3 versés. Le bureau provisoire de Melun a été renouvelé en partie. EXPÉDITION D'ALGER. M. de Bourinont a demandé M. Bruat l'un des capitaines délivrés s'il avait se louer de la conduite des consuls l'égard des pri sonniers. Lés consuls d'Angleterre et de Sar- daigne étant présens, M. Bruat répondit:- J'ai de nombreux remercieraens faire M. le consul dé Sardaïgne. Dans une des chambres de la Casauba on a trouvé des schallsde belles armes de beaux lapis, qui seront probablement la conquête de l'état-major. En soulevant une banquette on a aperçu une longue sacoche qu'on a ouverte on l'a trouvée pleine de quadruples. Estimation faite de ce qu'elle contenait, on a jugé que la somme n'était guère moins de 55 millions. Les magasins de la marine sont très-bien approvisionnés en boischanvre et fer. Sur les chantiers est une frégate dans le port sont une vieille frégate une corvette trois super bes goélettes trois mâts, de vingt canons, des chaloupes-cannonières, et les deux brûlots qui devaient être lancés sur notre convoi. Il y a dans Alger i5 ao mille Juifs très- bien disposés pour les Français. Les étranges fanfaronnades des Turcs sur l'armée française, lorsqu'ils sortirent de la ville pour aller la combattre, ont beaucoup contribué les décousidérer après leurs défaites successives. Ils avaient distribué d'avance leurs maîtresses ou leurs protégés une partie des esclaves chrétious qu'ils devaient ramener. Plusieurs même avaient emprunté de l'ar gent sur cet étrange nantissement et avaient trouvé des Maures assez simples pour leur prê ter, tant les Turcs paraissaient invincibles au peuple d'Alger. Hussein dey d'Alger, n'était pas un hom me cruel. Sévère seulement pour la milice tur que dont il craignait l'esprit séditieux et cons pirateur il était juste et humain pour la po pulation d Alger qui ne lui reproche aucun acte de prévarication ou de tyrannie. C'est un homme fin, très-instruit pour un Turc, et assez au courant de la situation politique de 1 Europe et des intérêts compliqués des divei- scs puissances par rapport l'Orient. C'est pourtant cette partie de ses connaissances qui cause sa chu V, et lui a fait compter imprudem ment sijf l'Angleterre. Vouant ses connaissances militaires elles paraissent avoir été très-bornées. Uléma doc teur de la loi du prophètele dey Hussein avait plus étudié les textes du Coiau et livres arabesque la tactique moderne. La conquête d'Alger paraît nous avoir coûté quatre cinq mille hommes blessés tués malades ou mis hors de combat par des causes quelconques et dans ce nombre doivent être compris les non corabaitaus et employés de l'armée qui ont subi les chances de la guerre. Sur ce nombre de quatre cinq millecelui des morts et des hommes blessés assez grîève- ment pour ne plus pouvoir continuer le service, doit être de mille douze cents hommes. Les Algériens ont évalué leurs pertes plus de dix mille tués ou blessés, ce qui est Irès-crôya- ble cause de la grande supériorité de notre artillerie qui a plusieurs fois exécuté sur des masses très-nombreuses. - Gazette. On dit que le bey de Titeriprovince cen trale du royaume d'Alger, a fait sa soumis sion et se reconnaît vassal du roi de Fiance. On espère que dans quinze jours tout le reste du pays aura fait égalemeut sa soumission. Le plus grand ordre règne dans la ville d'Alger et surtout la plus parfaite harmonie entre les Français et les habiiaiis. - Il y a aujourd'hui g joui s que le gouver nement a reçu par le télégraphe la nouvelle de la prise d'Alger. Il y eu a plus de six qu'il a publié les premiers détails de celte victoire. Depuis ce moment le Moniteur garde le silen ce, et chacun s'étonne ou que le ministère ne reçoive pas de nouveaux documens sur l'état du pays ou qu'il ne les rende pas publics. Toulon, i3juillet j83o. Des dépêches