Chronique de la ville. Le Gaz de la Cousine. Ploegsteert. de tous les bulletins de l'arrondisse ment de Tournai. En la défendant, M. Rayer a fait re marquer dans quelles conditions cu rieuses des bulletins avaient été annu lés. C'étaient des bulletins marqués indiquant nettement la fraude. Il engage la Gauche se métier la simple loyauté nécessite la vérification de tous les bulletins. L'élection n'étant pas contestée, a répondu M. Hoyuis, il n'y a pas lieu contrôle. L'on ne doit pas gaspiller le temps de la Chambre. Cela dit le député catholique de Tour nai a claironné divers arguments, mais il a été impossible d'en rien tirer tant ses phrases ont été couvertes de formi dables et ironiques exclamations. Après l'avoir applaudi en riant, la Gauche a réclamé l'affichage de son discours. MDestrée a fait ensuite remarquer que la Chambre avait pris une décision et qu'elle devait être respectée. Les commissions ont droit la com munication de tous les bulletins. Si les députés catholiques de Tournai le dé sirent, ils pourront assister aux opéra- lions du dépouillement Après quelques mots de M. Van \larcke, en faveur de la proposition, et de MRelleputte contre, elle a été re poussée par 80 voix contre 77 et 3 abs tentions. (M. Beernaert, président, a voté avec la Gauche.) La Chambre a repris ensuite la dis cussion sur la validation des pouvoirs, et M. Vanderveldeprenant la parole, a tout d'abord condamné la corruption officielle, puis a constaté la loyauté libérale, et a déclaré que tous les libé raux étaient ralliés au S. U. Evoquant le témoignage de M. Cou- sol, ancien député catholique, il a rappelé les actes de fraude et d'intimi dation qui ont marqué le il Juin. Aussi, c'est la victoire de la cupidité, comme elle est également la victoire de la crédulité, du sectarisme et de l'é- goisme. Le député de Bruxelles s'est défendu ensuite d'avoir jamais attaqué la reli gion. En réalité si elle est visée parfois c'est parce que leclergé l'entraîne dans la lutte électorale. Comme M. Vandervelde citait un extrait du Flulletinparoissial de Basto- gne, en faveur du projet Schollaert, il vint parler du manifeste de la Ligue antimaçonnique dû M. Brifaut. Ce lui-ci ayant parlé de duplicité, M. Van dervelde déclara qu'il en faisait une affaire personnelle. Et après la séance il lui envoya ses témoins MM. Denis et Royer. En terminant son discours MVan dervelde a mis en relief la prétendue modération du gouvernement qui se dit hostile au S. U. Cette grave réforme est certaine cependant de vaincre. Elle l'emportera avec le parti clérical ou malgré lui. Au Séual. Séance du 17 Juillet 1912. Le Sénat invalide M. Henrieot, séna teur suppléant libéral de Nivelles, par ce qu'il n'a pas l'âge de l'éligibilité requise pour le Sénat. Il proclame élu comme suppléant, M. Brunard, second suppléant de la liste libérale. MGoblJf interpelle le ministre de la guerre sur la punition disciplinaire qui Tut infligée au lieutenant Denis, du 2e guides, coupable de n'avoir pas affiché suffisamment de respect pour une pro cession. Il interpelle aussi le ministre des sciences et des arts sur la défense qui fut faite aux professeurs de l'Athé née d'Ostende d'assister en corps aux funérailles civiles de M. Pieters, bourg mestre et président du bureau admi nistratif de l'athénée aux instituteurs de Merbes-le-Chàteau de conduire leurs élèves aux funéraitlesciviles de M. Wil- liquet, échevin de l'instruction publi que. Naturellement, le général Michel et M. Poullet, expliquent tour tour qu'ils ont le plus grand respect pour la liber té de conscience. Mais il y a, n'est-ce pas des malentendus, des erreurs d'interprétation... Bref, ledébat n'abou tit rien. I,e préfet d'Ostende s'est con formé aux usages locaux et l'inspec teur de Merbes s'est trompé de bonne foi. Le Sénat s'ajourne au 30 Juillet. Soi Vtili'p iSussin «If Val a t ion. Après maintes réclamations de la part de tous les administrés, le Con seil communal de notre florissante cité s'est enfin décidé faire un net toyage de notre bassin et d'y établir un filtre épurer les eaux. Vous décrire les difficultés que cette décision ont coûtées est impos sible on sait que l'incurie çt la mauvaise volonté de nos maîtres bat tent le record a Ypres. Un filtre Ah oui Pour un faux carillon qui n'était nullement néces saire, noire édilité n'hésite pas dé penser de 40 60,000 francs, mais pour la salubrité publique, elle fait la sourde oreille et les Yprois qui osent réclamer n'ont qu'à se tâireT Au lieu de mettre un bon grillage pour arrêter les saletés et un filtre convenable, nos maîtres