Chronique de la ville. La comédie du Poil chez les cléricaux. A la Chambre. quelques so.-.iLs -s. Les huissiers, prévoyant une bagarre, s'interposent. Mais ee m nnent s précipitent vers le centre de la Cliainbre toute une sé rie de dépu? s, dan- un état de vive su rexcitation. MM. Van Cauwelaert et Hubin s'injurient avec effusion et MM. Léonard et Van Marris entament une partie de box des plus réussie. Com me les huis-iers les saisissent aux épaules, ces deux honorables recou rent aux coups de pieds Inutile de di re que, pendant ce temps, M. Harmi- gnie a levé la séance. Les huissiers, les questeurs, MM. De Bue et Camille Huysmans (qui l'eût cru font œuvre de pacificateurs. Du XX' Siècle M. Furnémont. .le proteste. Tous les jours dans vos journaux nous som mes insultés. (Explosion d'hilarité droite.) M. Van Cauwelaert. Vos journaux sont remplis d'odieux mensonges. (Tu multe.)M. Furnémont s'avance dans, la direction de M. Van Cauwelaert. Les huissiers se précipitent. De tous côtés les députés dégringolent dans l'hémi cycle. Le président, après avoir déses pérément fait fonctionner la sonnerie électrique, suspend la séance. Le tu multe est son comble. Des huissiers empoignent bras-le- corps M. Léonard, qui hurle et gesti cule comme un fou furieux. M. Van Merris est aussi très excité et il faut une demi-douzaine d'huissiers pour retenir le gros docteur Terwagne, qui semble pris d'une crise d'épilepsie. On a éva cué les tribunes. Petit petit l'effer vescence diminue. A présent ce sont sur tous les bancs des colloques ani més. Le personnel de la Chambre sur veille discrètement les parlementaires les plus excités. Les questeurs tentent de ramener le calme. De la tribune du Sénat, quelques sé nateurs accourus la fête,contemplent le spectacle avec intérêt. Dans les groupes on commente avec ironie le geste de M. Furnémont, qui s'avan ça vers M. Van Cauwelaert pas lents avec l'espoir visible qu'on le retien drait et qu'on l'empêcherait temps de donner cours sa généreuse colère. Dix minutes après 1' incident il ne reste plus que quelques députés dans les travées. Les autres sont allés se ra fraîchir la buvette. M. Furnémont ju ge inutile de les imiter et va s'asseoir son banc. - Du Petit Bleu Alors, une mêlée homérique et sou daine se produit. M. Léonard, qui est costaud, se jette sur M. Van Merris qui pour être rouquin, n'en est pas moins rageur. La cohorte sacréedes huissiers s'interpose. On empoigne M. Léonard par les bras et le cou. Ce colossal repré sentant, submergé sous l'assaut com me Oscar Grégoir dans une partie de water-polo, a pourtant le libre usage de ses jambes. On voit alors son grand corps s'enfoncer peu peu, de maniè re gagner du champ, puis M. Léo nard, grands coups de ribouis dans les tibias, oblitère l'infortuné M. Van Merris qui en devient fou de rage. On l'arrache ce massacre et, man chettes éparpillées, chemise arrachée, redingote en loques, mais toujours frémissant et prêtait combat, ledit M. Van Merris est enfin soustrait aux coups de son gigantesque adversaire. A imvnox L'éicelciir qui noircit plus d un point blanc sur son bulletin de vole fait un bulletin ML. fsos correspondances par chemin de fer. Continuant la discussion des articles du budget de la guerre, la Chambre a entendu MMonville démontrer que la leçon d'Agadir n'avait produit aucun effet. Rien n'a été fait pour assurer la défense nationale. 11 n'y a qu'une solu tion avoir recours l'enquête. Et l'en quête terminée, l'on connaîtra d'une façon quelque peu sérieuse ce qui est nécessaire au salut de la patrie. M. De Broqueville a répondu que les critiques de M. Monville étaient injustifiées d'importantes réformes ont été réali sées d'autres suivront. Pour M. Théo- dor notre situation militaire laisse tou jours désirer nous n'avons pas les effectifs suffisants. Les salaires accordés aux civils mili tarisés ont été critiqués par M. Antoine Une section wallonne a été demandée par M. Masson pour les élèves wallons l'école des cadets et M. Persoons a appelé l'attention du ministre sur l'or ganisation du service