Tout arrive.
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A Blankenberghe.
tendre avec le parti socialiste pour
1 organisation de la grève générale. I^a
lutte pour la prompte réalisation de la
réforme électorale, oui mais la lutte
-ur te terrain libéral, avec des moyens
s'accordant parfaitement avec les prin
cipe.- généraux du libéralisme. Les
socialistes poursuivent le même but,
-oit mais ils prétendent l'atteindre
par des moyens eux, des moyens
socialistes. C'est leur droit, mais en
aucun cas nous n'avons nous mettre
dans cette affaire leur remorque
et quand l'Association libérale de
Charteroi se fait représenter par un
délégué au sein d'un comité constitué
par la Fédération socialiste de cette
ville pour organiser le mouvement en
faveur du S. U. dans le sens où les so
cialistes comprennent ce mouvement,
c'est-à-dire avec recours éventuel la
grève générale, elle commet, au point
de vue purement libéral, une faute que
nous devons sincèrement regretter et
que nos adversaires ne peuvent man
quer d'exploiter contre nous. Cela est
si vrai que nous ne voyons pas com
ment l'Association libérale de Charle
roi conserverait'uneattitude logique si,
comme cela est inévitable, le comité
où elle s'est fait représenter par un
délégué se trouve avoir prendre des
mesures pour l'organisation pratique
de la grève générale si ce délégué
libéral continue alors siéger au sein j
de ce comité avec les délégués socia- j
listes, il manquera son rôle et sa
mission, puisque aucun titre le
parli libéral ne peut coopérera l'orga
nisation de la grève s'il se retire, sa
retraite impliquera un désaveu formel
de l'attitude que l'Association libérale 1
de Charleroi a cru devoir adopter dans
les circonstances actuelles.
Nous persistons donc croire que
nos amis de Charleroi ont commis
une erreur politique, et nous répétons
<[ue leur attitude ne peut en aucun cas
engager le parti libéral en ce qui con
cerne sa tactique vis-à-vis de la grève
générale qui, toute politique et pacifi
que qu'elle puisse être, n'en constitue
ra pas moins une épreuve dangereuse
pour la prospérité générale de notre
pays.
Les habitations ouvrières
On sait que le gouvernement a insti
tué une commission [tour étudier la
question des habitations ouvrières
dans le sens de la création d'une so
ciété nationale pour la construction
de logements bon marché.
En installant Mardi cette commis
sion, M. Levie, ministre des finances,
a prononcé un discours dont quelques
passages méritent de retenir notre at
tention.
M. Levie a annoncé tout d'abord que
le gouvernement se trouvera en me
sure, la rentrée des Chambres, de
déposer un premier projet de loi le
plus important coup sùr afin de
perfectionner l'œuvre entreprise en
1889, dont les résultats, pour insuffi
sants qu'ils apparaissent en regard des
nécessités et des aspirations actuelles,
sont cependant tout l'honneur de
notre pays et des vaillants qui en
revient le mérite.
Après un hommage rendu M. Van-
denpeereboom, président, et M. Hec
tor Denis, vice-président, le ministre a
cité cette phrase de Blanqui
J'ai étudié "avec une religieuse sol
licitude la vie privée des familles d'ou
vriers et j'ose affirmer que l'insalubrité
de l'habitation est le point de départ
de toutes les misères, de tous les vices,
de toutes les calamités de leur état
social.
Il a rappelé que ce que M. Beernaert
a dit en 1889 est toujours en situation
quand celui-ci reconnaissait l'urgente
nécessité de mesures législatives plus
efficaces que celles qui sont actuelle
ment en vigueur.
Le ministre déclare reconnaître que
beaucoup d'ouvriers et employés de
vraient pouvoir devenir propriétaires
de leur habitation. Mais il invoque le
rapport de M. Velghe, constatant
qu'une foule d'ouvriers ne peuvent,
cause des conditions mêmes de leur
travail, songer acquérir la propriété
de leur foyer." Ce sont ces malheureux
pour lesquels on aie moins fait.
Où trouver les capitaux nécessaires
et comment les mettre en œuvre?
Comment procurer les ressources fi
nancières aux localités rurales,comme
les peMte.- villes et les grandes agglo
mérations, quels dégrèvements locaux
doit-on décréter, quelles mesures
prendre en ce qui concerne les famil
les nombreuses
Le ministre demande ce propos
s'il ne conviendrait pas de s'inspirer
de la loi française de 1900, qui a orga
nisé le bien de famille, ou de la loi
suisse qui garantit le home stead
ce vêtement de pierre de la famille.
