Chronique de la ville.
Lîi IIeimion des
Gauches Libérales.
Les gauches libérales du Sénat et de
la Chambre ont tenu, .Mardi, dans la
salle des séances du Sénat, deux réu
nions plêniéres.
Tous les sénateurs et députés du
nouveau Parlement étaient présents.
M. Hanrez, sénateur, présidait,entouré
de MM. Jourez, Wiener, comte Goblet
d'Al vieil a et Detvaux.
L'assemblée a examiné le rapport
élaboré par MM Pécher, député d'An
vers; Jourez, député de Nivelles, et
Lemonnier, député de Bruxelles, sur
les élections du 2 Juin.
Il résulte du document présenté, que
le système de fraude, de corruption et
d'intimidation, organisé par les cléri
caux, constitue un système d'ensem
ble. Partout où les cléricaux l'ont em
porté, on signale des faits d'une préci
sion absolue dans le Brabant,
Anvers, dans les deux Flandres, dans
le Limbourg, Liège, de tous côtés,
des voix ont été achetées de tous
côtés, le gouvernement est intervenu
in extremis par la distribution de sub
sides injustiliés ou d'augmentations
qui étaient remises de la main la
main au personnel de l'Etat.
L'examen de ce rapport n'a été ter
miné qu'à 3 heures. On s'est occupé
ensuite de la tactique employer au
cours de la prochaine session.
Les résolutions suivantes ont été vo
tées l'unanimité
Vu l'ordre du jour voté le 5 Juin par
les bureaux réunis des Gauches et
inotivé comme suit
Considérant qu'un vaste système
de corruption, de fraude et de pres
sion a démontré l'iniquité du vote
plural
Considérant qu'une campagne de
calomnies a dénaturé le programme
constitutionnelmonarchique et tolé
rant du Parti libéral et que l'interven
tion du clergé et appel au fanatisme
ont faussé la consultation du pays
Résolues poursuivre énergique-
ment la réalisation du programme que
le parti libéral a défendu devant le
corps électoral et qui porte
La défense de l'enseignement public
et de l'instruction obligatoire
Le sull'rage universel
Les retraites ouvrières
Affirmant l'entière union du Parti
libéral et sa volonté inébranlable de
continuer dans sa pleine autonomie et
sans défaillance, la lutte contre la réac
tion cléricale
Les Gauches de la Chambre et du
Sénat réunies en assemblée générale
le 2 Juillet 1912, ratifient, l'unanimi
té, l'ordre du jour délibéré par leurs
bureaux et déclarent vouloir consa
crer toute leur activité au sein du Par
lement assurer le succès des réfor
mes d'ordre national, politique et so
cial inscrites leur programme
Les Gauches libérales invitent leurs
bureaux mettre immédiatement
l'étude une proposition de loi sur la
Représentation proportionnelle dans le
sens de la récupération des excédents,
soit par l'extension des circonscrip
tions électorales, soit par le système
Van de Walle ou tout autre
Elles décident de préparer la consti
tution d'un organisme central repré
sentant l'ensemble des associations
politiques du parti
Et chargent leurs bureaux de prépa
rer les mesures de réalisation.
la séance est levée 5 heures 45.
Les décisions prises par les Gauches
libérales uemanqueront pasd'ètre bien
accueillies par l'immense majorité, si
pas par l'unanimité de l'opinion libé
rale.
Au lendemain du scrutin du 2 Juin,
qui nous a valu de si cruelles décep
tions, il importait au parti libéral de
rassurer par une déclaration solennelle
l'opinion publique, que les calomnies
cléricales sont parvenues égarer.
Xos UtMi»|>arls
el leurs défenseu/s.
Stand on Cible chinoise
Concours Hippique.
Première résolution.
Deuxième résolution.
Le parti libéral entend poursuivre la
lutte dans sa pleine autonomie et sans
défaillance.
Il maintient intégralement son pro
gramme constitutionnelmonarchique et
tolérant.
Il n'en poursuivra la réalisation que
par les voies légales au sein du Parle
ment c'est dire qu'il répudie toute
politique de violences.
