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- M Cuill rm a cessé de faire partie du
conseil-général du département du Finistère.
M. d'Aodigné de Là Blanchaye ne compte
plus parmi les membres du conseil d'arrondis
sement de Segré v M>iiic-el-Loiie.
ÀI Gaétan de La llocln toucauld vient «le
meure la disposition de la société «le la morale
chrétienne une somme de 1,000 fr. destinée
l'auteur du meilleur mémoire envoyé avant le
janvier i83a, sur le sujet suivant: Indi
quer les changemens faire au code pénal
actuel pour le mettre en harmonie avec les
principes de l'humanitéde la morale chré
tienne et des gouvernemens constitutionnels
- M. Lombard.de Langres, bomme de lettres,
ancien ambassadeur de la république française
en Hollande, vient de Mourir Paris.
- Un nouveau vaudeville, les Brioches la
modea obienu un grand succès Paris. Les
ridicules de la nouvelle école littéraire en font
lis frais le rire le plus franc y fait bonne jus
tice de l'exagération et de ce goût de l'horrible
qu'on retrouve dans quelques-unes de ces pro
ductions.
Procxamation du Roi.
Charles, par la grâce de Dieu roi de France
et de Navarre, tous ceux qui ces préseutes
verront, salut.
Français.' ia dernière chambre des députés a j
méconnu mes intentions. J'avais droit décomp
ter sur son concours pour faire le bien que je
méditais; elle 111e l'a refusé! Comme père de mon
peuple, mon cœur s'en est affligé; comme roi,
j'en ai été olfensé. J 'ai prononce la dissolution
de cette chambre.
Français! votre prospérité fait ma gloire
votre bonheur est le mien. Au moment où les
collèges électoraux vont s'ouvrir sur tons les
points de mou royaume, vous écouterez la voix
de votre roi.
JVlaiuleujr la charte constitutionnelle et les
institutions qu'elle a fondées, a été et sera tou
jours le but de mes étions.
Mais pour atteindre ce but je doits exercer
librement et faire lespeclpr les droits sacrés qui
sont l'apanage de ma couronne.
C'est en eux qu'est la garantie du repos pu
blic et de vos libertés. La nature du gonverne-
menlserait altérée sidecoupablesma«Gp«f/Y>s
affaiblissaient nies prérogativeset je trahirais
mes sermens, si je le souffrais.
A l'abri de ce gouvernement, la France est
«h venue florissante et libre. Elle lui doit ses
franchises, son crédit et son industrie. La France
n'a rien envier aux autres états, et ne peut as
pirer qu'à la conservation des avantages dont
elle jouit.
Rassurez-vousdonc sur vos droits. Je les con
fonds avec les miens, elles protégerai avec une
égale sollicitude.
Ne vous laissez pas égarer par le langage in
sidieux des ennemis de votre repos. Repsoussez
d'indignes soupçons et de fausses craintes, qui
ébranleraient lacouliance publique et pourraient
exciter de graves désordres Les desseins de ceux
qui propagent ces craintes échouerontquels
«lu'ils soient, devant mon immuable résolution.
I Votre séçuiilé, vos intérêts ne seront pas plus
compromis que vos libertés. Je veille sur les
uns comme sur les autres.
Electeurs, hatez-vons de vous rendre dans
vos collèges. Qu une négligence repréhensible
ne les pnve pas de votre présence? Qu'un même
sentiment vous rnime, qu'uu même drapeau
vous rallie/
C est votre roi qui vous le demande; c'est un
pere qui vous rappelle.
Remplissez vos devoirs; je saurai remplir les
miens.
Donné en notre château des Tuileries, le
treizième jour du mois de jujn de l'an de grâce
mil huit cent trente,et deuolre règne lesixième.
CHARLEo.
Le président du conseil des ministres
l'riuce de. Poucnac.
Tribunaux.
Les audiences du 10 et du 11 de la cour d'as
sises d'iudie et Loire, oui été consacrées
la continuatiou de l'audition des témoins, dans
l'affaire relative l'assassinat de Paul-Louis
Couirier.
Parmi ceux-cil'interrogatoire de la femme
Frémout, épouse de l'assassin, couvert de toute
poursuite par un verdict aulérieur d'acquitte
ment, offrait une situation neuve et du plus
grand intérêt.
Celte femme est toute tremblante et couverte
d'une sueur abondante. Je ne connais rien
cet égardl-à, dit-elle précipitamment; je ne puis
rien dire que sur les articles qu'on me di man
dera. Quanta la mort de M. Courrier, je u'en ai
aucune connaissance.. Je n'ai pas été prévenue
de la mort de M. Courrier: si j'en eusse été pré
venue, le malheur ne serait pas arrivé.
M. le présideul: Votre mari vous a-l-il dit
quelque chose depuis?
La femme Frémout: 11 ne m'a rien dit. Je u'ai
su la mort de M. Courrier par li^.que depuis
qu'il l'a avouée d'autres. J'ai toujours iguoré
mou malheur jusqu'à cette époque.
M. le président: Votre mari, en rentrant le
soir du 10 avril i8a5, avait-il une figure ex
traordinaire?
La femme Frémout: Je u'ai lien remarqué;
comme il n'eu faut pas beaucoup mon mari
pour l'étourdir, je ne l'ai pas trouvé dérangé
plus qu'à l'habitude.
M. le président: Vous n'avez jamais douné de
mauvais conseils votre mari?
La femme Frémout: Jamais je ne lui ai mis
cela dans la tète. C'est un grand malheur. Je
crois bieu que s'il n'y avait pas été force, il ne
l'aurait pas fait il u'avail aucun raison de le
faire.
