Association Libérale
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 29 Septembre 1912
72e
année
V 59.
ANNONCES
Annonces: 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
rniTOiulissemetil <TY'près
Les listes électorales pro
visoires, qui entreront en
vigueur 8e 1r Mai 1913,
viennent de paraître.
Celles de la ville d'Ypres
et de toutes les communes
de l'arrondissement sont
déposées dans les bureaux
de l'Association Libérale.
Ces bureaux sont établis
au local des Anciens Pom
piers, rue du Séminaire.
Nous ne saurions trop en
gager nos amis politiques
s'y rendre sans retard,
pour vérifier s'ils sont in
scrits et si le nombre de
suffrages supplémentaires
auquel ils pensent avoir
droit, leur est attribué.
Pour sauver l'industrie
de ia dentelle.
Le congrès du travail domicile qui
vient de se tenir Zurich a déterminé,
après des débals fort intéressants, aux
quels prirent part des délégués repré
sentant les différents pays, voire les
partis les plus divergents, dans quelles
conditions il serait possible de légifé
rer en vue de faire disparaître les ex
ploitations du sweating-system. On a
vu l'accord des libéraux, des socialis
tes et des catholiques belges se faire
sur des propositions qui tendent per
mettre la loi de fixer le barême des
salaires, de déterminer l'action civile
des groupements professionnels, de
créer des conseils chargés d'établir
dans les communes ou les aggloméra-
lions, des minima de salaires.
Cet accord va probablement amener
le gouvernement tenir compte des
vœux émis et présenter un projet de
loi s'inspirant des résolutions prises
au congrès.
La question est donc d'actualité. Au
surplus, il n'est point d'étude sociale
plus pressante que celle du travail
domicile. Chaque jour les circonstan
ces, lui donnent un caractère d'intérêt
tout spécial.
Récemment encore, dans notre pays,
on s'est occupé très particulièrement
de la question dentellière, non seule
ment parce qu'il s'agit d'une industrie
nationale laquelle la Belgique doit
une part de sa richesse économique,
mais encore parce que le sort de mil
liers d'ouvrières, souvent vouées aux
pires détresses, en dépend.
Qu'une solution s'impose qui consis
tait recourir l'intervention légis
lative, en vue d'améliorer le morne
destin des petites fées de nos villes et
de nos campagnes frappées par les
iniquités du sweting-system, voilà ce
'lue nul ne met en doute aujourd'hui,
surtout après les lamentables specta-
- qui nous furent offerts l'exposi-
m de Bruxelles. Mais ne sérait-il pas
Nécessaire d'examiner aussi si nous
devons nous borner réglementer le
travail domicile au moyen d'une
législation autorisant un contrôle assez
sévère pour atteindre les abus
A notre avis, dans la question den
tellière notamment, il y a un autre as
pect également intéressant, celui de la
technique du métier.
Dans une récente étude, un spécia
liste très documenté, M. A. Piron, a
déterminé la nécessité de cette forma
tion technique, de ce perfectionne
ment, par le savoir, de la main-d'œu
vre. 11 préconise la création, dans les
centres de production d'écoles dentel
lières où l'on formerait des ouvrières
moins routinières et le perfectionne
ment de dessinateurs dans des sections
spéciales de nos écoles d'art. Ce sont
là des propositions dont on ne peut
méconnaître l'intérêt. Sans vouloir le
inoins du monde nier l'utilité de quel
ques œuvres dues l'initiative privée,
il faut bien avouer que l'enseignement
professionnel ne répond pas, dans
notre pays, aux exigences d'un com
merce et d'une industrie dont, nous
pourrions retirer beaucoup et qui as
sureraient, sous l'empire d'une légis
lation plus humaine, une meilleure
existence aux gagne-petit qui s'effor
cent d'en vivre.
