Ier avrilg heures du malin.
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«n n'est cependant pas entré dans la maison. La
foule se rend lentement et en chantant vers celle
de M. Gheeland, ex-colonel de la garde com
munale place de Meir une masse de pierres
■est jetée contre la maisontout y est brisé
l'extérieur, malgré tous les etïoris on ne par
vient pas y entrer; la troupe survient, fait
des évolutions devant la maison. Il est minuit,
la foule se relire et se porte de nouveau la
maison du sieur Jouan; le détachement de garde
qui s'y trouvait se range contre la maison; né
anmoins on se dispose a y entier. Le capitaine
de Maliieu dissuade les plus hardis; on se retire
en chantant, et 1a foulese dirige a la Plaine des
Faucons, vers l'habitation de de Cock un des
premiers négocians et armateurs; le rassemble
ment est cependant fort diminuée! on y compte,
déduction faite de quelques curieux qui sui
vaient, tout au plus lao 13o personnes. La
porte est enfoncée, on entre par les croisées}
tout est brisé l'intérieur et jeté par les fenê
tres. La troupe survient, ellese place l'arme au
bras trois pas du lieu où on brisait les chaises
tables et miroirs, Les olliciers de la compagnie
de Degorter arrivent, ils font évacuer la maison
et la foule se relire Un détachement de garde
reste là pour garder le bâtiment et les effets
brisés.
Pendant toutes ces scènesil n'y a qu'un
détachement de ioà ta gardes civiques qu'on
aapperçu un instant devant la maison Jouan;
quelques officiers, au lieu Je rassembler leurs
compagnies, paradent dans la foule.
La ville est dans la consternation une foule
se trouve rassemblée sur la Place-Verte, vis-à-
vis la maison Jouanqui n'est pas encore dé
vastée; quinze vingt polissons s'amusent
jeter des pierres sur Tes carreaux et les volets
restés entiers. Il y a absence complète de police
d'administration.
Parmi les personnes qui ont beaucoup attri
bué faire respecter la maison Jouan, nous
avons cité le capitaine Mahieu, il est juste de
citer le docteur Loos et le sieur Aspeculo, qui
exhortèrent le public au calme en montrant
l'acte de l'association nationale qui venait de
signer Jouan. I" lieutenant Pesin a aussi beau
coup contribué par sou exhortation maintenir
le bon ordre.
Midi. - Les groupes se dispersent, la Place-
Verte est remplie de soldatsla place de Meir
est occupé par un régiment d'infanterie, deux
pièces de canon attelées, un escadron de chas
seurs cheval.
A l'instant arrive un bataillon du i« régi
ment, il stationne sur la place de Meir.
La garde civique est convoquée pour i iji
heures, on attend bien peu d'elle, si elle n'est
pas fermement soutenue par la troupe.
Les Hollandais sont le sac sur le dos la ci
tadelle.
a Heures. - Beaucoup d'ouvriers circulent,
une masse de force est déployée, puisse-t-elle
agir avec fermeté. La ville va être mise en étal
de siège, ainsi l'autorité militaire seule comman
dera.
Anversi" avril.
Habitans d'Anvers.
Hier, desmalveillans, des envoyés de l'enne
mi peut-être, ont profité de l'indignation que
la trahison avait allumée dans le cœur des bons
patriotes de la ville d'AnVers pour porter
quelques-uns d'entre eux des excès coupables.
Ou aurait pu pardonner au premier excès de
la colère mais aujourd'hui des misérables, sous
le prétexte de cominuer uu mouvement paliii-
tiquefont entendre des menaces de mort et
d'incendie.
Une telle infamie n'aura pas de suite: je mour
raiou les coupables recevront le juste châti
ment deîleur crime.
Habitans d'Anvers cédant au vœu du con
seil des bourgmestre et échevins de votre ville,
et ma propre conscience, je déclare qu'à dater
d'aujourd'hui, 3 heures de l'après-midi, la ville
d'Anvers est déclarée eu état de siège.
J'ordonne que, pour cette heure, toutes les
personnes non domiciliées Anvers, et qui n'y
seraient pas depuis 4 jours, en sortent. J'ordonne
que tous les cabarets, cafés; estaminets et tous
autres lieux publics soient fermés. J'invite tous
les bons citoyens rentrer la première som
mation de l'autorité militaire.
Les groupes de malfaiteurs, des pillards,d'in
cendiaires seront impitoyablement mitraillés, et
les coupables pris en flagrant délit seront jugés
par une commission militaire qui restera en per
manence, et exécutés immédiatement.
C'est a regret, c'est la mort dans l'ameque
les braves soldats Belges se voient forcés d'en
venir ces extrémités; mais c'est un devoir pour
eux de rétablir l'ordre social ébranlé, et ce de
voir ils l'exécuteront avec fermeté contre des
hommes qui 6ont plus ennemis de leur pays que
les Hollandais mêmes.
Le général de brigadecommandant la 2"
division militaire, Vicomte dï Bkaoliïo.
Quartier-général d'Anvers, i« avril i83i.
Du 2.- Le calme le plus parfait règne en
ville. Quelques pelotons de troupes station
naient eucore hier soir sur plusieurs places.
- Un capitaine du 3e régiment s'est brûlé la
cervelle ce matin 9 heures; on ignore quelles
sont les causes de cet acte de désespoir.
- Le général vicomte de Beaulieu a passé
aujourd'hui en revue, sur la Place de Meir,
3oo lanciers venus de Malines, un escadron de
chasseurs cheval et une demi batterie d'artil
lerie. On a admiré la belle tenue de ces troupes.
NOUVELLES DIVERSES.
