Chronique de la ville. Un Deuil national pour le Libéralisme. De qui émane cel ordre? Le $>az «le coke IL IViban! content «le peu. gouvernement remplit les cadres les faire craquer de manière survivre dans une formidable bureaucratie clé ricale Voyez nos lois Pourquoi n'avons-nous pas l'instruc tion obligatoire, proposée dès 1883 par le cabinet libéral Parce que l'Eglise la redoute. Et M. Schollaert ne l'a ac ceptée que moyennant une rente de 20 millions aux couvents. Pourquoi n'avons-nous pas une ar mée apte assurer la défense du pays? Parce que le clergé n'a pas voulu, jus qu'en 1009, du service personnel, de peiir de détacher le paysan de sa pa roisse natale. C'est le clergé qui a im posé en 1902 le volontariat, destiné faire recruter l'armée par des comités que présidaient des députés et des prêtres. On a ainsi perdu dix ans avant de faire le service personnel, et ion n'a pas osé aller jusqu'au bout. On s'est arrêté au système bâtard du fils par famille. Voilà le régime confessionnel. Quoi de plus contraire l'esprit de notre Constitution, qui accorde les mêmes droits tous les citoyens, sans se préoccuper de leurs opinions Quoi de plus contraire l'esprit de notre temps, où de plus en plus les con sciences aspirent une pleine autono mie Quoi enfin de plus affaiblissant pour un petit pays qui a de si grandes tâches remplir qu'une politique de pression et d'inquisition, de division et de clas sification des consciences. Cet esprit confessionnel se retrouve partout. On le retrouve dans le domai ne de l'enseignement professionnel où le gouvernement distribue aux écoles du clergé trois fois plus de subsides qu'aux écoles communales, ainsi que M. Buyl l'a lumineusement démontré la Chambre. On le retrouve dans les œuvres sociales, dans les mutualités où les avantages de l'assistance sont subordonnés des clauses de con science voyez le livre de M. Barnich on le retrouve jusque dans la charité, jusque dans l'administration de notre colonie, qu'il aurait dû respecter et qu'il euvahit. Il empoisonne tout. Il divise la Bel gique en clans ennemis. Sans doute, il y aura toujours des partis répondant aux tendances mo rales des hommes et leurs intérêts économiques. Mais les plus dangereux partis sont les partis confessionnels et religieux qui tendent la compression des consciences et la servitude de la pensée. Beaucoup de catholiques le sentent et comprennent qu'on a trop tendu la corde. L'an dernier, ils ont subi une terrible leçon. Les ministres d'aujourd'hui cher chent donner le change en multi pliant les bonnes grâces. Ils accumu lent des promesses. Mais, si demain le parti clérical devait par malheur sor tir vainqueur des élections, il laisserait tomber son masque souriant et tente rait sans scrupule d'aller jusqu'aux extrêmes. C'est dans le domaine scolaire que la politique catholique s'affirme avec le plus d'énergie. Le but est de dé truire l'enseignement public par la concurrence de l'enseignement du clergé. Cette concurrence est libre. La Con stitution donne au clergé le droit d'en seigner et nul ne songe l'en priver. Mais pour donnerà cette concurren ce une force artificielle on veut qu'elle soit soutenue et payée par l'Etat! On veut donner l'enseignement libre le droit aux subsides et imposer l'Etat l'obligation du subside. Ainsi, grâce aux deniers du trésor national, les écoles confessionnelles se multiplieraient et avec l'aide de l'Etat l'enseignement public organisé pour tous, sous le contrôle des com munes, céderait graduellement la place un enseignement de secte et de parti, organisé par le clergé pour les nécessités de sa propagande spiri tuelle et politique. C'est ce qu'a tenté de faire M. Schol laert. M. de Broqueville s'y essaie son tour. Les procédés ne sont pas les mêmes. M. de Broqueville renonce au bon scolaire mais il donne aux éco les confessionnelles trois catégories de subsides par classe, pour les traite ments des instituteurs, enfin pour la construction d'écoles. Principe nouveau, l'Etat paierait les locaux des écoles confessionnelles et assurerait leur entretien. Il aiderait les congrégations et le clergé construire des bâtiments scolaires. Ainsi l'Etat consacrerait ses deniers a défrayer une formidable concurrence l'en seignement public. Quant l'instruction obligatoire, il n'çn est presque plus question. L'âge scolaire que M. Schollaert voulait fixer 14 ans est ramené 12. Plus d'inter diction pour les enfants de 12 1 i ans de travailler l'usine. Tout l'atti rail démocratique dont M. Schollaert avait alfublé son projet disparait."C'est audacieux, mais après tout c'est plus franc. Sans doute M. de Broqueville ne for mulera pas de projet avant les élec tions. Mais la menace est lancée et le pays est averti. Si le parti clérical devait triompher, ce serait la guerre scolaire, ce serait l'espoir pour l'Eglise de reconstituer son profit le monopole de l'enseigne ment. J'ai confiance dans le verdict électo ral. Le pays sait que désormais un gouvernement