A la Chambre
Le Canal
de la Lys l'Yperlée.
■r i fi
Font-ils ainsi peser sur les cabare-
tiers des ch ir ges dont ceu <-ci se pas
seraient fort bien I.^ur font-i la
conc irrence - Evidemment
Parce que la plupart d'entre, eux
ont pour propriétaires les cléricaux
qui les menacent de les priver de
leur maison si le gouvernement est
renversé
Que les cabaretiers bravent ces
menaces
Qu'ils se souviennent, quand dans
un mois ils se trouveront dans l'iso
loir
Que ce sont les cléricaux qui leur
font la conc urrence
Que ce sont les cléricaux qui leur
ont imposé le droit de licence
Que ce sont les cléricaux qui ont
augmenté de 4 millions et demi les
droits sur la bière
Que s'ils administraient si bien les
finances publiques, les cléricaux
n'auraient pas besoin de tous ces
millions qu'ils prennent tous les ans
dans la pociiedes cabaretiers.
La dette publique atteint 4 mil
liards
Les impôts ont augmenté de 125
millions par an depuis 1884
La Rente belge atteint le taux
désespérant de 85 francs
Si le 2 Juin prochain, les cléricaux
ne sont pas renversés du pouvoir, 011
pourra crier une fois de plus Ca
baretiers, vos poches, pour combler
le gouffre du déficit et de la dette
publique
Car si les cléricaux restent au
pouvoir, il faudra créer de nouveaux
impôts.
Cabaretiers, tenez-le vous pour dit
Le renversement du gouverne
ment clérical, c'est la paix dans votre
débit.
Son maintien au pouvoir, C'est la
chute sur vos épaules de nouveaux
impôts
C'est en vous faisant payer le prix
de ses folies financières que le
gouvernement montre son amour
pour vous
l'our les agriculteurs.
n
Dans leurs conférences portes clo
ses, car ces défenseurs de la vérité
ont une terreur bleue de la contradic
tion 1 les cléricaux se vantent des
réformes qu'ils ont votées en faveurde
l'agriculture.
C'est un des bluffs les plus auda
cieux de nos adversaires, que la mo
destie n'a jamais incommodés
Leur œuvre, dans ce domaine; com
me dans tous les autres, s'est bornée
puiser dans le Trésor public des mil
lions destinés la propagande cléricale.
Mais les cléricaux n'ont eu garde de
s'attacher sincèrement au relèvement
des agriculteurs, spécialement des
plus humbles.
Ils ont refusé d'organiser des labora
toires officiels d'analyses pour les en
grais alin de donner aux acheteurs,
pour une rénumération infime, toutes
garanties sur la valeur des marchandi
ses livrées. Et pourquoi cette indill'é-
rence Pour favoriser les laboratoires
institués par les congrégations, qui ont
soin de faire payer chèrement leurs
services.
Ils ont refusé de créer des banques
vie crédit agricole, dans chaque chef-
lieu d'arrondissement, où l'agriculteur
pourrait obtenir des prêts d'argent
sans être obligé de passer par les cais
ses locales et... cléricales, et de faire
connaître ainsi ses concitoyens sa
gène momentanée.
Ils ont refusé de reviser l'impôt, qui
pèse si lourdement sur la terre, tandis
que les valeurs financières des spécu
lateurs et des gros détenteurs de titres
échappent toute contribution fiscale.
Ils ont refusé d'am. dorer L loi sur
les baux, sur la plus-value donnée au
sol, et sans se préoccuper des légitimes
revendications des locataires, qui se
voient si fréquemment privés du fruit
d'un labeur persévérant et pénible.
Le gouvernement a assuré l'aug
mentation du prix des baux! s'est écri>-
il y a quelque.-, mois, la Chambre, M
Gravis, député de Soignies.
Comme réforme au profit de- agri
culteurs, ceux 1 reconnaîtront que
c'est plutôt... médiocre. E; ils s - rap
pelleront qu'eu revanche le gouverne
ment, chaque, fois qu'on a solli ité de
lui un crédit destiné u secoui ir les
petits fermiers victimes de la gi le et
de l'orage, a systématiquement re
poussé ces propositions.
Défenseurs des agriculteurs, MM. les
cléricaux Allons donc Leur seul but
a été de les asservir et de les tromper.
Les agriculteurs s'en aperçoivent de
plus en plus. Et ils agiront, le 2 Juin,
en conséquence
—i w -S.
Budget des Travaux publics.
