Tous les secours humains e'chouaient contre ce fléau, et chacun s'estimait heureux de pouvoir sauver uniquement sa vie. Depuis la maison du spathar Iztneo sur une largeur qui s'étend jus qu'à la'froximité de l'hôtel du consulat français, et en descendant d'un côte jusqu'au ruisseau Ba- chiniet de l'autre jusqu'au couvent de Fromosa tout a été réduit en cendres. Plus "d'un tiers de la ville, qui en formait la plus belle partie, a été la proie des flammes. Cet élément destructeur a dévoré près de 800 maisonsparmi lesquelles se trouvent i'hétel du Princeou la résidence de l'hospodar, avec toutes les chancelleries et archives, les palais des boyards RoznovanGhika, PalladiKalmachi, etc.. presque tous les magasins, i5 églises, entre autres la métropole et le couvent catholique. Le dommage est incalculable. Les flammes ont envahi avec la rapidité de l'éclair la principale rue qui conduit l'Hôtel du Prince, et comme elle n'est point pavée en pierres dans cet endroitmais seulement revêtue de madriers et de planches qui prirent aussitôt feu ce funeste incident a fermé toute issue un grand nombre d'individus qui soient trop arrêtés pour sauver leurs effets, "tin a retiré jusqu'à présent des décombres plus de 5o cadavres. Le prince eu peine le temps de se sauver avec sa famille et ses gens par une porte de dernière. Les missionnaires catholiques n'ont échappé l'incendie qu'en franchissant un mur très élevé, et ils se trouvent maintenanjf dans ks bâtimens de l'agence impériale après avoiç per du tout ce qu'ils possédaient. Plus de io,oqo in dividus sont sans abri et errent en proie au dé sespoir. Ou n'a réussi qu'avec les plus grands ef forts sauver les bâlimens dé l'agenèe:impériale et la maison voisine habitée par le chancelier qui couraient le plus grand danger vu que le vent portait sur les toits de ces deux maisons des pièces de bois tout en feu. Il est impossible de décrire l'affreux specta cle que présentait, surtout l'entrée de la nuit, une surface de plus d'un demi-mille couverte de flammes. cette scène d'horreur se joignit la né cessité de mettre en liberté tous les détenus des prisons, le feu avait aussi gagné la conciergerie de Temmitza, où ils se trouvaient renfermés Ces scélérats, réunis d'autres misérables, menaçaient de piller le reste de la ville. Ce n'est qu'avec les plus grands efforts que les autorités ont réussi conjointement avec les habitans, et les sujets im périaux, qui se sont surtout distingués dans celte circonstancetenir en bride cette horde de bri gands et prévenir de nouveaux malheurs. v Quel terrible aspect a offert le théâtre de 1 incendie, lorsque le disque du soleilcouvert en quelque^ sorte d un voile de sang, a éclairé le lendemain son lever les débris de cette ville in fortunée et lorsque dans des endroits où l'ai sance régnait encore la veille, on a vu errer parmi les tuines des hommes luttant contre le désespoir, et dont une partie s'occupait retirer des décom bres les tristes restes de leurs proches. a Au moment où je ferme cette lettre, une partie de la ville est de nouveau en proie aux flammes,* le vent continue de souffler avec fureur et la toute-puissance divine peut seule nous sauver d une ruine totale. Cette ville fut entièrement brulee par les Turcs en 1822; sa population, forte auparavant de 80,000 aines, fut réduite ;i6,000, ANGLETERRE. Londres 24 août. Madame Canning est encore logée cher le duc de Portlandelle a été très malade mais elle commence se remettre. Il est maintenant décidé que les funérailles de M. Canning auront lieu jeudi prochain dans l'ab baye de Weslmuusteron dit qu'elles ne seront point publiques. On a trouvé un endroit convenable auprès du cerceuil de M. Pittdans l'abbaye de West minster pour y enterrer les restes mortels de M. Canning. Le cerceuil était presque achevé hier au soir. Il est recouvert de velours cramoisi et dé coré de beaucoup d'ornemens en brome poli. L'inscription qui est eD anglais porte depositum Le très-honorable George Canning, un des conseillers-privés de S. Mpremier lord com missaire du trésor de S. M.chancelier et sous trésorier de l échiquier de la Grande-Bretagne et d'Irlandegouverneur de la maison des charlres etc. etc. Né le 11 avril îfjo Décédé le 8 août 182y. Le journal The Standart ayant insinué que M. Canning était mort athée, tous les jour naux du parti cie ministre se sont élevés avec in dignation contre celte calomnie, et même les feuilles du parti contraire en ont témoigné leur taécoutentemeijt. Une de ces dernières, le Mor- ning-Hérald s'exprime ainsi ce sujet Nous ne pouvons désavouer plus fortement que nous ne nous sentons obligés de le faire, toute partici pation l'allusion vile, insidieuse et méprisable qui a été faite aux opinions religieuses de M. Canningallusion qui a été victorieusement réfu tée par ses amis Ce journal voit avec horreur porter l'antipathie politique jusqu'au lit de moit d'un adversaire. Il y a une acrimonie d'esprit de parti, dit-il, laquelle nous ne nous serions ja mais attendus que la presse périodique se prêtât et qu'il nous soit permis de dire qu'elle est dou blement répréhensible dans la faction de la haute ég lise d'où elle émane. Nous espérons que la presse ne s'avilira jamais plus renouveler un pareil scandale. Le New- Times et le Courrier ont repondu en disant que tout le monde sait que les dimanches, lorsque M. Canning ne se rendait pas l'église il réunissait dans un salon toute sa famille sans en excepter un seul domestique, et que là, il faisait la prière, ligaut lui-même toute la liturgie anglicane. Le Courrier cite ensuite les vers d'une élégie de M. Cannig sur la mort de son fils, où il dit A la cité de Dieu promis dès ta naissance. L'eau sainte de la grâce allaita lou enfance Pieux et résigné dans ce séjour de pleur*, Tu portas doucement le fardeau des douleurs. Mon, mon fils, tu n'eus rien de l'humaine souillure, Que cet impur levaiu du crime originel Que racheta le sang du fils de l'Eternel. Ange htureux! prends ton vol, et, secouant!» vie Va rejoindre là haut ta céleste patrie, Tandis queloin do toitoo père infortuné A pleurer sur ta tombe est ici condamné. (Traduction des poésies de M- Canning,)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1827 | | pagina 2