rayer le récent recul et de faire re
prendre aux forces libérales leur mou
vement ascensionnel. Il faut qu'elles
représentent dans l'avenir comme dans
le présent un grand parti.
Si ce parti ne gouverne pas, il pour--
ra cependant faire adopter une partie
de son programme par ses adversai
res, il servira tempérer les partis ex
trêmes et il empêchera les résolutions
désespérées.
C'est quoi il faut tendre plus de
cartel rien que des listes autonomes
l'avenir. Il n'en résultera que du
bien
Mort do
Auirusle Beernaert.
M. Auguste Beernaert, ministre d'E
tat, est mort Lucerne, Dimanche 4
heures de relevée.
M. Beernaert s'était rendu en Suisse,
il y a environ trois semaines, pour pré
sider le Congrès interparlementaire de
la paix. Dès le second jour des assises
il avait gagné un froid en sortant d'une
séance, mais il s'était rétabli, si bien
qu'il était partbpour l'Italie, et qu'il y
était resté pendant quelques jours.
En retournant en Suisse, il prit froid
de nouveau, et Lucerne, une bron
chite se déclara. Elle dégénéra bientôt
en pneumonie. L'état de M. Beernaert
s'aggrava rapidement et il expira dou-
Vement Dimanche 4 heures de l'après-
midi. M"'e Beernaert était son chevet,
ainsi que M. Borel, son beau-frère.
M. Beernaert était né Ostende en
1820. En 1850, il était inscrit, comme
avocat,au barreau de Bruxelles et con-
quérit rapidement une place enviée au
Balais. La maison d'Orléans lui conlia
les intérêts qu'elle avait en Belgique,
et c'est ainsi qu'il représentait le duc
d'Aumale, au sein du Conseil d'admi
nistration de I Etoile belge.
En 1870, il fut choisi par M. Malou,
pour occuper le ministère des travaux
publics et des chemins de fer. Il n'était
pas représentant ce n'est qu'en 1874
qu'il fut élu député de Thielt,"mandat
qu'il conserva jusqu'à son décès.
En 1878, la victoire des libéraux lit
rentrer M. Beernaert dans les rangs de
l'opposition où il ne joua aucun rôle
important.
En 1884, il refusa tout portefeuille de
combat et se contenta de l'agriculture
et de l'industrie et quand MM. Woes-
te et Jacobs se furent faits renvoyer au
mois d'Octobre, il apparut comme
l'homme providentiel et devint prési
dent du Conseil, poste qu'il conserva
jusqu'en 1893.
La disparition de M. Beernaert se
produità une heure où elle peut encore
avoir une réelle influence sur l'orien
tation de la droite. Lui seul avait l'au
torité personnelle nécessaire pour
donner la «jeune droite le caractère
d'un véritable groupement politique,
alors qu'il n'y a là, en réalité, qu'une
poignée d'ambitieux, spéculant sur des
formules plus ou moins démocrati
ques. A ce point de vue, on doit consi
dérer que la mort de M. Beernaert
laissera un grand vide dans le parti
catholique, aucun de ses lieutenants
n'étant même de faire contrepoids
l'influence toujours redoutable bien
que très réduite de M. Woeste.
M. Beernaert s'était acquis une
grande réputation l'étranger. Délégué
de la Belgique aux conférences de La
Ilaye de 1899 et de 1907, il y joua un
rôle remarqué, se faisant le défenseur
du principe de l'arbitrage et des idées
pacifistes. Il faut reconnaître, d'ailleurs,
que son influence fut souvent généreu
se, sinon profonde, dans le domaine
international.
Le corps de M. Beernaert a été ra
mené de Lucerne Bruxelles Mercredi
matin. Des funérailles très simples ont
été faites au défunt, qui en avait d'ail
leurs exprimé le désir.
Un service funèbre fut officié l'é
glise de Boitsfort. A 11 heures, l'inhu
mation asuivi aucimelièredeBoitsfort.
Fnseii» neinenl moyen.
Par arrêté royal du 11 Octobre 1912,
une Section commerciale a été an
nexée, litre d'essai, l'Ecole moyen
ne de l'Etat, Yprès.
