dirigés au irot vers le navire demandèrent au
capitaine qui étoil bord s'il s'y trouvoit des
Hollandais - Non, reprit celui-ci; vous pouvez
venir; nous verrons avec plaisir arriver les
Belges. - Les gendarmes retournèrent et revin
rent avec le détachement. La capitaine indiqua
alors une Barque hollandaise fchargée des mar
chandises du vaisseau et qui ne pouvoit partir
cause de la marée basse. 11 demanda lui-mê
me qu'on mît obstacle au départ de ce trans
port. On fut trouver en conséquence les bate
liers qui consentirent se diriger soit vers la
Belgiquesoit vers la Hollandepourvu qu'ils
fussent payés après quoi un de nos ingénieurs
se ht conduire par deux Hollandais sur le ter
ritoire ennemi près de l'Ecluse où il convint
avec le chef du détachement de la garnison qu'
on ne feroit feu de part ni d'autre en cas de
difficultés et lui prouva que le littoral où le
navire avait échoué étoit bien nons. L'officier
hollandais De disconvint pas du faitmais ne
crut pouvoir décider de rien sans le com
mandant de la place. Alors l'un des lieutenants
belges fit placer sur la barque huit soldats et
deux employés pour l'approcher de la côte bel
ge la marée haute en même temson com
mença décharger le navire ce qui dura plus
de trois heureset bientôt l'élévation de la ma-
ré menaçant de couvrir le bâtimentobligea
gendarmes et soldats l'évacuer.
La barque prit la direction du littoral bel
ge, mais au même moment le détachement
hollandais, qui s'étoit augmenté jusquau
nombre de deux cents hommes, fit feu sur les
Belges, qui se disposoient quitter le navire et
durent se jeter a l'eau pour gaguer plus promp-
sement la côtedistante de plus de deux cents
pas. Les Hollandais ouvrireut alors leur feu
contre nos soldats. Cependant le lieutenant et
un chirurgien qui l'accompagnoitatlérés d'u
ne pareille trahisonhésitèrent quelques minu
tes avant de se jeter la mer; ils s'y décidèrent
néanmoins, mais coururent le risque de se
noyer. Les gendarmes Cornet et La melin(leurs
noms méritent d'être signalés)voyant le dan
ger de ces messieurs se précipitèrent la mer
avec leurs montures, sous la fusillade des Hol
landais et ramenèrent le lieutenant et le chirur
gien la queue des chevaux. Un troisième gen
darme Goossensfut aussi très utile aux Sol
dats, qui tous furent sauvés et conduits Knok-
ke sur les chareltes qu'on avoit fait venir pour
▼oilurer les marchandises. Les bateliers hollan
dais sur ces entrefaiteséloignoient leurs bar
que et se dirigeoient avec les marchandises sur
la Hollande. La fusillade, qui n'a atteint aucun
de nos soldatsa tué un employé belgenom
mé Dutoitpère de famille: son compagnon a
eu le bras traversé d'une balle. Vive l'armisti
ce!
- On nous écrit de Bruxelles, en date de 6
Deux courriers sont arrivés chez le régentce
matin; l'un venant de Londres, était porteur,
dit-on, de la demande en rappel de M. d'Aer-
schot l'autrearrivé avec M. Firrain Rogier,
annonce que le gouvernement français vient
d'adhérer au protocole du 37 et de consentir
ce que le Luxembourg soit soustrait la Bel
gique. Cette nouvelle a causé une grande ru
meur en ville surtout parmi les députés. La
guerre est donc inévitable.
Le Journal des Débats contient UDe lettre
de La Haye, eu date du a8 mars; nous en ex
trayons ce qui suit: Nous sommes écrasés de
contributions; une seule personnepossédant,
il est vraides propriétés importantes, a payé,
depuis quatre mois, 30,000 £1somme énorme,
surtout si l'on considère l'exignité de notre ter
ritoire. Le peuple souffre, murmure et attend
avec impatience la fin d'un état aussi précaire.
Nous avons déjà 130,000 hommes sous les ar
mes, et notre effectif augmente journellement.»
