continuent piller tous les navires qui tombent
entre leurs mains.
A dater du février, on appliquera dans tous
les bureaux de postes un timbre sur chaque leltre
portant sur la suscription, la date du jour où elle
aura été expédié, et, au dos de la suscription, la
date du jour où elle sera arrivé.
FRANCE.
Paris9 Janvier.
Le Messager de Marseille nous apprend
ue M. Thier a vendu 18,000 francs le manuscrit
e son Histoire du consulatqui va paraître in
cessamment. 0
- La littérature et la philosophie viennent de
faire une perte douloureuse. M. François de Neuf-
chateau est mort avant-hier dans un âge avancé
et après une longue maladie1 II quitta un moment
la carrière des lettres pour occuper dans l'admi
nistration de hauts emplois où il porta de vives lu
mières et des vues philautropiques. Le souvenir
qu'il a laissé de sa gestion au ministère de l'inté
rieur est absolument l'opposé de celui que la ges
tion de M. de Corbièie y laisse. Rentré dans la vie
privée, M. de Neufchateau y reprit avec une
grande égalité d'ame et une grande facilité d'es
prit le culte des muses. Ses derniers jours ont été
partagés entre les loisirs de la poésie et les soins
donnés la prospérité de toutes les sociétés d'utili
té et de bienfaisance.
Nouvelles de la Péninsule venues des bords
de V jldour.
La bande de carlistes de Benicarlo, Valence
occupe maintenant les montagnes de Beceyte, d'où
elle envoie dans les plat pays des délachemens qui
commettent des atrocités de toute espèce. Quel
ques uns arrivent même jusqu'aux frontières d'A
ragon où ils prennent des vivres et des recrues,
et lèvent des contributions.
V jfc 4 4
TRIBUNAUX.
Le tribunal de Corbeil vient de donner une
nouvelle preuve de l'indépendance de la justice
en France, en décidant qu'une ordonnance du roi
qui contient des dispositions pénales n'est point
obligatoire pour les tribunaux.
PAYS-BAS.
Namur u janvier.
Il est arrivé ici, il y a quelques temps, un jeuhe
étranger tout déguenillé et n'ayant pas le sou
mais en revanche, il avait de l'esprit. Il forge une
histoire des plus romanesques. Pour intéresser d'a
vantage en sa faveur, il se dit né Namur, mais
il n'a jamais connu ni père ni mère. Elevé eu Amé
rique où on le transporta des son bas âge tfî'a
quitté pour aller se battre contre les Turcs. Dé
goûté du métier des armes il est venu ici pour
tâcher de découvrir l'auteur de ses jours.
Quelques personnes le voyent l'entendent et
commencent par plaindre sou sort. Bientôt il les
enchante pas ses lalens son savoir et ses connais
sances, C'est un prodige, s'écrie-t-on, c'<st un
homme universel, c'estnn puits de science Comme
il était peu près nuon lui donne habit, panta'loa
chapeau on le munit de linge on l'accable de
présens. En peu de joursgrâces la philanlropie
de quelques familles généreuses notre homme se
trouve assez bien vêtu pour se présenter dans les
plus charmantes sociétés de notre ville. Ou se plaît
a lui faire conter ses aventuresil parle des heures
entières sans lasser ses auditeurs attentifs intenli-,
que ora lenebant. On lui fait partout l'accueil le
plus flatteur. C'est qui l'aura ses côtés c'est
qui lui témoignera le plus d'amitié. Ce n'est pas
tout il fallait donner de l'occupation notre sa
vant compatriote. Des dames respectables lui con
firent leurs jeunes demoiselles pour recevoir ses
doctes leçons. Il n'a ni passe-portni papiers: peu
importe,1 on se fie sa bonne mine.
Du reste, on avait écrit NeW-Yorkoû l'on
croit qu'il a résidé longtemps, pour avoir des ren-
sei#uemens sur son compte. Le premier jour de
l'an approchait dans plus d'une maison les da
mes se mettaient l'esprit la torture pour imagi
ner ce qu'elles pourraient donner de plus agréable
pour étrennes l'érudit aventurier; déjà plusieurs
jolis petits paquets étaient préparés lorsque tout-â-
coup il disparut. Avant de partir il avait eu soiu
de se faire payer un mois d'avance par ses élèves.
L'on dit aussi qu'il a emporté une boite précieuse
qu'on lui avait confiée et qu'il s'était chargé de
raccommoder. J'apprends l'instant qu'il vient
d'être arrêté Luxembourg et qu'on va le rame
ner ici. En attendantceux qui ont été ses dupes.
Jurent, mail an peu lard - qu'on ne le prendra plul
Luxembourg12 janvier.
Un incidentdont les suites pouvaient devenir
funestes a marqué l'ouverture de l'audience de la
cour d'assises le g de ce mois nenf heures du
malin. Les maréchaussées de service venaient d'a-
inener devant la cour le nommé Protin, de Mussy-
la Villeaccusé d'un crime capital. Cet individu
d'une stature forte et d'un caractère très-emporté,
avait déjà donné des signes d'impatience et de co
lère tant avant sa sortie de la maison d'arrêt que
durant le trajet assez loug de cette maison jusqu'au
palais de justice-
II avait fallu lui garotter les bras et fixer ses
mains par les fers appelés menottes. Lorsqu'il fut
placé dans la banquette,entre deux maréchaussées,
la cour ordonna de le délivrer de ses liensl'ac
cusé devant paraître devant les magistrats libre et
sans fers. Les gardiens rendirent compte de son
état d'exaspération la cour néanmoins crut que
sa présence imposerait l'accusé des sentimens de
respect et le contiendrait suîfisammcnt. On lui ôta,
en conséquence, les menottes. Au même instant
reprenant sa fureuril saisit de la main gauche
l'un des maréchaussées et l'autre de la main droite,
les jette violemment loin de lui; d'un coup de pied
il brise la devanture en bois qui répare la banquet
te de l'enceinte du bateau, et se dispose se jeter
sur les juges,
Dans cet instant la cour se retire M. le procu
reur royal criminel a la présence d'esprit de s'é
loigner rapidement en emportant les sabres des ma
réchaussées car on peut penser qu'avec effroi
ce qui aurait pu s'ensuivre si se forcené était par
venu a s'emparer d'une de ces armes. La maré
chaussée néanmoins n'abandonna pas, un seul
instantle soin de la sûreté compromise elle fut
secondée par quelques babilans préseus l'audien
ce et parvint bientôt terrasser garotter de
nouveau cet être féroce et le recouduire dans la
maison de sûreté. Pendan/qu'il descendait l'étroite
rue «lu Brcydenweg, il tenta de recommencer une
autre scene, la garde intervint, et on parvint le
remettre sous les verroux. On assure que cet hom
me doué d'une force athlétique, se plaignait tou
jours de n'avoir pas assez pour subsister de la ra
tion ordinaire quoinu'abondante, fixée par ordre