Les journaux anglais annoncent qu'une i
nouvelle révolution vient de bouleverse! encore
le Chili. Le général Priéio s'est emparé de la
capitale main armée et a déposé le général
Pinto. Les vainqueurs se sout portés aux plus
affreux excès.
Un libraire de Paris vient d'acheter, dit-on,
pour le prix de s5,ooo francs, un nouveau re
cueil de poésies de M. de La Martine, qui paraî
tra bientôt sous le titre d'Harmonies poéti
ques et religieuses.
-S.M. a mis la disposition de M. le bourg
mestre d'Amsterdam, une somme de 3oo flo
rins en faveur de la veuve Timraerquilors
de l'ouragan du 30 avrila eu le malheur
de perdre sou bateau, et oit son fils a péri.
-S. M. vient d'accorder un brevet M. Rai-
jnond Biolley, de Verviers, pour une nouvelle
méthode d'appliquer l'air au feu, dans les for
ges, fourneaux, etc. où l'on se sert de soufflets
chines soufflantes. Par ce moyeu on obtient de
meilleurs effets et une plus grande iuleusité de
chaleur.
Le roi de Suède a autorisé le storthing
norwégien prolonger sesséances jusqu'à la lin
de juin.
On lit dans le journal de La Haye; S. M.
le Roi doit partir iucessamment pour Bruxelles.
S. A. R. le prince Frédéric est arrivé le
38 avril La Haye, de retour de sa tournée
au Helder.
Assises du Bbabast Méridional.
M* Gendebien a continué sa plaidoirie en
réponse au ministère public. Il insiste de nou
veau sur l'absence de toute provocation directe
dans le fait des prévenus, sur l'obligatior. im
posée au ministère public d établir la preuve
d une intention coupable.
M* van Meenen a la parole et donne une
nouvelle forceà son premier sys'eme de défense.
Il admet avec M. l'avocat-général une différen
ce1 entre le projet d'association incrimine et
l'association catholique; mais elle est tout en
faveur de la première, dont le projet est publié,
tandis que l'autre fut toujours secrete. li etao 11
Iju'il n'existe danscc projet aucune circonstance,
«uçun fait auquel les mots complots et atten
tats soient applicables.
La séance s'est terminée par la réplique de
Me de Gamond qui fait ressortir ses premiers
arguraens que la réponse du ministère public
n'a pas détruits. 11 s'attache surtout l'article
87 du code pénal. Il soutient que les termes
et la nature des délits dont il y est par lé, re
poussent toute possibilité d'y interpréter le
mol gouvernement autrement que par les
gouvernons ce qui ne le rend pas applicable
9 l'espèce.
La séance est remise demain.
audience de ce matin s'est ouverte neuf
heures et un quart.
La cour a entendu successivement M** Jot-
trand, van de Weyer, Rèdemans et Spinael
qui ont ajouté de nouvelles considérationsaux
moj'eus qu'ils ont déjà plaides et présenté quel
ques nouveaux argument, entr'autres le suivant
développé par M* Spinael
Dans les considérans du projet de loi actuel
lement en délibération la deuxième chambre,
le gouvernement convient lui-même que la loi
de 1829 ne remplit pas la lacune du code pénal
en matière d'éctits attentatoires au gouverne
ment. Il résulte de là dit-il, que de l'aveu du
gouvernement mêmeil n'existe pas de dispo
sition pénale applicable aux accusés.
M. Jç président demande aux accusés s'ils
ont quelque chose ajouter leur défenseM.
de Potier se lève et réclame la parole. (Le plus
grand silence règne dans l'auditoire.
Le prévenu s'exprime avec calme et dignité
ou vaincu que le succès de sa cause ne dépeud
que de la solution d'une question de droitil
s'est entièrement reposé sur ses détenseurs
mais puisqu'on a recherché sa pensée intime
et qu'on y a donné une publicité qu'il n'a ja
mais désiréeil croit de son devoir de roaftifes-
aux yeux de ses concitoyeus le véritable seus
qu'ou doit y donner.
Il examine ensuite en peu de mots l'accusa
tion portée contre lui, d'avoir excité un com
plot tendanlà renverser le gouvernement établi.
11 fait ressortir le peu de vraisemblance d'une
conspiration tramée par lui seul et dout il don
ne connaissauce par la voie des journaux. 11
proteste de la pureté de ses intentions, et cite
l'appui la lettre par lui écrite au barreau de
Liège pour le consulter sur la conslitutioonali-
té du projet d'association non pas, ajoute-l-il,
que j'en doutais, mais je voulais me fortifier
dans mon opinionpar une autorité aussi res
pectable. (M. de Potier continue son discours.)
Vers opze heures et demie, M. de Potier
ayant termiué, la cour s'est retirée pour déli-
bétersur les conclusions incidentelles concer
nant la position des questions; le président an
nonce que la délibération se prolonge trop long
temps la parole sera demain M. Tiéiemans.
-- P. S. La cour vient de décider que l'art.
90 est inapplicable dans la cause et elle a
maintenu au procès la correspondance de M.
Tiéiemansmais seulement l'effet de consta
ter la moralité.
- La séance s'est terminée, hier ag, par un
arrêt sur les conclusions incidentelles concer
nant ta position de la seconde série des questi
ons, et le rejet de la coirespoudauce au procès;
Cet arrêt déclate inapplicable l'art. 90 du code
pénal, et par suite rejette la série des questions
posées par le ministère public sur la proposition
de complot non agréée; mais la cour a décidé
que la correspondance de M. Tiéiemans demeu
rerait pairoih* pièces du procès, toutefois pour
la seule appréciation de la moralité de i'aifaire.