de gauche est pocsible pour la réalisation d'un programme national et démocratique l'instruc tion obligatoire et ses corollaires, le suffrage universel pur et simple, les retraites ouvrières. Que de grandes choses accomplir encore quand nous serons débarrassés de la question confessionnelle assai nir les finances, assurer la défense nationale, créer l'enseignement des filles, organiser l'enseignement pro fessionnel, constituer un système har monique et efficace de prévoyance so ciale. On a tenté de faire peur au pays en annonçant que l'avènement d'un gou vernement de gauche ouvrirait une ère de persécution religieuse. Non. Ce serait une ère de tolérance, de paix et d'égalité pour les consciences. Nos principes ici s'accordent avec nos in térêts. l>n gouvernement de gauche ne commettrait pas la faute insigne de déchaîner les passions religieuses, au moment d'entreprendre une œuvre aussi vaste de réfection et" de réforme. L'épouvantail de la persécution n'impressionne plus. La confiance de la nation monte autour de nous. En 4789, le peuple de Paris s'arma pour prendre la Bastille, qui syinboji- sait un régime détesté. Pour prendre en Belgique la Bastille cléricale les libres suffrages de la na tion suffiront. La péroraison de ce magistral dis cours, fréquemment interrompu par de vifs applaudissements, a été sa luée par d'interminables o-vations. s^raM^ra*ra*rasraH-ra*ra*ra*rasrasra!, ras Le parti libéral tout entier ressentira douleureusement la perte de M. Emile Dupont. Le vénérable ministre d'Etat appartenait, en effet, cette série de grands libéraux dont la sagesse, la largeur de vue et la fermeté inébran lable de la conscience font en quelque sorte des représentants nationaux de l'idée libérale. Et ce n'est pas seulement par la lon gue durée de ses mandats législatifs ou sa grande expérience des affaires publiques qu'il avait la longue con quis cette situation morale si élevée. Son activité avisée, son bon sens bien connu, ainsi que la sérénité de son es prit lui avaient valu depuis longtemps une réputation qui le faisait en quel que sorte planer toujours au-dessus des contingences politiques du mo ment. L'âge n'était point parvenu le las ser ni diminuer son ardeur combat- tive. Avec une indépendance de carac tère qu'on ne saurait assez louer, il n'avait pas craint, durant les tristes années du règne, de manifester avec toute l'énergie dont il.était capable, combien il réprouvait la politique per sonnelle dont la veulerie du parti clé rical et son amour de l'argent étaient les principaux responsables. Lors de la discusssion des projets d'annexion, M. Dupont exprima avec éloquence, au Sénat, toutes .ses appré hensions, toutes les critiques que sou levait la politique gouvernementale, et il défendit les intérêts du pays jus qu'au bout. Au moment où le fléchissement des consciences s'accentuait le plus dans les sphères dirigeantes du pays, M. Dupont ne voyait toujours que <a satis faction intime de sa conscie nce de mandataire loyal du parti libéral. Au moment où les ministres cléricaux rampaient devant le trône de Boula- Matari, M. Dupont, seul ministre d'Etat libéral, tenait tête l'absolutisme, et restai! debout parmi toutes ces échines courbées comme un exemple de ce qu'auraient dù être dedignes ministres de la Belgique. Le sont là des événements qui per mettent un homme d'Etat de donner la mesure de sa dignité et de son ca ractère. L'esprit libéral pénétrait toute sa pensée, dans les multiples domaines où se manifesta son activité toujours il mit son talent et son autorité au ser vice des progrès démocratiques les plus généreux. L'enseignement public perd en lui un défenseur ardent adversaire réso lu du subside officiel aux écoles con fessionnelles, il avait tout naturelle ment adhéré avec enthousiasme au mouvement d'opposition au bon sco laire il n'aura pas la joie de voir luire le jour où l'enseignement public reprendra la place qu'il n'aurait jamais dû perdre dans notre pays. M. Emile Dupont a loyalement, bril lamment et généreusement servi la cause libérale. Il jouissait parmi ses adversaires d'une autorité égale celle qu'il avait chez ses amis. Sa vie tout entière honore son parti. Le libéralis me belge se souviendra de lui comme il se souviendra des Rogier, des Frère- Orban, des Bara, des Van Humbeek, des Graux, des Rolin-Jacquemyns... mrasrasrairasraMffl* -f rasra*ra*ra*rasras ras Pour la seconde fois, les journalis tes se sont vus refuser l'accès de l'enceinte réservée au public notre Tribunal. Nous ne nous expliquons pas le motif pour lequel on a pris cette mesure. Les journalistes sont, d'habitude, des gens paisibles ils ne se voient nulle- part refuser l'accès des lieux publics, surtout quand ils s'y rendent pour accomplir leur devoir profes sionnel. Nous prétendons que la mesure prise est abusive et que si Ton affirme que la même chose se pratique dans d'autres localités où siège un Tribu nal, on abuse également d'un droit qui n'appartient personne. Les audiences du Tribunal sont publiques, moins que pour des cau ses déterminées, le huis-clos ne soit prononcé. Or, dans la question qui nous oc cupe, il n'y avait pas de huis-clos, le gendarme nous Ta affirmé. Nous savons de bonne part que cet ordre n'émane pas de Monsieur le Président, car ce haut magistrat n'est guère hostile aux représentants de la presse au contraire, les journalistes n'ont qu'à se louer de sa courtoisie et de son urbanité. 