de santé de l'ar mée. L'avancement est trop lent pour les médecins militaires. La Chambre a abordé ensuite la dis cussion des pensions donner aux dé corés de l'ordre de Léopold II, aux offi ciers et aux sous-officiers. Le gouver nement s'étant rallié aux amendements de la section centrale, la discussion a été de pure forme. Toutefois M. Mou- ville en soutenant le principe de la ré troactivité repoussé par le gouverri :- ment, s'est plaint du manque de gér s- rosité de M. De Broqueville. On votera dans la prochaine séant i. Poursuivant son discours, M.Franck s'est élevé contre ceux qui excitaient les enfants des écoles cléricales contre les libéraux, dans certains bourgs fla mands. C'est odieux et scandaleux. On ne doit pas mêler nos enfants nos luttes politiques. MM, Van Cauwelaert Bosseeuw et liens, ont présenté ensuite diverses observations, et M.Lemannier s'est élevé contre la mise au pillage du Trésor public, au profit des sociétés cléricales de gymnastique. La fin de la séance a été prise pardes discours de MM. Woeste, Jourez et Hymans, ce dernier très éloquent. Le Sénat. Le Sénat a voté, hier, le budget de l'agriculture et des travaux publics, par 74 voix contre 4 le budget de l'in térieur, par 51 voix contre 4 et 21 abs tentions (la gauche s'abstenant pour protester contre les nominations de parti faites en ce qui concerne les bourgmestres.) L'assemblée a adopté également le projet de loi portant 20 le nombre de députés le projet modifiant certains articles de la loi électorale le projet augmentant le nombre des échevins de la ville de Liège. Il y a eu, pour les trois projets, unanimité au vote. 2ss»ss«sic5 nk-WWst zsm ■'zarsz Chambre des Représentants Les remparts d'Ypres et la nouvelle Gendarmerie. Double visite ministérielle. La Chambre était appelée approu ver, en séance d'hier, la convention conclue entre la ville d'Ypres et l'État, comportant un échange de terrains en vued'établir l'Esplanade une nouvelle caserne de gendarmerie, ce qui devait entraîner une démolition partielle Je nos remparts. Cette convention qui avait été-ap prouvée, par surprise, en séance eu matin, où il y avait deux membres présents, a été mise en lumière par voir de motion d'ordre dans la séance de l'après-midi par M. Nolf, qpi a pio- voqué sur cette question un débat auquel ont pris part MM. Noif, Colaert et Vandervelde et que nous reprodui rons dans notre prochain numéro. Constatons dès maintenant, que la motion de M. Nolf a abouti cet heu reux résultat, c'est qu'il a été entendu que MM. les ministres de la guerre et des chemins de fer, ainsi que MM. Hy mans et Vandervelde, viendraient exa miner avec les députés d'Ypres, si l'exécution éventuelle de la convention ne serait pas de nature compromettre le site des remparts que tout le monde désire conserver. En lisant leJournald' "près de Samedi dernier, indiquant simplement sans autres commentaires, les- noms des candidats catholiques aux prochaines élections sénatoriales et législatives, on doit se demander, et particulière ment les 79(i votants qui y ont pris part, se demanderont mais ce poil, auquel bon gré mal gré, nous devions prendre part,.... pour certains mêmes sans trop comprendre qui était ce Paul pour qui nous avions voterce poil, par lequel devait être désignés nos can didats aux prochaines élections, on ne le respecte donc pas Quelle comédie Voilà qu'on proclame comme candi dats, ceux qui se trouvaient suc la liste n° 1 qui a été écartée' par le poil l'as la peine,de procédera un mode nouveau pour désigner des candidats, si on ne doit lenir aucun compte delà décisio i qui a été prise Si encore, ne pou 'un i if i tenir la liste qui avait ob- I nu e Mil! c s voix au Po'l, par suite eut ?u ,n r pré>:u, sics doute des 1 roi.' ;a ic.ii 13 su ipl'éants, d'à c ipler les places eu leuràva eut 'té olfi-r.es, on nous a ait convoqués un poil nouveau I Las sup -leurts p< ur lesquels nous avons expri a nos préférences, qui accepterai-m verlan.ernent les places laissées vacantes, n'ont peut- être pas l'avantage de plaire aux Chefs de Parti 1 