.e, o.o
I. Invasion pacifique.
Un Port convoite
par les Allemands.
Je me morfondais Blankenberghe,
qui est une plage belge sur la mer du
Nord...
Ah les vacances Joui me c'est
gai, sous la pluie
Bourrasques et rafales alternaient,
quand j'eus la chance de rencontrer,4e
major (lisez le commandant) du génie
de l'armée belge. Il me dit simple
ment
Venez, je vous emmène àZeebrug-
ge. Il y en a pour dix minutes de tram
way électrique.
Nous allâmes Zeebrugge.
Et je n'ai jamais vu quelque chose
de plus impressionnant.
Il vous est arrivé, sans doute, de
rester rêveur devant des ruines Quel-
que vieux donjon, une colonnade de
palais ou de temple ou, mieux enco
re, leColisée. Vous avez alors, et non
sans mélancolie, évoqué le prestige
des magnificences disparues.
Zeebrugge est plus poignant...
Figurez-vous un môle de la pier
re, du ciment et du fer un môle qui,
en quart de cercle, terminé par un
phare, s'avance sur deux mille cinq
cents mètres dans la mer. Et cette je
tée, large et haute, est hérissée de
grues la puissance formidable. Et
c'est cela qui constilue un port sur,
bien accessible l'entrée et la sortie
par tous les temps, aux plus gros na
vires.
Mais ce port tout neufil n'en est
pas de plus moderne, ni de mieux
agencé est un port sans bateaux.
Et c'est bien plus triste que des itii-
nes...
On a fait ce qu'on a pu fit le
major, devinant ma pensée. Mais il
n'y a rien faire. Car le port de Zee
brugge ne répond aucune nécessité
du commerce. Anvers absorbe tout
le trafic des régions belges et rhéna
nes. Voici trente ans que les Hollandais
ont aménagé Flessingue de grandes
installations maritimes. Mais les navi
res persistent remonter l'Escaul jus
qu'à Anvers et ne s'arrêtent pas Fles
singue. Si Dunkerque prospère ravir,
c'est que son port dessert la Flandre
française, si richement industrielle,
tandis qu'en cette Flandre llamingante,
la population, dense et laborieuse, est
restée rurale, par un curieux anachro
nisme. Ni sa production, ni ses be
soins ne sauraient suffire alimenter
l'activité d'un port... Et l'on resterait
surpris-de la naïveté des promoteurs
de Zeebrugge, si l'on ne tenait compte
de son importance militaire...
Un port militaire m'écriai-je.
La Belgique dissimule donc une flot
te Cela aurait fini par se savoir. Et
puis, je ne vois ici ni forts, ni canons.
Alors
Le soir montait. Une flamme fulgura
l'horizon. Elle reparut. Et cela ne
cessa plus, intervalles égaux.
C'est le phare de West-Capelle,
en Hollande, expliqua le major. Nous
sommes ici, exactement en face de la
Tamise, et tout près de la maîtresse
embouchure de l'Escaut. Pour qui mé
diterait de préparer une surprise, une
descente en Angleterre, c'est le point
stratégique par excellence. Napoléon
1" n'aurait pu souhaiter mieux, lui qui
disait Je veux restaurer Anvers
dans son ancienne splendeur maritime.
Car Anvers c'est un pistolet braqué sur
la gorge de l'Angleterre.
Et maintenant, je vais vous dire pour
quoi et comment Léopold II la naï
veté fut toujours son moindre défaut
fait bâtir Zeebrugge sur celte côte
basse et sablonneuse en face de la fa
laise britannique.
Vous n'ignorez pas avec quelle ad
mirable clairvoyance ce grand roi d'un
petit pays sans marine, qui la con
quête coloniale semblait jamais in
terdite, sut trente ans l'avance, devi
ner les rivalités et les convoitises de
l'Europe autour de l'Afrique. Il en
voya donc, alors qu'il était encore
temps, l'explorateur Stanley lui choisir
un bon morceau du continent noir.