arrivées ce matin de Paris, annoncent, dit-on, que le général de division Beithezène, qui s'est couvert d'une nouvelle gloire dans la campague d'Afriqueest nommé gouverneur d'Alger, où une forte garnison seia établie; que M. de Bourmont rentrera en France pour reprendre son portefeuille et ac cepter, avec le bâton de maréchal, les honneurs qu'on lui prépare; et qu'un gouvernement mi- liiaire restera Alger jusqu'à ce que le projet de colonisation puisse être exécuté. MM. d'Assigny et Bruatcommandans des briks VAventure et le Silène, sont restés Alger pour régler le compte des avances qui ont été faites par l'intermédiaire du consul dé Sardaigne. Le bey de Copslantine n'a pas encore fait sa soumission notre armée: il craint le châtiment qu'il a méiilé. On dit qu'il est parvenu ras sembler une armée de 5o,ooo hommesqu'il a placée près de la rivière Bouberak, pour défen dre son territoire. - Le Sémaphore de Marseille contient plu sieurs lettres qui bien qu'antérieures la prise d'Alger, offrent des détails stratégiques assez nitéressans pour qu'on se plaise en lire les extraits. S Exc. le président du conseil des minis tres -( Extrait. A la Casauba, 8 juillet i83o. Prince, la prise d'Alger paraît devoir amener la soumission de toutes les parties de la régence: plus la milice turque était redoutée, plus sa prompte destruction a relevé dans l'esprit des Africains la force de l'armée française, les mili ciens eux-mêmes ont donné l'exemple de l'obéis sance; dans chacune de leurs casernes, quelques soldats ont suffi pour les désarmer au premier ordre qu'ils ont reçu, tous ont apporté leurs fusils et leurs yatagans dans le lieu qui leur avait été désigné. Le dey est venu me voir hier dans la Casauba. C'est Livourne qu'il a témoigné le désir d'aller s'établir. Une frégate va l'y transporter. M. l'a miral Duperré prend des dispositions pour que les Turc célibataires s'embarquent presquent en même tefnpsLes Maures et les Juifs attendent leur départ avec une vive impatience. C'est alors seulement qu'ils croiront leur joug brisé pour toujours. Le bey de Titeri a reconnu le premier l'im possibilité où il était de prolonger la lutte. Le lendemain même du jour où les troupes fran çaises ont pris possession d'Alger, son fils, peine âgé 16 ans, est venu in'annoncer qu'il était prêt se soumettre, et que, si je l'y autorisais, il se présenterait lui-même. Son jeune envoyé remplit sa mission avec une naïveté qui rappelait les temps antiques. Je lui remis un sauf-conduit vpour son père, quile jour suivant, se rendit a Alger. Je l'ai laissé la tête du gouvernement de sa province, sous la condition qu'il nous paierait le même tribut qu'au dey. Cette condition a été acceptée avec reconnaissance. Les habitans paraissent convaincus que les beys d'Oran et de Constantine ne tarderont pas suivre l'exemple de celui de Titeri. J'ai confié la direction de la police M. d'Au- bignose, Français qui a long-temps habité l'Orient. Une commission, présidée par M. l'intendant en chef' de /Nice, a été chargée d'indiquer les mo difications que les derniers événemens devaient apporter dans l'administration et la forme du gouvernement. M. le général Tholose a été nom mé commandent de la place. Son caractère fer me et honorable le rend éminemment propre ce poste important. Déjà des ordres sout donnés pour que le ma tériel d'artillerie qui n'avait point été mis terre soit transporté en France. L'équipage de siège reste presque entier. On a trouvé immense quantité de poudre et de projectiles, et plus de 2,000 bouches feu presque toutes en bronze. La valeur de ces objets, celle des fers qui' appartiennent au gouvernement, et surtout' celle du trésor dont Bl. le payeur-général fait l'in ventaire paraissent devoir suffire pour payer une grande partie des frais de la