Sèhastiani, dans une seconde conférence, nous
annonça que la séparation de la Belgique d'avec
la Hollandeet son indépendance comme état
séparé,étaient établies en principes par les cinq
grandes puissances. Des commissaires belges
envoyés par le gouvernement provisoire, sont
attendus Loudtes. Ils y traiteront des graves
intérêts de notre pays dans la limite de leurs
pouvoirs eu rapport avec le gouvernement
provisoire et le congrès national.
«Je u'ai pas besoin d'ajouter que la libre
navigatiou de l'Escaut n'est plus une question
pour les cinq gtandes puissances. Et cet
pour ce qui concerne l'exécution de la
part de la Hollande des conditions de l'ai mistice
le congrès national et le pays peuvent avoir la
certitude que les puissances agiront selon les
principes d 'honneur et de dignité. Le commerce
et l'industrie doivent se rassurer: la iibéialilé
<jui préside aux négociations politiques, animera
duo même esprit les relations commerciales
entre les deux pays. Enfin, messieurs, il y a
aujourd'hui quatre mois que la Belgique a
commencé sa glotieuse révolution; et, après un
,51 court espace de tempselle se voitla suite
de l'adhésion du gouvernement provisoire au
protocole du 17 novembre, admise dans la
fraude famille européenne comme puissance
indépendante. Un pareil résultai n'a pas besoin
de commentaires.
A1. le comte Sébasiiani nous annonça, dans
]a même couférence, que nous aurions sous peu
l'honneur d'être piéseutés au roi. Mais l'urgence
des affaires me rappelant en Belgique mon
collègue M. Gendtbien sera auprès de S. M.
Louis-Philippe, l'interprète de nos senlimens
de reconnaissance pour la noble attitude qu'à
prise la France dans les intérêts de notre pays.
Reste pour la Belgique une question
d'houneur et d'uu immense intérêt, sur laquelle
boucoup de suppositions étranges ont déjà été
faites; je veux parler du choix du prince. A cet
égard le congrès natioual sent qu'il n'appar
tient ni au gouvernement provisoire, ni au co
mité diplomatique de prendre l'initiative mais
ce que l'un et l'autre peuveut et doivent faire
c'est de se mettre eu mesure d'éclairer plus tard
la détermination du congrès, qui saura, par son
choixconcilier tout la fois les intérêts de
l'Europe avec les intérêts, la dignité et l'indé
pendance de la Belgique.
Bruxelles26 décembre i83o.
Le chef du comité diplomatique
Sylvain van de Weyer.
Bruxellessg décembre.
MM. Sylvain van de Weyer et le comte Vi
lain XI1U sont partis ce matin 6 heures de
cette ville pour se remire en mission Londres!
Ces deux messieurs sont nommés commissaires
près du congrès de Londres. MM. Waiiez et
Désiré Behr se rendront Londres comme se
crétaires de légation.
- Le roi de Hollande vient de permettre la
sortie de tous les navires beigesretenus
Flessingue, en leur rendant les papieis de mer.
En conséquence le 3 mâts leprince d Orang"
allant Rio-Janeiro, et le smak Catharina
capitaine Vanderschuit, destiné pour Londres,
sont immédiatement partis. Jd'envers.)
- Quelques rixes ont eu lieu samedi soir,
Namur, entre quelques lanciers et milicens de
notre garnison. II faut espérer que cela ne con
tinuera pas. Cependant, si nous sommes bien
informés, il y a en général peu de discipline
dans notre nouvelle armée. Si le fait est viai
nous en rechercherons la cause etquelle
qu'elle puisse être nous la dirons nettement.
Liège 2 8 décembre.
Les détails suivans sont extraits du Politique
Dimanche dernier, les Hollandais ont fait une
nouvelle sortie de Maestiicht, ils se sont dirigés
sur Grondsveld village situé entre cette ville
et la commune d'Eysden, et leshabitans avaient
été sommés de livrer des fourrages.
Le général Mellinel a établi son quartier-gé
néral a Fauquemont. Cette position est une des
plus importantes du pays. 11 n'aurait jamais pu
eu choisir une meilleure pour appuyer ses
opérations. 1! a fait élever deux batteries, l'une
la barrière de Scham, l'autre sur les hau-
teuis de Kiuisixrg. Si le général pouvait y
placer des pièces de 34, il pourrait battre eu
bt eche les remparts qui entourent le quai lier de
YYyk oud'Outie-Meuse, et enfoncer la vieille
poite d'Allemagne. Mais le matériel de son ar
tillerie ne se compose que de pièces de campagne
de six. Les soldais qui desseï vent ces piècessoul
presque tous de vieux cauouu'ers français les
autres, Belges de naissance, ont fait leurs preu
ves sous Napoléon.
Anvers ,26 décembre.
Ce matin de bonne heure on remarquait des
préparatifs de départ bord de l'escadre de-,
vant la ville Vers onze heures, le bateau
vapeur Surinam a pris en remorque la cervelle
Comète et ce deux bâlimeus oui descendu la
riviere.
A midi et demi est arrivé devant la ville, ve
nant de Flessingue le bateau vapeur Cura
çao qui a pris la remorque le brik Gieret
ces deux bâlimens sont également partis.
Il y avait sur les quais une grande affluenceet
le temps émit superbe. Il ne nous reste plus que
huit chaloupes canonnières qui seront placées,
dit-on dans les criques et qui resteront pour
nous garder,couformémentau fameux armistice
conclu par notre gouvernement.
Nous recevons de Westwézel la pièce sui
vante
ordre du jour.