Enfin, il place au premier plan de ses
préoccupations, la conquête de la Repré
sentation proportionnelle intégrale.
Nous nous félicitons du vote de ces
résolutions nous n'en attendions pas
inoins de la clairvoyance de nos uian-
dataires.
Le parti libéral s'est ressaisi bravo,
c'est la certitude de vaincre aux pro
chains scrutins
ifr" 4-1%.. -."Y. jftsSm. ÎW
Nous reproduisons ci-après un arti
cle paru dans le Journal d'Ypres du 22
Juin, le jour même où Le Progrès pu
bliait in extenso les débats qui eu
rent lieu la Chambre et au Sénat, au
sujet de celte intéressante question. Au
fond, le Journal d'Ypres est d'afledrd
avec nous pour demander le maintien
de la partie des remparts, qui se trouve
menacée par la décision prise par no
tre édilité communale. Nous nous ré
jouissons de son adhésion.
L'opinion publique Ypres semble
donc unanime aujourd'hui pour re
gretter le vote de notre Conseil ce qui
ne pourra que faciliter la tâche de ceux
qui auront donner leur avis en der
nier lieu.
Quant aux vivacités de Jean d'Arden-
ne, dont le Journal se plaint, elles se
comprennent Jean d'Ardenne n'est
pas un critique de parti-pris. Dans ses
articles consacrés d'Ypres il rend
hommage là où il y a lieu, mais en
l'occurence s'il se montre sévère, il ne
fait pas entendre une note isolée tous
les artistes qui ont été consultés pen
sent comme lui et l'article du Journal
d'Ypres que nous reproduisons en est
une preuve de plus.
Parmi nos visiteurs de ces derniers
jours, se trouvait un général du génie
retraité auquel nous avons eu l'occa
sion de demander son sentiment au
sujet de la question de la caserne de
gendarmerie projetée.
Un général du génie, dira-t-on, ne
peut qu'être partisan de la conserva
tion de nos bastions, titre purenjpnt
esthétique, bien entendu, et toute
question de défense de la ville part.
Il s'en est montré chaud partisan, en
effet, et n'a pas caché ses craintes de
voir l'un de nos plus beaux remparts
menacé, peu ou prou, par la construc
tion d'une caserne de gendarmerie
l'endroit que l'on sait.
Mais il parlait surtout en vieil ami
d'Ypres, où il avait passé une partie
de sa jeunesse et dont il avait appris
aimerl'archaique beauté, alors que son
enceinte était encore inlacte.
Il ne tarissait pas de doléances sur
le vandalisme commis et réprouvait la
construction d'une caserne fût-elle
de bon style derrière le bastion en
core debout, l'entrée de la ville.
Tout dernièrement aussi, Jean d'Ar
denne reproduisait, peu près textuel
lement, dans la Chronique, l'article
qu'il avait consacré la question, il y
a deux ans, la suite d'une visite
Ypres.
Tout comme notre général, on le
suppose bien, Jean d'Ardenne défend
nos remparts avec cette différence
toutefois qu'il s'y prend maladroite
ment. Le journaliste radical fait tort au
défenseur de nos sites, et, s'il rompt
une lance en faveur de la conservation
de notre bastion, il s'escrime aussi,
d'estoc et de taille, contre ceux qu'il
croit devoir convertir.
Ci quelques extraits de son plai
doyer
Mon expérience et elle est d'un cer
tain âge m'a suffisamment appris que
plus un projet de l'espèce est idiot et igno
ble, plus il a chance de réussir. Il me pa
rait que rien ne manque celui-ci comme
stupidité et ignominie. C'est pourquoi je
trouve tout naturel qu'il y soit donné suite.
Et plus loin
A Ypres, les emplacements ne manquent
pas. S'obstiner vouloir la mettre ici (la ca
serne), c'est faire preuve d'une mentalité par
trop... gendarmophile.
Au fait, cette mentalité-là se conçoit au
jourd'hui mieux que jamais la gendarme
rie est une situation qui vient d'acquérir
un nouveau lustre elle a concouru glorieu
sement la célébration de la grande vic
toire cléricale de la semaine dernière, et
c'est grâce elle que la joie du peuple
belge célébrant ce triomphe a été complète.
