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- Le gouvernement vientsur la demande
fllli lui a été faite par l'auditeur-gcoêral près la
l'aute-cour militaire, d'adjoindre un nouveau
substitut celte cour; le choix est tombé sur
M. Faider.
- Les Hollandais ont évacué le fort S'" Marie,
sur la sommation qui leur en a été faite de la
part de notre gouvernement.
- On assure qu'à la suite d'une décision du
conseil des ministres, uti courrier a été expédié
pour faire marcher immédiatement sur la pro
vince de Luxembourg toutes les troupes qui se
trouvent disponibles Namur.
- On lit dans une lettre de Mayence. la date
du a5 mars: Le plénipotentiaire hollandais
près la commission de la navigation du Rhin
s'est rendu avec le conseiller d'état hollandais,
M. Gericke arrivé ici récemmentCologne
chez le plénipotentiaire de Prusse près la même
commission, pour clore, ce qu'on dit, les
négociations sur celte navigation. On a lieu
d'espérer que l'Allemagne ue perdra pas l'a
vantage de la libre navigation Anvers, ni n'en
laissera le monopole aux Hollandais. L'inter
ruption de la navigation avec Anvers a déjà eu
pour suite que de fortes quantités de verreries,
qui, par la voie du Rhin étaient autrefois ex
pédiées Anvers et de là l'étranger, preunent
maintenant la route beaucoup plus coûteuse de
Hambourg, ce qui cause une grande perte au
commerce rhénan.
- On nous mande d'Hassellen date du 3i
mars
Vingt quatre jugemens ont été rendus par
le conseil de guerre permanent en campagne de
d'armée de la Meuse.
«Plusieurs délits et crimes, tels que la déser
tion, les mauvais tTaitemens, l'espionnage,
l'insubordinationl'assassinat y ont été répri
més et ont reçu leur juste chàtimeut.»
- On assure que M. le Regent a chargé le
ministre de la justice de lui fournir chaque jour
un bulletin de la marche des procès politiques
qui s'instruisentsoit devant la baute-cour
militaire, soit devant les tribunaux civils.
- On écrit de la Haye:
A la séance des états-généraux du 26, le
roRGnillaume voyant la fâcheuse impression
que l'annonce en déficit de 4°»ooo»000 avait
produitea fait un discours ou il a déclaré
reconnaître que son ministère lui avait fait
commettre de grandes fautes et a terminé en
annonçant qu'il abdiquait. Il a laissé aux états-
généraux le soin d'établir tel gouvernement
qui leur conviendrait. Il paraît qu'on se déci
dera pour le statlioudérat.
Nous concevons facilement que Guillaume
ait compris que sa position ne soit pas tenable.
Malgré la confiance dans la justice de notre
cause, nous nous félicitons de cet événement
qui mettra sans doute fin aux hostilités.
Révolution.
- Nous empruntons au Courrier de la Meu
sela lettre suivante
Sussen aux avant-postes près Maestricht le 1
avril i83i.
Nous apprîmes hier que cent cuirassiers en
nemis accompagnés de deux cents hommes
d'infaulerie, avaient /ait une sortie de Maes
tricht par la porte de Tongres pour se rendre
Montenak ^village situé une demi lieue de
la ville), afin d'y proléger l'entrée des vivres
destinés pour Maestricht. Uue partie des braves
de notre compagnie se hâtèrent d'aller le len
demain la découverte ils partirent en effet
vingt, résolus de se faire bâcher, plutôt que de
reculer s'ils étaient attaqués. Ils arrivèrent
Montenak sans rencontrer l'ennemi qu'ils au
raient tant voulu trouver. Déçus de leur pre
mière espéranceils poussèrent leur marche
jusqu'au cimetière près de Maestricht tls n'a
vaient pour toute garde qu'un volontaire qui se
tenait trois minutes environ de ses compagnons.
Cet intrépide guerrier aperçoit un gros-major
hollandais et sans craindre la masse qui pouvait
suivre, il s'avança sur luil'arrêta, lui deman
da les motifs qui l'amenaient hors de la ville.
