Association Libérale Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 0 Octobre 19i2 72e année. X° 40. i'HIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an -4 Ira nos p' la province Par an 4 fr. 50 p' l'étranger Par an G fr GO l'ai rniniisseiiient d'Ypres Les listes électorales pro visoires, qui entreront en vigueur le 1r Mai 1913, viennent de paraître. Celles de la ville d'Ypres et de toutes les communes de l'arrondissement sont déposées dans les bureaux de l'Association Libérale. Ces bureaux sont établis au local des Anciens Pom piers, rue du Séminaire. Nous ne saurions trop en gager nos amis politiques s'y rendre sans retard, pour vérifier s'ils sont in scrits et si le nombre de suffrages supplémentaires auquel ils pensent avoir droit, leur est attribué. Causerie Politique. Il est assez naturel qu'après son douloureux échec, le parti libéral pense se réorganiser il peut trou ver dans les enseignements de la dé faite le secret vies victoires futures. Il doit se garder surtout de condamner trop vite ceux qui, lui ayant promis le succès, le conduisirent la déroute. On peut appliquer aux chefs de parti ce que Lachaud a dit des généraux d'armée Parmi les luttes «mauvaises et sté riles il faut placer d'abord les récri minations sur la tactique suivie et qui n'atteignit pas le résultat désiré. Le cartel n'a pas répondu aux espé rances qu'il avait fait naître chez les socialistes aussi bien que chez nous. Mais les principes libéraux ne peu vent être amoindris par l'insuccès d'une tactique électorale qui n'avait en elle-même rien d'amoindrissant. Elle ne comportait ni clauses secrètes ni abandon du programme des gauches. Nous avons dit suffisamment pourquoi elle n'avait pas rencontré la faveur es- jérée auprès du corps électoral. Faut-il travaillera l'élaboration d'une nouvelle charte libérale? Je ne le crois pas. Le programme des gauches n'est pas réalisé il constitue précisément ce programme politique qu'on nous demande. L'insuccès n'a pas provoqué sa ca ducité. Aucun organe de la presse libérale ne l'a proclamé trop hardi ou trop timide. Personne ne propose de l'abandonner, ou de le restreindre pas un mot n'a été dit ou écrit qui fasse croire une rupture ou un all'aiblis- sement de notre accord. Keniettons-nous l'œuvre pour réa liser les réformes voulues aujourd'hui comme hier par l'unanimité des gau ches. Restent examiner les moyens d'action il est souhaiter que les libéraux des principaux centres se réunissent et délibèrent mais ne par lons pas, dès présent au moins, d'un vaste organisme nouveau, comme il n'en exista jamais dans le libéralisme belge, et dont le seul énoncé produit déjà l'inquiétude et le malaise. Quand Paul Janson voulut créer une maison libérale, où se seraient rencon trés nos amis de tout le pays, il fut heureusement inspiré. La Maison libé rale n'a pas, que nous sachions, fermé ses portes. Quelques réunions de délé gués des associations pourraient déjà y préparer le terrain. Il faut nous éclairer mutuellement par des conver sations plutôt que par de grandes dis cussions suivies infailliblement de po lémiques irritantes. C'est en ce sens que nous écrivent nombre de lecteurs. Examinons entre nous et sans parti pris ce qu'il faut faire. Devons-nous, si le gouvernement présente une loi électorale, pratiquer la politique du tout ou rien et nous décider l'action extra-parlemen taire Quelles sont, cet égard, les dispositions du pays S'il est démon tré que celui-ci ne tient nullement aux procédés révolutionnaires, pouvons- nous encourager, ne serait-ce que par notre silence, les projets de grève gé nérale. Devons-nous, au contraire, prendre cœur d'obtenir, par une simple op position parlementaire, la solution se rapprochant le plus de celle que nous souhaitons Que faire si on nous propose le se cond vote du père de famille, voire certains votes féminins El l'instruction obligatoire N'espé rons pas l'arracher la majorité sans concessions sérieuses de notre part. Nous voulons l'instruction gratuite, obligatoire et laïque. Je suis de ceux qui pensent que la place du ministre des