On comprend maintenant surtout combien
les casernes de gendarmerie sont devenues
en Belgique, avec les couvents, les monu
ments essentiels. Toutefois ce n'est pas là
encore une raison suffisante pour vandali-
ser Ypres.
Il nous restait leur montrer avec un
certain orgueil, àces étrangers, nos cités glo
rieuses. Mais nous sommes f...ichus, si on
livre les Florencesde la brume aux con
structeurs de casernes de gendarmerie.
A la fougue inconsidérée de Jean
d'Ardenne, nous préférons la calme
tactique du général, ami d'Ypres. Au
lieu de tomber bras raccourcis sur
ceux qu'il voulait gagner sa cause,
ce dernier a préféré s'assurer en par
courant toute la ville, que ceux qui
président aux destinées de celle-ci,
sont jaloux, passionnément jaloux de
lui garder ou de lui restituer tous ses
attraits archaïques et le seul cachet
esthétique qui lui convienne. Il mani
festa, diverses reprises, l'admiration
et la joie qu'il en ressentait, au cours
du pèlerinage qu'il lit nos reliques
d'art.
Disons ce propos que notre distin
gué visiteur loua fort aussi l'obligean
ce de ceux qui lui firent voir nos
curiosités, notamment M. l'échevin
Fraeijs de Veubeke, M. Edm. Liégeois,
conservateur du Musée et bibliothé
caire communal, M. Vanaerde, secré
taire des Hospices, et last not least
M. Dilger, le pieux conservateur et,
hélas, jaloux possesseur du fameux
triptyque en ivoire que l'on sait. Hé
las oui, car rien ne nous garantit
que ce chef-d'œuvre restera en ville
et, quant songer l'acquérir prix
d'or, le Musée d'Ypres peut renoncer
cette ambition, comme devraient y re
noncer peut-être des milliardaires eux-
mêmes.
La parole est maintenant la com
mission parlementaire chargée de ve
nir examiner, avec les députés d'Y
pres, si l'exécution éventuelle de la
convention laisserait intact le site des
anciens remparts. Les Yprois peuvent
s'en rapporter, en pleine conliance,
leur décision. S'ils jugent que la caser
ne de gendarmerie peut être édiliée
derrière le bastion, ce ne sera (pie
moyennant toutes garanties pour la
conservation du site, dans leprésent et
dans l'avenir.
Si, un jour, quelque chose doit être
démoli, ce sera la nouvelle caserne,
mais jamais le rempart.
En attendant, ce n'est pas la peine
de démolir une édilité comme jamais
Ypres n'en eut de plus soucieuse de
ses véritables intérêts.
(Journal d'Ypres.)
Nous nous sommes permis de dire
que si le gouvernement remplace le
vieux flingot de nos pompiers par
une arme moderne, c'est avec l'es
poir que notre étincelant corps de
pompiers armés aura la fierté d'ap
prendre manier le Comblain qu'on
lui confie. Nous avons ajouté que
notre corps communal ne peut que
gagner en dignité et en prestige.en
faisant son éducation dans un Stand
de tir sérieux, plutôt qu'aux Cibles
chinoises de nos kermesses de villa
ges.
11 a suffi que nous ayons émis pa
reille appréciation, partagée sans
nul doute - par les chefs des Pom
piers eux-mêmes, pour que l'univer
sel Rédacteur xlu 'journal se soit
rallié l'avis opposé et le voilà,
moderne Don Quichotte, se présen
tant en champion de la Cible chi
noise.
Du coup, avec une compétence
remarquable, il nous expose sa théo
rie sur la formation du tireur au
XXme siècle.
C'est très amusant, mais hélas,
chassez le naturel. il revient au
galop non, le rôle de moniteur de
tir ne convient pas notre confrère,
son naturel de politicien, défenseur
aveugle du maitre, surnage aussitôt.
