent en cas de succès de la liste
cléricale. Un autre individu dont la
pingrerie est notoire est allé commet
tre un acte identique auprès d'un mal
heureux hospitalisé. Enfin deux mes
sieurs vont porter de l'argent, le soir
de l'élection, un électeur ouvrier, se
trompent de porte et s'adressent par
erreur un électeur socialiste.
Que répond le ministre
Il n'est pas démontré qu'il y ait eu
une organisation générale de la fraude
et de la corruption.
M. Plissart n'a pas voulu acheter la
voix de l'électeur il a voulu commet
tre un acte de bienfaisance. La tenta
tive auprès de l'hospitalisé n'a pas plus
grande importance, car on n'a pas
subordonné cette libéralité l'octroi
d'un vote déterminé. Et enfin la visite
des deux messieurs est tellement in
vraisemblable qu'il ne faut pas s'y ar
rêter...
Et voilà C'est tout La tentative de
corruption devient de la charité. M.
Berryer l'affirme. 11 approuve et encou
rage la fraude. M. Berryer a hérité du
culot du général Hellebaut.
Mais voici que le tableau s'achève.
M. Renkin a toujours détenu le record
de l'audace et il est mécontent. Il pren
dra sa revanche
Ce malheureux M. Vandervelde com
met l'imprudence grande de croire que
les missionnaires doivent, eux aussi,
être soumis la loi, même au Congo.
Aussitôt, clameur d'indignation. Au
lieu de réfuter les affirmations, on s'en
prend une Figure de rhétorique. Mais
le truc rate son effet, et aussitôt M.
Renkin enfourche le dada du général
Comment savez-vous tout cela
Vous avez été documenté par mes
fonctionnaires. On m'a trahi. Vous
avez copié des pièces. La sacro-
sainte administration travaille dans
l'ombre et dans le mystère en vertu du
principe de la séparation des pouvoirs,
Fiction intangible. Vous avez mis mes
dossiers au pillage. Vous êtes, vous
aussi, le complice de voleurs.
Ce n'est pas plus difficile que cela.
Les membres du Farlement belge
n'ont pas même les droits d'un conseil
ler communal. M. Hellebaut l'affirme 1
M. Renkin corrobore Et quant M.
Berryer, il se contente ne l'a-t-il pas
déclaré lui-même d'appliquer les
lois an bénéfice du parti clérical
Comme il fallait s'y attendre, on leur
a répondu. M. Destré ,a opposé la
thèse de la cachoterie administrati
ve la thèse de la nécessité du
contrôle. Il ne suffit pas que les dépu
tés et les sénateurs aient ce droit, thé
oriquement. Il importe aussi qu'ils
puissent l'exercer d'une manière pra
tique. Nous n'accepterons jamais que
les dossiers administratifs soient le
domaine exclusif du pouvoir exécutif.
Et M. Destrée aurait pu ajouter que
l'expérience récente de la France
où l'on a vu M. Delcassé, il y a plu
sieurs années, l'insu du Parlement,
grever d'une lourde hypothèque toute
la politique marocaine démon
tre que la démocratie en a assez de
Actions qui ne tendent qu'à renforcer
le pouveir personnel, éluder le con
trôle parlementaire, tromper la na
tion.
Nous ne voulons ni administration
secrète ni diplomatie secrète. Et MM.
les ministres cléricaux auront beau
faire preuve d'audace et de témérité,
nous ne manquerons pas de réclamer
pour la minorité le bénéfice d'idées
nouvelles qui s'imposeront la majo
rité de demain.
La note suivante fait le tour de la
presse cléricale Le bulletin de la
statistique, publ'ié par le bureau de
la statistique générale du ministère
de l'intérieur, donne le degré d'in-
struction des jeunes gens inscrits
pour la milice.
