SUÈDE.
Stockholm6 novembre.
Les riviseurs des états du royaume ont terminé
leurs travaux sur les finances, et ont déjà commen
cé ceux de la banque.
Le bateau a vapeur Joséphineparti de Streng-
cas a pris feu le i sur le lac de Malar. Il y avait
i4o passagers bord, heureusement le capitaine
-eut la présence d'esprit de diriger le navire vers
la côte où il le fit échouer tous les passagers et
l'équipage furent retirés par des embarcations, et
le bateau se consuma ensuite jusqu'à fleur d'eau.
ITALIE.
Trteste, 23 novembre.
On apprend que lord Cochrane était occupé
Méthoue de concert avec Fabvier, préparer
l'expédition contre Scio.
On a Teçu ici du capitaine autrichiens. Gagriz-
zadu brigantin Y Innocenten date de Smyrne
a octobre une lettre au sujet de l'établissement
Syra d'un comité, qui depuis quelque temps se
consacre donner des escortes aux bâtimens mar
chands de toute nation, moyennant une petite gra
tification l'équipage et des attestations au
capitaine. M. Gagrizza dit que, partis de Syra au
nombre de 14 bâtimens sous l'escorte d'un bric
"grec, il n'ont eu qu'à se louer de ses soins, et
qu'ayant été rencontrés par une goelette hydriote
qui voulait les visiter ou se battre le brick s'y
opposa et obligea la goelette de s'éloigner. On est
redevable de cette institution M. le colonel bava
rois de Heideggerqui désire faire valoir auprès
des puissancescette protection que les Hellènes
accordent la navigation.
Un navire qni a quitté Zanlcle 26 octobre'
apporte la nouvelle qui poortanl mérite confirma
tion que tous les Francs avaient été massacrés
Fatras Scio était toujours bloquée par les Grecs;
le pacha avait fait emprisonner l'évèque et les pri
mats de l'île: G. U.
ANGLETERRE.
Londres13 novembre.
On dit que S. M. a ordonné une promotion con
sidérable dans la marine, et se propose de conférer
quelques ordres aux principaux officiers qui ont
pris part la victoire de Navarin. Les trois ami
raux français russe et anglaisauront, ce que
nous apprenonsla grande croix de l'ordre du
bain. Les capitaines qui se sont distingues, seront
pommés compagnons de cet ordre Tous les officiers
anglais qui ont assisté au combatseront promus
et douze lieuteuans seront avancéscomme nous le
croyons au gradé de commandant,
- Lord lage&trie est arrivé le 13 dix heures
du soir, au bureau de l'amirauté avec les dépêches
de sir Ed Codrington. Il a eu immédiatement une
entrevue avec sir G. Cockburn.J
S. S. avait déployé au dessus de sa voiture le
Ïiavillon rouge de l'amiral turc, sur lequel ou voyait
e croissant et des étoiles.
Il n'a encore rien transpiré d'authentique au su
jet des dépêches apportées par lord Ingestrie. On
a répandu le bruit que S. S. avait affirmé qu'au
momeutdeson départ de Navarin, le pavillon blanc
flottait sur les forts, ce qni annonçait qu'Ibrahim-
Pacha était disposé négocier mais ce fait, s'il
est vrai, n'a pas autant d'importance qu'ou lui eu
donne. Eu effetIbrahim-Pacha paraît ne pas
avoir d'autre alternative que de négocier avec les
amirauxpour les transports de ses troupes »n
Egypte car elles périraient de faim on Morée, où
il ne lui reste plus de moyens de les faire subsist.r
C'est sur Constanttnople que se porte l'attention
de tous ceux qui comprennent bien la question.
On rapporte que durant le combat de Navarin
un petit bâtiment de 18 canons avait passé travers
les (lottes avec des dépêches pour le sultan
Constantinople, et qu'après la bataille douze talars
avaient été expédiés par terre. On dit que c'est la
coutume en Turquie d'envoyer plusieurs exp.esen
des occasions extraordinaires que le premier et
second sont ordinairement bien récompensés, mais
que le dernier court souvent risque de périr par
le cordon.
- Si la porte était assez insensée pour se venger
sur les Francs de Constantinople desévénemsns de
Navarin, la Russe aurait uu pretexte plausible, et
peut-être un motif raisonnable pour demander
l'extinction totale de l'empire ottoman. Dans ce
cas, l'Angleterre, la France ou l'Autriche adhére
raient r-lles cette sentence'? Si elles n'y adhé
raient pas, elles deviendraient naturellement les al
liées de la tuiquie et alors l'Angleterre et la France
auraient versé le sang de leurs sujets Navarin et
affaibli moralement et physiquement la cause dans
laquelle elles se trouveraient alors engagées.
D'un autre côté si la porte, sans se venger, mais
comptant toujours sur son droit de souveraineté
indépendentrefuse ce traiter avec les alliés, c;ue
doit-il raisonnablement en résulter? Jusqu'à quel
point les derniers succès de l'Angleterre auront ils
servi sa gloire ou ses intérêts? Si la Porte reste in
flexible et que les alliés s'arrêtent de traité de mé
diation aura eu pour résultat de prolonger la lutte
au heu de la terminer, puisque depuis le combat
de Navarin, il doit y avoir plus d'équilibre de for
ces entre les deux parties belligérantes, les Grecs
et les Turcs. Si la médiation, ou moyen de la flotte,
est inutile il faut donc employer une armée de ter
re pour la faire agréer,- et il 11'est pas douteux que
l'inflexibilité de la Porte ne devint le signal de la
marche immédiate de l'armée russe. Ce signal,
donné de Constantinople, serait promptement obéi;
mais obéirait-on ensuiste aussi promptement au
signal donné de Paris ou de Londres pour le retour
de l'armée? Certes, nous n'en croyons rien. Qu'en
résulterait-il donc? Après avoir versé du sang et
prodigué des trésors pour détruire l'empire otto
man, faudrait il verser plus de sang et prodiguer
plus de trésors encore pour le rétablir? Il est donc
probable que dans l'un ou l'autre cas, l'Angle
terre deviendrait l'alliée de la Porte, et par consé
quent elle aurait lieu de regretter la perte de la
flotte ottomane.
La troisième supposition qu'on peut faire, c'est
que la Porte, intimidée par les événemens de Na
varin, acceptera les propositions des alliés; alors on
pourra avoir la paix pour quelque temps; on aura
créé un gouvernement tributaire en Grece; l'empi
re turc aura été démembré, et la Russie privée
pendant un temps de nouveaux prétextes; enfin,
l'Angleterre ne seatira pas non plus, les consé
quences immédiates de sa politique; mais les avan
tages qui doivent dépendre de la supposition la
plus favorable sont aussi incertains qu'ils seront
passagers. L'exécution des projets de la Russie
pourra être retardee, mais elle ne sera pas aban
donnée. La politique qui a soulevé h-squestions de
la Valachie et de la Moldavie,qui a excité l'insur
rection grecque et donné naissance au traité dui-