M Xolf. Messieurs, je voudrais savoir
quelles sont les intentions du gouvernement
en ce qui concerne les travaux de parachè
vement du canal de la Lys l'Yperlee.
La Chambre sait que le gouvernement a
décidé en 9I0 d'achever cette voie naviga
ble et de reprendre l'exécution des travaux
qui avaient été abandonnés en 1893, épo
que laquelle on espérait pouvoir livrer le
canal la navigation lorsque brusquement
le tunnel, qui avait été construit dans la crê
te de partage entre les bassins de la Lys et
l'Yser vint steffondrer.
Seuls, les travaux exécuter dans ce bief
de partage ont été confiés la maison Mon-
noyer.de Bruxelles, en Lté ils doivent
être terminés pour le Ier Septembre de celte
année et tout fait supposer qu'il en sera
bien ainsi.
Mais ces travaux n'intéressent que 3 ki
lomètres et la longueur totale du canal en
comporte 11> environ. Or, dans la partie res
tante qui est donc de 13 kilomètres, aucun
travail n'est encore en voie d'exécution. Et
cependant des digues et des ouvrages d'art
qui sont abandonnés là depuis 1893 sont
gravement compromis et nécessitent des ré
parations sérieuses.
Le fond du canal est rempli de fortes é-
getations. les digues se sont éboulées en de
nombreux endroits et 011 y constate de for
tes pertes d'eau lorsque les biefs se remplis
sent. Les maçonneries des écluses, ponts,
aqueducs, perrés sont, en général, en hé-
mauvais état. Comme ouvrages en ruine, il
y a les perrés d'aval de l'écluse 1 Coinines,
plusieurs aqueducs passant sous le canal ou
longeant celui-ci, le mur de quai gfès du
pont tournant de la route de Dickebusch,
les écluses X et XI, voisines de la statiin
d'Ypres, le pont du chemin de fer qui est
soutenu par une charpente en bois qui ob
strue complètement le canal, etc.
D'autie part, rien ne parait encore p>êt
pour assure: l'alimentation du canal qui de
vra se faire au moyen de pompes destinées
y amener les eaux de la Lys.
En admettant donc que l'entreprise en
cours soit complètement terminée l'époque
fixée pour son achèvement, la navigation
sur le canal sera très loin de pouvoir se fai
re, si l'on ne décrète pas dès maintenant les
travaux de parachèvement dont je viens de
parler.
C'est sur ce point que je voudrais être
renseigne,«ir j'imagine qu'en bon admi
nistrateur de nos deniers publics, l'honora
ble mini-tre aura cœur de mettre en va
leur le plus tôt possible les capitaux considé
rables qui sont déjà engagés danscettuentre-
prise et qui peuvent s'évaluer l'heure ac
tuelle une dizaine de millions. Il y a donc
nécessité de prendre des mesures sans plus
tarder.
Mais la mise en va eur des capitaux dé
pensés pour l'achèvement du canal de la
Lys l'Y perlée appelle l'exécution d'un au
tre travail. Le but poursuivi par la construc
tion de ce canal a été, en effet. de relier le
bassin de la Lys celui de I Yser et de doter
notre région, le Hainaut et le nord de la
France d'une voie navigable vers la mer et
notamment vers les ports d'Ostende, de
Nieuportetde Dunkerque.
Le canal Lys-Yperleea été, en conséquen
ce, construit grandesection et il permettra
la navigation au moyen de charges de
300 tonnes. Mais il aboutit au canald'Ypres
l'Yser qui lui est petite section, dont la
profondeur d'eau n'est que de lm4U, profon
deur qui n'est même pas atte nte a toute
époque de l'annce de telle sorte que seuls
les-bateaux de too tonnes pourraient s'y
frayer ui"i ch min vers la mer les autres
resteraient bloques Ypres li importe donc
si 1 on veut rneitrç_a p.ofit les sacrifices faits
pour la construction du canal de la Lys
1 perlée et si l'on \eu donner satisfaction
des réclamât ion-- nombreuses et déjà an
ciennes de la part denotrecommerce régional,
que l'on décrète sans tarder l'approfondisse
ment et l'élargissement du canal Ù'Y| -sa
l'Yser, ainsi que le remplacement de l'eclu-
se de Boesingi:.!, qu, tfeu qui est
petite section, occasionne des pertes d'eau
considérables et ne permet 1 eclusage qu'au
bout d'une heure et demie.
