4e reniant? Je n'en laii rien, cela s'est passé comme on éclair Le i5 septembre, tons avez eu le desseiu de vous détruire vous avez voulu vous jeter l'eau. Oui. Qu'est-ce qui vous en a enipêihée? C'est la crainte de Dieu. 4 Lorsque vous avez vouln voos jeter la rivière, aviez-vous eu le dessein de tuer un eniant Non. A quel moment l'idée de tuer un entant vous est-elle venus Tout d'un coup. Est ce quand vous avea vu l'enfant de la fruitière iVon; c est quand )'ai été dans ma chambre. Eu emporlaul l'enfant, avies vous l'idee de le tuer? non. Un jure'; Je prie M. le président de demander l'accusee si, l'epoque où elle a voulu se jeter l'eau elle était préoccupée de quelque crime, et de ces inten tions noires dont elle aurait voulu se garantir. La femme Coi nier Non, monsieur, jamais. Quand l'idée du crime vous est elle venue? - C'est dans la cuisine que j'ai eu cette idée là, qui m'est venue tout d'un coup. Le président demande la malheureuse mère Is dame Béton, si, lorsque le novembre la fille Cornier •st venue prendre son enfant, elle avait l'air égan e. Non, monsieur, elle a caressé mon entant comme a son ordinaire, d'ianl qu'elle était gentille, et qu'elle vou drait bien en avoir une comme cela. M. Mattret, commis, ancien m«I>re d'Henriette Cornier rend sur elle le meilleur témoignage. AVjtijelle des absences? Eile ne m'a jemais paru frsp pce d'alieoaiioti mentale; mais elle a tenu quelquefois des propos qui semblaient être des plaisanteries. Ainsi, se trouvant seule un jour avec ma lemuie sur une ter rasse, elle dit en ri»Dl; Si |e ne craignais de vous com promettre, je me jettersis du haut en bas. Elle est devenue grosse chez vous Elle m'avait Caché sa grossesse et je lui en fis des repioches. Son frère la conduisit la Bourbe pour Lire ses couches. Aimait.elle les enfant? Eile affectionnait beaucoup On petit voisin, et le menait souvent la promenade. M. Trichoo, limonadier, chez qui l'accusée a pareil lement servi dépose non moins favorablement de son Ceractère, mais ajoute qu'il a été oblige de la renvoyer, parce qu'elle était dormeuse paresseuse, et ne voulait pas travailler. Elle était gaie, et même trop gaie Après l'avoir congédiée, il la repritet lui trouva le carac'ère plus sombre, et pas plus de dispositions pour le travail; il la renvoya de nouveau. Soo caractère ctaii-il Changé M. Trichon Eile ne riait plus que par foucades et tombait ensuite dans une mélancolie profonde elle •'endormait, et rêvait tout haut. Que disait «lie W. Trichon; Ma femme l'a guettée, pour entendre •es rêves. Nous avons appris par là qu'elle était uiariee et qu'elle avait eu deuz enlans qui n'étaient pas de son mari. A son reveil, ma femme lui a lait avouer toute •ou histoire. D'autres fois elle disait en rêvant et en versant des larmes Grand Dieu! quel malheur! que je voudrais être morte La dame Fournierchez qui elle était depuis r.euf jours, déclare qu'elle était plongée dans la tristesse poussait de frèquens soupirs, et se plaignait d'avoir été fort malheureuse dans sa jeunesse. Après avoir été éle- vee par une religieuse, elle avait été recueillie dans la maison d uoe sœur nee d un premier mariage de son père. Cette soeur la maltraitait, continuellement, et iui donnait plus de coups que de morceauz de pain. Les souvenirs de tant d'infortunes avaient atgri soo caractè- ie; quand elle voyait rire quelqu'un, elle tombait dans cne tristesse plus profonde. Elle ne déclara point qu'elle eût été mariée. La dame Mattret confirme la déposition de son mari sur le changement subit du caractère d'tienrieiie, la se conde fois qu'elle entra leur service. Vous a-t-elle parlé des enfaus qu'elle avait em? La dame Mattret Très-souvent elle regrettait de ne pas les avoir, et me dit même qu'elle avait fait baptiser ton dernier sous son nom, afin de le retirer. Cependant elle est allée accoucher l'hospice de la Maternité au lieu d'aller chez une sage-femme, comme le voulait son tcère. Elle ne voulait pas que soa frère dépensât de l'argent pour elle. M. le président: Accusée, pourquoi avez vous laissé mettre votre enfant l'hospice de Maternité? L'accusee: Je voulaip gagner de l'argent avant de la retirer, M. le président fait observer a la dame Matret qu'elle est le premier témoin qui ait parle de la tendres se et même des souvenirs de l'acrusee pour ses enlans. Une autre dame qui voyait l'accusee chez sa cousine déclare qu'elle a attribué sa mélancolie pendant les mois de septembre et d'octobre dernier, l'idee qu'elle était enceinte. M. Delacroix et M. Denis, docteurs en médecine ont vu l'accusé au moment de I événement, déclarent qu'elle ne se trouvait point en état de grossesse. M. le président lit t'es rapports des docteurs EsquV roi Léveillé et Adelon. M. le président ,-.|| résulte des débats que l'accusé* était dans des dispositions mélancoliques et qu'ello a même tenté uu suicide. Cela suffit pour modifier voira opinion M. Adelon: Nullement. La conclusion de notre rap.- port n'est même qu'une opinion conditionnelle ou ap proximative. Quand un acte effroyable a ete commis il est l'effet ou d'une perversiié profonde ou d'ua état d'aliénation mentale. C'est la justice, et non aux médecins, a prononcer sur le premier cas. Nous ne pouvons émettre, sur le second, qu'une opinion fondée sur une serie de faits; et, je le répète, je n'en ai point vu assez pour décider si l'accusee était ou uon dans ua état d'alié nation mentale. M. le docteur Pressac, qui tient une maison de santé pour des aliénés, cite plusieurs exemples de personoea qui montrent périodiquement des propensions au meur tre, au suicide, et qui, la reste du temps, deviennent très-raisonnables M. Ba) eux, remplissant les fonctions d'avocal-géné» ral, prend la parole. Ce magistrat a retrace les Jéiaila de cette horrible affaire avec uue vérité qui a tait veitea des pleurs l'auditoire. Uoe lutte s'engage dit-il, entre les intérêts sociaux qui réclament justice, et des systèmes nouveaux qui se' prétendent protecteurs de l'humanité. On inventa une prétendue démence. Dieu n'a pas envoyé l'homme sur la terre, en lui im primant le cachet du crime et en lui disant L'heur» fatale sonnera où tu ne pourras t'empêcher d'immo ler ton semblable. Lesprit de l'homme,a dit le grand orateur romain est composé de deux parties dont l'une consiste daos des appétits déréglés qui s'a gitent sans cesse, et l'autre daos une parcelle de la di vinité. Cette parcelle est la raison, laquelle l'homme doit obéir comme le fils son père et le soldat son capitaine. S'il desobéi', s'il commet des crimes, il doit en subir la peine, car il a cédé sa volonté. Ecartooa de vains sophism: s ils sont d'autant plus déplacés dans cette cause, que I» femme Cornier u a jamais don né de preuves d une véritable folie. Aucun des parents de l'accusée n'est maniaque. Ella n'a jamais été contrariée dan» ses amours elle o'a au- cuo principe religieux.; son immoralité est évidente et n'a pas même ce caractère qui, suivant les doc teurs, sont une preuve de mania.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1826 | | pagina 2