Smyrne Asie 19 Décembre.
Notre pacha fait depuis plusieurs jours des pré
paratifs militaires. Il est arrive de l'intérieur des
approvisionnemens considérables de poudreet on
annonce que des batteries vont être élevées sur
toute l'étendue du quai qui borde le quartier turc.
U/i parc de ao pièces de canou de gros calibre est
attendu de Constantiuople.
On croit généralement que les sujets français,
anglais et russes, qui ne pourront pas justifier suf
fisamment de leurs moyens d'existence et donner
une garantie de leur conduiteseront forcés de
partir.
M. le général français Cuélieneue est arrivé ici
depuis plusieurs jours venant de Constantinople.
M. Bousquet est depuis quelque jours Smyrne.
11 arrive d'Alexandrie ou un long séjour l'a mis
même de recueillir des notions très-étendues sur
l'Egypte. Ce jeune littérateur doit se rendre inces
samment Constaulinople, et le but de son voya
ge actuel dans le Levant est de compléter ses ma
tériaux pour la publication d'un ouvrage sur les
affaires de la Grèce et de la Turquie.
On mande de Scio que le brik de guerre fran
çais le Marsouinparti le 3 de ce mois pour Tou
lon, été attaqué la nuit, entre Scio et Ipsara
par un Mistic grec qu'il a coulé bas, et dont per
sonne n'a pu être sauvé. M. lecomte Alexandre de
Laborde membre du comité phileliène de Paris se
trouvait bord du Marsouin.
Les dernières nouvelles de Scio sont du 16, elles
donnent les détails suivans
Dans les premiers jours de ce moisles grecs
ont commencé ouvrir, 4oo p2S du château
un puits pour pratiquer une mine, et ont ouvert
trois galeries. Mais les Turcs s'occupent contre-
rniuer, au moyen de puits creusés profondement.
On dit qu'Yussuf-pacha a été blessé la tête
par un éclat de bombe, mais on n'en a pas la cer
titude.
Les bombes du château ont détruit le consulat
de France, autour duquel les Grecs avaient éta
bli des postes. 3a bombes sont tombées dans l'en
ceinte même de la maison consulaire, qui est pres
que entièrement démolie. Tous les meubles ont été
brisés, mais par un bonheur extraordinaire, aucun
des individus réfugiés dans le consulat, au nom
bre de près 8oon'a été blesé-
Extrait du Spectateur-oriental.
Des lettres particulières de Smyrne du 3 janvier
annoncent que l'éditeur responsable du Spectateur
(M. Blancqui a été arrêté par ordre du consul de
France, et embarqué sur un bâtiment de guerre
pour être conduit en France. La cause de son ar
restation est uu long article de Smyrne que contient
son dernier numéro, et dans lequel il établit que
dans les affaires d Orient la politique étrangère
domine complètement celle de la France La
k France, dit-ilsert des intérêts des autres, et
oublie les seins; elle fait plus, elle oublie ceux
de la justice et de l'amitié quidans celte eff
et constance sont encoie ses véritables intérêts. La
a France est sous le joug d'une politique étran-
gère.
On regrette beaucoup l'éloignement de M.
Blancqui il était fort aimeet comme représen
tant du commerce il jouissait d'une grande con
sidération près les autorités locales. °Le second
rédacteur a pi is la fuite.
o
RUSSIE.
Pélersbourg5 février.
L'empereur a nommé M. le conseiller-d'état nc-
tuel comte Léon Potochi son envoyé extraordinaire
et ministre plénipotentiaire Lisbouue.
Le jeune grand duc Alexandre a donné io.ooo
roubles en faveur des habitons d'Abo qui ont tout
perdu par l'incendie; le jeune grand duc Constan-
tiu a donnée 5ooo roubles et 1rs jeunes grau 1
duchesses Maria et Alexandra, chacune booo rou
bles pour le même objet.
S. M. l'empereur a conféré au métropolitain
grec et beaucoup d'évêques, l'ordre de Ste-A,-
ne. Le général Paskevvitch, qui commande l'armée
russe en Perse, a reçu la grande croix de l'ordre
de St.-Gcorge.
AUTRICHE.
tienne 11 février.
D'après des nouvelles de Constantinople, il pa
rait certain que le fils du prince de VVrède qui
était capitaine dans le régiment de hussard, prince
Frimonl, est entré au service du grand-seigneur,
en abjurant sa religion. Il était de la plus mauvaise
conduite.
On croit que le plus jeune des six frères du feu
prince Ypsilanti aura la permission d'aller Paris.
La Gazette universelle reproduit en français
lalettred'un Grec qui répand quelques (leurs sur
la tombe du prince Alexandre lpsilanti. La déten
tion de cet infortuné a été de deux ans Mungatî
en Hongrie et de f\ ans et demi Theresienstadl tu
Bohème, et son élargissement hélas trop tardif)
ne s'est effectué que sous la condition exigée par
l'Autriche de ne point quitter ses états. 11 mourut
après deux mois de souffrances aiguës, d'une dila
tation au cœur et d'une hydropisie de poitrine. Il
avait 35 ans accomplis. La voix d'aucun de ses
amis ne s'est élevée en faveur de l'homme qui le
premier ranima des feux de son patriotisme l'éner
gie de la Grèce, peut êtieont-ils craint de resser
rer et d'appesantir encore ses chaînes. Mais unjonr
viendra où il sera permis la noble vérité de le-
futer tout ce que la méchanceté et l'ignorance cuit
débité de fables sur son compte eu un mot de dé
chirer le voile qui couvre encore ses injustes et
cruelles destinées.
ALLEMAGNE.
Francfortt5 février.
"L'Observateur autrichien annonce que le ia
janvier la corvette française la Victorieuse est
arrivée Salonique pour porter au consul de la
pari de l'ambassadeur de France, l'ordre de sus
pendre ses relations avec les autorités turques, en
lui laissant le choix de s'embarquer ou de vivre
Salonique comme simple particulier. Le consul an
glais avait déjà reçu un ordre semblable de M.
Stralford Canning. Ces deux agens se préparaient
s'embarquer.
Dur 6. - M. Blancqui, éditeur du Spectateur
orientaldont on connaît l'embarquement forcé
sur la Pomoneétait négociant et président du
commerce Smyrne, il a été embarqué avec les
presses qui servaient l'impression de sein journal.
Plusieurs maisons de commerce Smyrne ont
reçu une ciicnlaire imprimée d'Odessa, en datp du
a5 janvier qui contient entie autres ce qui suit
L'ir.ienionce d'Autriche a réussi faire sup
primer 1 impôt de u paras par kilo de froment, qui
depuis la bataille de Navarin, avait été mis sur tous