4- ZA ZmH ZZA, ZZ*t «irf Il fait son chemin le gaz de coke que nos savants édiles ont toujours prétendu être une fumisterie, impossible réali ser dans la pratique. Petit petit, les grandes villes adoptent ce système, et nous l'aurons bientôt nos portes. D'abord, c'était en Angleterre et en Allemagne. Allez-y voir, ricanait M. Wibaut, c'est trop loin pour moi Puis, ce fut Ostende et Verviers, et voilà que ce sera bientôt Mons. M. Allard a lu, en effet, la dernière séance du Conseil communal, cet ex trait du Moniteur des Intérêts maté riels Pour faire face aux demandes de gaz toujours croissantes de Mons etdes environs, la Société vient de s'assurer auprès du Charbonnage de Bray, éma nation de la Société d'Ougrée-Murihaye, un contrat aux termes duquel le char bonnage enverra directement dans ses gazomètres la plus grande partie du gaz nécessaire au développement de son exploitation. Ce contrat prendra cours le 1" Février 1913, et aura une durée égale celle de la concession. Comme on le voit, la Société du gaz de Mons, n'a pas tardé profiter des progrès de la technique gazière, qui permettent actuellement d'utiliser dans les meilleures conditionsde rendement le gaz des fours coke métallurgique, qui jadis se perdaient dans l'atmos phère. En Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, ces gaz sont ainsi cap tés aux fours coke et envoyés des distances considérables, 20, 40,50 kilo mètres, avec un succès complet. C'est par application du même procédé que la société montoise se pourvoira doré navant aux fours coke de Bray par une conduite traversant Villers, Saint- Ghislain, Saint-Symphorien et Mons pour aboutir Wasmuël, siège de la Société d'éclairage par le gaz du bassin houiller de Mons, qui a traité avec la Société de Bray dans des conditions analogues celles de la Société du gaz de Mons. Il n'y aura bientôt plus que Tournai qui ne pourra pas profiter de la grande réduction de prix dont bénéficient les consommateurs de gaz de coke, parce que Tournai, grâce son administra tion catholique, est lié pour trente ans une Compagnie qui vend le gaz et quel gaz 14 centimes le mètre cube. Nous sommes trop loin des char bonnages, dit M. Wibaut. Et Ostende D'ailleurs, Bernissart n'est pas si loin, et nous voyons, d'après l'entrefilet ci-dessus, qu'on transporte le gaz dans des conditions jusqu'à 50 kilomètres et plus. Aux doléances présentées lundi au Conseil communal par M. Louis Car- bonnelle au sujet de l'éclairage public, M. Téchevin Wibaut a répondu que tout était irréprochable. M. Wibaut est encore plus facile satisfaire que Jenny l'ouvrière. Cette aimable grisette se contentait de peu, M. Wibaut est content de moins que cela. L'éclairage du gaz, c'est un fait,- n'a jamais suscité autant de plaintes et de récriminations qu'aujourd'hui. In terrogez n'importe quel consommateur, il vous dira Le gaz est mauvais, le gaz ne vaut rien Le gaz est excellent, pontifie M. Wibaut. Ceux qui ne voient pas clair n'ont qu'à s'en prendre eux-mêmes, leurcanalisation est mauvaise, ou leurs conduites sont obstruées. Tous ces acci- j dents sont indépendants de la qualité du gaz, laquelle ne donne lieu aucune critique. M. Carbonnelle eut beau se démener et apporter des témoignages, et invo quer les souvenirs de M. Wibaut I les soirées des 12 et 13 janvier, rien J ne put le faire démordre de sa placide satisfaction. Et quand on lui prouva que, malgré la diminution du prix du gaz, on payait plus qu'autrefois, il déclara que c'était parfaitement légitime et naturel. Autrefois, dit-il, la pression était insuffisante, la quantité de gaz passant par le compteur était réduite, on payait en proportion. Aujourd'hui la pression est beaucoup plus forte, elle atteint 50 ou 60 millim. La quantité de gaz con sommée pour le même éclairage et quel éclairage est beaucoup plus considérable, il faut payer en consé- l quence. Et voilà Ce n'est pas plus malin que ça. On diminue le prix, mais on force la con sommation artificiellement, de sorte qu'on encaisse plus qu'autrefois. Et M. Wibaut, dit que c'est très bien Que de rapprochements dans tout cela avec la situation faite aux pau vres Yprois. Les Tournaisiens paient leur gai 14 centimes et sont très n al servis. Ici, nous payons 15 centimes et nous avons davantage encore nou- plaindre delà Société d'Exploitation Jenny l'Ouvrière, disent les Tour- naisiens, se contentait de peu et M- Wibaut, leur échevin, se contente, parait-il, de moins que cela et trouve

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2