D'après le Correspondant de Nuremberg
le choléra morbus se propage en Gallicie, ce
pendant le nombre des malades n'est pas consi
dérable.
- Le prince électoral de Hessea manqué
d'être assassiné Fulde, par un de ses domes
tiques qui l'a attendu au coin d'une rue avec un
pistolet chargé.
- Ou mande de Cottingne que la plus grande
misère commença y régner.Le nombre des étu-
dians est moindre des trois quarts. Les troupes
continuent d'être logées chez les bourgeois.
- La gazette de Magdebourg assure que
la diète germanique va s'occuper prochaine
ment d'un plan général de douanes pour toute
la confédération. D'après ce plan les douanes
disparaîtraient l'intérieur de la confédération,
et les produits des douanes générales placées
aux confins extérieurs seraieut employés l'en
tretien des troupes et répartis entre les différens
états d'après leur contingent.
CARLSRUHB,5o7nars.-M. Welkera prononcé
dans une des dernières séances un discours fort
remarquable pour demander la liberté de la
presse. Les galeries s'étant permis plusieurs fois
d'applaudir, le président a fait mettre la porte
du local des séances un placard où l'on rappelle
au public qu'il ne doit donner aucune marque
d'approbation aux orateurs, ni manifester son
mécontentement en aucune manière.
Dans sa septième séance la chambre des dé
putés a entendu avec beaucoup de faveur les
développeraens d'une proposition de M. Wetzel
relative aux trailemens des instituteurs primai
res. Ce député a demandé qu'il leur fût accordé
4oo fl. par an dans les villes et 3oo fl. dans les
campagnes. La motion a été renvoyée aux sec
tions. La chambre s'est montrée unanime pour
l'adopter. M. Dutlinger a annoncé qu'il ferait
prochainement une motion pour l'abolition de
la bastonnade parmi les troupes.
La censure n'a pas permis que son discours
fût reproduit dans les journaux tel qu'il a été
prononcé. Un journal avait même annoncé que
sa motion avait été mise l'ordre du jour. Loiu
de la l'assemblee l'a appuyée l unanimité.
- Dans la chambre des députés de Bavière,
l'opposition a décidément le dessus, une partie
du parti modéré dont le chef est monsieur liud-
hard, s'est joint l'opposition et volera contre
la dernière ordonnance sur la presse. Il y a des
députés qui croient une dissolution.
Munich a<? mars. - La chambre des conseil
lers du royaume a décidé que ses délibérations
seraieut rendues publiques. Il en a déjà une
feuille et demie, ou y a inséré des extraits des
conférences et des séances préparatoires. 11 pa
raîtra l'avenir un numéro pour chaque séance,
de manière ce que le public apprenne aussitôt
que possible les résultais des séances. La rédac
tion de ces extraits est confiée au comte de Moul-
gelas et au baron de Suuner. - Des 48 conseil
lers du royaume, 38sont présens la session.
- L'Ami du peuple Bavorois contient ce
qui suit: On assure qu'une instruction est com
mencée, Wurzbourg, depuis le mois de février,
coulredes étudiansqui avaient essayéd'eDgager
des ouvriers opérer un soulèvement. On assure
qu'on a trouve chez eux des écrits fort coupa
bles, et près de 100 exemplaires des adresses de
Wurzbourg et de Bamberg au roi. Ou aurait
trouvé aussi uue correspondance avec d'autres
universités.
Bonn, x8 mars. - M. Bergmann', juge de
l'université, a fait insérer dans les feuilles pu
bliques uu article dans lequel il dément la nou
velle que quelques étudians de Bonn avaient
pris du service dans la légion étrangère qui
s'organise en France. Je connais, dit-il, l'es
prit des étudiaus de Ëono. Si le bien de la pa
trie l'exige iis ne manqueront pas sous les dra
peaux.
- Le corps d'armée prussien du grand-duché
de Posen est en marche pour se rendre dans
les provinces du Bhin.
- il est arrivé récemment Coblence, une
grande quantité de matériel de guerre. On croit
que dans le cas où la guerre aurait lieuun
corps Prussien s'y concentrerait, les fortifica
tions étant construites de manière servir de
camp retranché.
- On mande de Berlinque des forces con
sidérables sont réunies Oppelnet que des
troupes coutinueut d'arriver sur la frontière,
pour renforcer le cordon qui y est établi.
On dit Francfort, que iVi. Charles de Roth
schild qui se trouve en ce moment Berlin y
négocie un nouvel emprunt Prussien.
Botzen Tyrol) mars. - On vient de re
cevoir ici, l'ordre d'organiser une réserve de
Landwberde ao,ooo hommes, dont 5,000se-'
ront mobilisés sur le champ Tous les (raveaux
publics qui n'ont pas rapport aux arméniens
ont été interrompus.
Milan, u5 mars. - Notre journal annonce
officiellement que les Autrichiens nous entrés le
21 Bologne. Le 17 on y était encore décidé la
résistance. Le Précurseur Au 17s'exprimait
ainsi: Nous combattrons généreusement; com
me les Français, les Belges et les Polonais nous
barricaderons nos rues; le brave se fait une arme
de tout. Un peuple libre,qui est prêt vaincre
ou mourir a plus de moyens qu il n'en faut
pour combattre. Criui-la mérite mille fois la
mort qui serait capable de survivre a la honte
de notre patrie. Faisons eu sorte que l'ennemi
ne puisse régner que sur des cadavres et sui une
ville etrcendres.
Modène u3 mars. - Le cardinal Oppizani
est arrivé ici de Florence et reparti aujourd'hui
pour Bologne. - L'archiduchesse Marie-Louise
a dissous son ancien régiment de Marie-Louise
et ordonné la formaliou d'un nouveau balailloa
de troupes de ligue.