Pour cause d'agrandissement rue Sut*mont de^ Volsberghen 25 somma Nous assistons depuis quelques jours dans certain groupe du parti libéral, des manifestations intéressantes. On demande la réunion d'un Congrès, la création d'une sorte de conseil général du parti et quelques autres réformes dont l'etret, dans la pensée de leurs partisans, serait d'imprimer une direc tion disciplinaire au libéralisme. Il va sans dire que l'idée de ces ré formes est accueillie avec faveur par la jeunesse militante, qui cherche partout l'occasion de s'affirmer. Ce n'est certes pas de gaité de cœur que nous courons le risque de déplaire cette bouillante jeunesse mais nous croyons être obligés de combattre les projets qui lui inspirent tant d'enthou siasme. Nous ne pensons pas que l'idée de convoquer un Congrès soit heureuse. Un Congrès pourrait être utile si le parti libéral cherchait un programme. Mais il n'en est pas ainsi. Les libéraux unis ont un programme, qui a reçu l'approbation de tous les groupes et qui, hélas est loin d'être réalisé. Ce programme suffit notre activité dans l'opposition il suffirait aussi notre activitéau pouvoir. Il n'est pasquestion d'en retrancher ou d'y ajouter quelque chose. Dans ces conditions quoi donc ser virait un Congrès libéral A préparer des plans de campagne électorale A discuter quelle est la meilleure tacti que Ce ne sont pas matières traiter dans des assemblées publiques, où les discussions s'enveniment trop facile ment, au détriment de la cause et poul ie plus malin plaisir de l'adversaire. Un Congrès libéral, en 1912 même s'il ne versait pas dans des controverses irri tantes, n'aurait d'autre utilité que de permettre certains tribuns, ou aspi rants tribuns, de prononcer des haran gues éloquentes. Or, nous n'avons nul besoin d'entendre des discours, fus sent-ils les plus éloquents du monde. Les libéraux n'ont prononcé que trop de discours. Méfions-nous de l'élo quence. Quant l'idée de créer un Conseil général du parti, elle n'est pas plus heureuse, l-'aire marcher comme un régiment un parti qui se réclame du libre-examen, c'est un rêve de politi cien de cabinet. Quant enrégimenter la presse, c'est un rêve aussi, et plus déplorable encore. Ces rêves-là ne se réaliseront jamais. Ils ne peuvent éclore que dans des cerveaux malades. Aegri somnia. Etoile Belge). La si111:11ion politique el l'industrie. Nous avons pu interroger, hier, un grand industriel, directeur d'un éta blissement occupant des centaines d'ouvriers et administrateur de nom breuses affaires très importantes. Croyez-vous, lui avons-nous de mandé, la possibilité d'une grève générale Non seulement j'y crois, nous a-t-il répondu, mais je la tiens pour certaine si, bien entendu, les partis politiques ne s'entendent pas pour ar river une solution amiable et défini tive concernant le problème du droit électoral. Les ouvriers se préparent au mouvement. Ils le font sans bruit, ce qui marque, mieux que ne le pour raient faire des réunions tumultueuses, leur implacable résolution de tenter un elTort gigantesque pour le Suffrage Universel Ils économisent sur leurs quinzaines se privent de leurs plaisirs habituels, désertent le cabaret, réduisent leurs dépenses au strict né cessaire, et refusent absolument, dans les charbonnages, de produire plus que la consommation courante. I-a menace est donc sérieuse, très sérieu se, et je m'étonne même qu'elle ne produise pas plus d'émotion parmi le public, qui paierait les conséquences de chômage prolongé arrêtant toute l'activité nationale. Que pensez-vous de cette déter mination prise par le prolétariat Evidemment, je préférerais qu'il eut décidé de prendre patience encore et d'attendre que les circonstances soient favorables robleiiltoii paisible de la réforme qu'il désire. Mais le fait est là. Nos préférences n'empêcheront rien de ce qui doit se produire. Que l'on approuve ou désapprouve la classe ouvrière, elle marchera quand même, fond, tant qu'elle pourradurer, qu'elle aura épuisé ses réserves etqu'elleaura atteint le point maximum où elle puisse aller dans la voie des sacrifices et des privations volontaires. Les dirigeants eux-mêmes seraient rabroués s'ils prêchaient l'abandon de celte tactique forcément hasardeuse et aléatoire. Mais la grève générale peut échou er. Le gouvernement essaiera de vain cre la