- L'ordre est arrivé Mayence d'y mettre
les canons de batterie, et l'on s'attend de jour
eu jour ce que les jardins et lesbâlimens qui se
trouvent dans les approches de la forteresse
soient détruits comme cela a eu lieu Sarelouis.
HOLLANDE.
La Haye, 25 mars.
Le roi a ouvert les rangs de l'ordre équestre
au lieuteuant-général van Geen, avec le litre
de baron.
- Le prince Frédéric est Breda; le prince
d'Orange doit se rendre Luxembourg.
- M. Ellerman, d'Anvers, est ici depuis quel
que tems. Il va retourner en Belgique.
Le contre-amiral Wolterbeek est nommé
vice-amiral; les capitaines A. W. Le Deman,
Lewe van Aduatd et Ziervogel sont nommés
ooatre-amiraux.
ANGLETERRE.
Londres So mars.
L'intelligence la plus parfaite existe entre les
cabinets de France et d'Angleterre, relativement
la Belgique, et en générai toute la politique
extérieure des deux pays. Lord Palraerslon et
le comte Sébasliani ont fait des efforts pour
servir la cause des Polonais, par la voie delà
médiation. [Court. Journal.)
- Deux cents canons se confectionnent dans
ce moment pour le gouvernement hollandais,
la fonderie de Liverpool,sous l'inspection d'un
colonel d'artillerie hollapdais. Courrier.)
- Le Sun ayant annoncé que le prince de
Saxe-Gobourg serait nommé roi delà Belgique,
et que les cinq grandes puissances avaient fixé
la délimitation de ce pays, la plupart des autres
journaux déclareul qu'on n'ajoute aucune foi
ces nouvelles.
Hier au soir il y a eu d'importantes discus
sions dans la chambre des pairs sur la question
de réforme qui avait été agitée accidentellement
par lord Wharnclilfe sur une motion relative au
recensement de la population. Ce lord et le duc
de Wellington ont prononcé des discours en
opposition cette mesure quia été vigoureuse
ment defendue par le loid chancelier lord
Plunketl et le comte Grey.
Du s. - Le Courrier dit au sujet des hostil
ités dont la Hollande menace les Belges nous
ne voyons pas comment l'invasion de la Belgi
que par les Hollandais pourrait être permise
après les protestations d'amitié et les promesses
d'assistances faites par le gouvernement français
- Le Courrieren parlant du projet d'élire
le prince de Cobourg, roi de la Belgique,
coudilion qu'il épouse une princesse française,
s'exprime ainsi: Ce serait une mesure très con
venable. Elle assurerait l'indépendance de la
Belgique, sous la garantie de la Grande-Bre
tagne et de la France et l'établissement d'une
cour Bruxelles, par ce monarque et son
épouse, riches de leurs propres moyens, relè
vera un haut degrél'industrie nationale.
- Extrait d'une lettre de Dublin, le 28 mars:
On vient d'apprendre des nouvelles déplo
rables de Clare. Les militaires et les paysans en
sont venus aux mains. Un combat a eu lieu, et
le peuple était si uombreux que les soldats au
raient été tous massacrés, sans l'intervention
d'un prêtre catholique qui a harangué la foule
Les sept individus exécutés Lisbonne ont
été d'abord étranglés, puis décapités, eufin leurs
corps et têtes ont été brûlés, et les cendres re
cueillies dans des paniers et jetées dans Ja Tage.
Ce supplice a duré plus de trois heures et de
mie. Contre sou usage, don Miguel n'a pas as
sisté cette bouchererie.
PIEMONT.
Turin 2y mars.
Le duc de Modène cherche se faire livrer
tous les rebelles de ses états qui se sont échap
pés. Ou assure que le grand-duc de Toscane se
prête ses dessins, et que onze patriotes modé-
nais ont été arrêtés Pietra-Santa, dans la Tos
cane, pendant qu'ils cherchaient passer Ma-
drone pour s'embarquer pour la France. Ils
avaient de l'argent et des lettres de change sur
Marseille. A Livourne, la police du poitest
très-sévère, et il est presqu'impossible que les
patriotes puissent s'embarquer dans ce port.
Déjà plusieurs y ont été arrêtés, ils sont envoyés
sous bonne escorte aux gouvernements auxquels
ils appartiennent.
ESPAGNE.
Madrid s4 mais.
Les troupes de l'île de Léon, dont la Gazette
a annoncé la soumission la clémence de S. M.,
sont une partie de la brigade d'artilierie et quel
ques détachement isolés qui ne s'étaient point
compromis ouvertement elles étaient chargées
par les chefs de l'insurrection de la garde de
quelques postes dans l'objet de masquer le mou
vement de retraite qu'effectuèrent 2,000 hom
mes avec quelque pièces d'artillerie decampagne.
Celte détermination et celle d'abandonner l'île
fut prise lorsqu'on sut que la tentative sur Ca
dix, sur laquelle on comptait, avait échouéet
ensuite pour ne pas se voir forcé un blocus
par des forces supérieures que le général Qué-
sada faisait réunir de toutes parts.
POLOGNE.
Varsovie si mars.
Après un combat de dix jours, dans lesquels
nous avons entendu chaque coup de canon et
chaque décharge de pelotonaprès un specta
cle qui ne s'est peut-être jamais présenté devant
les yeux des habitans d'aucune capitale, voilà
déjà dix jours que nous jouissons d'une parfaite
tranquillité. Notre armée est entièrement com
plétée; les nouveaux bataillons sont armés, ha
billés et exercés; tout le monde veut combattre;
et si nos recrues ont été même de résister au
premier choc des troupes qui ont fait déjà plu
sieurs compagnes, qui avaient un si immense
matériel d'artillerie, et qui, deux fois plus
nombreuses que les nôtresmenaçaient notre
capitale, sans doute maintenant une armée en
nemie encore plus nombreuse ne serait en
état de nous combattre.