Apprenez donc, par sa plume,
tireurs de la Garde Civique et de
l'Armée, que si, depuis 20 ans, le
Bourgmestre d'Ypres vous prne
d'un Stand, c'est qu'un souci fonda
mental, une troublante incertitude
l'arrêtent il se demande, depuis
près d'un 1,4 de siècle, s'il faut un
Stand pour Flingot, pour Comblain,
pour Lebel, pour Mauser r II se de
mande si le Stand de demain ne sera
pas démodé, dans un an, tout comme
un vulgaire vélodrome ou un chapeau
de dame
C'est l'angoissante perplexité de
l'âne de Buridan, hésitant entre le
picotin du Stand et celui de la Cible
chinoisefaute de prendre une
résolution le pauvre animal meurt de
faim.
Et voilà pourquoi, d'après le véri-
dique Journal, la question du Stand
se meurt.
L'argumentation est certes joyeuse
et inédite, mais nous doutons fort
que M. Colaert, dût-il en avoir l'en
vie, ne la reprenne pour son compte;
car il sait, lui, ce que le technicien
du Journal ignore, que le projet du
Major Lemouche est conçu en vue
de l'usage de l'armée, partant pour
Mauser ou Lebel 400et300 mètres,
fortiori pour Comblain 200 et 100
m., pour Flingot et Cibles chinoises
7 m. 50 et même pour toutes les
Cibles chinoises perfectionnées par
le Rédacteur du Journal d'Ypres.
Le présent et l'avenir sontassurés.
Que le confrère dissipe donc ses
craintes et cesse ses plaisanteries.
Qu'il craigne plutôt, avec nous, que
les bruits persistants de départ de
notre garnison ne se réalisent trop
vite, le Gouvernement trouvant, dans
l'absence de Stand Ypres, un mo
tif, trop justifié, pour prendre pa
reille mesure.
N'est ce pas une première menace
de la part du Ministre de l'Intérieur
refusant depuis 2 ans, les prix de tir
la Garde Civique d'Ypres pour le
motif que le Stand réduit, dont elle
est dotée par la Ville, n'est considé
ré que jeu d'enfant
Nous estimons qu'il est grand
temps que notr^.influente Députation,
grossie fraîchement de deux Séna
teurs, -- ceux-ci poussent Y près com
me deschampignons - travaille faire
sortir des cartons ministériels les plans
duStandqui yrestent enfouis. Depuis
des années, tout semble nous dire
qu'elle s'en fustige la paupière,
preuve encore, Samedi dernier, le
Bourgmestre-député déclarant solen
nellement au Conseil communal que
la question du Stand est actuelle
ment en mains de M. le Ministre de
l'Industrie et du Travail
Qu'il nous soit permis de rensei
gner un peu mieux MM. les Conseil
lers communaux qui pourraient s'in
téresser la question il y a belle
lurette que les plans du Stand, projet
du major Lemouche, ont quitté, suc
cessivement, le Département de l'In
térieur, puis le Département du tra
vail et qu'ils se trouvent en réalité au
ministère de la Guerre ce qui ne
concorde nullement avec les décla
rations de M. le Bourgmestre-député.
Unefois de plusles prophéties, les
promesses et les déclarations de
notre Premier sont déconcertantes.
l
Pleuvra... Pleuvra pas... Pleuvra
Non, il n'a pas plu. Les gros ima
ges, lourds crever qui, Dimanche
matin, surplombaient l'Esplanade, plu
tôt que d'arroser les innombrables nez
yprois qui, dès l'aube, s'étaient dressés
menaçants et anxieux, s'en furent s'a
battre ailleuis sur des gens mine
plus pacifique.
Mais, hélas Messire Phœbus aurait-
il été pris de la même frousse Celte
réunion, estivale par excellence, ren
dez-vous d'uniformes fringants et de
toilettes élégantes, ne réclamait, pour
son succès complet, qu'un rayon de
soleil. Et ce rayon de soleil, l'unique
chose qu'il ne fut pas au pouvoir des
zélés organisateurs du Concours de
donner, nous ne l'avons pas eu
Bref, un temps qui ne fut ni chair
ni poisson tel qu'il en faut pour le
repos dominical la fois des ombrel
les et des ri dards.
Quant la plaine, disons sans phra
ses qu'elle était tout simplement ma
gnifique.