résistance des travailleurs qui, finalement affamés et découragés, de vront rentrer l'ouvrage sans avoir réalisé leurs espérances. C'est bien ce que je crains. Certes, la grève générale portera préjudice tous les intérêts et se chiffrera, selon mes calculs, une perte minima de cinquante millions. Mais enfin, petty perte pourrait encore être compensée parun redoubleinentde travail, une fois les affaires reprises. Mais ce qui sera irréparable, c'est la conséquence de la défaite subie par les ouvriers. Je les connais, depuis des années que je suis forcément en rapports constants avec eux. Ce sont de braves gens, parfaite ment raisonnables en général, avec les quels je suis toujours, part quelques malentendus rapidement dissipés, par venu ni'entendre. Ils me respectent, et je crois bien même qu'ils ont pour moi un réel sentiment d'affection. Mais ils ont l'amour-propre ombrageux des humbles. Une désillusion produit sur eux un effet autrement désastreux que sur des esprits cultivés, accoutumés se dominer et prévoir les déceptions possibles. Et pour eux, ci oyez-le bien, la question du Suffrage Universel n'est pas seulement une question politique c'est beaucoup plus que cela; uneques- tion sentimentale. Ils soutirent dans leur cœur de voir de voir que, devant l'urne électorale, ils comptent pour un tiers ou pour deux tiers àcôté du bour geois, et surtout du rural flamand,sou mis aux influences toutes-puissantes de son clergé. L'ouvrier se croit aussi apte que quiconque exercer l'intégra lité de son droit politique, et il est juste de dire que, pour l'immense majorité, il a parfaitement raison. Voyez .Tvec quelle dignité, avec quelle compréhen sion de l'importance civique de son acte, il participe au scrutin, rentrant parfois de l'étranger, ses frais, pour participer l'élection. J'ai connu le régime censitaire il était écœurant. Celui-ci lui est incomparablement su périeur, et, du reste, tout le monde est d'accord là-dessusDonc, l'ouvrier a conscience de sa valeur civique. Pour faire triompher son droit, il s'apprête une tentative qui, toute autre consi dération mise part, ne manque pas, il faut en convenir, d'énergie, de viri lité et de beauté. S'il échoue, il rentre ra au travail le cœur ulcéré, plein de ressentiment et de haine, radicalement transformé par son infortune, nourris sant l'égard de la bourgeoisie une rancune qui se traduira par le dégoût du labeur et des actes de sabotage, mort toute initiative, mesurant tout son effort, attendant l'heure propice de se venger. L'ECHEC D'UNE GRÈVE GÉNÉRA LE SERA UNE CA LA MITÉ PUBLIQUE Interrogez n'importe quel autre industriel connaissant le prolé tariat, et je suis sur qu'il vous répétera la même chose, en vous confiant ses appréhensions pour l'avenir. Mais alors que faire Que le gouvernement ailla sagesse de se rendre au vœu populaire Qu'il cherche, avec l'opposition, une solu tion patriotique et, j'insiste là-des sus, DEFINITIVEpour supprimer une bonne lois cette cause permanente de trouble et d'irritation. Je ne parle pasici en hommedésireux de faire pré valoir ses opinions politiques la poli tique ne me séduit guère, et je parle en industriel soucieux des intérêts dont il a la garde. C'est avec une véritable anxiété que j'attends les événements, en espérant le geste d'apaisement et de réconciliation dont le pays a tant be soin. Vous n'ignorez pas que le gouver nement serait, dit-on, hostile la ré forme parce qu'il ne veut pas avoir l'air de céder une pression qui pour rai: se renouveler par la suite, pour d'autres objets Je me refuse croire qu'un gou vernement, responsable de la destinée de son pays, invoquerait d'aussi piètres motifs. N'est-ce pas toujours une pression quelconque qu'un ministère, quel qu'il soit, <>béit quand il se décide ii réali-er une réforme N'est-ce pas la pres>ion qu'est due le \ote de la nouvelle loi militaire belge N'est-ce pas la pression de l'électeur qui a fait adopter la pension aux ouvriers mi neurs? I.a politique, en pays constitu tionnel, n'est-elie pas une pression continuelle, incessante, et toujours fi nalement victorieuse, car seules les lois sont bonnes qui répondent d'avan ce au vœu public Et quant croire que la classe ouvrière recommencerait son 0 chantage j'y crois d'autant moins que, disposant désormais du même pouvoir électoral, jouissant