Non, non, le Poil n'a pas été fait pour désigner nos candidats, mais unique ment pour arriver plus facilement et plus sûrement éliminer certains des nôtres, qui avaient tout autant de qua- litéset de mérites que les candidats qui se sont mis en avant sans plus consul ter personne. Il est vrai que, pour tout au moins deux de ces candidats, l'épreuve du Poil n'était pas bien lourde. Se doutant, que peut-être il pouvait être dirigé contre eux, n'ont-ils pas pris la pré caution de faire figurer leurs noms sur les quatre listes qui y étaient présen tées Ils n'avaient cependant rien craindre. Les braves votants de l'Asso ciation conservatrice auraient-ils été assez ingrats, pour renvoyer Mons Colaert ses vicinaux Quant M. Van Merris, après l'apologie qui a été fade par le vicaire DeJaegher en Belgique les curés ne s'occupent pas de politi que devait-il craindre le suffrage de ses lidèles Mais on devait en balancer un autre, M, Begerem, qui jadis avait osé arboré le bleuet la boutonnière et qui, malgré sa conversion, semble avoir conservé quelque indépendance de caractère, assez pour ne |»as dire toujours amen, quand il constate des torts chez ses amis, pouvait-on bien admettre ce Monsieur, comme premier suppléant et lui confier un jour un mandat de député D'autre part, exiger du plus con nu de leurs tribuns, qu'il fasse uni quement la propagande pour Mons Colaert, dont le cliché van kletskop zonder haar op, maar wel op zijne tan- den est usé, et pour M. Van Merris, dont le grand talent est de rester muet, c'était demander beaucoup un neveu de l'ex-Ministre Begerem Qui donc lui aurait osé proposer ce marché de dupe, de réclamer, celui qui leur est indispensable pour faire leur propa gande, un sacrifice complet, sans rien lui présenter en retour! Aussi, laissant désigner les candidats par un poil,dont le résultat pouvait d'ailleurs se devi ner, r. r r e' ait-on pis écarter M Begerem cc 0 ne suppléant sans devoir pren n i u 1 responsabilité Tel fut b:en le îésul al du Poil. Mais pourquoi, p ès li proclamation de ce résultai, les trois candide ;s désignés pour la siq p éi uee, se sei lient-ils re tirés, alors cependant qu'ils étaient les candidats suppléants pour la Chambre il y a deux ans Pourquoi ne procède- t-6n pas àun nouveau poil pour décider si ces places doivent rester vacantes, et si pas, pour désigner de nouveau* titulaires? Pourquoi M. Alexandre Bergliman reste-t-il muet, lui le grand promoteur du Poil r Mais précisément parce que les nouveaux titulaires se raient Begerem-Vermeu len- Leterme, qu'on tient avant tout écarter 1/ Xolj Messieurs, voilà quatre ans, depuis le 1er Janvier dernier que l'Etat exploi te les chemins de fer sur les lignes de l'ancien réseau de la compagnie de la Flandre occi dentale et, il faut bien le dire, jusqu'ici bien peu de chose a été fait pour améliorer ie ser vice des trains de voyageurs sur les dites lignes. Tous les anciens griefs subsistent. Le matériel misa la disposition des voya geurs est toujours le même. Les voitures des trains de l'Etat ne vont pas au delà de Cour- trai. Seules les anciennes voitures de la Flan dre, dont on s'est plaint si souvent et pour leur mauvais éclairage et pour leur manque de confort, roulent sur nos lignes. Et quand il arrive qu'il y a pénurie de matériel, on nous forme des trains avec des voitures de trains dits légers qui, en général, sont plus mauvaises encore. Les trains marchent avec une lenteur dé sespérante. 11 faut une heure pour parcourir les 30 kilomètres qui séparent Ypres de Courtrai. Les communications entre le sud de la West-Flandre et Bruxelles font défaut dans l'après-dîner. Entre 12 heures 31 minutes et 19 heures il n'y pas un seul train direct de Courtrai vers Bruxelles. Enfin, les horaires sont mal établis. Les voyageurs du sud de la West-Flandre continuent subir de longs arrêts Courtrai, gare intermédiaire entre l'ancien réseau de la Flandre et celui de l'Etat. Nos populations avaient espéré que la re prise du réseau aurait eu tout au moins pour conséquence de permettre l'adaptation des anciens