Chronique de la ville. Les Meetings Standiana. de Neuve-Eglise et de Messines. Le Meeting de la Garde Libérale. Les curés dans les conseils communaux. Tribunaux. Une nouvelle luile. La lêle «le veau électorale. Le iram d'Ypres Kcmmel. M. Vandewalle a raconté la Cham bre l'extraordinaire délibération prise par le conseil communal de Beersel, prés de Malines, dans une séance au cours de laquelle le curé de l'endroit et l'inspecteur cantonal prirent la paro le comme d'authentiques conseillers. Voici le procès-verbal officiel de cette délibération Province d'Anvers Arrondissement de Malines Commune de Beersel Conseil communal Extrait du registre des délibérations du Conseil.communal de Beersel. Séance du 18 Avril 1912. Présents M M. Wyns, bourgmestre Rap- poort et Truyts, échevins Busschots. Wil- lemsens. De l'reter, Vanden Bosch, De Keuster et Jacobs, membres, et De Cuyper, secrétaire. M. le bourgmestre, président du conseil, déclare la séance ouverte 5 heures. M. le président porte la connaissance de ses collègues que le révérend curé de Beersel a adressé au conseil une lettre par laquelle il demande 1° De retirer la délibération du conseil du 19-mars dernier, décidant l'agrandissement de l'école communale pour filles par la con- stuction d'un local pour deux classes du de gré inférieur 2° De permettre au révérend curé de faire bâtir ces deux classes qui seraient alors adoptées par le Conseil communal. M. l'échevin Truyts fait remarquer que cet objet ne figure pas l'ordre du jour et qu'à son égard il ne peut donc pas être pris de décision. M. le président déclare que si la majorité des membres présents en décide ainsi, la proposition peut être discutée séance te nante. M. le curé et M. l'inspecteur cantonal confirment que ce procédé est légal. M. le secrétaire émet le même avis. M. l'échevin Truyts insi-te cependant pour que la discussion soit remise au moins de quelques jours, la proposition étant d'une importance capitale et méritant d'être mûrement examinée. Le révérend curé objecte qu'il est temps d'entamer les travaux de construction si l'on veut avoir les classes prêtes pour le ir Octobre prochain. M. le Président met alors aux voix la question préalable de savoir si la proposi tion seia immédiatement discutée et réso lue. Huit membres votent affirmativement. Seul M. l'échevin Truyts répond non. Ensuite le conseil, après avoir entendules observations de M. Truyts hostilesà la pro position et la défense de la proposition par le révérend curé et par M. l'inspecteur can tonal. Décide par cinq voix contre quatre 1° De retirer la décision prise par le con seil dans sa séance du 19 mars dernier 2° De donner au révérend curé l'assu rance que ses deux classes du degré infé rieur de l'école des filles seront adoptées. Cette délibération sera transmise en dou ble expédition l'autorité supérieure par l'intermédiaire de M. le commissaire d'ar rondissement. Au nom du Conseil Par ordonnance t Le secrétaire, Le bourgmestre, (S.) DE CUYPER. (S.) WYNS. Avouez qu'il commence toul de mê me être temps que l'on mette fin l'ingérence intolérable des Messieurs prêtres dans les all'aires publiques. De 1' lndépe)ulance Bel/je .Votes d'Audiences et de Couloirs. L'intrusion du clergé dans les choses judiciaires. Jeudi. Nouvel incident, ce matin et qui rappelle un autre incident du même genre, signalé il y a quelques mois. Devant le tribunal correctionnel comparaissait un ouvrier de Buysin- ghen, poursuivi pour coups donnés un autre ouvrier... Cet ouvrier, nommé Vandermeeren travaille l'usine Deckers le 22 Octo bre dernier, il invita un autre ouvrier, le sieur S..., travaillant au même ate lier que lui, venir s'expliquer avec lui Vous avez dit dans votre petit journal catholique, la Gazet van Halle, lui dit-il, que nous allions faire grève pour vous faire mettre la porte, parce que vous êtes clérical. Vous savez que cela n'est pas vrai et que la grève est simplement économique. Oue se passa-t-il ensuite Le sieur S... déclare avoir reçu des coups du prévenu Vandermeeren et des témoins le confirment. Mais ce qui est intéressant dans cette all'aire, c'est le fait de la présence au dossier d'une lettre anonyme adres sée au procureur du Boi liquelle était jointe uue communication per sonnelle du vicaire de l'endroit. La lettre anonyme disait, notam ment v II s'en passe pas mal de ce genre ici dans la commune où l'autorité a toujours remué ciel et terre pour les faire passer comme une peccadille, bien savoir quand il s'agissait de coupables libéraux ou socialistes. Tous nous espérons que cette fois nous pourrons montrer que justice existe