Après ce discours, le ministre a dé
claré installée la commission d'études.
Loutre la tuberculose.
La lutte en \Yest-Flandre contre la
tuberculose se poursuit très active
ment.
Il va quelques jours on a inauguré le
nouveau dispensaire de Roulers, con
struit par l'administration communale
de cette ville. La nouvelle institution
est appelée rendre de grands servi
ces, Roulers figurant en .tète de la
statistique du pourcentage de la morta
lité infantile en Belgique.
A Bruges fut créé le premier dispen
saire.
L'an prochain on en inaugurera
deux autres, l'un Ostende, l'autre
Ypres.
A l'occasion de l'inauguration du
dispensaire de Roulers une assemblée
solennelle a été tenue, où prirent suc
cessivement la parole MM. Mahieu,
bourgmestre de Roulers, qui lit remi
se du dispensaire la section west-fla-
mande de la Ligue nationale contre la
tuberculose le docteur de Cooraan,
président de la section de Bruges, qui
a exposé les moyens préconisés contre
la terrible maladie le docteur Hos-
tens, de Roulers, qui a remercié le
docteur de Cooman, l'apôtre de la lut
te en West-Flandre contre la tuber
culose.
L'assemblée a été close par une con
férence très instructive, avec projec
tions lumineuses, du docteur Merehie,
de Bruges, sur les ravages de la
phtisie.
Le Touring-Club de Belgique vient
d'adresser au ministre de l'agriculture
et des travaux publics une requête sol
licitant sa protection pour une région
boisée qui se trouve dans la partie sud-
est de l'arrondissement d'Ypres.
La chaîne de collines qui s'étend de
Cassel (France) Kemmel (Belgique)
et qui, sur notre territoire, comprend
le Mont Vidaigne (ou des Moulins), le
Mont-Rouge, le Mont-Aigle et le Mont-
Kemmel, en fait tout le charme.
Malheureusement, une circonstance
fortuite menace de ruiner tout ja
mais ces beautés les bois qui réunis
sent les sommets du Mont-Vidaigne et
du Mont-Rouge, par le versant nord,
sont menacés de destrnclion. Ces bois
constituent la promenade préférée des
touristes, l'endroit choisi pour les pi-
queniques, le principal attrait de la ré
gion. Leur disparition ferait perdre au
pays une grande partie de son char
me, aux villégiateurs la principale rai
son de leur séjour dans la contrée, aux
habitants une des causes de leur nais
sante prospérité.
11 est scientifiquement démontré
que l'été sera sec ainsi parlait M.
Colaert au conseil communal d'Ypres,
il y a de cela quelques mois, et ses
fidèles conseillers approuvèrent im
médiatement une série de mesures
prises en vue de limiter la consomma
tion de l'eau en notre bonne ville.
La prophétie de notre maïeur est
en train de se réaliser voilà deux
jours qu'il ne pleut plus.
Dédié M. H. Sobry.
Le langage de la raison.
n n
Au banquet de clôture du congrès
néerlandais qui vient de se tenir An
vers, M. Reitz, président du Sénat de
l'Union Sud-Africaine, ancien prési
dent de la république d'< )range* a. dans
son langage boer, dit des choses qui
ne manquent pas de bon sens. Nous
virons a-t-ildit, dans la meilleure intel
ligence avec les Anglais. Si nous som
mes libres de parler et d'enseigner no
tre idiome national, nous ne songeons
nullement extirper de chez nous la
langue anglaise que son caractère d'u
niversalité rend indispensable. De mê
me le français est une langue univer
selle que vous autres, Flamands, vous
serez toujours impuissants bannir.
On s'étonne simplement que le pla
fond ne se soit pas écroulésurcertains
flamingants qui assistaient ce con
grès.
Pronostics de beau temps
Le Vieux Major écrit VIntransigeant
la lettre ci-dessous
Monsieur.
M'a-t-on assez plaisanté sur mes
prévisions atmosphériques, disant que
je ne savais plus ce que je disais, et
me conseillant de ne plus rien dire.
Eh bien avais-je raison J'ai prévu
pour le 4 de ce mois une amélioration
notable du temps, et, partir du 15,
je certifie des journées superbes jus
qu'au 16 ou 20 Octobre, quoi qu'en
dise M. Jaubert, de la tour Saint-Jac
ques et tutti quanti les fameux
météorologistes qui ne se trompent
jamais. Je sors de ma retraite, écœuré
par toutes les bêtises que l'on débite
sur le temps.