La Gazeta Polska asure qu'elle sait d'une
source très-certaine que le gouvernement prus
sien, prévenu d'avance par le maréchal Die-
bilsch de la bataille décisive qu'il devait nous
livrer dans les immortelles journées des 25 et
26 février, fit ôter ou détruire tous les ponts,
retirer les bacs et même encombrer d'obstacles
les routes publiques en Silésie et dans le duqhé
de Posen. Tout cet arrangement a été fait dans
la conviction que nous serions vaincus, et qu'en
nous retirant dans le soi-disant invincible vain
queur des Balcans, nous chercherons un pas
sage dans les états prussiens! La même feuille
dit aussi que les canons de gros calibre et les
munitions russes arrivent en Pologne par la
Prusse orientale. Si ce dernier fait est vraioù
est le principe proclamé par le miuistère prus
sien dans les journaux, qu'il veut laisser la
Russie seule l'honneur de réprimer la prétendue
rébellion de la Pologne.
Le Courrier polonais avait annoncé il y a
quelques jours que le général Dwernicki avait
dispersé les restes du corps deKreulz, qu'il lui
avait pris en outre trois canons, et que trois
mille hommes avaient été dispersés dans les fi -
rêts et dans les villages; enfin, qu'il s'était im-
paré des biens que le misérable Wurtemberg
possédait dans notre pays, qu'il avait vendus
et dont il avait envoyé l'argent une caisè n; -
tionale pour imdemniser les pays de Pulawy
pillés et ravagés par ses ordes. Saas doute l'em
pereur de Russie sera le premier désavouer
les incendies et les pillages exercés sans aucune
nécessité sur les pauvres paysans.
Nos journaux continuent publier les diffé
rents actes trouvés dans les archives de la police
secrète du césarewitch. Dernièrement nous a ons
lu une lettre de S. A. I., adressée M. d'Alpëus,
ambasadeur de Russie Berlindans laquelle
nous avons remarqué le passage suivant
Quant ce qu'on vous annonce des Polo-
Dais qui se trouvent Paris, il y a déjà huit
ans que je possède des renseignemens exacts
sur leurs personneset je suis même de
veiller sur toutes leurs démarches.
Les déserteurs russes arrivent en grand nom
bre tous les jours dans notre capitalecar la di
sette dans leur armée est extrême. Les habitans
de la rive droite de la Vistule sont exposés
des souffrances inouïes. Les Russes commencent
déjà transporter la population mâle au fond
de leur pays. Les paysans sont réduits au dé
sespoir ils quittent les débris de leurs villages,
se sauvent dans les forêts, d'où ils tombent
l'improviste sur les détachemens isolés des
troupes ennemies. Sur la route qui conduit de
Pultusk Augustow, la terreur parmi ces der
nières est si grande, qu'ellesse barricadent dans
plusieurs endroits pour mieux résister aux at
taques des paysans. Cependant j'ai lu, il y a
quelque temps, dans les feuilles allemandes
l'annonce semi-officielle que les habitans de ces
contrées vont la rencontre des Russes en leur
témoignant leur dévoûment.
L'armée ennemie continue se retirer, et ses
soldats profitent de chaque circonstances favo
rable pour passer nous avec leurs armes.
C'est en vain que tous leurs corps sont entourés
d'une chaîne composée de cosaques; les soldats
tuent souvent ces derniers, et il arrive même
que des détachemens entiers font la guerre aux
héros sauvages du Don. On dit que l'armée
russe se retranche dans les environs de Brzesc
de Lithuanie, et la nouvelle de l'arrivée du czar
Wilna semble se confirmer.
- Les nouvelles de la frontière de la Pologne,
du 22 mars, ne parlent d'aucun événement mi
litaire. A Varsovie, ou croyait que la ligne de
l'armée russe s'était repliée sur Brzecs-Lilews-
ki; cependant il paraît que les officiers supé
rieurs ont d'autres nouvelles, puisqu'ils pren
nent toutes les mesures propres défendre la
ville de Varsovie contre une attaque de la part
des Russes. Le gouverneur-général a invité la
garde nationale se procurer des fusils et des
munitions, parce qu'elle doit être employée
pour la défense des différens quartiers de la
ville, dans lesquels on a partout pratiqué des
barricades, des fortifications et des mines. 11
est donc, difficile de croire que le maréchal qui
commande les forces russes voulût s'engager
dans un combat dans lequel il faudrait prendre
d'assaut rue par rue, et il paraît plus probable
qu'il se servira de sa nombreuse artillerie de
gros calibre pour réduire la place.
- Une chapelle de campagne russe, prise
par le général Dwernicki Pulawy, vieut d'ê
tre expédiée par Varsovie. Elle contient une
image de la sainte Vierge, qui, dit-on, a fait
gagner aux Russes plusieurs batailles.
On lit dans les derniers journaux de Varso
vie un article intitulé La Pologne et le mi
nistère français. Il ne laisse pas de doute que
les Russes se préparent de nouvelles attaques,
et l'auteur dit Celle lutte sera terrible les
journées des 19, 20 et 25 n'en ont été que le
prélude. Dans la bataille du 25, les Polonais
n'ont eu que 38,000 hommes a opposer l'eu-
nemi. A la fin de cet article, le gouvernement
français est Vigoureusement attaqué, parce
qu'au lieu de voler au secours des Polonais il
s'est contenté de leur conseiller de traiter avec
I les Russes.