Le major stupéfait, lui repondit d'une voix
tremblante qu'est-ce qu'il y al Notre vo
lontaire le mit en joue, en lui criant de se ren
dre ou qu'il était perdu; au même instant le ma
jor prit la fuite, notre héros fit feu, mais il n'y
eut malheureusement que l'amorce de son fusil
qui brûla, et notre ennemi en fut quitte cette
fois pour la peur. A peine fut-il en ville il en
fit chasser tous les approvisionneurs, fermer les
porteslever les ponts battre la générale et
sonner le tocsin. Ce n'est qu'alors que nos bra
ves retournèrent dans leur cantonnementcrai
gnant que leur petit corps ne fût écrasé par un
trop grand nombre; ils agirent en effet prudem
ment; car une demi heure après leur départ, les
hollandais firent une sortie de cent cuirassiers et
de cent fantassins.
Voilà le rapport véridique de ce qui s'est passé
aujourd'hui. Adolphe Poudrain.
P. S. Le volontaire est J.-B. L'Hoir de B.
L. C., et le gros-major est Fischer.
- Une lettre de Francfort reçue aujourd'hui
annonce que les peuplades du Caucase, qu'on
sait n'avoir jamais pu s'accoutumer au joug de
la Russie et avoir saisi toutes les occasions pour
tenter de se débarrasser des garnisons que le
gouvernement russe entretient grands frais au
milieu d'ellesvoyant Nicolas porter toutes ses
forces vers l'occidentse sont insurgées et ont
déjà obtenu quelques succès.
L'auteur de la lettre ajoute: - Le bruit court
aussi que la Perse vient de déclarer la guerre
la Russie et si la compagnie avec laquelle la
Porte avait traité pour une fourniture de 4<>>ooo
fusils et de 4o>°°o sabres eût rempli ses enga-
gemensla Turquie se serait probablement déjà
déclarée. De toiites les puissances engagées dans
la nouvelle coalition contre nousla Russie sera
Îieut-être la moins craindre cause de tous
es embarras que lui suscitent ses voisins.
- L'on observera que le général Lamarque qui
vient d'être destitué était l'un des 38 pros
crits par l'ordonnance capetienne du 24 juillet
i8i5, et qu'il s'est réfugié Bruxelles avec le
général Mellinet que l'on a également arraché
aux fonctions qu'il a remplies depuis six mois.
11 paraît qu'en France comme en Belgique,
l'on regarde comme dangereuxles homnes qui
l'instant du péril ont rendu les plus grands
services la cause et l'indépendance des peu
ples.
- Le gouvernement Français ayant demandé
celui de la Belgique l'extradition des déserteurs
français on a répondu M. le général Béliard
que lecartel fait entre le roi des Pays-Bas et le
roi des France n'avait plus aucune force légale,
et que la constitution Belge s'opposait formelle
ment son exécution. On lui a donné l'assu
rance cependant qu'il ne serait point donné en
Belgique de service aux déserteurs français.
- On a beaucoup discuté pour savoir si l'on
comprendrait les officiers de l'armée dans les
fonctionnaires sujets la retenue. - Eh- ne serait-
ce pas jeter du doute sur leur patriotisme que
de vouloir les exceptér d'une disposition géné
rale, qui atteint également tous les fonction
naires salaries de l'état - D'ailleurs la Belgique
est maintenant un des pays où le corps des of
ficiers est le plus rétribué. En France, leurs
traitemens sont infiniment moins élevés; et en
Hollande ils subissent la retenue d'un quart,
tandis que la moitié du reste leur est payée en
papier-monnaie sur lequel il y a 12 p. 0/0 de
perte.
LA GUERRE.
Il paraît que l'heure décisive est arrivée la
lettre que nous recevons d'Aix-la-Chapelle,et
qui nous vient de source certaine, les ordres
donnés par le régent de faire partir pour Lu
xembourg les troupes stationnées, a Namur;
le bruit qui courait Paris delà Domination du
maréchal Soult au commandement de l'armée
du Nord en disent plus que nos raisonnemens.