d'une entière égalité, son geste serait injustifiable et provoquerait d'inévita bles représailles. L'égalité politique, voyez-vous, c'est encore la meilleure garantie que l'on puisse trouver de stabilité sociale. En résumé, votre opinion... C'est que l'intérêt de la Nation exige une solution pacifique, acceptée par tout le monde en vue du bien com mun. Sinon, la grève éclatera, formida ble, prolongée, désespérée, et si elle échoue comme la chose est probable, ses suites seront calatniteuses pour la prospérité industrielle et commerciale du pays. D'ouvriers qui ne demandent encore qu'à respecter la voix de la sa gesse, de la modération et du devoir, on aura fait des enragés qui recourront toutau moins partiellement, aux armes les plus sournoises et les plus meur trières. Ecoutez cette prophétie Dans dix ans, si l'on n'est pas parvenu sor tir de l'impasse où nous nous trouvons en réalisant une réforme arehi-mùre et qui a des défenseurs dans tous les partis, l'industrie belge sera en pleine décadence, et condamnée la ruine. Est-ce que les politiciens sont assez aveuglés par leurs préventions pour ne pas s'en apercevoir Est-ce que ceux qui nous gouvernent, qui ont la tâche de prévoir, et de présider aux évolu tions nécessaires n'auront pas con- sciencede leurs redoutables responsa bilités Je veux l'espérer, car sinon, ce sera tant pis pour l'industrie, tant pis pour la prospérité belge, tant pis pour l'union nationale, et, peut-être aussi un jour, tant pis pour eux... Telles furent les déclarations de notre interlocuteur. Nous n'y avons rien ajouté, rien retranché. Et si le gouver nement veut se persuader qu'elles sont bien l'opinion qui prévaut dans les milieux industriels, eh bien qu'il in terroge les plus importants et les plus intelligents de nos grands chefs d'm- •dustrie Avenir du Tour nuisis). Chronique Osluiulaise. les magasins de Charbons, Vins et Liqueurs de la Maison Jules BAILLEUR HEUGHEBAERT seront transférés au premier Septembre de l'Esplanade n 3 la A'Çr p- yqpr iqpr La nécessité d'une solution "pacifique. Les suites d'une grève générale brisée seraient irréparables. L'intérêt supérieur du pays. Sous cette rubrique nous reproduisons légèrement modifié par notre collaborateur lui-même un article qui est en train de faite son tour de presse. Cet article publié dans La Plume journal littéraire, artistique et mondain, très répandu dans les milieux intellectuels, vient d'être reproduit par La Saison, L'Echo d'Os tendeLe Carillon, etc Le Déclin de la plus belle ville balnéaire du monde. Rien n'a manqué au succès de la saison balnéaire ni frimas en plein mois d'Août, ni suppression des jeux, ni remise de la se maine automobile de la mi-Juillet, ni aban don des courses internationales pour yachts voiles, ni abondance de pluie quotidienne, le tout coupé d'intermedes assez drôles comme la descente du parquet de Bruges avec gendarmes armés, bottés, éperonnés. Bien sûr, notre gendarme qui a poil aux dents et poil au bonnet est une gloire natio nale. Sa crainte devrait constituer le com mencement de la sagesse. Mais la Russie possédant des cosaques de légende, la Prus se ses hussards de la mort, la France et la Hollande une maréchaussée reluisante, l'effet produit par le pandore indigène fut raté. Joueurs et spectateurs étrangers s'é tonnèrent tout bonnement de l'étrange ap pareil d'une descente de justice dans un salon de jeu au pays d'Albert I. Puisqu'on voulait donner une grande et terrible leçon quelques pontes et quelques petites femmes qui transgressaient plus ou moins une loi équivoque, on pouvait recourir aux artificiers, décréter l'état de siège, torpiller la digue, casser les vitres en bombardant blanc le Casino. Au bruit de la canonnade Alphonse Daudet sortait du tombeau pour ajouter ses œuvres un livre amusant de plus Tartarin Ostende. Si les détaillants du négoce qui ont ouvert boutique Ostende peuvent trouver le temps de s'amuser, ils n'éprouvent pas la moindre envie de rire. Mille fois non car bref délai il y aura des pleurs et des grince ments de dents. Plus d'un pâtissier va de confitures en déconfiture. Plus d'un bou langer restera dans le pétrin. Plus d'une modiste ne saura pas au moyen de ses ru bans nouer les deux bouts de l'année, sans compter le charcutier qui n'ajoutera pas de lard son omelette ou la