leurs on un plus grand nombrequoi qu'il n'y ail (tas eu d'alternat. Art. 89. L'article 10a prononce ensuite le bannisse ment contre les provocations l'attentat ou au complot mentionnes dans l'article 87. Entin l'article 90 prononce encore la même peine contre l'auteur de toute proposition non agréée, tendant au crime prévu par l'article 87. C'est etivertu de ces dispositions pénales que les accusés sont renvoyés devant vous. Avant d'aller plus loin, nous devons décla rer expressément pour rte laisser dans l'esprit r* s défenseurs aucuu doute sur les intentions du miuistére public, que nous ne chercherons pas dans la correspondance des accusés, mais bien exclusivement dans la lettre publié le 3 fé vrier «les fàils qui constituent la provocation comme ceux qui pourraient constituer la pro position non agreée. La première question examiner est celle de savoir s'il y a eu une provocation de la nature de celle dont parle l'ait. 103, dans la lettre pu bliée le 3 février dans les journaux. L'adirmative me parait hors de doute et cette provocation a eu lieu dans les termes les plus violens. Mais la provocation a-t-elle été directe'] pas de doute eucore Le projet du 3i janvier s'a dresse, ainsi qu'il est dit dans ce projet même tous les citoyens du royaume. Le projet du 3 février est également adressé au peuple; c'est ce qui résulte de plusieurs pas sages de son contenu. C'est au peuple directement que le projet était présenté: la provocation était doue directe. Mais n'y. eù'-il pas eu provocation directeil y aurait toujours eu proposition riou-agreee dans le sens de l'art. 90 et le résultat est le même. Le ministère public lit les pi emiers articles du projet contenu dans la lettre de M. de Potier, et il soutient qu'une pareille confédération ten drait àchaugei entièrement l'ordre monarchique tel jjue la loi fondamentale l'a constitué. Après quelques dévdoppemens et la citation de plusieurs passages des lettres deAi.de Potier, l'audience a été levée. Ce malin 22, l'audience a été ouverte neuf heures. La parole est continué M" Gendebien, pour la défense de M. de Potter. lia repris son plaidoyer sur la position des questions, en soutenant que celle relative la proposition d'un complot contre l'existence du gouvernement, n'étant pas clairement spécifiée dans l'acte d'accusation elle devait être écartée. Le défenseur lit plusieurs passage de Bourgui gnon et de Carnol, pour prouver que l'on ne peut soumettre d'autres questions la cour que celles qui émanent de cet acte. La lecture des passages de Bourguignon, sur Tes devoirs du ministère public, est interrompue par M. le président, qui demande qu'on prenne des conclusions. Après quelques'autres citations, l'avocat con clut au rejet de la susdite question; sesclusions sont prises au nom de tous les accusés. M. Spinaelfait valoir quelques considérations sur cet objet l'égard des trois imprimeur». M* Geudebien reprend ensuite là réfutation des argumens du ministère publiccelui-ci ayant prétendu que l'excitation était directe parce que l'écrit incriminé est adressé au pu blic, le défenseur soutient que le mol directe de l'article 103, ne peut s'entendre dans ce sens; il y serait inutile, car tout ce qui est publié par la voie de l'impression est toujours soumis la discussion du public; l'excitation directe ue ré sulte pas de la destination, mais de la contexture même de l'écrit. L'avocat a successivement combattu avec force toutes les-assertious du ministère publie et justifié ses clieus de la pureté de leurs inten tions. Il a dit que faire des efforts pour arriver une majorité parlementaire, ne prouve pas que celte majoiilé obtenue n'aurait pas le mérite et la vertu nécessaires pour remplir les devoirs auxquels les députés s'engagent par le serment que prescrit la loi fondamentale. Au moment de mettre sous presse, on don nait lecture eu flamand des conclusions inciden tes dont il est parlé plus haut. Audience du 23. Nous en sommes restés hier la lecture en flamand des conclusions incidentelles; ces con clusions ont ensuite été lues en fiançais, par l'interprète. Apres un court intervalle M* Geu debien reprend son plaidoyer en rentrant dans l'examen de l'arrêt de reuvoi; il envisage cél acte sous ses divers rapports, ainsi que tout ce que le ministère public y rattache. £nfin le défenseur dans un plaidoyer fort de choses et de laisouuemens disculpe son client des charges portées coutie lui dans l'acte d'accusation. (Nous pourrons reveuir sur ce plaidoyer. - La parole est M* van de YVeyer qui s'at tache pai liculièremeut repousser les induc tions tirées de la correspondance des accuses. Des tiépiguemens se font entendre dans la salle.M. le piesidenl ordonne ciuq maréchaus sées de prendre place parmi la foule, avec me nace de puuir les perturbateurs de vingt-quatre heures de prison. M« van de Weyer passe aux liaisons de M. de Potier avec M. Buonarottiauteur de l'ou- viage sur la conspiration de Babœuf qui relugié dans ce pays n'avait d'autre connais sance que l'accusé. M* van de Weyer développe cette proposi tion, et est interrompu par M. le piesidenl qui lui fait observer qu'il s'eloigne de L'accusation. M* Wt de Weyer répond que le ministère public n'ayant pas