Louis-Philippe d'Orléans.
capitale pour y exercer les fonctions de lieu
tenant-général du royaume.
Je n'ai pas balancé venir partager vos dan
gers me placer au milieu de votre héroïque
population el faire tous mes efforts pour vous
préserver des calamités de la guerre civile et de
l'anarchie.
En rentrant dans la ville de Parisje por
tais avec orgueil ces couleurs glorieuses que
vous avec reprises et que j'avais moi-même
portées.
Les chambres vont se réunir elles aviseront
aux moyens d'assurer le règne des lois el le
maintien des droits de la uatiou.
s La charte sera désormais une vérité.
Louis-Philippe d'Obléans.
Les citoyens après avoir lu celte piece, ont
crié unanimement - A^ive le duc d'Orléans!
vive le lieutenant-général
La proclamation multipliée l'infini par la
presse a été bientôt connue dans toute l'étendue
de la capitale et elle y a été accueillie avec la
plus graude faveur.
Le 31, vers une heure, M\l. les députés pré
sens Paris se sont réunis au lieu ordinaire de
leurs séances. M. Laliitte a occupé le fauteuil de
président. On remarquait dans l'assemblee un
assez grand nombre de députés nouvellement
arrivés: particulièrement, MM. Etienne, Jac-
queminot, Tribert, Dupontde l'Eure, Dumey-
lelet beaucoup d'autres. 11 a élé propose de
faire immédiatmeut une proclamation adressé au
peuple français et destinée exposer les mo
tifs de la conduite de M .M. les députés depuis
leur réunion et établir d'une manière incon
testable les droits des Français.
■3 f
L'assemblée a décidé qu'une commission com
posée de son président et de ses secrétaires pro
visoires présenieraitimmédialemeuluu projet de
rédaction. La séance a été suspendue et pen
dant que les commissaires MM. Lalïlite, Ben
jamin Constant Bérard Villemaiu el Guizot,
préparaient leur travailMM. les députés sont
venus se mêler de nombreux groupes- de ci
toyens, formés dans la salle des conférences.
L'enthousiasme étaitsur tomes les figures. MM.
les députés ne suffisaient pas aux félicitations
qui leur étaient adressées.
Après une heure i p MM.-les députés sont
entrés en séance et M. le piésidenl a donné lec
ture de la proclamation suivante, qui a élé
adoptée l'unanimité et sans discussion -
proclamation.
Adressée aux Français par les députés des
déparlemens réunis Paris.
Français, la France est libre. Le pouvoir ab
solu levait son drapeau l'héroïque population
de Paris I a abattu. Paris attaqué a fait triom
pher par les armes la cause sacrée qui venait de
triompher en vain dans les élections. Un pou
voir usurpateur de nos droits, perturbateur de
notre repos, menaçait la fois la liberté et l'or
dre ;nous rentronsetla possession de l'ordre et
delà liberté. Plus de crainte pour les droits ac
quis plus de barrière entre nous et les droits
qui nous manquent encore.
Un gouvernement qui, sans délai, nous ga
rantisse ces biens, est aujourd'hui le premier
besoin de la patrie. Français, ceux de vos dé
putés quise trouvent déjà Paris se sont réunis,
e.t en attendant l'intervention régulière des
chambres, ils ont invité un Français qui n'a ja
mais combattu que pour la France, M. le duc
d Orléans, exercer les fonctions de lieutenant-
général du royaume. C'est leurs yeux le plus
sur moyen d'accomplir promptemenl par la
paix le succès de la plus légitime défense.
Le duc d'Orléans est dévoué la cause na
tionale et constitutionnelle. lien a toujours dé
fendu les intérêts et professé les principes. Il
respectera nos droits, car il tiendra de. uous les
siens. Nous nous assurerons par des lois toutes
les garanties nécessaires pour rendre la liberté
forte et durable.
3
Le rétablissement de la garde nationale avec
l'intervention desgardes uatiouaux dans le choix
des officiers.
L'intervention des citoyens dans la formation
des administrations départementales et munici
pales.
Le jury pour les délits de la presse la res-
ponsabdité légalement organisée des ministres
et des agens de l'administration.
L'état des militaires légalement assuré.
La réélection des députés promus des fonc
tions publiques.
Nous donnerons nos institutions, de con
cert avec le chef de l'étatles développemens
dont elles ont besoin.
Français, le duc d'Orléans lui-même a déjà
parlé, el son langage est celui qui convient
un pays libre. Les chambres vont se réunir
vous dit-il elles aviseront aux moyens d'as-
surer le règne des lois et le maintien des droits
de la nation.
La charte sera désormais une vérité.»
ordonnance.
Lieutenance-générale du royaume.
Art. i"'. Les condamnations prononcées pour
déiits politiques de la presse restent sans effet.
2. Les personnes détenues raison de ces dé
lits serout sur le champ mises en liberté.
Il est fait également remise des amendes et
autres frais, sous la seule réserve des droits des
tiers.
Les poursuites commencées jusqu'à ce jour
cesseront immédiatement.
Paiis, le 2 août i83o.
- Par ordonnance du lieutenant-général du
royaume, du 2 août, M. Bernard, avocat et
député de Reunesest nommé procureur-gé
néral la cour royale de Paris, en remplace
ment de M. Jacquinot-Pampelune*, M. Barthe,
avocatest nommé procureur du roi près le
tribunal de première instance de la Seine M.
Mérilhou, avocat et ancien magistrat la cour
royale, est nommé Secrétaire-général du mi
nistère de la justice.
garde nationale de paris.
a août.
