sagesseon nous déclare dignes de conserver
la conférence de Londres une place que sans
d>ute on allait nous ôter. Chaque foiblesse,
chaque abandon de notre dignité nous sont
payés encomplimens;l'Europe s'étonne et nous
prend en pitié, mais nous avons des mentions
honorables dans les protocoles. Si nous voulons
nous payer de cette monnaie, on nous en don
nera tant que nous eu voudrons, jusqu'au mo
ment où on se croira en mesure de tout exiger
de nous, sans même se mettre en frais de poli
tesse.
- Le a tles ministres des cinq grandes puis
sances ont eu, au bureau des affaires étrangères
Londres, une conférence sur la question de la
Belgique.
Bruxelless 6 mai.
Dans la nuit du 33 au s3 un courrier,venant
de Paris, a apporté des dépêches importantes
au général Ëelliard.
- La présence la séance du congrès de M.
Ch. Le Hon, ministre plénipotentiaire; près du
cabinet français, a semblé causer quelques sen
sations; on ignorait le but de son voyage; il
était diversement interprété; mais les journaux
fi ançais présentent son absence de Paris, comme
le résultat simple d'un congé.
- Tout le monde connaît la trop fameuse let
tre de M. Edouard Smits, ci-devant chef de di
vision au ministère de l'intérieur mais ce que
tout le monde ne sait pas encore, c'est que M.
Edouard Smits se trouve aujourd'hui la tête
de la commission de statistique avec deux mille
florins d'appoiotemens. Belge.
- M. le régent est de retour Bruxelles
d'une course Anvers.
- L'ordre a été donné au général Mellinet de
se rendre Tournay en disponibilité.
- 11 circule de fausses couronuesde France.
Elles ne sont recouvertes que d'une simple pla
que d'argent.
- L'affaire du commandant de place de Lou-
vain, Gaillard, assassiné dans les troubles de
cette ville, est commencée devant la cour d'as
sises depuis le ai.
- L'affaire d'Ernest Grégoire est fixée au a
juin.
- Le s3 midi deux militaires de notre garni
son étant allés se baigner dans le canal de Char-
leroi près des remparts de cette ville, ont eu le
malheur de se noyer.
- Un courrier de lord Ponsonbyparti di
manche soir de Londres, huit heures, est ar
rivé Bruxelles le 24 vers deux heuresavec
des dépêches pour M. Abercromby. Ces dépê
ches ont été communiquées plusieurs députés
et au ministre des affaires étrangères. On assure
que lord Ponsonby annonce que l'affaire du
Luxembourg est arrangée dans ce sens, qu'il
est arrêté en principe que les Belges obtiendront
Cette province moyennant une indemnité, et
qu'il ne reste plus qu'à en régler la quotité;
3ue l'affaire du Limbourg souffre toujours des
iûiculiés On ajoute que lord Ponsonby déclare
que, dans son opinion, au point où en sont
parvenus les choses, l'acceptation du prince
Léopold est certaine; que sou élection, si elle
pouvait se faire dès présent, vaincrait les
dernières difficultés qui peuvent exister l'é
gard du Limbourg. Lord Ponsonby annonce
que l'espoir d'aplanir les dernières difficultés le
retient encore quelques jours Londres. Le
même courrier est reparti, ce soir huit heures,
avec des dépêches de M. Abercromby. Courr).
- Les journaux de Dresde, du 6 mai, disent
que cette capitale offre toujours l'aspect d'une
place en état de siège. De nombreuses patrouilles
parcourent nuit et jour les rues, tandis que la
cavalerie pose des vedettes et que des canons
sont braqués sur les principales places. Cepen
dant, depuis les jours de troubles du moins
d'avril, la tranquillité publique n'a pas été
troublée sérieusement j mais ces mesures fout
présumer que le gouvernement craint encore
quelque nouvelle explosion, occasionnée par
l'arriiation des esprits.
Quelques journaux ont exagéré ou dénaturé
les déplorables éveneraens de Nimur cependant,
dans les circonstances graves où nous nous trouvons
il faudrait accueillir avec quelque défiance les
bruits qui pourraient alarmer la nation on avait
représenté la lutte qui s'est établie entre les lan
ciers et les volontaires comme le résultat d'un
complot organisé parmi ces derniers pour s'empa
rer de la citadelle, tandis qu'on ne doit l'attri
buer, d'après des pièces officiel les que nous avons
sus les yeux, qu'à l'ivresse et peut-être la
malveillance de nos ennemis; on avait répandu
le bruit que le général Mellinet était la téte
du complot, et d'après les renseignemens qui nous
sont parvenus, il était tranquille chez lui quand
la fusillade a éclaté et s'est précipité au milieu
des combattans pour arrêter la lutte; on assure
même qu'il s'est jeté la bouche du canon bra
qué contre les volontaires pour empêcher d'y met
tre le feu: enfin ce combat a été si peu prémédité
que les volontaires n'avaient d'abord ni armes ni
cartouches leur disposition; elles leur ont été
fournies par des soldats de la ligne qui firent
cause commune avec eux enfin on a représenté
les volontaires comme assaillans et il paraissait
au contraireque les lanciers ont été briser les
vitres de leur caserne coups de lances.