Vous verrez que mes prévisions
sont justes, et je signe
Attendons donc, et puisse le Vieux
Major ne pas se tromper Ca nous
changera.
Chronique des Varioles.
Le Casino-Kursaal continue faire
les plus lourds sacrifices pour satis
faire ses nombreux habitués qui, mal
gré l'inclémence de la température,
continuent fréquenter notre palais
des fêtes.
Il nous faut dire un mot, tout d'a
bord, au sujet de la matinée classique
de Samedi qui nous donna une admi
rable exécution de l'ouverture d'Eg-
mont et une des plus belles sympho
nies de Haydn.
M"0 Elise Delacroix, pianisfe-virlnn-
se, 1"' prix de l'école de musique de
Verviers, y exécuta de façon magistrale
une Ballade en sol mineur de Chopin
et une Mazurka Caprice de Dupuis.
Dimanche, le grand concert d'œu-
vres flamandes, qui couronna 1rs
inoubliables fêtes Conscience, obtint
un succès retentissant. Ea Danse de
Seila de Goetinck fut bissée et il n'y
eul pas de fin aux acclamations, qui
montèrent vers M"1" Hélène Foltesse
et le ténor Swolfs de l'Opéra d'An ver-.
Mardi, par suite de l'indisposition
de M"' Laurianne, la représentation de
Notre-Dame de Paris le drame cé
lèbre de Victor Hugo, n'a pu avoir lieu.
Mercredi, le doigté habile de I»
talentueuse organiste, M'"" Gogen-Yaii
Rysselberghe, nous a réservé quelque-
délicieux moments. Tantôt bruyante
comme les vagues de la mer en furie,
tantôt caressante, doucereuse comme
des voix célestes, la sonorité des or
gues nous a procuré quelques instant?
d'un charme infini.
Le programme de la semaine qui
s'ouvre débutera Dimanche, 15 Sep
tembre, par un grand concert extraor
dinaire auquel M1"" Lambert, cantatrice
du Kursaal d'Ostende, prêtera
concours.
Mardi T7, M"'Germaine Champell.d'1
Théâtre Municipal de Tourcoing, chan
tera au Concert du soir.
Jeudi 19, 3 h. 1/2, bal d'enfant-
avec distribution de souvenirs.
jéÛ jéê'&à» jfé
Âïk. jjé
Un si le menacé.
jàe 1^,
Lr Vieux Major.
sM%x. jdÊ J&Ùfck. js& i'«.
Le Calembour.
Aimez-vous le calembour 3 On en a mis
partout dans les journaux'et revues, an
nales parlementaires, anthologies, recueils
d'histoire et peut-être dans les traités d'ac
tuaire. Médecins, avocats, notaires, profes
seurs d'université, ecclésiastiques, séna
teurs, députés usent"du .calembour. Ce jeu
d'esprit, qui, employé sobrement, rend
parfois la conversation pétillante, dégoûte
les interlocuteurs par l'abus qui en est fait
tout comme le pâté d'anguille du bon La
Fontaine. Du calembour il en faut pas
trop n'en faut.
Au parlement le citoyen Furnémont s'est
fait une spécialité de boutades spirituelles.
Un jour dans un accès de belle humeur, le
député socialiste appela son collègue Mon
sieur Duquesne de la Vinellequi habitait
Vaulx lez Tournai La plus forte tête de
Vaulx Ceci amena le sourire aux lèvres
de nos législateurs.
Examinons le domaine de l'histoire
Pourquoi un de nos grands historiens, dans
l'intention d'agrémenter les rapports de la
jeunesse des écoles avec Cléo dont d est le
fervent disciple ne continuerait-il semer
de-ci, de-là quelques calembours bien sen
ti- S 'rvice inappréciable, attendu que, les
potaches se précipitant au cours d'histoire y
reciteraient d'une haleine les noms de tous
les rois de France, sans oublier naturelle
ment Charlemagne, qui fut empereur et
digne d'exercer l'empire du monde par
relui qu'il exerçait sur lui-même specta
cle touchant, puisqu'il nous scait donné de
voir les cancres reconnaissants élever qui
les instruirait en les amusant un monumen
tal arc de triomphe au moyen des manuels
d'histoire qui traînent dins les établisse
ments d'instruction du royaume.
Las écrivains modernes l'exemple
d'Homère, d'Eschyle, de l'ublius Syrus et
de Ciceron ne dédaignent pas les calem
bours Hugo, Balzac, le peintre Carie Ver-
net donnaient volontiers dans ce travers.