Le bief supé- ur de ce cânal est d ailleurs
dans un état d aband m tel qu'en été 1 accu
mulation des plantés et la mise nu des va
ses transforment le canal en un véritable
■M;
bourbier, ce qui a permis un,jour un lous
tic Je planter c du bassin p es
un écriieau ^vtccette ni- ription rrairie
louer. »(On rit.)
Cette situation a du reste provoqué I in
tervention de la coinnii -sion d'hygiène qui
en a signalé danger au point de vue de iU
santé publique.
La n. seen état du canal d'Ypres a l'Yser
s'impose donc et ce travail devrait être me
né de pair avec l'achèvement du canal de la
Lys 1 Yperlée, dont il constitue le com
plément indispensable.
.17. Van de Vyvtreministre de l'agri
culture et des travaux publcs. L'honora
ble M. Xolf a parle du canal de la Lys a
l'Yperlée. Cette question concerne le budget
extraordinaire. Néamoins, je puis dire
l'honorable membre que la mise en adjudi
cation des travaux qui restent exécuter
est en préparation et que les études seront
menées de manière que les travaux ne soi
ent pas interrompus. Prochainement aura
lieu une adjudication pour la lourniiure de
l'énergie électrique nécessaireà l'alimenta
tion du canal.
En ce qui concerne le canal d près
l'Yser, des boues sont amenées dans le bas-
si nd'Ypres par les égoutsqui y débouchent.
Une en:ente est sur le point d'être conclue
entre les différents intéressés pour mettre
fin cette situation, et, dès lors, l'entretien
pourra se faire d'une manière normale.
Séances du 21 Avril 1012.
La Chambre s'est occupée le matin
du budget des finances.
Après quelques observations de MM.
Ozeray, Gendebien, Due us, etc., M.
Vekemans s'est étonné que les cou
vents échappent aux droits de succes
sion, alors que l'on applique toujours
la loi aux laies.
MLevie a prétendu que la loi était
appliquée fe tous, indistinctement, et il
a'parlé de la pauvreté des couvents et
de l'apparence misérable de leuf mo
bilier. z
De nombreuses interruptions ont
coupé son discours, et .1/Al. Lemonnier,
Girçul, Boyer, ont fait remarquer com
bien la richesse des couvents était in
contestable et que l'on n'entendait plus
jamais parler des millions apportés
aux communautés par tel ou tel mem
bre.. Ce sont des fortunes qui s'éva
nouissent au bout de quelques années.
>1/. Levie a répondu ensuite aux di
vers orateurs, leur promettant de s'oc
cuper de leuis desirata.
L'après-midi, le débat que MM. Hec
tor DenisMechclynck, etc., avaient, au
début, alimenté, a été interrompu pour
permettre quelques votes.
La Chambre a adopté par 125 voi.x
contre 9 et 't abstentions, le projet de
loi relatif l'augmentation des sièges
parlementaires par 92 voi.x contre 40,
le budgetdes affaires étrangères, et par
18:1 voix et 2 abstentions le projet rela
tif la date des sessions des Conseils
pro\ iociaux Des projets concernanl de
nouvelles limitations de communesont
eu le même sort heureux.
Vainement, MM. Mechclynck, Debun-
ne et Daens, ont demandé la fixation du
scrutin législatif au 19 Mai. M. Berryer
a maintenu la date du 2 Juin.
Puis, MM Caorot et Destrée, par mo
tion d'ordre, ont critiqué les paroles
prononcées par M. Hubert, Lens,
traitant ses collègues dé chiens et an
nonçant qu'il lestera rentrer dans leur
chenil.
On ne saurait être plus aimable
Le budgetdes Finances a pris dans
le calme, la fin de la séance.
I c SciidI.
Séance du 21 A10 il 1012.
Le Si mat a voté par 09 voix et 8 ab
stentions, le projet de loi sur les primes
aux caisses mutualistes et d'invalidité.
Abstraction faite de ce vote, toute la
séance a été prise par la discussion'gé
nérale du budget de la Justice.
M. l)e Bast a critiqué très vivement
notre législation sur les aliénés. Il a
dit les imperfections des asiles fermés,
des colonies libres elles-mêmes. Et il
a constaté que le gouvernement, obli
gé, aux .termes de la loi, de publier, un
rapport triennal sur les aliénés, s'est
dérobé depuis 4892 cette obligation
M. Broun a réclamé la révision du
(.ode civil, attendue depuis si long-
temps, l'augmentation des traitements
des magistrats, une réglementation
plus stricte du Pro Deo la diminu
tion des frais de justice, et il s'est dé
claré partisan de l'instruction contra
dictoire.