- Il paraît, dit le Courrier Français-, que le
cabinet du Palais-Royal a consenti l'occupa-
tion du duché de Luxembourg par les troupes
de la confédération germanique et au rétablis-
sement de l'autorité du roi de Hollande. Il n'y
aurait invasion de la part de la Frauce que dans
le cas où les Prussiens, au lieu de troupes hol
landaises, entreraient sur le territoire belge.
Bruxelles 3 avril.
Discours de M. Robaulx au Congrès natio
nal du 3 avril -
a M. de RobaulxDes courriers ont été
échangés, nous devons être jaloux d'apprendre
si notre politique n'a pas été soumise quelques
variations. Je me propose donc d'adresser quel
ques questions au ministre des affaires étrangè
res; j'en aurais fait davantage si je ne savois
que quelques autres membres se proposent d'en
faire de leur côté. Je demanderai i° A-l-ilété
fait entre le gouvernement de la Belgique et la
conférence de Londres des communications nou
velles sur les questions du territoire ou de la
dette? 3° Quelles sont les puissances qui veu
lent nous soumettre au joug des protocoles et
celles qui ne les considèrent que comme des
propositions? 3° M.d'Arschot, notre envoyé
Londres, a-t-il été reçu officiellement par la
cour d'Angleterre? 4° L'Angleterre doit-elle
bloquer l'Escaut? 5" A-t-on fait notifiera la
Hollande un ultimatum pour lui déclarer que
la guerre recommencera si la citadelle d'Anvers
et la ville de Maestricbt ne sont pas évacuées.
- Je me résume, et je reprends une une les
questions qui m'ont été adressées, i* A-t-il été
fait entre la Belgique et la conférence de Londres
des communications nouvelles sur les questions
du territoire ou de la dette? aucune. 3° Quelles
sont les puissances qui veulent nous soumettre
au joug des protocoles et celles qui ne les con
sidèrent que comme des propositions? La
France,àcoup sûr; j'ignore si les autres puis
sances persistent dans le système d'intervention
qui résulte des protocoles; cependant, je l'ai
fait remarquer, la politique de la couférence
paraît avoir subi des modifications depuis la
restitution des derniers.
3° Notre envoyé Londres a-t-il été reçu? je
l'ignore. J'ai déjà dit que je l'espérais. Eu An
gleterre l'étiquette peut retarder la réception
du reste, s'il s'élevait des difficultés, je ferais
ce que l'honneur de mon pays me prescrirait.
L'angleterre doit-elle bloquer l'Escaut? je n'en
ai aucune connaissance. Rien n'a été communi
qué cet égard ni mon prédécesseur, ni
moi. 5° A-t-on fait notifier un ultimatum la
Hollande? je ne trouve aucune trace d'une pa
reille démarche. Quant au choix du chef de l'é
tat je dois dire qu'on s'en occupe activement,
et je n'ai pas besoin de dire que nous ne recon
naîtrons aux puissances étrangères, sur ce point,
que le droit de conseil.
- Dans sa séance du 3, le congrès a adopté
le projet de décret relatif la manière dont devra
procéder la commission d'enquête. Il y avait
110 votans; 100 ont voté pour et 10 contre-.
ces derniers sont MM. Claes,de Louvain; H.
de Brouckere, Desmanetde Biesme,Ch. Rogier,
van Meenen, Barbanson, Nothomb, Fleussu,
Trenteseaux et Destrivaux.
- Hier deux heuresun officier de chas
seurs cheval, accompagné d'un postillon est
arrivé en courrier extraordinaire chez M. le
régent; nous ignorons d'où il venait et quelle
était sa mission.
- M. le général de division Daine, comman
dant en chef de l'armée de la Meuse, est arrivé
dans l'avant-dernière nuitet hier matin il s'est
rendu chez M. le régent, conduite par M. le
ministre de la guerre; il y a été reçu en audience
particulière, qui a été fort longue, et dans la
quelle il a prêté le serment requis par la consti
tution.