Dans la gloiieuse crise où l'énergie parisien
ne a reconquis nos droits, tout reste provisoire:
il n'y a de définitif que la souveraineté de ces
droits nationaux el l'éternel souvenir de la
glande semaine du peuple mais au milieu des
divers pouvoirs improvisés par les nécessités de
notre situation la réorganisation des gardes
nationales est un besoin de défense et d'ordre
public réclamé de toutes parts. La pensée du
prince exerçant la haute fonction de lieutenant-
général du royaume, bien honorable pour moi,
a élé que je devais pour le moment prendre ce
commandement. Je m'étais refusé, en 1790, au
vœu de trois millions de mes camarades, parce
que celte fonction eût élé permanente et pou
vait un jour devenir dangereuse. Aujourd'hui
que les circonstances sont différentes je crois
devoir pour servir la liberté el la patrie, accep
ter l'emploi de commandant-général des gardes
nationales de France. - La Fayette.
- Charles X et sa famille l'exception de
Mme |a dauphiue restée Fontainebleau sont
depuis le 3i Rambouillet accompagnés de
2,000 hommes de tduttes armes et d'un grand
nombre d'officiers-générâux et supérieurs sans
troupes. La division Bordesoulle el tout le reste
de la garde n'a point quitté Versailles. Le gé
néral est Rambouilletel les régimens oui re
fusé de le suivre. Les nouvelles autorités el le
drapeau tricolore sont établis a Versailles.
Le mouvement de délivrance patriotique s'é
tait propage de Paris avec taut de rapidité et
d'enthousiasme sur Orléans, ChartresBlois
Tours el tout le pays de la Loire que la re
traite de Charles X sur la Vendéeétaildevenue
impossible. Des événemens eu partie semblables
ceux de Paris ont eu lieu Nantes, la victoire
est restée aux citoyens et aussitôt des volon
taires nationaux ont élé mobilisés.
Dans ces circonstances Charies X a dû se
résigner demander un sauf-conduit au gou
vernement provisoire. Ce sauf-conduit lui a été
accordé et des commissaires nationaux soin
dit-on déjà partis pour accompagner i'ex-roi
Cherbourg où il s'embarquera.
Charles X, .en faisant demander ce sauf-con
duit jusqu'au premier port de mer, a offert
d'abdiquer en faveur de M. le duc d'Orléans.
MM. Odillon Barrot de Schoneu Jacquemi-
not, le duc de Coigny elle duc de Trévise sont
partis pour lui potier ce sauf-conduit el eu ré
gler les conditions.
Parmi les troupes qui sout encore Ram
bouillet se trouvent environ 3oo gendarmes
commandés par M. le marquis de Foucaull, qui
n'est pas mort comme quelques journaux i'onC
annoncé
Hier matin, vers 9 heures la duchesse d'Ar.-
goulême el le dauphin sont arrivés sans suite.
- M. le duc d'Angoulême a lu Maintenons
en présence des troupes qui l'accompagnaient,
une proclamation ayant pour but d'annoncer
l'armée qu'elle était licenciée. De toutes parts
les chefs de corps se disposent faire leur sou-\
mission ait prince lieutenant-général.
- M. de Montbel el M. Capeiie sont les seuls
ministres qui soient restés auprès de la famillui
royale on ne sait encore se que sont devenus
MM.dePolignac, Guernon de Ranville, d'ilaus-
sez et Chantelauze.
- M. de Bourmont, débarqué Toulon, s'est
rembarqué aussitôt. On croit qu'il s'est dirigé
sur Naples.
Les commissaires nommés pour occuper
les divers déparlemens du ministère se sont
réunis le 2 au Palais-Royalchez M. le duc
d'Orléans.
- Le ministre plénipotentiaire des Etals-
Unis est un des premiers agens diplomatiques:
qui soieut allés présenter leurs hommages au.
lieutenant-général du royaume.
- Le duc de Bourbon a fait complimenter le
duc d'Orléans, el lui a exprimé la satisfacliou
la plus vive sur tout ce qui s'est passé.
- Les candidats la vice-présidence de la
chambre des pairs sont MM. Siméou, Porta-*
lis, Pasquier et de Chateaubriand.
- Il paraît que, parmi les ministres d'état y
il sera choisi des orateurs du gouvernement
ayant pour mission dans les deux chambres de
développer les motifs des lois présentées par le
ministère et d'en soutenir la discussion. Ou
nomme MM. Benjamin Constant et Dupin aîné
Courrier.
- On lit dans le Temps M. de Feyronnet
a élé arrêté et écroué dans la maison d'arrêt de
Tours.
- Angers a fermé ses portes Charles X.
Nantes accourt pour unir ses forces aux ci
toyens de Maine-et Loire. Saumur a arboré la
cocarde nationale.
- Le 31 le drapeau tricolore a été arboré
Amiens. Le 29, des allroupemens s'étaient
portés sur Saiut-Acheuldont tous les bâli-
mens ont été saccagés. Personne n'y a péii.
- Samedi, 3 le drapeau national flottait.A
Metz.
- A Lyon le drapeau tricolore flotte de
toute part 10,000 hommes étaient sur le point
de marcher sur Paris.
- Le diapeau tricolore flotte maintenant a
Toulonla nouvelle en est parvenue par le
télégraphe.
Il paraît certain que deja les ambassadeurs
des puissances étrangèresprésens a Fansont
donné M. le duc d'Orléans, an nom de lents
souverains respectifs, l'assurance des disposi
tions les plus amicales.
- M. le général La Marque est investi du