été interrompu, il a dioil d'être entendu son tour pour repousser les inculpations de celui-ci. M. le président léplique que son observation était dans l'intérêt des accusés et que la cour accordait son atlemiouprincipali ment aux points piecis de l'accusation. M* van de Wéyer poursuit et fait ressortir le système de l'accusation, qui, tour tour, iiùpule crime M. de Potterle pétitionne- ment en redressement de griefsacte reconnu légal par une blanche du pouvoir législatif la Lettre de DemophdeM. van Gobbel- schroyadressée par l'auteur même S. M., l'union dés catholiques et des libéraux, uniou d'une incontestable constitutiohnalité. M* van de Weyer, en réfutant l'interprétation donnée ces faits par le miuistére public, ayant paru aux yeux de M. le présideul laisser planer des doutes sur les ibtentious de l'aécusatiou celui-ci lui fit remarquer que quoi que dise ou fasse le ministère public, il le fait toujours avec bonne foi. L'influence supposée MM. de Potier et Tiélemtms sur plusieurs membres des éiats-gé néraux est réduits ses vrais termes par l'avo cat. L'audience est levée vers deux heures. -mm1 Audience du a3. La séance a commencé par la continuation du plaidoyer de M* van de Weyer, où il réfuté les inculpations portées contre M. de Potier et puisées par le ministère public daus la corres pondance. Il justifie ensuite une infinité d'autre expres sions; arrivé au passage du réquisitoire où il est parlé d'intervention étrangère, le défenseur fait voir le peu de fondement de l'assertion du miuislere public l'egaid de l'accusé. J1 rappelle divers articles publies par M. de Potier dans lesquels il refuie la Luocbure Ou général français Hicheinotid c'est du fond de sa prison que iVL de Potier piéche l'union de tous les partis pour delendrc notre indépendance nationale contre les vues hostiles d'un écrivain étranger, et le défenseur demande si c'est ainsi qu'agit un homme qui veut détruire nos institu tions et renverser le gouvernement. 11 est 11 heures et demie; M* vuii de Weyer continue.) Le nombre des curieux et des auditeurs est toujours très-considérable. - La parole a ensuite été accordée M* van de eyer. La belle improvisation de ce dé fenseur a été écoulée avec une attention soute nue; il a aussi exploré la correspondance dans l'intérêt de ses clieus, et il en a fait de nom breuses citations. La parole est M« van MeenenIl ne suivra pas le ministère public dans l'examen de la vie piivée des accusés. Il se contentera de quelques observations. Il faut d'abord remar quer un caractère général qui se trouve dans les écrits de M. de Potier. Il est toujours du parti des opprimés. Quand après avoir été un pays de soumission, la Belgique menaçait de devenir pays de mission, on vit M. de Potter s'aimer contre celte tendance de lotis ses ef forts; quand, mieux éclairé, il eut reconnu que ces terreurs de la cour de Rome n'avaient pas de fondement on le vil prêcher pour la tolérance générale des opinions religieuses. Le défenseur fait observer que la publicité donnée la correspondance privée de MM. de Potier et Tiélemans dont on tait ub si grand étalage aussi révélé des traits de caiactere honorable. M* van Meenen passe l'accusation diri gée contre M. fiélemaos, transmettant ses idées tantôt dans un journal, tantôt dans un autre. Il lie conçoit pas du reste comment cela puisse fournir matière reproche, le gouvernement lui-même ayant des journaux qu'il paie, et nos dépens peul-êtie. Ce sont donc deux partis en présence; d'un côté, le gouvernement cherchant étendre le cercle de ses attributions; de l'autre, grand nombre de citoyens s'efforçant de renfermer son action dans les limites légales. Si ceux-ci cousiitueul une faction, legouver- eu forme une autre. -- L'audience de ce jour 24 a été ouver te 9 heures du matin. M« vau Meenen, en reprenant sa plaidoirie a embrassé la définition du mot directe de l'ait 102 l'excitation auquel ce root Se rapporte doit tendre directement l'attentat ou au complot auquel ou prétend que les accusés aillaient excité. M. de Potter n'excite pas, il émet ses vues, ses idées; l'excitation n'est pas directe, puisque la tendance de l'écrit incriminé est d'user des voies légales pour maintenir, pour améliorer nos institutions la tendance est donc en dernier résultat d'obtenir une bonne chambre représen tative. Au mot attentat, se rattache toujours utie idée de violence, c'est ce qui résulte de toutes les acceptions où le code pénal emploie cé mot. Quant au hut dont parle l'art. 87 (i\ il doit être l'effet diiecl et piochait) du fait punissa ble il doit être dans I esprit de l'accusé Or, le ministère public u'a pas établi que l'accusé ait eu ce but, il suppose l'intention et en fait le but ces éléineus s'excluent les uns 1rs autres. Le véritable sens du mot gouvernement (1) Voici cet art. 87 1 L'attentat on le complot contre la vie ou la personne des membres de la famille royale l'at tentât 011 le complot dont le but sera soit de détruire où de changer le gou vernement oit l'ordre cte successibilité au trôae soit d'exciter les,citoyens ou babitans s'armer contre l'autorité royale seront punis de la pe.ne de mort.»,.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1830 | | pagina 3