encore, surtout pour protéger nos ouvriers honnêtes contre ces apa- ches sic Et cette lettre anonyme était jointe la carte de visite suivante X... Vicaire, en reconnaît l'entière exactitude et re commande tout spécialement cette affaire M. le procureur du Roi. Et voilà Le prévenu a été condamné 8 jours de prison et 80* francs de domniages- intérêts payer au sieur S... Tout commentaire est superflu. Des tuiles de tous genres, il en pleut sur la droite et le gouvernement. La majorité sénatoriale n'a-t-elle pas entendu, consternée, le général Michel déclarer que son programme de demain avait été formulé par M. l lanrez quand il a dit qu'il voulait une armée assez forte pour enlever nos voisins l'idée de violer notre neutralité Or M. Hanrez n'a cessé de préconiser le service généralisé. Aussi les ministres paraissaient-ils très gênés et l'abbé Keesen indigné. Les paroles du ministre de la guerre condamnent la politique étroite des cléricaux au point de vue de la défense nationale et atteignent en pleine poi trine les anti-patriotes, genre Golfs et consorts. Après le geste de M. Schollaert, le geste du général Michel, tout dill'érent, prouve toutefois au sein du parti catho lique de profondes divergences d'idées. Le ministre de la guerre applaudis sant au programme de M. llanrez c'est un coup de théâtre tout fait inattendu. Il a été très commentée gauche et on y a vu un signe précurseur de l'évolu tion générale des idées. On sait quel rôle important a tou jours joué, dans l'arrondissement d'A- lost, en période électorale, le saucis son... Cette année, vu l'importance de la bataille du 2 Juin, on imite, aux por tes de la capitale, l'exemple donné par Alost, mais l'électeur étant sans doute plus difficile satisfaire, le saucisson est remplacé par de la tète de veau C'est Dieghem qui, cette année, mon tre la voie aux cléricaux de tout le pays. Dimanche, les chefs du parti cléri cal de cet important village invitèrent leurs amis se rendre en cortège, llaren, où avait lieu une manifestaiion cléricale. 11 faut croire que les habitants de Dieghem n'étaient pas très disposés prendre part cette manifestation, car on eut recours, pour assurer une mobilisation suffisante, un moyen ingénieux. On promit tous ceux qui consenti raient accompagner l'état-major clé rical du village, un lion pour une por tion de tète de veau d la vinaigrette. On eut soin de ne remettre le bonqu'au retour de la manifestation Un prêtre fit la distribution et environ deux cents bons furent remis ceux qui avaient poussé ledévouementjusqu'àserendre Haren. C'est Lundi soir, à8heures, au patro nage de Dieghem, que les manifestants ont savouré la tète de veau la vinai grette électorale Le saucisson alostois est supplanté Après les petits journaux illustrés dont la droite n'ose pas prendre la res ponsabilité, après les infamies flétries la Chambre, la tète de veau entre en scène. Jolies mœurs électorales Le rédacteur du Journal d'Ypres aime planer dans les sphères éthé- rées. Il est allé contempler la récente éclipse dans un petit village privilé gié de la frontière française. En pleine observation, il est tombé des nues en découvrant dans un pe tit trou de la Wallonie dix fois plus de patriotisme que dans notre dix fois plus grande ville d'Ypres, aux destinées de laquelle préside Mon sieur Colaert, que l'indulgent rédac teur a la manie de nous dépeindre comme astre de première grandeur et qu'il encense, jet continu, plus par devoir, peut-être, que par amour. En sortant de quelques kilomètres de nos murs, le rédacteur s'étonne d'avoir découvert un village de 1800 habitants, où chose fréquente pourtant en Wallonie la munici palité s'est payé le luxe d'un stand les bons citoyens et même les citoyen nes y apprennent manier les armes et se rendent aptes défendre, éven tuellement, la patrie. C'est manifestement, ajoute le rédacteur-astronome, pour les ré- compenser de leur patriotisme et de leur amour du noble sport du tir, que Diane-la-Chasseresse, déesse des tireurs, a eu la gentillesse de se montrer eux dans sa toilette des plus grands jours, parée d'un diadème éblouissant de grains de Baily spectacle merveilleux et unique. Et voilà donc ce qui nous explique pourquoi l'éclipsé n'a été que partielle a Ypres et que, faute de pouvoir jouir de la vue de la déesse des tireurs dans ses plus beaux atours, les 18.000 Yprois et leur millier d'hommes de garnison, ont dû se contenter de con templer la face réjouie de leur Bourg mestre, dont le front n'était point ceint ni des grains de Baily ni même de la chevelure de Bérénice. Mais il leur a paru que la malicieuse expression de son