nous ont gratifié d'un vieux bac lapins, y ont fait placer un vétusté grillage pour arrêter les rats crevés. Au lieu d'y faire passer les eaux de l'étang de Zillebeke, comme cela avait été décidé par le Conseil, on se contente des eaux des fortifications, déjà asse/. propres pour y faire baigner ces cré tins d'abonnés, réclameurs et récal citrants. On nous prie d'insérer la pétition suivante d'un groupe de eafetiers et commerçants A Messieurs les Bourgmestre et Echevins de la ville d'Ypres. Messieurs, Les eafetiers et autres commerçants soussignés de la place Vandenpeere- boom et de l'ancien Marché au Beur re, justement indignésdel'organisation annuelle des fêtes et réjouissances pu bliques toujours en faveurde la Grand'- Placevous prient de bien vouloir les autoriser donner des fêtes et con certs leurs frais et tour de rôle par des sociétés complaisantes et leur choix, ce qui ne sera nullement dédai gné par les fôrains, dont le nombre diminue d'année en année, grâce la bonne organisation des fêtes nuisant en tous points et toutes heures leur intérêt pécuniaire. En attendant une réponse favorable, ils vous présentent, Messieurs, l'assu rance de leur considération la plus distinguée. Ypres, le 13 Juillet 11112. Correspondance. Monsieur le Rédacteur, Le centenaire de Henri Conscience vient d'être célébré un peu partout l'occasion de l'anniversaire de la bataille des Eperons d'Or. Il en fut de même Ypres où une manifestation non dépourvue de grandeur, attira sur la Grand'Place une foule ronsidéiable pendant la soirée du 1 1 Juillet dernier.Cette tète donnée en partie en l'honneur du grand romancier flamand me fit son ger, avec qnelqu'amertume, l'oubli dans lequel semble tombée la mé moire d'un Y prois illustre, qui,.ainsi que le proclama un heureux chrono gramme placé au dessus de sa tête dans une fête mémorable, fut l'hon neur de la cité qu'il illustra par ses écrits et ses travaux CIVItatIs DeCVs, sCrIptIs LaborIbVsqVe patrIaM honestaVIt. Ce grand citoyen, c'est Alphonse Vandenpeereboom. Il naquit Ypres le 7 Juin 1812. Des honneurs légitimes lui furent rendus de son vivant lors de l'appa rition de son septième et dernier volume des Ypriana et après sa mort lors de l'inauguration de sa statue le 25 Septembre 1892. Après vingt ans, ceux-là surtout qui par obligation devraient se souvenir abandonnent avec un dédain non déguisé, la statue de Vandenpeere boom aux injures du temps... et des gamins. Les inscriptions effacées, les pierrailles amoncelées sur le piédestal, les dégradation» au moyen de quelqu instrument pointu, témoi gnent suffisamment de la sincérité des sentiments de notre édilité, disant par la bouche de M. l'E< hevin ff. de Bourgmestre Colaert En remettant cette statue la sauve- garde de l'administration commu- nale, vous avez raison, Monsieur le Président et Messieurs les Mem- bres du Comité, d'exprimer la con- victionque cette précieuse offrande sera accueillie dans des sentiments conformes ceux qui ont dicté cette manifestation d'admiration et de reconnaissance Admiration et reconnaissance On en voit les effets de la part de ces édiles politiculards, comme dirait Edmond Picard Yprois par natura lisation si l'on veut, mais auxquels manquera toujours, hélas l'âme et le cœur Yprois Agréez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de mes sentiments très distingués. Un Vrai Yprois VILLE D'YPRES. eoNeEii^TS du Dimanche 21 Juillet 1912 ro4-4'H*ion 414* lu Fêle \uli4»iiale. A 71/2 h. du soir,Concert de Carillon par M. IGODT, carillonneur. Programme 1. Brabançonne. 2. Congo C. Tieberghien. 3. Vous êtes jolie Paul Delmy. 4. Rappelle-toi Georges Rupès. 5. Van 't schoone wiedsterke. E. Ilullebroeck d. De Kwikstaart E. Ilullebroeck. 7. O groene linde J. Pauwels. 8. O 't ruischen van het ranke riet P. d'Acosta 9. Quand l'oiseau chante Tagliafico. II». Strijd A. Meulemans. II. Vers l'Avenir, Gevaert. A 9 h. du soir, Concert par l'Harmonie Communale. Prog r a m m e I' Partie 1Allegro militaire X. 2. Jeanne Machette, ouverture Allier. 3. Hommage la mémoire de Grétry Van Calck. 4. Giriméo, polka concertante pour petite et grande clarinette D. Gatti. 2° Partie 5. Marche triomphale PaulGilsou. G. Démons et Fées, danse caractéris tique J. Heymans. 