verdurière qui trouve que la vie devient un oignon qu'on épluche en pleurant. Que d'espoirs de Juin finiront après avoir vécu l'espace d'un été au greffe du tribunal de commerce La sous-location non plus n'a pas donné ce qu'on attendait d'elle. C'est pourquoi il faut prévoir une dépréciation immobilière qui se traduira par la baisse dans la côte des loyers. Ce sera le cas de s'écrier Rien ne va plus A moins d'admettre le fonctionnement des jeux titre d'exceptionnelle tolérance, c'est le déclin, et ayons le courage de l'écrire la fin de la plus belle ville bal néaire du monde dont l'agonie est prochai ne. Vive la vertu, Monsieur Périssent les colonies plutôt qu'un principe Quelle douloureuse page il y aurait écrire sur la mort lente de la reine des pla ges qui étouffe sous les rigueurs d'une loi comme un condamné sous les plombs de Venise Interrogez ceux qui ont vu et revu Trouville, Biarritz, Saint-Sébastien, Nice, Monte-Carlo, toutes les cités de la côt&d'azur et toutes les cités de la côte d'ar gent, tous doivent avouer l'éclatante supé riorité d'Ostende. Qui peut comparer les fameuses planches de Trouville la digue de notre grande ville balnéaire Qui ose rait tracer un parallèle entre cette même digue et la concha de Saint-Sébastien Le pays a dépensé sans hésiter les mil lions nécessaires pour transformer Ostende en ville de luxe sans pareille. Léopold 11 en fit le centre d'un réseau de routes superbes. La volonté d'un grand roi, la science de grandsarchitecleset l'audacedes ingénieurs ont accumule les travaux d'art et d'utilité. On a élevé coups de billets de banque des bâtisses énormes. Mais si tout cela est voué de par la volonté des législateurs l'aban don d'une clientèle qui ira vers les diver tissements qu'on lui offre ailleurs, pourquoi avoir construit ces impenses voluptuaires, pourquoi avoir remué pioches et truelles, pourquoi avoir lié chaux et ciment tant de briques tant de moellons Soyons ver tueux sans être naïfs La situation actuelle apparaît comme une deces erreurs inexplica bles de primé abord, une de ces erreurs que commettent parfois les pouvoirs législatifs guidés plus par l'amour des principes que par le sens des réalités. En principe tout homme sensé est l'adversaire du jeu et de son exploitation. Mais prohiber le jeu par la loi est-ce le supprimer N'est-ce pas en supprimer le fonctionnement au grand jour sous certaines garanties 5- Vous voulez res ter dans la logique de vos principes Très bien Supprimez les courses de chevaux Supprimez lesopérations boursières terme Supprimez la loterie de l'Exposition de Charleroi Les victimes de la spéculation sont plus nombreuses que celles de la rou lette, ce me semble. Parce que quelques pu ristes ne veulent tempérer d'aucune notion de relativité l'absolutisme de leurs principes, est ce une raison de permettre la ruine d'une ville de bains que l'univers nous envie D'ailleurs il ne s'agit pas ici de faire l'apolo gie du jeu il s'agit l'une mesure d'excep tion en faveur d'Ostende et aussi en faveur deSpa. Nous sommes devant une question de fait et le problème se pose ainsi Oui ou non veut-on la mort d'Ostende La saison finit en désastre commercial. L'an prochain prépare une débâcle complète, totale, irré médiable. Et cependant chacun est plus ou moins intéressé la solution du problème dont dépend la prospérité d'un coin de notre Flandre le commerçant bruxellois qui ouvre, l'été venu, une succursale ostendaise sans achalandage aussi bien que tel pro priétaire hennuyer qui rira jaune l'expira tion du bail de ses immeubles. Les gantois ressentiront leur exposition la répercussion d'une bonne'ou mauvaise saison balnéaire. Toutes les communes de notre littoral profi tent de la prospérité d'Ostende ou souffrent de sa déchéance. Je pourrais dresser une liste -de cinquante personnes domiciliées dans l'arrondissement d'Ypres qui ont des intérêts Ostende ou qui pendant la belle saison y gagnent largement leur vie. Je pourrais citer d'autres intérêts liés aux in térêts d'Ostende, insister sur ces liens d'in terdépendance économique, mais c'est là le rôle et le devoir de la grande presse quoti dienne. A elle de jeter le cri d'alarme et de pousser la tolérance. Maurice Reynakrt. irrs'Wfrsc-srrS'ïïs rst-rsi;rs-STST,S'?lsr<

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 2