Ce Congo, où Léopold II n'a jamais
porté ses pas, fut régi, administré par
ses agents la manière forte. Ce qui
est bien naturel, mon Dieu, car le noir
commence toujours par regimber la
civilisation. Cependant les Anglais,
dont l'énergie civilisatrice est toujours
rude et parfois impétueuse, parlèrent
d'atrocités belges Leur indigna
tion sembla plutôt provenir du regret
d'avoir négligé l'annexion du Congo
quand il n'appartenait qu'aux nègres.
Quoi qu'il en soit, leurs journaux me
nèrent un tapage gros de menaces.
Cela se passait en 1895.
On ne pensait pas encore en France
l'entente cordiale, et M. Chamberlain
ne faisait rien de ce qu'il aurait fallu
pour que l'on y pensât.
Léopoid II, très ému des attaques de
la presse anglaisé, s'en alla solliciter
Paris et Berlin. Puis, parce qu'il
n'était pas comme Napoléon 1er, mai-
tredu cours total de l'Escaut qui,
son embouchure, coule entre des ri
ves hollandaises, et qu'il ne pouvait
songer utiliser Anversce pistolet
il forgea ce canon Zeebrugge...
Admirez ces lignes nettes, précises
voyez comme tout cela est simple et
grandiose. C'est l'œuvre d'un Fian
çais. C'est un ingénieur français, M.
Louis Coiseau, que Léopold 11 a de
mandé ce qu'il lui fallait. Car le roi
étàit doué au plus haut point de cette
qualité, caractéristiquedesgrands sou
verains de trouver toujours l'homme
capable de réaliser exactement son
dessein.
Léopold II est mort, et la Belgique
exploite librement ce Congo qu'il leur
a légué et les Anglais n'en paraissent
plus jaloux.
Zeebrugge reste... Et son port reste
vide. A part, de loin en loin, quelque
grand navire allemand, destination
de l'Amérique du Sud qui, au lieu d'un
lest onéreux, préfère y venir charger
des briquettes, la seule production in
dustrielle du pays.
Et les Al leinaiids convoitent Zeebrug
ge. Quand le port leur appartiendra;
ils pourront, dans le plus grand secret,
y transporter, par leurs paquebots,
toul ce qu'ils voudront. En moins de
quatre heures, le chemin de fer peut
y amener, d'Aix-la-Chapelle, dés trou-
lies et du matériel. En moins de trois
heures, les bateaux vapeur partis de
Zeebrugge peuvent atteindre lraves-
cend.
Mais, objectai-je, comment les Alle
mands feraient-ils pour s'emparer
d'un port belge
Avec cet esprit commercial qu'il
savait toujours faire intervenir pro
pos, Léopold 11 créa quantité de so
ciétés anonymes pour l'accomplisse
ment de ses projets. lien a créé une
pour Zeebrugge, dont les actions sont
restées vierges de tout dividende de
puis sept ans que ce port est ouvert
la navigation, qui s'obstine n'y pas
entrer. Quand les Allemands auront
réussi acheter ces actions, ils seront
les maîtres du môle et des quais de
Zeebrugge.
Il est aisé de comprendre que ces
révélations, pour le moins curieuses,
me mirent en appétit d'en savoir da
vantage.
Je courus le pays en quête de ren
seignement. Et de l'un l'autre, voici
ce que j'ai'pu apprendre
A Bruxelles, une personne lort ho
norable et qui semble détenir (peut-
être pour compte de la couronne) la
presque totalité des actions de Zee
brugge m'a dit Il est vrai qu'une
compagnie allemande m'a fait des of
fres. Mais on exigeait que je consen
tisse vendre toutes mes actions. J'ai
refusé. Notre roi Albert, qui daigne
m'honorer de son amitié, ne m'a pas
caché son désir de voir les intérêts de
Zeebrugge rester entre des mains bel
ges.
Après avoir noté cette déclaration
si nette, je suis allé trouver Anvers
la personne qui y représente les inté
rêts de la Kosmos Linie la ligne al
lemande, la compagnie des grands pa
quebots qui vont de Hambourg en
Amérique et font escale Cherbourg.
Et voici ce qui m'a été répondu
Nous avons, en ell'et, songé faire
pratiquer régulièrement par nos ba
teaux le port de Zeebrugge. A litre
d'essai, nous y avons fait toucher par
un de nos steamers, retour d'Améri
que, et qui y a débarqué les voya
geurs. Cet essai n'a pas été renouvelé.