M. le président: Vous êtes venue Tours
pour consulter?
La femme Fréraont: Oui, monsieur; je suis
venue demander s'il pourrait être repris. Ou
m'avait dit qu'il en aurait pour ceul ans de
galèies.
(On remarque que dans ce moment Frémout,
jusqu'alors ferme et impassible, semble vio
lemment ému. Son visage est rouge, ses yeux
sont enflammés. 11 peuebe sa tête sur ses mains
et parait absorbé.
M. le présideul le fait approcher. Frémont,
lui dit-il, êtes-vous tranquille maintenant je
ne dis pas sans remords: vous devez en être
dévoré Je vous demande si vous craignez
encore d'être poursuivi? - Frémout: Je ré
ponds tout ce qu'on me demande.
La femme Frémout: Ce n'est pas là dessus
que M. le président l'interroge. 11 te demande
si tu ne crains rien comme ayant tué M. Cour-
rier.
Frémont ne répond rien et cache sa figure
dans ses mains.
La femme Frémont: M. le président, il est
bien malade depuis trois jours. Ça lui a fait un
si grand effet de venir ici,que maidi il est tom
bé dans le chemin comme mort Depuis ce temps-
là il n'a rien mis dans son corps.
M. le président: Il n'a rien craindre quant
l'assassinat il est couvert par l'arrêt d'ac
quittement; mais il s'expose, s'il ne dit pas la
vérité, des peines ires-sévères, - La femme
Frémont Il m'a dit toujours qu'il avait tout dit;
qu'on lui ferait tout ce qu'on voudraitqu'on
lui ôterait la tête de dessus les épaules qu'il
n'eu dirait pas davantage. Il ne dit jrasque les
autres n'y étaient pas, il dit seulement qu'il ne
les a pas vus.
- Après l'audition des témoins, la cour d'as
sises d'Indre et Loire a entendu, dans la même
séance du 13, le plaidoyer de M» Barthe, avo
cat des mineurs Courrier: l'avocat, après avoir
présenté les faits de l'accusation en groupe
habilement les chaires et s'attache surtout la
déposition de Fiémoui.
et O justice! qu as-111 fait? s'écrit: l'avocat
avec des accrus qui pénètrent jusqu'au cœur
des magistrats et des auditeurs. Tu as dérobé
la tête de l'assassin la vindicte des lois par la
sujiposition qu'il était lui-même victime de pré
tendus désordres qu'il se disait chargé de sur
veiller.
11 termine en iuvilant MM. les jurés exa
miner l'accusation.
Pesez aussi, leur dit-il, pesez scrupuleu
sement dans la balance de votre justice les
moyens de défense des accusés. A Dieu ne plaise
que je désire les voir sacrifier des présomp
tions! Le craindrece serait vous faire injure.
Si Frémont, dans l'impunité qu'il a obte
nue, est accessible au remords, il porie dans
son cœur, et le jour et la nuit, un supplice
mille fois plus cruel que le glaive de la loiqui
ue punit qu'uu instant.
Qu'il ne croie pas cependant que les fils
de l'iulorluné Courrier le laissent jouir en paix
d'une liberté qui, en l'olliant incessamment a
leurs regards attristés, serait encore un scan
dale permanent pour la société. Les lois civiles,
du moins, défaut des lois criminellesleur
olfieut les moyens auxquels ce qu'ils doivent
la mémoire de leur peie ne leur permettra
jamais de renoncer.
- L'audience du 13 a été consacrée au réqui
sitoire de M. de Chancel, procureur du roi.
La première partie del'audieuce du ii\ a été
remplie par la plaidoiiie des avocats et par de
nouvelles interpellations faites Frémont, qui
a persisté dans toutes ses premières déclarations.
Après le résumé de M. le président Perrot
l'impartialité duquel le ministère public, les
défenseurs des accusés et de la p îtrie civile se
sont justement empressés de rendre un public
hommageles jures entrent en délibération^ ils
n'y restent qu'une demi-heure, et déclarent
Dubois non coupable égalité de voix, six con
tre six. Mouvemens. ils déclarent Arraull et
Boulet non coupables l'unanimité.
M. le président prononce l'acquittement des
trois accusés, et ordonne qu'ils soient mis en
liberté.
Pendant les débats de celte audience et jus
qu'à l'arrêt, Fieinont, que M. le président
avait autorisé se retirer est resté dans l'anti
chambre, la tète jienchéesur une table, agité
de spasmes uerveux et d'un tremblement con-
vulsif; sa pauvre femme ne.l'a jias aboudonué
uiiseul instant. L'iiiteiëi et la pitié de tous les
spectateurs la récompensaient des soins qu'elle
rendait cet homme, auquel un triste sort ia lie
jamais.
Eu sortant de l'audience, assignation en
paiement d'une somme de 3o,ooo fr. de dom
mages-intérêts a éié remise Frémout la re
quête de ia partie civile.
On assurait aujourd'hui Tours qu'un per
sonnage important avait l'intention de tenter
des démarchés jiour faire entrer Frémont, de
son consentement, au couveut de la Trappe.
Ou disait généralement que ce grand crime
était encore enveloppé de mystère et que le
doute avait sauvé Dubois.
ANGLETERRE.
Londres3o juin.
Le Court-Journal dément le bruit que lre-
duc de Cambridge avait été invité par le duc
de Wellington de venir en Angleterre. C'est le
duc de Clarence qui lui a écrit jiour lui repré
senter la nécessité défaire une prompte visite
son frère le roi.
- On a montré la Bout se dps lettres de Paris
qui annoncent que Charles X est disposé
changer son ministère, si, après les élections