lOtAGA
JOURNAL D'YPRiiS,
de s. m. le roi
pays-bas.
jf«i26'9-~ XIVme Année.
Mercredi, *9 Sept1"*, 18^0.
FERMETURE
DÉS PORTES 1)E LA VILLE.
Du i5 au jo Septembre7/2 heures.
PAR AUTORISATION
DES
UVERTURE
TES DE LA VILLE.
Du 1 5 auqjr» Septembre, a 5 heure*.
=s:
ofltujlic JJjilà iciatto eu JX^oiauat
INTEKI EL R.
PAYS-BAS.
Yj*res sg septembre.
(tî» On dit que I'Editbox du Catholique est
arrêté.
't Avant-hier, dans l'après-dînéequel
ques mouvemens eurent lieu pour arborer le
drapeau tricolore brabançon. Diffërens grou
pes s'étaient formés sur la Grand'-Place où
effectivement deux drapeaux tricolores tu-
leut promenésaux acclamations de la multi
tude. La foule s'étaitd'abord portée chez
l'Éditeur de ce Journalet il fut requis de
livrer du papier, des trois couleurs nationa
les dont on lorma l'un des deux drapeaux.
La foule se bornait promener les insignes
brabançons qu'ellesaluail de ses cris de joie
lmsqu'a l'ituprovisiela force aimée inter
vint, dissipa les groupes, s'empara violem
ment des drapeaux et appréhenda au corps
les deux individus qui les portaientet qui
furent constitués prisonniers la grande-garde.
Cependantsur l'intervention de l'autorité lo
cale ces deux citoyens furent élargis dans
la journée. Un fort piquet de troupes se dé
ploya et stationna sur la Grand'-Place. L'au
torité civile lit faire des publications. L'auto
rité militaire prit des mesures de sûreté et de
police. La garnison estpresque entièrement,
composée de Belges. La nuit ne fut pas calme.
L'agitation régna. Ypres paraît vouloir se pro
noncer mais LEGALEMENT, pour la cause
•les héroïques Bruxelloisqui est celle de toute
la Belgique.... Hier, tout semblait pli-s tran
quille. La force armée s'était retirée. La ré
gence avait fait fairemais avec plus d'appa
reil, de nouvelles publications. Les allroupe-
tnensavaient disparu... Espérons que, si enfin, le
drapeau national tricolore s'arbore icice sera
sans effusion de sang satis voir se renouve-,
1ersous nos yeux ces scènes funestes ces
catastrophes déplorables dont n'a déjà que
trop eu gémir la Belgique iudignée, l'huma
nité tout entière!!!
Enfin, M. Henri Carton notre bourgmes
tre s'est transporté de sa personnepar-tout
ou il s'agissait de mainleuir le bon ordre et la
tranquillité publique etdans ces circonstan
ces difficiles il a déployé tout l'ascendant de
'a popularité. Tout porte croire que sous
ces rapports la voix de ce magistrat ne sera
pas méconnue mais aussi que la ville
u Ypres ne s'isolera poiut du faisceau national
1U' de toute partse forme et se resserre
pour la conquête des libertés publiques et de
l'indépendance de la Patrie!!!
Nous recevonsl'instantune lettre
d'Osteodela date du 37 de ce mois. Diman
che vêts 4 heures de relevée un mouvement
populaire y a éclaté. 600 700 bourgeois
déployant le drapeau brabançon se sont por
tés sur la Grand'-Place, se sont rendus maîtres
de la Maison de Ville, et ont arboré les couleurs
nationales sur la tour. Dans le même instant
ils ont enlevé, de vive forcele poste de la
grand'-garde qu'ils ont désarmé. 400 citoyens
armés sortirentalors, de l'Hôtel de Ville, et
s'interposèrent entre les bourgeois et la troupe.
Dans ces entrefaites, toute la garnison dé
boucha, l'iniproviste sans battre la caisse, et
au pas de charge sur la Grand'-Place. Là
les troupes se formèrent en bataille, et firent
un feu de mousqueterie très-nourri. Les bour
geois ripostèrent vigoureusement. On compte
plusieurs morts et blessés. A 10 heures du
soir les citoyens se sont emparés du beffroi
et ils ont sonoé l'alarme. Au toscin, toute la
bourgeoisie s'est mise sur pied etpendant
uue demi-heurea livré un combat acharné.