Il en résulte que, en 1880, sur
49,054 inscrits, 8,478 soit 17,49
p. c., ne savaient ni lire, ni écrire
En 1890, sur 56,424 inscrits, 7289
ou 13,05 p. c. ne savaient ni lire,
ni écrire
En 1900, sur 60,519 inscrits, 6051
ou 10,10 p. c. ne savaient ni lire, ni
écrire
Enfin, en 1911, sur 66,087 inscrits,
4,151 ou 6,34 p. c. ne savaient ni lire,
ni écrire.
On voit qu'il y a là une notable
amélioration.
D'après cette statistique les résultats
de l'enseignement sont donc ën pro
grès
Il est regrettable que les journaux,
qui publient ce relevé, oublient d'in
diquer de quelle façon ce soi-disant
degré d'instruction est établi. Ils
n'ignorent cependant pas que dans la
plupart des communes belges, les mi
liciens ne subissent aucun examen
sérieux ce sujet Cet examen a lieu
lors de l'inscription du milicien la
maison communale. C'est habituelle
ment le secrétaire communal ou son
délégué qui procède aux formalités
prescrites. Four faciliter sa besogne
le secrétaire communal fixe ordinaire
ment un jour d'inscription
Ce jour arrivé, et malgré la suppres
sion de la loterie militaire, les jeunes
gens se réunissent dès l'aube et visi
tent, escortés d'unjoueurd'accordéon,
«TY'ptupart des cabarets du village. Les
jeunes gens s'amusent ils boivent, ils
dansent, ils chantent, ils crient Et
c'est ainsi que, Finalement, la troupe
joyeuse arrive la maison communa
le, où chacun doit passer sous la....
mesure pour subir ensuite... l'examen
devant le secrétaire communal ou son
délégué
Généralement on se borne leur de
mander Savez-vous lire si
gner calculer
Celui qui sait signer est considéré
comme sachant lire et écrire.
Celui qui ne sait pas signer, mais sait
tourner pieusement les feuilles de son
livre de prière, la grande messe du
dimanche, est inscrit comme sachant
lire
Dans un grand nombre de commu
nes des Flandres on ne pose pas môme
des questions, et le secrétaire commu
nal inscrit, au hasard, le degré d'in
struction. Ce relevé du degré d'in
struction est vérifié et modifié par le
clergé avant d'être envoyé l'autorité
civile.
Dans ces circonstances quelle valeur
peut-on accorder ces statistiques
officielles
Et dire qu'il y a des journalistes qui
s'appuyent sur ces relevés fantastiques
pwR ckmèfiutt. qu'il y a une notablte
amélioration dans l'instruction du
peuple
Du reste, si on compare la statisti
que ci-dessus avec le relevé du degré
d'instruction des militaires incorporés
et examinés par les commandants de
compagnie, d'escadron ou de batterie,
on sera convaincu que les résultats de
l'examen des miliciens inscrits sont
inexacts.
Voici le relevé pour les hommes in
corporés en 1908
Comparons ce relevé aux chiffres
suivants
Sur 264,321 recrues prussiennes il y
a 264,223 hommes sachant au moins
lire et écrire et seulement 98 illettrés,
soit 1 sur 5000
En Suisse, l'examen des recrues
comprend la lecture, la rédaction
d'une lettre, le calcul mental et le cal
cul par écrit avec application du sys
tème métrique et la Vaterlandskunde
(histoire et géographie nationales).
Voici le résultat de l'examen des re
crues pour 1910, que nous trouvons
dans le Lehrer Kalender de la Schwei-
zerrischen Lehrerverein pour 1912 (p.
246)
Ci rame on le voit, il y a encore énor
mément faire en Belgique avant
qu'on puisse espérer pour notre pays
les résultats de la Suisse et des Etats
allemands.
Cette besogne énorme incombe au
futur gouvernement anticlérical
P. CNUDDE.
Encore la poudre aux yeux.
L'approche-des élections a toujours
pour elfet de faire éclore des projets
de loi qui servent de réclame au gou
vernement et permettent aux candidats
ministériels de se faire mousser de
vant les électeurs, éternels gogos qui
se laissent duper facilement par les
Mangins de la politique.
