cette association des catholiques et des libéraux existe, mais il est impossible qu'elle n'existe point. Partout où il y a communauté de posi tion et d'intérêts il y a nécessairement coali tion. S'il y a danger d'oppression il y a ligue défensive. Je crois par exemple qu'il y a certains catholiques qui tiennent plus la li berté de l'enseignement et certains libéraux la liberté de la presse: mais comment pour raient-ils ne pas se réunir quand la presse et l'enseignemem sont menacés la fois? Cette as sociation est un fait et vous ne la détruirez point, moins que vous ne rentriez dans les voies de l'égalité et de la justice. On a essayé en vain des dissolvans les menaces aux péti tionnaires et les contre-pétitions n'ont point réussi Jes journaux salariés qu'on a établis grands frais, dans plusieurs de nos villes, n'ont point trouvé d'abonnés, ni presque de lecteurs: preuve que les pétitions et les journaux ne sont que les organes et non les moteursde l'opi nion. Un honorable collègue a dit que cette union se composait particulièrement des prê tres et des nobles, lesquels étaient parvenus enrégimenter, sous leurs bannières une grande partie de la population etcependantil a qualifié ce mouvement général de faction. Or je vous laisse penser ce que c'est qu'une fac - tionqui se compose de presque toute une nation, et qui ne veut pas ce que veut le gouvernement. Cela devient sérieux! S'il y a faction, Messieurs, comment se fait-il que ce même peuple a tou jours été tranquille jusqu'en 1825 Comment, tlepuïs i8a5 jusqu'en 1828, s'est-il contenté de réclamer par l'organe dç ses repiéseutans Dites-nous qui l'a fait sortir de cette paix pro fonde de celle douce quiétudedans laquelle il s'est complu pendant quatorze uuuées Ou trous dit encore avec un ton d'assurance im perturbable, que les pétitions sont le résultat de coupables manœuvres. 11 se peut que bien dts signatures aient été. mendiée?; et celles-là je les réprouve et les méprisetout autant qtie vous mais les faits généraux et païens n'en subsistent pas moins. Je puis vour citer telle pétition par exemple celle de Liege contre le projet de la presse, qui a été signee sponta nément et en un instantpar tout ce qu il y a d'hommes marquons dans toutes les classes et les plus opposés d'opinion Je les connais pres que touàet j'ose affirmer qu'ils ne méiitciit point d'être voués au mépris. Je jxiurrais ren dre le mèmelémoignage honorable de ceux qui ont signé la pétition pour la liberté du l'ensei gnement, et demandé le redressement de beau- v Coup d'autres griefs. J'indiquais, tout l'heure qu'une des causes qui vicient le plus notre système de gou vernement c'est la diversité et 1'inégalue de notre représentation nationale mise en évi dence par des intérêts et maladroitement ren forcée par l'initiative du gouvernement. Je- pourrais vous rappeler que la mouture, qu'une foule de lois financières qu'une foule de bud gets, ont été emportés, la presque totalité des voix du Nord, contre la presque totalité des voix du Midi. Le projet de loi sur l'instruction, qui vous est soumis va courir évidemment les mêmes chances. C'est une question, toute ca tholique qui sera jugee par une chambre demi protestante. Quatre millions et demi de catholiques se voient menacés,- et voilà pour quoi, ils interviennent! Appelez ceci faction tant qu'il vous plaira; mais, dites-moi, de gr. ce: de quel cdte est la faction Ce nouveau projet sur Enseignement n'est ue la consécration de l'ancien asservissement u catholicisme en Hollande, dont je vous ai parlé d après les historiens c'est le maintien des arrêtés de 182b; c'est la révélation et le dé veloppement du véritable sens qu'on attache 1 art. 226 de la loi fondamentale, empruneé lait, i/jo de l'ancienneconsiiiuliôn de là Hol lande et qu'ou semble u-avoir amendé que pour la lettreen en conservant soigneuse ment l'esprit. Cet ailicle t/jo portail: - si fin et de favoriser la propagation ae la religion, vu qu elle est un des plus fermes appuis de l'étatet pour concourir au progrès des t< lumières l'instruction est un des objets con- sians des soins du gouvernement, etc.» L'art, 1 53 explique ce qu'on doit entendre par la religion. La religion chrétienne réforméedit-il est celle du souverain. y> Maintenantparlez- nous de tolérance criez bien cootre la propa gande jésuitique plaignez ces malheureux peuples du Midi, refoulés dans le despotisme par l'ullramoiifanisnje (ce sont vos expressions,! mais permettez-nous de n'aller pas si loin, pour choisir les objets de notre p lié! permettez-nous de plaindre, un peu ces 1 20,000 catholiques de la Hollande qui pendant trois siècles ré clamèrent, en vain leur émancipation civile et religieuse! Je ue veux point entrer ici, dans une polémiqué liès-déjilacée, et sur laquelle il eût ele piudent-Ue ue pas piendre l'offensive; mais je lejionds, comme contraint et forcé deux honorables collègues, qui se sont beau coup teciié contre! intolérance du catholicisme, etparticulièrementconfie les dangers que nos prêtres suscitent l'état 1®, qu'eu Hol lande, fis catholtqttës restèrent constamment fidèles au pam national, quoiqu'un les eût privés de tous leurs droits politiques et qu'on eût dépouille leurs égliseset leur clergé de tous leurs biens que cette spoliliation fut d'autant plus odieuse qu'elle eut lieu non en guerre ruais en pa x quand le danger du deliots fut évanoui, et cela contre la teneur des piomesses les plus solennelles, et d'une foule de traités; a°, que les catholiques belges repoussèrent l o- oieux tribunal de i'iriquhilioriqui semblait devoir assurer la dumiiiuliou du cierge; qu'ils le repoussèrent, comme contraire