La nuit s'est passée dans mille aogoisses. La
garnison campe sur la Grand'-Place. De forts
pelotons gardent les avenues des rues. Le-
canou y est braqué. On attendait, chaque
instantles fuyards de Brugesoù un sembla
ble mouvementmais d'une formidable inten
sité aurait éclaté et où la bourgeoisie aurait
expulsé la garnison. La lutte recommençait....
- Nous recevons, enfin, les Journauxla
date des 34a536 et 37. Nous extrayoos ce
qui suit, du Journal delà Belgique, rubrique
de Bruxelles s 6 septembre -
Les derniers évenemeus ont empêché jus
qu'aujourd'hui la publication du Journal.
Voici ce qu'il a été possible de recueillir jus
qu'ici au milieu des détails les plus contradic
toires qui circulent: -
Ainsi qu'il a été dit dans le n° 366, des volon
taires sont sortis le mercredi 33, au malinse di
rigeant par les portes de Sehaerbeek et de Lou-
vain sur les troupes qui occupaient Les positions
d'Ever et Diegem, d'autres se portèrent aussi
sur la roule de Gand la rencontre des hus
sards qui se trouvaient la hauteur de Zelfik.
Ces affairesd'avant-poste se continuèrent durant
la journée le uombre des tués f ut assez consi
dérable.
Au soir, le plus grand nombre de volontaires
était rentré. Chacun se dirigeait vers les portes;
on travaillait renforcer partout les barricade*
on parlait d'une proclamation dn prince Frédé
ric publiée par la Gazette des Pays-Bas
Voir le n° 1368 et l'on s'attendait a chaque
instant l'entrée des troupes. La nuit se passa
cependant tranquillement. Vers les onze heures,
M. Ducpétiaux et une autre ptysonne s'étaient
rendus au quartier-général du priuce Frédéric,
afin de lui représenterdit-ou, l'élaides es
prits. Ils ne pureut parvenir au prince arrivés
aux avant-postes, ils furent arrêtés, etmaigre
leur qualité de parlementaires, transportés a
Anvers, où ils sont détenus.
Le jeudi 33, vers sept heures du matin les
grenadiers et les chasseurs se présentèrent aux
portes de Sehaerbeek et de Louvain. L'ai tillei io
bourgeoise ouvrit aussitôt sou feu sur eux la
fusillade s'engagea; les troupes ripostèrent par
leurs canons et bientôt les boulets commencè
rent tomber dans le haut de la ville.
Le mouvement des troupes s'effectuait cepen
dant elles occupèrent les serres du Jardin bo
tanique, et, par les vitraux, ripostèrent iq feu
des bourgeois postés sur le bouievard en face
le poste de 1 "Observatoire était gardé par des
volontaires liégeois dont la fusillade couvrait le
glacis extérieur. Vers huit heures, les portes de
Louvain et de Sehaerbeek furent forcées et les
troupes hollandaises pénétrèrent dans la ville et
s'avancèrent par la rue royale neuve les bou
levards et la rue de Louvain vers le Parc. Un
vif engagement eut lieu alors; peu peu les
différentes colonnes atteignirent le Parc les
chasseurs occupaient la rue de Louvain jusqu'en
face de la rue d'Orange, et inquiétaient les
habitans postés la barricade du Treurenberg,
sous le feu de laquelle passaient les grenadiers
débouchant de la rue royale neuve; là plusieurs
de ces derniers tombèrent et leuis btes-.es fu
rent faits prisonniers. Le Parc fut occupé [«r
les troupes et elles s'y retranchèrent avec leur
artillerie.
Pendant que ces choses se passaient dans le
haut de la ville, des hussards et uu détachein«-nt
d'infanterie divisionnaire entraient parla porte
de Flandre; mais ariivésau marché aux co
chons ils furent foicés de se reiirer et uue
partie même d'abandouner ses arrneseï elfeis
uu bon nombre d'entre eus furent faits prison
niers panui lesquels ou dit se trouver le colo
nel. Gette attaque fut la seule qui ait en beu
jusqu'à présent dans le bas de la ville et de
puis lors lec< mbat s'est concentré dans le haut.
Le Patç et ses alentours formaient alors le