Braves volontaires de la 3« brigade, lorsque
je sollicitai l'honneur de vous commander j'es
pérais de vous conduire la victoire mais un
armistice inxerminàblè est malheureusement ve
nu paralyser mes intentions et vous plonger
dans une inaction désespérante, pour des brave»
qui brûlent de matclier l'ennemi. Ce n'est
pas tout encore. Votre dénuement absolu pen
dant une saison rigoureuse, les vaines réclama
tions que j'ai multipliées pour procurer des
effets d'habillementm'ont déterminé de
mander mon rappel.
Braves volontaires Je vais m'éioigner de
vous et si quclquechnsepeut diminuer le regret
que j'ai de vous quitterc'est l'espoir de vous
être plus utile auprès du gouvernement. Si ja
mais cependantvous jugiez ma piésence né
cessaire l'armée parlez, et vous me reverrez
bientôt parmi vous!
Westwézelle ai décembre t83o.
Le lieutenant-colonel d'état-major,
sous~chef commandant la 5e brigade
Fonson.
Le gouvernement provisoire vient de don
ner une preuve non équivoque de ia confiance
qu'il accorde M- le colonel Delescailie, cheva
lier de la légion d'honneur qui a rempli les
fonctions difficiles de commandant de place de
la ville de Bruxellespendant les momens les
plus critiques de notre glorieuse révolution. Il
a confié cet officier le commandement de la
3n»« firi"ade de l'armée belge mobile aux avant-
postes i Westwézel jen remplacement de
M. le lieutenant-colonel Fonson.
Ce brave officier supérieur, accompagné de
M. le capitaine Windelincxson chef d'élat-
major a passé le 34 décembre par notre ville,
pour se rendre son poste. (J. d'Anvers
-L'Escaut charie et les glaces constituent un
blocus naturel, au moyen duquel la flotte du
roi Guillaume peut se retirer, saufà revenir au
printemps, ce qu'elle ne manquera pas de faire,
si le misérable état provisoire dans leqne! gémît
la Belgique se prolonge jusque-là.
- Depuis le 26 an soir les huit ca< onnii»r es
devant la ville ont été obligées de chercher un
asyle contre les glaces; quatte sont placées la
téle de tlaudre; les autres dans la crique de la
citadelle. J. d'An vers.
HOLLA.ypi:
La Haie16 décembre.
D après le Journal île La Ilaiele général
Bylandt se plaint de ce qu'on présume qu'il
n aurait pas mis en oeuvre tous les moyens pos
sibles pour réprimer les premiers mouvemens
populaires Biuxelles où l'on sait qu'il avait
le commandement militaire lors du commence
ment de l'insurrection il a demandé an roi de
vouloir bien le justifier par un arrêté, ou de lui
permettre de se justifier lui-même devant une
haute-cour militaire. Il a été permis au gé-
néiai d'employer ce dernier moyeu.
L'ambassadeur des Pays-Bas a Constanlino-
ple, baron van Zuylen van Nyevell, qui depuis
plusieurs mois se trouve icise rend avec une
mission Londres où il paraît devoir assister
aux conférences comme ae plénipotentiaire de
S. M.
Le duc Bernard de Saxe-Weimar se trouve
depuis i5 jours en cette résidence, où il attend
un nouveau commandement dans l'aimée at
tendu que le corps qui a été sous ses ordres
est, depuis l'expédition de Maesiricht, retourné
dans le Brabant septentrional où il est placé
sous le commandement du général van Geen.
On évalue un million 5oo,ooo fl. le mon
tant des dons gratuits faits au gouvernement.
FRANCE.
Paris2 8 décembre.
Le 22 vers dix heures, des rassemblement
se sont formés de nouveau sur différens points
de Paris. Les rues environnantes du Luxem
bourg étaieut assez libres, mais la foule était
considérable au Pont-Neuf. Quatre cents hom
mes, précédés d'un drapeau noir,se sont for més
en bataille près du Panthéon, et de là se sont
transportés l'école de droit pour provoquer
les élèves prendre part aux troubles, mais
celte jeunesse, loin de répondre l'appel, se
réunit la 12e légion de la garde nationale et
parcourut avec elle la rue S'-lâonore et les au
tres rues, où le tumulte allait croissant. Les élè
ves des autres écoles et ceux de l'école poly
technique en uniforme imitèrent cet exemple.
Ils formaient ensemble un total de 5,ooo en-»
viron.
Uue députation des écoles alla porter au roi
l'otïi ede ses services pour le maintien de l'ordre.
De nouveaux rassemblemens se formèrent
l'OdéoD,de midi uue heure. Ils furent promp-
temeiit dispersés. Dans chaque quartieiles
agitateurs répandaient le brun que les autres
quartiers étaient bouleversés.
D'une deux heures, le rappel battit par
tout. La garde nationale se réunit dans les dif
férens postes. Celle achevai était aux Tuileries.
Les atiroupemens se formèrent alors de plus
en plus effrayans au Palais-Royal, au Carrou
sel, au Louvre, où de nouvelles tentatives fiV
ient faites pour s'emparer de l'artillerie et I,/
rue SMionoré, où des'groupes cherchaient
former des barricades. La garde nationale
cheval et les hussards d'Orléans la parcoururent
dans tous ses sens aux cris dv.Hive lelioil tan
dis que les grenadiers refoulèrent vers le marché
les assaillons qui leur lançaieut des pierres. Le
roi harangua le peuple, du balcon de sou pa
lais. Ses paroles furent accueillies par de vifs
applaudissemens. Bientôt les grilles des grands
édifices furent fermées. La police aidée de
quelques délachemens de la garde nationale, se
transporta au local de la réunion des Amis du