Que peut-on conclure
Zeebrugge, tel que Léopold II l'a
conçu, subsiste -sans espoir d'une uti
lisation commerciale, si les conditions
économiques de la Flandre occidenta
le, ne s'améliorent point. Et, seul, le
concours de la Flandre française pour
rait les modifier.
Il se pourrait donc que le désir du
roi Albert soit exaucé et que les inté
rêts de ce port, création du génie fran
çais, demeure aux Belges
Les Belges disent que leur roi n'ai
me pas les Allemands, et ils ne l'en
chérissent que davantage.
Maurice Strauss
Imposition Universelle
de Gantl 19 I 5.
Avec méthode, avec ensemble, la
grande cité internationale que sera
l'Exposition de Gand 1913, élève ses
palais, développe ses halls, dessine
sur l'horizon ses grandes lignes archi
tecturales et l'on peut se rendre
compte, dès présent, de ses propor
tions grandioses, dépassant de beau
coup celles des plus vastes expositions
organisées en Belgique.
Il est malaisé de traduire l'impres
sion de surprise admirative qui saisit
actuellement le visiteur de la future
World's l'air gantoise niais 011 peut,
l'aide de comparaisons, fixer dans
les esprits l'idée de grandeur et de
majesté qui se dégage de l'immense
chantier en travail.
La superficie de l'exposition de
Liège, 1905, était de 70 hectares celle
de Bruxelles, 1910, de 93 hectares
celle de l'Exposition de Gand atteint
déjà 130 hectares.
Les halls couvraient Liège 125,000
mètres carrés, et Bruxelles 150,000
ils couvriront, Gand, 210,000 mètres
carrés.
La section française occupait 32,000
in. c. Liège et 34,000 Bruxelles;
Gand, elle se développera sur une su
perficie de 52,375 mètres carrés.
La section anglaise couvrait Bru
xelles 14,850 m. c. elle en occupera
Gand, 17,200.
La section allemande avait, Bru
xelles, une superficie de 18,250 111. c.
Gand, elle couvrira 15,000 mètres
carrés.
Le hall des machines qui mesurait
Bruxelles 10,992 m. c., en occupera
19,000 Gand.
La galerie des chemins de fer occu
pait Bruxelles, 5,592 m. c. ses pro
portions seront, Gand, de 5,980 m. c.
La section belge mesurera, Gand,
41,000 mètres carrés et il y aura égale
ment une section internationale de
10,640 ni. c.
A Bruxelles, vingt-quatre pays étran
gers furent représentés officiellement
'jusqu'à présent, vingt pays ont déjà
donné leur adhésion l'Exposition de
Gand.
Il y aura, Gand, un palais colonial
de 9,000 mètres carrés, un palais des
Beaux-Arts, de 12,900 m. c. enfin, le
palais des fêtes aura 31,000 m. c. do
halls (7 acres anglais environ) il dé
passera donc de beaucoup le Cristal
palace de Londres (Sydenham).
Brasserie L'YPROISE
Société ftovale
des Francs Arbalétriers.
Garde Civique.
-■j r> .«3g(g
tl
Nous coupons dans la Dépêche de
Toulouse, l'article suivant paru sous
la signature de M. Maurice Strauss.
Evidemment, cet article est conçu
au point de vue français, et nous le
reproduisons titre de simple docu
mentation, ce qui n'empêchera pas
nos lecteurs de le lire et d'y trouver
un contingent de faits et de vues que,
selon nos souvenirs, la presse belge
n'a jamais signalée
rue il» la (touche, *2S,
Bière spéciale et bière bock en bouteilles.
Remise domicile
par 12 et 24 bouteilles.
Tir Aux Oiseaux.
lr oiseau Dehollander IL
2e oiseau Hamendt A
&êëèhmê m m^jssb^
■10 Octobre 191 "2.
Tir Ordinaire. 19 Tireurs.)
Dethoor Ferd. 20 20 25 20 25 -
Pintelon M. 20 20 25 25 20- 11,1
EwertzE. 20 25 25 20 20- 1,1