Nous reviendrons sur celte audience.
Ce matin la eour est entrée en séance g
heures et demie,* peisonne n'ayant demandé la
parole,elle s'est retirée pour délibérer. Il est 11
heures et demiela cour délibère encore.
Voici, sur l'audience du 3o, quelques dé
tails que nous empruntons au Courrier des
Pays-Bas
La cour entre en séance neuf heures et de-
raie.
M. Spruyt déclare avoir confronté la consul
tation de Liège, qui a ele déposée sur le bureau
avec celle qu'il a lue dans les journaux. 11 a
reconnu qu'elles étaient parfaitement semblables
et qu'elles servaient l'accusation plutôt que la
défense. 11 n'a rien ajouter ses remarques.
M. le président. La cour va se retirer pour
délibérer.
Les défenseurs se lèvent et s'approchent du
banc des accusés. Tous témoignent de la certi
tude d'un acquittement. Une foule considéra
ble remplit la salle cl toutes les galeries du pa -
lais. Cette foule n'a pas diminué pendant tout le
temps de la délibération de la cour.
A une heuie, l'huissier andieiicier sonne la
reprise de la séance, 8 maréchaussées sont dis
tribués dans l'audiloiie. Les avocals reprennent
leurs sièges. La cour entre. Le plus profoud
silence règne dans toute la salle.
Le président en flamand greffier, lisez les
réponses aux questions posées par le ministère
public.
Le greffier se lève et lit en flamand les répon
ses suivantes;
Sur la première question Oui, il est coostant
que par des écrits imprimés,etc.les babitans
ont été directement excités commettre un
attestai ayant pour but de chapger ou de dé
truire le gouvernement.
Une morne stnpeur se fait lire sur la figure
des avocats. Tous les accusés sont impassibles.
Sur la deuxième quesiion:Oni, il est constant
que Louis de Potier a excité, etc.
Sur la troisième question: Oui, il est constant
qne François Tiéiemans est complice etc.
Sur la quatrième question: Oui il est constant
qu'Adolphe Bartels est compliceetc.
Sur la cinquième question: Non, il n'est
pas constata que Jean Coché-Mommens soit
compliceetc.
Sur la sixième question: Non, il n'est pas
constant qu'Edouard vau der Straelcn, etc.
Sur la septième question: Oui, il est constant
que Jean-Baptiste de Nève est complice, etc.
Le plus profond silence continue régner
dans la salle.
A1. le président l'interprète: Traduisez
aux accusés les réponses de la cour. L'iuierpie-
te s'approche du banc et traduit les réponses
avec des longueurs et des hésitations qui occa
sionnent plus d'un auditeur des mouveniens
visibles d'impatience. Les accusés ne montrent
aucune émotion.
M. le président ouvre le code d'instruction
ciiminelle l'article où il est parlé de l'acquit
tement et de l'ordonnance de mise en liberté.
Après la lecture de ces articles, il fait séparer
MM. Coché et vau der Stracten des autres accu
sés cl leur annonce en flamand qu'ils sout libres.
Ils se retirent derrière le banc.
M. le président aux avocats, aux accusés et
au ministère public: N'avez-vous rien dire
sur les réponses de la cour.
Trois réponses négatives.
Il consulte la cour voix basse, puis lit les
articles du code pénal qui prononcent les peines
dont les cinq réponses affirmatives lues par le
greffier appellent l'application. Il continue et
prononce eu flaniaud les peiues portées daus
l'arrêt.
11 s'adresse encore l'interprète: Traduisez
aux coudamnés ce que je viens de prononcer et
dites-leur qu'ils ont trois jours pour se pourvoir
eu cassation contre l'arrêt de la cour.
L'interprète traduit. Les condamnés ne
montrent pas la moindre émotion.
M. le président M. Spruyt et en flamand:
Votre réquisitoire contre l'avocat Bosch
M. Spruyt aussi en flamand: J'y lenonce
pour le moment, en me réservant tous met
droits.
La cour se retire.Les défenseurs s'approchent
des quatre coudamnés et leur pressent vive
ment la malin. L'émotion est visible sur la figu
re de tous les avocats. Les condamués seuls
restent calmes.
Après avoir ordonné de mettre en liberté
MM. Coché-Mommens et van der Slraeten le
Îirésident étendit les bras vers eux mais sans
es regarder et comme pour leur dire de partir.
M. de Potter entendit son arrêt sans mou-
trer la moindre émotion. Remarquant la pâleur
et l'altération visible de M. Gendebienl ua de
ses défenseurs il dit avec calme Je con
çois son chagrin', c'est lui qui devra ap
prendre ma condamnation ma mère.
M. Tiéiemans montra une égale fermeté: il
serra la main de M. de Potter comme s'il se
réjouissait de ne pas être séparé de son ami.
M. Bartels regarda la cour en souriant et
s'empressa de consoler son défenseur, M« Btd-
liu, qui pouvait peine retenir ses larnieL
M. de Nève sembla plus surpris qu'affligé do
sa condamnation, et l'on fut obligé de la lui ré
péter pour qu'il pût y croire.
MM. Coché-Mommens et vau der Strneten
ont ensuite fait leurs adieux leurs compa
gnons de captivité.
FRANCE.
Paris mai.
Le 37 avril, au soir, S. A. R. le prince de
Saxe-Cobourg a eu l'honneur de faire sa cour
au roi. S. A. il. est partie, le 38 au malin, pour
Londres.