cultes est. l'église; il ne me paraît pas indispen sable de mettre sa disposition un local dans l'école je ne comprends guère qu'on fasse de l'instituteur le répétiteur du cours de religion. Mais combien n'est-il pas de citoyens qui repoussent la neutralité scolaire ainsi comprise parce que, dans leur conviction intime, la séparation entre l'enseignement religieux et l'enseigne ment scientifique est une utopie Que fera-t-on des indigents qui refu seraient obstinément de soumettre leurs enfants l'enseignement neutre et qui, au nom de leur liberté, en ré clameraient un qui fût conforme leurs croyances J'ai déjà posé la question je sais qu'il est bon nombre de nos législa teurs de gauche qu'elle préoccupe. Ne pourrait-on en délibérer L'idée d'un congrès libéral a été froidement accueillie par beaucoup de nos amis elle rencontrerait plus de partisans, si l'on ne craignait pas que ce congrès dégénérât en concile. Il importe de dissiper d'abord cette prévention. S'il se forme un conseil général du libéralisme, que ce soit seulement un comité conciliateur prépare les décisions soumettre aux divers groupes du parti celles-ci gagneraient beaucoup être étudiées, avec réflexion, dans le calme d'un col lège juste assez nombreux pour reflé ter toutes les nuances de l'opinion, et prendre des résolutions mûries au lieu qu'elles soient enlevées la force des poumons dans des réunions tumul tueuses où l'on arrive mal préparé et trop accessible l'emballement. Le comité pourrait prêter ses bons offices en cas de dissentiments entre les groupes libéraux. 11 n'agirait pas par voie d'autorité il est bien prouvé, maintenant, qu'un pouvoir discipli naire, imposant des décisions au lieu de les suggérer, préparerait le schisme libéral et la dispersion du parti. Les partisans d'un pouvoir fort (dont ils feraient naturellement partie, l'exclusion des sauvages et des indis ciplinés) trouveront cette solution bien modeste ei bien timide. Je ne pense pas cependant qu'il soit prudent d'aller au-delà. Quant la centralisation de la presse libérale, mieux vaut n'en plus parler. Nous avons tiré temps sur cet oi seau de mauvaise augure (allons-y de notre petite comparaison) n'en par lons plus. Quoi que l'on fasse, il yauratoujours des discussions dans le parti libéral, puisqu'il est celui du libre examen. Efforçons-nous de les rendre courtoi ses et loyales. Recommandons la rési gnation ceux dont les idées ne triomphent pas l'instant conseil- j lons-nous la patience du reste il i vient une heure où les vérités ba- 1 fouées s'affirment par des coups de tonnerre Ne cherchons pas être dressés et disciplinés comme des catholiques ou des socialistes: pourquoi, en effet, s'il devait en être ainsi, nous obstine rions-nous rester libéraux H. Frick. Chez les noires. Des confrères libéraux ayant regret té, comme nous les avons regrettées nous-mêmes, certaines manifestations tout fait isolées et personnelles qui se sont produites dans les rangs de notre parti, la presse cléricale s'empare de ces polémiques pour crier au désar roi, voire la dislocation du parti libé ral. Sans doute, elle est dans son rôle en tirant profit des moindres polémi ques pour compliquer la situation, mais nos confrères catholiques se font d'é tranges illusions s'ils croient sincère ment qu'il y a là de quoi compromettre l'entente entre libéraux. En somme, qu'y a-t-il donc de si anormal Deux ou trois groupements libéraux dont l'autorité ne vaut, que pour des intérêts purement locaux ou dont l'ac tion comme ce fut le cas pour cer taines associations de jeunes-gardes ne peut exercer la moindre influen ce sur l'évolution du parti libéral, ont manifesté des tendances difficilement conciliables avec les principes géné raux du libéralisme et ont affirmé leur volonté de soutenir au besoin la grève générale qu'organisent les socialistes. Nous avons dit pourquoi ces manifes tations isolées restaient sans valeur aucune pour la tactique générale du parti libéral. D'autre part, ces jours derniers, certaines personnalités libé rales, parlant en leur nom et en leur nom seulement, ont fait des