7. Hommage au Roi, caprice patriotique Van Ilerzeele. J$%è. JÊfe*. j&Êêfcv On nous écrit de Ploegsteert la let tre suivante Ploegsteert, le 15 Juillet 1912. .Monsieur le Rédacteur du Progrès Par crainte d'un été chaud, comme eeluide l'année dernière et en présence de la cherté du charbon, je me suis dé cidé m'abonner au gaz d'Ypres, comptant surtout, outre l'éclairage, utiliser le gaz pour la cuisine. Sitôt le nouveau mode installé, j'ai bazardé mes lampes pétrole. Or, jusqu'ici je n'ai eu que des tribu lations. Leplussou vent pression insuffisante, parfois absence complète de pression. C'est le cas actuel. C'est ainsi que pendant les fortes chaleurs de ces derniers jours, j'ai été contraint allumer journellement ma cuisinière et m'improviser en outre un éclairage la chandelle. Ne pourriez-vous, Monsieur le Di recteur, intervenir auprès de M. Qui de droit, pour faire cesser cette situa tion intolérable qu'on fait subir toute notre région, qui paye pourtant son gaz, quand il y en a, au prix des abon nés des autres localités Je vous serais très reconnaissant, et vous prie d'agréer, Monsieur le Rédac teur, mes salutations distinguées. Un abonne du gaz. Nous donnon» acte notre corres pondant de sa juste protestation. De nombreuses réclamations ver bales nous étaient d'ailleurs déjà parvenues de la région de Ploegsteert, Le Touquet, Petite Flandre, Cime tière d'Armentières, etc., totalement privée de gaz depuis plusieurs jours*. Nous devons, hélas, avouer bien humblement que notre intervention et notre influence se briseront aux pieds du tout-puissant gazier étran ger, qui traite par/ois tout aussi cavalièrement notre ville d'Ypres. Uuant réclamer M. Colaert, bourgmestre d'Ypres et père de l'In tercommunale, nous estimons que c'est en vain, car il vient de faire, lui-même, le piteux aveu de son impuissance vis - - vis de l'indus triel brugeois, qu'il a prétendu im planter dans nos murs, malgré les violentes protestations de tout ce que notre ville compte de citoyens indépendants. Triste, triste, mais hélas trop réel. Messieurs Colaert et consorts doi vent être fiers de leur œuvre. Pi <°i iSÏÉSLai Chronique Oslendaise. Le 14 Juillet. Le 14 Juillet a amené Ostende une légion de Français venus du Nord, de l'Aisne, de l'Oise, des bords de la Seine comme des bords de la Loire. Chan- tecler faisant prendre l'air ses poules 1 et poussins, ces gaulois en rupture de pénates s'étaient fait accompagner de femmes et enfants. Gela mettait en l'air une atmosphère de Marseillaise, et comme il faisait terriblement chaud, les excursionnistes fredonnaient Allons, enfants de la patrie, le jour de boire est arrivé Sur ce, ils allaient tremper leur gaité dans la mousse de nos bières nationales. Les Parisiens l-surtout abondaient. Un de leurs jour naux, le Petit Parisien», avait chaull'é des trains spéciaux pour ses abonnés; une agence de voyages organisait des transports au rabais vers le littoral belge. Au prix de vingt-et-un francs eu troisième classe, et vingt-sept francs en seconde classe, on avait le billet aller et retour Paris-Ostende, le dé jeuner du Dimanche matin, diner midi et casse-croûte le soir, une pro menade d'une heure en nier, une visite au Kursaal, l'entrée l'aquarium et un souvenir en coquillages. Le bain de pieds était facultatif, mais les frais du pédicure ne tombaient pas dans le forfait.... On partait de Paris, le Samedi soir, pour y revenir, le Lundi matin. Cepen dant les voyageurs déduits par la mer du Nord, ses plages et son climat, pou vaient passer deux ou trois jours au littoral puis s'en aller chez eux par les trains du Lundi et Mardi.... Bien sûr, nos arrière-neveux iront Londres pour trente-six sous avec petite rente viagère comme prime au voyage. Et dire que les économistes affirment la hausse constante et inéluc table du coût de la vie Dieu nous pré-' serve de douter de leurs écrits Tout le monde le sait la vérité se cache dans leur écritoire, et un jour ou l'au tre, elle sortira toute nue de leur en crier. Pour l'instant, contentons-nous de constater que nos contemporains vont vite et loin Tous sont atteints, plus ou moins, de la voyagiLe, affection qui les rend d'humeur si vagabonde. Le mal est causé par un microbe on vient de l'isoler et on lui cherche un nom. Je crois que le nom de bacille de Gook lui conviendrait parfaitement. Mais revenons nos moutons ou plutôt nos excursionnistes E11 par courant au pas de visite la reine des plages et ses environs immédiats ils furent émerveillés de tant de splen deur dans l'ensemble et de tant de beauté dans les détails. L'Estacade entendit conjuguer des verbes lauda- tifs avec l'accent de Montmartre des épithètes élogieuses roulèrent de toute la force de leurs r redoublés sous les lambris du Kursaal devant les hôtels et ilas de cette digue unique au mon de, des murmures admiratifs éclatè rent sans discrétion.

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2