horaires de la compagn.e avec ceux de l'Etat. Or, depuis quatre ans, on nous répond que la question est l'étude et jusqu'ici presque rien n'a été fait pour donner satisfaction au public. A part deux correspondances, une le ma tin l'aller et une le soir au retour, tous les trains les voyageurs de la ligne Ypres-Brux- elles sont obligés de stationner de 23 58 minutes en gare de Courtrai. C'est une situation intolérable et il est vraiment inouï que l'administration ne cher che pas y porter remède. Que diraient donc les voyageurs pour Bruxelles si arrivés Denderleeuw, on les débarquait pour les obliger attendre là de 20 60 minutes avant de pouvoir continuer leur voyage Pareille situation ne serait pas tolérée pendant vingt-quatre heures. C'est cependant le régime que, depuis des années, on fait subir nos populations. Or, il est noter que la ligne de Courtrai vers Hazebrouck dessert un pays très peuplé. Le sud de la West-Flandre est en effet une région industrielle et particulièrement com merçante Elle compte des localités très im portantes pour leur mouvement de voyageurs et d'affaires, telles que Wevelghem, Menin, Wervicq, Comines, Ypres, Poperinghe et tout le trafic de ces localités vers l'intérieur du pays doit se faire par Courtrai. D'autre part, la ligne Hazebrouck-Cour- trai qui longe la Lys, dessert également les villes françaises qui se trouvent de l'autre côté de la rivière, telles que Halluin, Comines et Wervicq (France) elle assure Comines des correspondances vers Lille et Armentiè- res et Menin des correspondances âvéc Roubaix et Tourcoing. C'est assez dire que cette ligne est des plus importantes. Elle est en effet surchargée. Le mouvement des trains de voyageurs et de marchandises y est considérable et avec cela elle est voie unique. Or, de l'aveu d'hommes compétents, tant que la double voie n'y sera pas posée, le ser vice des trains ne pourra pas y être assuré d'une façon régulière et nos correspondances ne pourront être sérieusement améliorées. Je me permets donc d'insister pour que M. le ministre décrète sans plus tarder l'exécu tion de ce travail, qui s'indique en l'espèce avec une impérieuse nécessité. J'ajoute que nos populations ont droit être mieux traitées qu'elles ne l'étaient du temps de la compagnie, puisque la reprise leur a imposé une aggravation de charges. Le tarif de l'Etat qui leur est appliqué est en effet plus onéreux que celui de l'ancienne compagnie. Le prix des coupons de 2° classe a été majoré de 12 1 2 p. c. par suite de la reprise et celui de lre classe de 25 p. c. Une compensation s'impose donc. Je termine, messieurs, en recommandant l'attention de l'honorable ministre une requê te qui lui a été adressée par les fonctionnaires et employés de l'ancienne compagnie des che mins de fer de la Flandre occidentale qui lui demandent de bien vouloir faire procéder une révision des statuts de la caisse d'assu rance et de retraite du personnel repris et de faire examiner la possibilité de porter huit fois au lieu de cinq, le montant du dernier traitement pour constituer le patrimoine. J'ai dit. Séance du 1' Mai 1912. Delporte ce sont de véritables salaires de famine. La situation des huissiers du ministère de la guerre a été défen due par il. Ozeray et BBuyl a réclamé des renseignements relatifs aux muni tions de notre artillerie de campagne et leur fabrication. M. Hoyois a abondé dans le même sens, puis il a invité ie ministre res pecter soigneusementlesprivilègesdes compagnies universitaires. MM. Dams, De Bue, Dallemagt Giroul, etc., ont rapidement analysé e budget de la Gendarmerie, et bienl it l'on examinait le budget des Arts it des Sciences. MM. Franck et Vande Walle. ont pro testé avec vivacité conlre le Conseil communal de Beersel qui a fait dispa raître une école officielle, pour la rem placer par une école congréganiste, obéissant ainsi aux ordres du curé, et. M. Lurand a constaté que, plus que ja mais, nous étions sous la domination des prêtres. ssitisxiïxKrnssatsm'ast Séance du 1" Mai 1912.

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2