Victor Hugo a appelé le calembour: «la
fiente de l'esprit qui vofe ce qui ne l'em
pêcha pas de s'y complaire avec délices.
Parmi les écrivains du siècle dernier et les
romanciers du dernier bâteau certains litté
rateurs ont rempli leurs livres des plus in
vraisemblables coq-à-l'âne, calembours,
quolibets, équivoques, pointes, bons mots.
Ainsi sou- la plume de \Villy les calembours
abondent. C'est un feu d'artifice.d'esprit.
D'autres se sont moqués du lecteur, rotam-
ment celui qui écrivait Edgar entrant
dans la chambre de son épouse trouva le lit
vide son teint le devint aussi. Je crois
bien que c'est dans un volume d'Alphonse
Karr que je cueillis la phrase suivante
Lt jeune homme perplexe ouvrit la fe
nêtre il vit clair dans sa chambre et dans
sa destinée
Il serait inadmissible de ne pas consacrer
ici quelques lignes au marquis de Bièvre
que ses contemporains surnommèrent le
Père des Calembours.
de Bièvre, petit-fils de Georges Mares-
chal, premier chirurgien de Louis XIV, na
quit en 1747 et trépassa en 1789 Coblence.
Nul événement extraordinaire ne troubla
sa vie qui fut heureuse carson caractère et
ses qualités d'affabilité et de douceur lui
tirent de nombreux amis son physique
agréable joint sa réputation d'hommed'es-
prit, son état de mousquetaire la première
compagnie en firent un homme aimé des
femmes. Il devint l'amant d'une des actri
ces les plus belles de Paris, et lorsque cette
femme qu'il avait entretenue magnifique
ment lui donna congé, de Bièvre fit un ca
lembour sur l'ingrate et e consola, ce qui
montre qu'il était sage. En 1770 parut sa
première facétie intitulée Lettre la corn-
tesse-Tation. Voici comment cette lettre
rend compte des obsèques de l'abbé Quille:
Le père- Foreur commençait la marche;
venaient ensuite le père-Suasif, le père-
Igord, le père Manantle père-Fide, le père-
Nicieux et enfin le père-Séculeur. Le père-
Clus suivait de loin, .cause de ses infirmi
tés, de même que le pète-Pendiculaire,
cause de son grand âge. Lorsque le convoi
fut arrivé, le père-Sonnage fit retentir toutes
les cloches, le pète-Messe commença le ser
vice, le père-Soreille toucha l'orgue et le
père-Petuel joua du basson on chanta un
hymne de la composition du père- Vers et le
père Oquet prononça l'oraison funèb-e.
Plus tard le marquis de Bièvre publia en
core Vercingétorix tragédie écrite dans
le même mauvais goût, ouvrage qui fut
suivi du roman historique des -amours de
l'ange-Lure. Enfin un moment cet homme
spirituel fit trêve ses calembours pour
écrire la jolie et fine comédie du Séducteur,
pièce en cinq actes et en vers qui fut repré
sentée et eut un bon succès. Il brigua le fau
teuil vacant de je ne sais plus quel acadé
micien, se désista ensuite sur les conseils de
l'abbé Mauri auquel il donna comme répon
se Oninia vincit atnor et non cedamus
amori. Mauri).
Pour être heureux pas besoin d'être aca
démicien. de Bièvre n'en fut ni plus ui
moins recherché, choyé, flatté, invité
toutes les fêtes où il prodiguait ses calem
bours tour tour inoffensifs, cruels, rail
leurs. Le roi lui-même taquinant notre mar
quis l'interrogea Dites-moi donc de quelle
secte philosophique sont les puces et
comme de Bièvre ne répondait pas, Louis
XVI ajouta De la secte des piqûres. (Kpi-
cure.)
Et vous, Sire, se permit l'interlocu
teur du roi, pouvez-vous me dire q rlle
secte appartiennent les poux Ce fut le
tour du Roi de rester silencieux, silence qu'il
rompit par un éclat de rire quand de Bièvre
continua De la secte des pique-têtes
(Epictète).
Un autre jour le roi ayant laissé échappé
un pet en public, le spirituel marquis mur
mura Il court des bruits de paix Ver
sailles
Mais cessons de citer les bons mots de cet
intarissable calembourdier. Grâce ses ca
lembours son nom nous est parvenu. Avis
aux amateurs de célébrité i
Maurice Revnaert.
m m
Au Casino-Kursaal.