déclara tions qu'on peut tout au moins quali Annonces 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. fier d'imprudentes et qui furent immé diatement rectiliées. Mettons que ces personnalités eurent le tort de céder une trop grande envie de parler et que le ton de leurs déclarations fasse sou rire ceux qui connaissent l'organisa tion du parti libéral et qui savent com ment et dans quelle mesure les diffé rentes influences s'y exercent Person ne n'a été autorisé, croyons-nous, tracer nettement la ligne de conduite que le parti libérai s'imposera en pré sence de la situation nouvelle. Person ne n'a qualité, croyons-nous, pour par ler actuellement au nom du libéralisme tout entier et pour affirmer que le parti libéral fera ceci et ne fera pas cela. Il y a la déclaration très nette faite au len demain des élections du 2 Juin que le parti libéral maintient fermement tout son programme, y compris le suffrage universel 25 ans et c'est tout. Ce programme, le libéralisme s'efforcera naturellement d'en poursuivre la réali sation par l'action parlementaire lapins énergique mais il va de soi qu'il ne sortira pas des voies légales, parce que le parti libéral est par définition un parti d'ordre et un parti de gouverne ment. Il est sage de s'en tenir pour l'instant cette indication donnée au lendemain des élections. Jusqu'au moment où les gauches libérales du Sénat et de la Chambre se seront réunies pour exa-. miner la situation et décider de la tac tique générale du parti, il n'y a pas s'arrèler des déclarations qui ne peu vent avoir que la valeur d'expression d'un sentiment personnel, et il est ab surde de se baser sur elles pour con clure fermement l'orientation libé rale dans un sens donné. Nous avons pleine confiance, pour notre part, que les gauches libérales de la Chambre et du Sénat sauront se pénétrer du sentiment de la gravité de la situation qui nous fut faite par les élections du 2 Juin et que leurs déci sions seront conformes aux traditions de prudence, de dignité et d'indépen dance du parti libéral. Cléricalisme et Criminalité. M. Carton de Wiart vient de faire ceux qui ignoraient la chose, une ré vélation surnaturelle. Il résulte, en effet, des statistiques judiciaires de la Belgique que c'est la partie flamande du pays, celle qui est inféodée au cléricalisme, où le clergé a une autorité incontestée et où il y a le pins d'écoles confessionnelles, qui pourvoit les prisons du plus grand nombre de détenus frappés de condam nations graves. Sur 2,827 détenus, le 31 Décembre 1909, dans les prisons, la suite de condamnations plus de trois mois d'emprisonnement, 779 ne parlaient que le fiançais, 698 le français et le flamand et 1,305 que le flamand, 46 au cune des deux langues. Si l'on examine ensuite où les in fractions, pour lesquelles ils subis saient des peines, ont été commises, on en constate 453 dans la province d'Anvers 415 dans la Flande oecid. 342 dans la Flandre orient. 72 dans le Limbourg 796 dans le Brabant 427 dans le Hainaut. 179 dans la province de Liège 70 dans la province de Namur 38 dans le Luxembourg L IN ION PAIT LA FORCE i*arai*»finl le Skhmmvhc Vires acqcirit eundo 0» s'abonne au bureau du journal, rue de dixrlde, 53, Y près. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'an-indissein in d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Uomptoir de Publicité JACQ0E3 THIBËSARU, 44, Boulevard Anspacb, Bruxelles, téléphone 5230. de Les nations viriles n'ont pas d'injustes soupçons pour les hommes qui, chargés de les défendre, ont succombé sous le nombre, et elles n'accusent pas de trahison leurs gé néraux malheureux. Les peuplqg faibles, au contraire, cherchent une victime ils l'immolent et il leur semble que leur dou leur est moins ainére. Je n'accepterai jamais pour mon pays ces défaillances patrioti ques..., Sachons avouer nos malheurs ayons cette force cessons de nous exciter ces luttes mauvaises et stériles sur les souvenirs du passé, et préparons-nous l'avenir. ANNONOES

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Le Progrès (1841-1914) | 1912 | | pagina 1