aux visages et anx antiques liber tes du pays et qu'à cet égard, tous les oidres de l'état furent unani mes; que les piètres et les nobles n'en voulu- lenl pas plus que te peuple. Voilà, d'après Vbistoite quel tsl et quel lut toujours notre caractère u allouai a Quelle garantie, MM., pouvez-vousavoir, même politiquement jwi lantet en laisssaul part les opinions religieuses, quand l'autorité impose ses doctrines? Des piofessems, dans nos Universités ont soutenu publiquement la responsabilité ministérielle, le jury, la liberté de l'enseignement; c oytz-vous qu'ils osent en core aujourd'hui? croyez-vous qu'ils l'osent pat 1er de la liberté de ht pressedu droit de pétitiondes di oits du peuple 11 des chambres en face du terrible message du 11 décembre! La demande de la responsabilité ministé rielle a paiu étrange, dans la bouche de la plupart des pétitionnairesgens iguorans et grossiers quidit-onne peuvent rien y com prendre. Mais on a oublie quels progrès la pres se vos propies discussions et j expérience ont fait faire depuis peu, tous les esprits. Sans la responsabilité ministérielle, la libeilé de la presse e?t impossible tout devient alors at taque la dignité royale dont on prétend que tout émane. La critiqué, même décente, p'èlft, bientôt, plus peimise, des qu'elle s'avise d'avoir trop raison. n La responsabilité ministérielle est une conséquence palpable de fin violnbilué roya le, et de l'inviolabilité de la loi fondamentale. Le Roi est iuviolable: niais la constitution l'est aussi: car si l'on pouvait la violer impuné ment létal, tôt ou lard, serait détruit. Si cependantle Roi viole, ou laisse violer par ses ministresla loi ton démentais qu'arrive- ja- t-il? ou le Roi devient responsable,et l'état peut être bouleversé et la royauté, anéantie; ou la loi toiiuauienlale est impunément violée cl la liberté est pet due ou enfinles actes du pouvoir exécutif confié au Roi, sont conlre-si- gués pur un ministre responsable et alors tout rentre dans l'ordre, et votre constitution est sauvée. Choisissez euire ces trois hypothè ses. L'article 177 de-loi fondamentale qu'on a invoqué ne statue rien mon avis sur la responsabilité ministérielle, proprement dite. Il ne s'agitlà que des délits prévus et pu nis par Je code pénal, dont cei tains hauts-fonc tionnaires pourraient se rendie coupabies. Mais, si la responsabilité n'est pouil dans la lettre de notre constitution, elle est dans son esprit; et «lie y est tellement, que c'est la seule condition, la Seule garantie solide de son existence. <t Si quelque chose prouve la nécessilé delà responsabilité ministérielle, c'est l'a«le même qui la dénie c'est le message du 11 décembre, dans lequel le ministère a donné un démenti formel çt public, aux principes les plu? élémen taires de notre dioit constitutionnel, et aux faits les plus réceus de noue histoire. Nous avions tous cru jusqu'ici que la loi fonda mentale était une lot au dessus de toutes les lois un pouvoir au-dessus de tous les pouvoirsun contrat synallagmatique entre le prince, et la naliou représentée par les états-généraux contrat eu vertu duquel ceux-ci le reçoiveut et l'inaugurent Roi des Pays-Bas. Mais non ces dépositions doivent être, désormais, ray ées de notre symbole politique. Ce sont là des propositions séditieuse; et ce ne sont, pourtant, que des articles deuotre constitution, MM.Mais. M M.les consequeuces desdocti ines ministérielles sont incalculables et c'est pour cela que nou» devons les léfuler. Dès que la constitution n'est plus un contrat bilatéral, antérieur a tous les pouvoirs mais uu acte octroyé que peut interprétercomme bou lui semble, celui dont il éinaue il est évident qu'il n'y a plus de constitution, plus de coulrat politique. Alors sous prétexte que tout ce qui n'est pas formel lement accorde par le prince est resté dans le domaine de la prérogative les ministres peu vent se passer des chambres, et remplacer 011 renverser les lois par des arrêtés. Je vous le demande, MM.: dts repiéseutans dq la nation peuvent ils tolérer, peuvent-ils sapetioquer même par leur silence de semblables doctri nes? En résumé N. et P. S, un combat mort s'est engagé entre l'opinion publique et ceux qui veulent exeicer le monopole du pou voir et des doctrines, interpréter aibilraireraenl la constitution et gouverner sans contrôle. «Uu vaste système o'élûuflement est organisé contre toutes nos libertés la fois. Par le mo- nople de la presse on comprime les esprits, ou on les dirige dans le sens d'un paiti par le monopole de l'instruction on s'empare de la jeunesse et on la façonne son gre; par les messages et les formulaires politiques on en doctrine ou l'on effraie les fonctionnaires. Heurtusemeutla complété téussite d'un tel système est impossible. Le gouvernement lui-même, momentanément égare par les con seils peifides de quelques hommes qui l'obsè dent en seniita les dangeisv Et s'il y'persis- taitce serait vous, MM., de vous y opposer de tous vos moyens, et avec toute ieneigie de votre patriotisme. Je du ai aussien terminantque le soit des pétitions m'est assez indilferetit: l'effet est produit. Toutefois si j'impiouvais des plain tes si justes et si constitutiouneiiement fondées si je me réunissais ceux qui réclament l'ordre du jour, enfin, je croirais faire, eu ce moment, une abdicaliou du mandat que je tiens de la nation. «Mon honorable collègue M. Luzac qui a parlé, dit-ilpour rétablir la paix et la con corde, vous a fait fort peu de politique et beaucoup de théologie: il a cité un acte Pie de Vlllqui contient la profession de foi des culholi-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1830 | | pagina 3