guerre. f La suite au n° prochain. ANGLETERRE. Londres, a 1 juillet: Le roi a nommé plusieurs membres (Je sou conseil privé, parmi ceux de la cour dé chan cellerie. On remarque que M. O Conticll n'y est pas compris. - L'amiral Malcolm se dispose se lendre avec tous ses vaisseaux Gibraltar dés que le temps sera favorable. - Un journal annonce que l'empereur d'Au triche a accepté la médiation entre don Pédro et son frère don Miguel, et que la jeune Doua Maria doit se rendre bientôt Trieste, où elle est attendue. Elle irait de là la cour d'Autri che, où elle restera quelque temps. - On vient de recevoir les journaux de Rîo- Janéiro jusqu'au a3mai. L'empereur avait souf fert d'une attaque de la maladie laquelle il était sujet, il y a 6 ans, mais bien que h s symp tômes en fussent fort graves S. M. était com plètement rétablie le 23. Les deux chambres législatives ont répondu au discours du trône. Celle des députés a ex primé sa satisfaction de ce que l'empereur a promis de ne pas risquer la tranquillité et les intérêts du Brésil, par une intervention dans les affaires du Portugal, qui ne pourrait qu'être nuisible la prospérité de l'empire et contraire aux droits des gens, quel qu'en fût le résultat. - Tous les bruits sur le départ de Bolivar de la Colombie se sont confirmés. - Le duc de Wellington a promis de présnfer la chambre des pairs un bill pour la légali sation des mariages catholiques. Une députatiou du clergé catholique, qui s'est rendue chez lui en a reçu l'assurance qu'il s'occuperait inces samment de cet objet. Ce ne sera qu'un déve loppement naturel du bill d'émancipation. Ce qui entrave encore le développement complet s'évanouira peu peu et toutes les distinctions qu'ou faisait ou fait encore entre les catholiques et les protestans finiront par tomber dans l'ou bli, moiDS que l'esprit de paiti ne rallume les haines qui couvent encore sous la cendre. - Le Courrier continue de s'occuper de la question d'Alger. - Le Times contient les réflexions suivantes: «Nous ne pouvons rien dire, quant présent, des moyens que la France çompte employer pour donner sou expédition d'Afrique un résultat satisfaisant. Occupera-t-elie Alger militairement aux frais des vaincus pendant uu certain temps? Fera-t-elle du territoire algé rien une colonie française? En attendant qu'ils soieut réglés, nous répéterons que nous n'aper cevons pas les grands dangers qui résulteraient pour l'Angleterre, de l'occupation permanente d'Alger par les Français: car en s'établissant sur les côtes de l'Afrique, ils donneraient une meilleure direction l'industrie des iudigènes, ce qui ouvrirait immanquablement de nouveaux débouchés au commerce des autres nations maritimes, aussi bien qu'à celui de la France. - Le Morning- Herald ne s'exprime pas èn termes aussi medérées sur le projet réel ou prétendu de la colonisation d'Alger: - Diverses circonstances, di?»d, ont pu por ter certaines personnes croire que les Fran çais compleut garder Alger. Mais, pour exécu ter ce projet il leur faudiail non-seulement exterminer les puissances barbaresquesmais se faire craindre des étals maritimes de l'Europe, et de l'Angleterre en particulier car la crainte seule ou quelque autre motif égaleraient bas pourrait déterminer les conseils de cette dei nie- re se prêter de telles mesures. A cet égard nous n'avons pas la moindre appréhension; car, s'il se trouvait Uri ministre capable de sanction - ner ce point la dégradation de son paysce Serait le dernier acte de sa carrière ministériel le. Le nouveau règne, toute brève qu'a été sa durée, dotiue déjà des garanties suffisantes qu'il né souffrira jamais que l'honneur ou l'intérêt national soit impunément attaqué de quelque

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Le Propagateur (1818-1871) | 1830 | | pagina 3