visage semblait rire au nez de ses administrés au nez surtout de ceux, qui ayant charge d'éducation militaire, implorent de puis 20 ans un stand, si modeste fut- il, spectacle plutôt écœurant et certainement unique. Le généreux rédacteur du Journal abrite l'insuffisance de notre grand Astre local derrière le Soleil gouver nemental, qui darde ses rayons bien faisants sur nos soldats citovens en - leur procurant des parcours réduits pour leur faciliter l'accès des stands établis hors de leur cité et en prolon geant, annuellement, le séjour de no tre garnison au camp. En un mot en favorisant la désertion de la malheu- reusecité administrée par M. Colaert. Mais quand nos dames verront leurs époux, leurs fils, leurs amants déserter le foyer, sous prétexte de devoir patriotique a remplir pas plus que Diane-la-Chasseresse elles ne feront risette l'imprévoyant Bourg mestre. Malgré toutes ses protestations fé ministes, nous les verrons le front ceint de leurs chapeaux meurtriers, aux dards pointés en avant, aux ailes déployées, aux plumes hérissées fon dre, comme des héros de gallodro- mes, sur leur persécuteur. Gare vous, Monsieur le Bourg mestre, quand les dames se fâchent nous ne répondons plus de rien Les meetings donnés Neuve- Eglise et Messines par l'Association Libérale de l'arrondissement d'Ypres ont été très suivis et ont obtenu le plus franc succès. Nous n'hésitons pas dire que la campagne électorale dans notre arrondissement se pré sente dans les meilleures conditions pour le parti libéral. Le meeting organisé, Dimanche dernier, par la Garde Libérale a ob tenu un plein succès. La musique de la Garde, escortée du comité et des membres, a conduit l'orateur, M. Vande Walle, député libéral de Malines la salle des An ciens Pompiers où s'est donné le Meeting. La réunion était présidée par le Président de la Garde Libérale, M. R. Glorie, qui présenta M. Vande Walle et lui donna la parole. M. Vande Walle commence par rendre hommage son collègue M. Nolf qui, la Chambre, défend avec talent le programme du libéralisme et les intérêts de l'arrondissement d'Ypres. Ensuite il traite la question sco laire, dépeint l'école publique acces sible toutes les opinions parce que on les respecte toutes, et avant tout, on y poursuit un but, dit-il Donner une instruction solide, veiller l'édu cation des enfants, former ainsi des caractères, faire des hommes M. Vande Walle développe alors les différents points du programme libéral il s'attache surtout prou ver, par plusieurs exemples no tamment l'exonération des prêtres du service militaire, invoquant aussi les déclarations des chefs du parti libéral, que le parti libéral est loin d'être hostile la religion, que la seule chose contre laquelle il s'op pose c'est l'intrusion du prêtre dans la politique. Quand les applaudissements qui soulignèrent le discours de M. Vande Walle eurent pris fin, M. Glorie re mercia vivement l'orateur, il l'assura, que le parti libéral, qui n'est pas mort et enterré, comme les cléricaux se sont tant plu le dire, saura, le 2 Juin, balayant ce gouvernement qui s'est implanté, on sait grâce quel système électoral, instaurer un ré gime nouveau de liberté et de justice pour tous Ces quelques mots soulèvent un tonnerre d'applaudissements, et le Président lève la séance annonçant que la musique de la Garde escorte rait M. Vande Walle jusqu'à la gare. YPROISE rue «le lu lîouelie, "£H. Bière spéciale et bière bock en bouteilles Remise domicile par 12 et 24 bouteilles. Prière qui de droit de s'assurer de la température qui, certains jours, sévit dans les voitures de 2e classe. En l'absence de rideaux, le soleil y darde atrocement, provoquant des plaintes unanimes. L'autre jour, une pauvre campa gnarde, doublement intéressante et par sa position et par son malaise, a dû dèscendre au premier arrêt, ne pouva-nt rester dans cette fournaise. Elle faisait vraiment pitié. Tout le monde ne peut pas se payer des ri deaux de ire classe. Faudra-t-il des accidents plus gra ves pour faire sortir b Administration de sa parcimonieuse et cruelle inertie? Il y a un compartiment pour non- fumeurs. Merci pour l'attention. L'écriteau, il est vrai, ne coûte pas cher, et n'empêche pas tous les oc cupants de fumer de dépit et de cha leur dans cette primitive et démocra tique étuve. En Chine, paraît-il, on est plus heureux et plus pratique. Deux classes de voitures aussi, les uns avec, les autres, sans rideaux les premières, pour hommes, les deuxiè mes, pour animaux, et un vétérinaire,, est, de droit, vice-président du con seil d'administration.

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2