Enfin, .1/. Latteau s est occupé des
tribunaux de commerce.
MP.mi IJvui.ins (H'.'ticur
La Meuse retrace de M. Paul Hy-
inans, le leader libéral qui a parlé a
Liège Dimanche, le portrait suivant
L'éloquence de M. Paul Hymans, qui
est assurément l'un desorateurs lespltis
brillants de notre pays. La caractéris
tique de son éloquence c'est sa variété
même. M. Hyman.s n'est pas seulement
1111 orateur ardent, aux belles périodes
sonores, qui sait trouver les formules
précises et enflammer ses auditeurs.
II est aussi un causeur aimable et spi
rituel, qui décoche le trait avec une
virtuosité exquise. Après des accents
d'un noble lyrisme, voici que, d'une
voi.x familière etsur un ton enjoué, non
sans une'pointe de pétulance imper
tinente mais si cordiale, il raille l'ad
versaire, le retourne complaisaminent
sur le gril, le met en posture ridicule,
et tout cela avec un tact sur, une
adresse si récréative, une bonhomie si
charmante que la victime ne peut son
ger s'en fâcher.
M. Hymans a tôt fait de juger le pu
blic qui l'écoute et le conquérir est un
jeu pour lui. Il le retient par la sou
plesse dosa phrase, par la justesse do
ses expressions, par la vigueur de sa
dialectique et aussi par la surprenante,
étendue de sa voix, qui passe du ton
de la confidence aux accents, les plus
profondément v'brants el pathétiques.
Ce maître de la parole possède tous
les secrets de son art. II arrive liés
aisément, après quelques minutes, a se
concilier un auditoire hostile II l'en
veloppe dans le charme enjôleur do
ses phrases et si Ton n'est pas convain
cu, il faut bien que l'on s'avoue sub
jugué.
C'est M. Woesle, je pense, qui, la
Chambre, au cours d'une discussion
où M. Hymans déployait toutes les res
sources de son magnifique talent no
trouva qu'un mot pour traduire la
fois son admiration et son dépit Sé
ducteur lui lança-t-il.
M. Hymans est un orateur dans la
pleine acception du mot. Il prépare
ses discours, certes, mais la forme
dans laquelle il traduit sa pensée el qui
est toujours d'une correction parfaite,,
est livrée l'improvisation. C'est ainsi
que toujours lorsqu'il est bien eu verve,
il arrive des effets véritablement mer
veilleux.
Et puis, M. Hymans a le sourire. Il
sait être solennel quand les circonstan
ces L'exigent mais il n'est jamais solen
nellement ennuyeux.
Cet homme minci et fluet donne une
impression de vie allègre et intense. Il
enthousiasme et il distrait il convainc
et il amuse il émeut et il persuade.
C'est un spectacle intéressant et très
curieux que de le voir la tribune do
miner complètement son auditoire
qu'il pétrit plaisir et manie sa guise.
Et comme M. Hymans est un esprit
très documenté, qu'il connaît fond
toute notre histoire parlementaire et
qu'il est, pour ainsi dire, la politique
en personne, on imagine sans peine sa
puissance verbale, son ascendant et,
ses incomparables qualités de debat-
ter
Il y a beaucoup de bons orateurs dans
notre petit pays, où l'art dé bien dire
est très cultivé. Il y en a fort peu, il
n'en est peut-être pas un seul qui réu
nisse les qualités qui font de M. Paul
Hymans l'irrésistible séducteur de M.
Woeste lui-même.
Les îiudaees
<le M. Berryer.
Si nos amis de la Chambre n'ont pas
sifflé M. Berryer, lorsqu'il déclarait
avoir nommé impartialement nos
bourgmestres, c'est que certaines affir
mations ont une splendeur qui rend
muets les esprits les plus ardents.
On jugera de l'im part iali té de M. Ber
ryer par l'échantillon que voici
A Knocke, le bourgmestre sériant
ne s'était pas représenté aux élections
Le conseil communal se compose de
neuf membres. Après les élections
dernières, il nomma par G voix eontre
3, des échevins libéraux.
Il émit la même majorité le voeu de
voir l'excellent éch vin, M. le doctei'r
La moral, un libéral", ceindre l'écharpe
de bourgmestre.
Après mûre délibération, M. Berryer
nomma ces fonctions 1111 clérical
bon teint, faisant partie de la minori
du Conseil, puisil adiniral'indiscutabl