On se rappelle -le bluff qui fut fait
autour de la loi sur les pensions de
vieillesse. Or, elle cesse précisément
cette année de produire ses etl'ets mi
rifiques elle accordait royalement 18
centimes par jour aux vieillards, DANS
LE BESOIN, nés ayant 1843.
Les vieillards nés en 1843, 1844 ou
1845, et qui se trouvaient dans le be
soin, ont pu obtenir la même aumône
gouvernementale, la condition de
verser, en trois années, la somme de
18 francs la caisse de retraite. Com
me d'aucuns n'ont pas même pu le
faire en temps utile, une circulaire
ministérielle a prolongé les délais.
Mais c'est tout les travailleurs nés
après 1845 doivent s'être constitué
leur retraite par leurs seuls verse
ments, aidés des subsides de l'Etat,
des provinces, parfois des communes,
rarement des patrons. La loi, faut-il le
dire, a fait un lamentable fiasco.
Le X' Siècle le proclamait lui-même
naguère
la caractéristique de la loi de
1900, c'est d'avoir profité tous les
Belges, sauf précisément aux ou
vriers.
Il paraît que cet avis n'est pas parta
gé par M. Versteylen ni par la droite
du Parlement.
M. Versteylen vient en etfet de faire
paraître son rapport sur deux propo
sitions visant des perfectionnements
apporter la loi de 1900. H écrit
Nous ne croyons pas qu'on trouve
rait dans la Chambre actuelle une ma
jorité pour condamner définitivement
la loi de 1900 M. Versteylen a la foi
tenace.
11 part de là pour rejeter môme le
projet funambulesque de ses illustres
amis de Lalieux, Huyshauwer, de
Wouters d'Oplinter, etc., qui sont,
l'antre semaine, apparus la Cham
bre comme de grands réformateurs.
M. Versteylen ne veut pas, non plus,
d'un projet transitoire de M. May qui,
en attendant lé vote d'une loi nou
velle, aurait voulu qu'on accorde 65
francs 65 ans tous les vieux ou
vriers DANS LE BESOIN.
M. Versteylen, enfin, a été plus
accueillant pour la proposition de M.
Moyerson (d'Alost). Ce monsieur par
tage la sécheresse de cœur de son chef,
son éminence Charles YVoeste. Vous
allez en juger l'Etat continuerait
accorder des secours annuels, aux
vieux de 65 ans dans le besoin, même
s'Ms sont nés après 1845.
L'Etat- étendrait ses bienfaits
tous ceux qui seraient nés avant 1871
et qui, chaque année, consentiraient,
dès aujourd'hui, verser 6 francs par
an la caisse de retraite. Ceux-là,
OUTRE LA RENTE ACQUISE PAR
LEURS VERSEMENTS, toucheraient,
s'ils sont nés de
1846 1849, la somme de 65 francs.
1850 1853, 60 francs.
1854 1857, 55 francs.
1858 1861, 50 francs.
1862 1865, 45 francs.
1866 1869, - 40 francs.
En 1870, la somme rie 35 francs.
C'est-à-dire que l'Etat verserait de
moins en moins. Admirable, n'est-ce
Dimanche, 25 Février 1912.
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I UNION FAIT LA FORCE
l'arainmittl le iJitnanche.
Vires acqcirit ïund»
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divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissemen d'Ypres et les deux Flandres au bureau
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Réclames 25
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Les degrés de l'enseignement.
Le degré d'instruction
des miliciens.
Proportion p. c.
Langue Langue
flam. franç.
Iitaienc sans instruction 12.83 8.95
Savaient lire seulement 5.1 I 3.44
Savaient lire et écrire 25.65 18.43
Savaient lire, écrire et
calculer 47.02 51.44
Avaient une instruction
plus complète 9.39 17.74
Lecture89 bien, 10 satisfaisant,
I laisse désirer.
Rédaction, 75 bien, 22 satisfaisant,
3 laissent désirer.
Calcul, 75 bien, 19 satisfaisant,
6 laissent désirer.
Vaterlandskunde, 62 bien, 28 satis
faisant, 10 laissent désirer.