Les puissances avaient rêvé la restauration
des Nassau; aidées de quelques misérables traî
tres, elle espéraient uue coutre-révolution. En
I conséquence,elles nous affamaient de leur mieux;
elles prolongeaient plaisir l'état de maras
me et d'incertitude dans lequel nous nous
trouvons, espérant que la misère vaincrait l'ob
stination généreuse du peuple belge, et que les
généraux et les olliciers qui avaient vendu leur
pays ne trouveraient aucun obstacle lorsqu'il
s agirait de le livrer. Le mouvement populaire
du 27 est venu déjouer le complot orangiste
et vaincre leurs espérances. Le 4 avril, après
le lems nécessaire pour que l'arrestation de
Borremaos et le mouvement de Bruxelles"fusscnt
connus, a Berlin, et pour le retour du courrier,
la Prusse intimait l'ordre aux laudwerh d'Aix-
la-Chapelle de se tenir prèles entrer eu
campagne pour le 16
Eh bien donc, la guerre! Prenons les armes,
choissons un champ de bataille, et la victoire au
bon droit Indépendant
- Une feuille flamande de notre ville auuonce
que le gouvernement vient de consentir la
démolition de la citadelle pour le morneol où
les Hollandais l'auront quittée.
- On écrit de Bjrg-op-Zoom: L'explosion
de la proudière a eu lieu pendant que la garde
communale passait la revue. Presque toute la
rue de Notre-Dame est détruite. Un grand
nombre de bombes et de boulets qui se trou
vaient dans les magasins ont saaléet ont endom
magé les maisons. On évalue le nombre des vic
times i 5o, parmi lesquels grand nombre de
gardes communaux. La sentinelle qui se trou
vait sur la plaie-forme du magasin poudre
n'a pas reçu la moindre blessure.
TROUBLES D'ANVERS DU 3i MARS.
Notre ville vient de ressentir le contre-conp
des désordres qui ont eu lieu Liège et Bruxel
les. Hier soir une sérénade fut donnée aux olli
ciers qui avaient courageusement résisté aux
perfidies du général Vandersmissenelle fut
exécutée par les musiciens de la garde civique.
Quelques orangisles eurent l'imprudence d'y
assister, entr'autres un certain monsieur P
la foule se mit le huer, il fut obligé de se sau
ver au Café Belge, et fut reconduit chez lui par
un détachement de la garde civique. Tout an
nonçait déjà de l'effervescence, et on s'attendait
des scènes pour le lendemain. En efîet ce soir,
la Visitation des églises rassembla beaucoup de
monde sur la Place Verte située en face de la"
principale entrée de la cathédrale; vers 7 heures
on apprit que M. P...... était au Café Suisse,
l'instant il fut entouré, mais il parvint se sau
ver delà le rassemblement se porta deux mai
sons plus loin, vis-à-vis la maison du sieur
Jouan, imprimeur du Journal d'Envers une
garde de soldats y était établie; elle contint
quelque temps la fureur du rassemblement;
enfin vers neuf heures la maison fui assailiie
d'une grêle de pierres, les portes étaient brisées,
et on se disposait entrer, lorsqu'un colonel et
quelques officiers dissuadèrent les plus enfin- pre-
nans. Il y avait alors dans la maison deux dé-
tachemens de soldats, ensemble environ 5o
hommes, l'arme au bras faisaul quelques évo
lutions. Il y eut un iusiànl de calme. La fou lu
se dirigea vers la longue rue de l'bôpiral, la
maison de M. Caters, ex-bourmestre Auveis,
enlonça les portes, et en un clin-d'œil les meu
bles furent ou brisés l'intérieur ou jetés par
la fenêtre et brisés sur la rue 011 n'emporta ce
pendant rien, un homme qui se sauvait avec uu
paquet fut arrêté par un sergent.
Il est dix heures, la maison dévastée est en
tourée par 3 4 compagnies de troupesla
maison du sieur Delrue, imprirpeur du Journal
de Commerce est assaillie, tout l'extérieur y
est biisé, heureusement la troupe fait évacuer
la rue, ferme la porte de la bourse, et le bâti
ment meuacé dévient le fond d un cul-de-sas
dont Feutrée est gardée par un détachement.
Dix heures et demie. La maison de M.
Gheeland-Delafaille ex-depute aux étals-géné
raux est asseillie, tout est brisé l'exterieur,