- Un détachement hollandais de soixante-et
dix hommes a occupé le fort de Sainte Marie,
vis-à-vis du fort de Saint Philippeentre Lillo
et Anvers; le conseil des ministres a ordonné au
général Lehardy de Beaulieu de sommer les
Hollandais de quitter immédiatement le fort de
Sainte Marie, sinon qu'ils y seraient contraints
par les armesi
- La garnison hollandaise, qui occupait Hulst,
a quitté cette ville le 3i mars, pour se porter
sur le Sas-de-Gand. Ou ignore le motif de ce
mouvement.
- Le Courrier donne quelques détails sur
les mesures que la France et l'Angleterre sont
sur le point de nous proposer de commun accord.
Le cabinet anglais renoncerait pour sa part
toute idéede restauraliondelafamilled'Orange.
On nous proposeraitpour roi de Belges
le prince Saxe Cobourgauquel le roi
Louis Philippe donnerait une de ses filles
en mariage. Notre part dans les dettes du
ci-devant royaume des Pays Bas se réduirait
aumontanlde l'ancienne dette austro belge et
une part proportionnée la population de nos
provinces, dans les dettes contractées pendant
la durée du royaume des Pays-Bas. La vieille
dette hollandaise resterait la charge exclusive
de la Hollande. Le Luxembourg resterait la
Belgique, la condition que celle ci continue
rait payer la somme annuelle fixée par la loi
de 1816 pour tenir lieu au fils puiné du roi
Guillaume de son expectative sur les anciens
états de la famille d'Orange-Nassau en Alle
magne et paierait de plus une autre somme
déterminer, pour indemniser le roi Guillaume
lui-même pendant son vivant de la perle de ces
étals d'Allemagne. Tout le Limbourg, y com
pris Maestricbt, serait évacué. Ou ne ail lieu
de la rive gauche de l'Escaut.
Du - Voici les détails que l'on nous don
ne comme certains sur l'arrestation du lieute
nant-colonel Edeline. M. le commandant de la
place de Bruxelles s'étoit renduavant-hier
Y Hôtel de Suèdepour faire connoître M.
Edeline qu'un mandai d'arrêt étoit laucé contre
luiet lui annoncer qu'il devoit se rendre en
prison. Edeliue le pria d'épargner un ancien
militaire le chagrin de traverser la ville sous es
corte et il donna sa parole d'officier el de
chevalier qu'il se couslilueroit lui-même pri
sonnier dans une demi heure. M. le commandant
y consentit, el M. Ëdeliue profita de cette bien
veillance pour s'évader de la ville. Des ordres
ont été donnés l'instant même pour s'emparer
de sa personne. Hier matin un brigadier de la
gendarmerie nationale a arrêté M. Edeline une
lieue au-de là d'Enghien, el l'a ramené Brux
elles sous bonne escorte; il a été conduit aux
Petits-Carmes. On assure qu'on a découvert
sur l'accusé une correspondance qui dévoile les
intrigues ourdies avec le général Vandersmis-
sen pour la conspiratiou de Maliues. Jndép.
Du 5. - L'interrogatoire du général Nypels,
détenu la prison des Petits-Carmesa com
mencé, le 3o mars dernier, 4 heures de relevée,
et s'est prolongé jusqu'à 9 heures du soir;
n'ayant pu être terminé le premier jour, il a élé
fini que dans la soirée.
Les interrogatoires de tous les officiers supé
rieurs et autre, attachés aux différens régimens
en garnison Anvers où près de celle ville, ont
commencé hier lundi.
-Plusieurs des officiers de lanciers, impliqués
dans l'accusation de Malinesont quitté celle
ville malgré les arrêts forcés auxquels ou les
avait astreints. Deux d'erttr'eux le major
Boulmy et le capitaine Vantiormacl sont fugi
tifs. Des mandais d'arrêts ont élé lancés contre
eux. Les autres sont, nous dit-on, JNivelles,
ville qui leur a élé désignée pour y garder les
arrêts.
- La commission d'enquête, déléguée parle
congrès national pour rechercher les causes
des derniers troubles el proposer des mesures
propres en prévenir le renouvellement, est en
trée en fonction dès hier.