A dire vrai, les autorités ont agi trop
tard. Et le plus coupabîe est peut-être
le gouvernement qui n'est intervenu,
de façon efficace, que lorsqu'il eut
compris combien un regrettable dés
intéressement risquait d'atteindre no
tre industrie dentellière. D'autre part,
la spécialisation outrancière de cer
tains ouvroirs, le souci dis subordon
ner un besoin d'obtenir un rapport
généreux des apprenties ou des jeunes
ouvrières, la qualité de la production,
la modicité des salaires payés dans
certaines institutions, n'ont pas per
mis un développement méthodique de
la technique du métier. Aussi, cet art
spécial de la dentelle au lieu de se
maintenir dans les formes spéciales
d'un métier intelligent, d'originalité et
d'adresse, s'est abaissé aux vulgarités
des productions mercantiles, .le sais
bien qu'il faut tenir compte des néces
sités de la concurrence, mais il n'est
pas impossible, dans un métier où
l'originalité joue un si grand rôle, de
s'en tenir uniquement des exi
gences d'ordre économique. Il n'y a là
qu'une question de savoir ou mieux
de formation du goût. C'est en somme
un développement méthodique de la
technique.
L'œuvre des Amies de la dentelle,
qui a pour but exclusif de rénover
l'apprentissage du métier dentellier et
le perfectionnement de la technique,
peut-elle assumer seule la lourde
charge de rénover l'industrie dentel
lière belge? Ne lui demandons pas
trop. L'œuvre a donné des preuves de
vitalité en aidant la création d'écoles
dentellières Bruxelles, Turnbout,
Liedekerke, etc. C'est fort bien, et on
ne saurait trop féliciter de si utiles in
terventions. Mais nous estimons que
les pouvoirs ont des moyens d'action
infiniment plus sûrs. L'Etat, la pro
vince et la commune ne doivent plus
laisser l'initiative privée le soin d'as
surer le développement du savoir, sur
tout dans une technique qui peut four
nir notre pays une remarquable
source de prospérité. Là où il y a pos
sibilité d'enseignement, il y a devoir
de t'autoritè et nulle forme de celte
autorité ne peut s'y soustraire, parce
que l'intérêt collectif est en jeu.
M a mus Renaud.
Pas <le Congrès.
Du correspondant bruxellois de la
Flandre libérale
Un congrès libéral fl faudrait
réunir un congrès libéral
L'idée en a été lancée, et on la dis
cute.
Elle ne parait pas opportune, au
moins. Un confrère l'a très justement
fait observer que ferait ce congrès?
il ne pourrait évidemment conclure
que par l'adoption d'un ordre du jour
contenant le programme arrêté par les
gauches parlementaires, ni plus ni
inoins. Seulement, on n'y arriverait
pas sans des discussions qu'il vaut
beaucoup mieux éviter. Ce coup d'épée
dans l'eau serait précédé de coups
d'épingle propos de bottes, et L'on
prononcerait des discours perte de
vue sur des questions de nuances, les
uns et les autres s'efforçant de faire
prévaloir leur opinion sur l'article 310,
sur la grève générale, etc...
Gela semble tout fait inutile.
Ue parti libéral est-il donc désuni,
et même seulement désorienté? Il ne
faut pas laisser s'accréditer ce bruit,
[ui est complètement inexact. Il n'est
pas plus désorienté que... le parti clé
rical lui-même. Car, en ce moment, le
parti gouvernemental ne sait ce qu'il
veut, hors la loi scolaire. Il est grave
ment désuni sur toutes les questions
sociales et politiques. Qu'il réunisse
donc un congrès avec, l'ordre du
jour, la question du S. U. pur et sim
ple, les assurances ouvrières, la ques
tion de la défense nationale, etc...
Qu'il se réunisse donc en congrès, le
parti catholique On en verrait de
belles... Sans compter la question des
langues, par-dessus le marché
Mais il ne le fera pas. Pourquoi le
ferions-nous
I.a masse du parti libéral désire sur
tout, me semble-t-il, qu'on se serre les
coudes, qu'on néglige les nuances et
qu'on entreprenne une action énergi
que de propagande méthodique. Ce
qu'on demande, ce n'est pas un con
grès stérile et des discours académi
ques, c'est de l'action.
Les chefs du parti l'ont parfaitement
compris, et, au lendemain même de la
bataille du 2 Juin, ils ont décidé d'étu
dier la création d'un organisme central
que nous avions souvent réclamé. Que
l'on groupe, en un solide faisceau, les
œuvres éparses. Qu'une documenta
tion sérieuse soit réunie et mise la
disposition des associations. Que cel
les-ci sachent désormais où trouver
une aide et des armes voilà l'essen
tiel.
Et pour ce qui est de discuter, nous
avons toute l'œuvre des cléricaux.
Cela suffit.
Les journaux Belges.
Simplice, dans le Matin d'Anvers,
constate que deux tendances divergen
tes s'accusent dans les rangs du libé
ralisme. Il écrit notamment
L'échec de la politique cartelliste a
liquidé, en matière d'élections législa
tives, la question de l'alliance libéro-
socialiste. Mais cette politique nous a
légué un point n'exagérons rien...
qui figure désormais au programme
des gauches. A ce sujet puisque le
parti cherche en ce moment le nord
on ne saurait assez conseiller aux
chefs libéraux de ne pas s'en remettre
exclusivement des minorités trop
promptes s'enflammer. Ce point, on
le devine, c'est le S. U. Les grands
mots d'équité, de justice sociale ont
été prononcés, mots avec lesquels on
mène facilement les hommes parce
qu'ils ne se donnent jamais la peine
d'en peser la valeur. L'égalité politi
que, ou en termes plus exacts celle
des droits politiques, est une formule
sonore qui couvre une fonction pro
fondément illogique car l'égalité po
litique suppose une égalité de raison,
de jugement et de modération qui, en
fait, n'existe pas. Un homme, une
voix»... Cette variante rend plus fla
grant ce manque de logique dans
notre commerce maritime entre autres,
où l'on s'expliquera toujours difficile
ment que l'armateur ou l'agent, par
exemple, qui enrichissent le port par
leurs connaissances, leur activité,
leurs capitaux, soient jugés la même
toise que les dockers toujours
prompts écouter les meneurs.
Il y a là, en effet, matière réflexions.
Mais il n'y en a pas moins faire en ce
qui concerne le parti libéral pour qui
le S. U. est une question de vie ou de
mort. Mise au rancart par les socialis
tes, mollement défendue par les radi
caux, la R. P., qui le rend acceptable,
pourrait être, une fois la réforme
adoptée, balayée d'un souffle. Et
après?.... Après aurait-on répondu
l'époque du cartel l'on verra...
Quant aux minorités dirigeantes
pour en revenir noire sujet qui
ne s'embarrassent pas de pareilles vé
tilles, elles ont évidemment leur rôle,
nous l'avons dit, tout d'élan et d'en
thousiasme entre elles et les chefs
le contact est facile. Mais il n'eu est
pas ainsi pour la masse passive des
électeurs dont nous parlions plus
haut, masse fertile en surprises et sur
laquelle la parole des orateurs n'a na
turellement pas d'action. Il n'y a qu'un
moyen peut-être de ne pas la voir se
dérober au moment précis où l'on
croit pouvoir compter sur elle c'est
de rester sans dévier dans la tradition
libérale dont l'abandon, de la part de
ceux qui ont en mains les destinées du
parti, la déconcerte et la force s'en
gager dans d'autres voies.
La lactique libérale.
Le Journal de Liège publie un article
émanant d'un ingénieur, M. Philippart,
en laissant l'auteur la responsabilité
de ses calculs et de ses déductions.
Celles-ci conduisent M. Philippart.
croire que le S. U. pur et simple n'a
mènerait pas le renversement du régi
me clérical, d'autant plus qu'en ren
forçant le parti socialiste, il ne calme
rait pas les craintes de la bourgeoisie
Le Journal de Liège ajoute
Ce n'est pas une raison pour main
tenir le vote plural actuel qui donne
une prépondérance injustifiée aux
campagnes et prête la fraude. Mais
c'est une raison pour que les libéraux
restent fidèles leur formule de 1906
et une politique aussi nettement an
tisocialiste qu'anticléricale.
C'est le plus sùr moyen de leur
rallier les éléments bourgeois.
Il y a là deux déclarations intéres
santes retenir. La première, c'est
qu'il n'est pas possible, même aux ad
versaires du suffrage universel pur et
simple, d'admettre le vote plural ac
tuel, truqué et injuste. La seconde est
que le parti libéral doit continuer
jouer son rôle historique et poursuivre
son chemin, sans donner de coup de
barre ni droite ni l'extrême-gauche.
Si, en Juin dernier, il a uni ses efforts
ceux du parti socialiste, ce fut une
question de tactique, rien de plus.
Du reste, cela a été dit et redit,
alors et plus tard.
l union fait la force
J*aratsxfutl le Skimanvhc
Vires acqiirit eindo
Y IIIX DE L'A B0 N N E VIE N T
pour la ville Par an -4 francs
p' la province Par an -4 fr. 50
p' létranger Par an fr 60
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