On ne peut que gémir Sur ces tristes événemens
parce que nos, ennemis ne manqueront pas d'en
profiter pour répandre la discorde dans les rangs
de nos braves car qu'on ne s'y trompe point
ils n'ont point renoncé nous perdre par leurs
infernales machinations, et la trahison, qui mar
che toujours son butnous débordera si nous
cessons d'être sur nos gardes un seul instant en
veut-on une preuve? qu'on remarque seulement
comme presqu'au même moment que nos troupes
en venaient aux mains Namur, elles se muti
naient Liège, cc fait est assez remarquable et
suggère de tristes réflexions. Belge.)
La ville de Breda a été mise en état de siège.
et II parait que définitivement les officiers] hol
landais ont perdu tout espoir de rentrer dans la
ville. Aujourd'hui quelques-uns d'entre eux, en
fermés la citadelle ont fait enlever leurs effets
qui restaient déposés dans une maison particulière
où ils avaient jusqu'ici conservé et payé un ap
partement.
- Il est arrivé 8 déserteurs ce matin (z5l en notre
ville.
- On mande de Mons 24 ma'
Ce malin un bataillon du 9" régiment d'in
fanterie en garnison en notre ville est parti se
dirigeantce qu'il parait sur Anvers. Nous
avons vu dimanche dernier ce bataillon fort de
4OO hommes environ manœuvrer avec autant de
précision et de célérité que de vieux militaires
blanchis sous les drapeaux.
On mande de Vienne, que des lettres de com
merce de Seinlin contredisent positivement la nou
velle que le grand-visir avait été cerné par les
insurgés albanais, et avait été fait prisonnier;
elles assurent au contraire, que le grand-visir a
attaqué et battu les rebelles.
- La Gazette d'Etat de Prusse nous laisse en
core aujourd'hui sans nouvelles de Varsovie. Elle
donne la rubrique de Russie, de nouvelles de
Polangen, du 14 mai, suivant lesquelles le major-
général van Bennenkampf, obligé d'abord la re
traite par la vive résistance des insurgés, les au
rait ensuite défaits près de Krotingen où il se
rait même entré après avoir tué et pris l'ennemi
beaucoup de monde. Mais suivant la même feuille,
les troupes russes de Budcnderhof auraient été
accablés par les insurgés, dans les chemins quel
les ne connaissent pas au milieu de l'obscurité
le troisième jour après leur arrivé dans ce pays.
- Ou écrit de if accourt: Les volontaires
de Virginal de Bruxelles, cantonnés Laeffels,
ayant reçu ordre du général Daine de se mettre
la disposition de M. le major Lecharher, ont
immédiaiemenl demandé leur licenciement au
régent.
- Une mécanique de la Société chardonnière
de Sle-Marie Joseph, Quaregnon (Hainaul
a été consumée par les flammes dimanche dans
la matinée. Le dommage peut s'évaluer a 4o,000
florins. Les bruits les plus contradictoires cir
culent sur la cause de l'iuceudie. L'opiuion que
la malveillance n'y est pas étrangère est une des
plus accréditées.
Namur, 24 mai.
Ou lit ce qui suit daus le Courrier de la
Sambre a. D'après des renseignemens que
nous croyons certains, il parait qu* la lutte qui
s'est élevée entre les volontaires et les lanciers
n'a rien de politique. Une ancienne animosité
existait entre ces deux corps et une dispute
privée a donné lieu une mêlée générale. Il
païaîl aussi que le général Mellinet n'a rien né
gligé pour mettre fin celte scène malheureuse,
et que l'escorte de la garde civique, n'avait eu
lieu que pour sa sûreté personnelle. Du reste
la tranquillité de la ville est parfaite et elle n'a
pas été un instant troublee dans les journées
d'hier et d'aujourd'hui. Une instruction judi
ciaire se pouisuit avec activité, et la justice sera
bientôt même de prononcer en connaissance de
cause.
- Le 7me batailllon des tirailleurs francs est
licencié.
- On raconte un beau trait d'amour maternel
de Mme Laetitia Bonaparte. Elle était tombée
dangereusement malade et ne donnait plus au
cun signe de vie. Son fils Jérôme s'étant appro
ché de sou lit, lui fit lecture d'un article d'une
feuille de Paris, dans lequel on raconte que le
gouvernement avait ordonné de remplacer la
statue de Napoléon sur la colonne de la place
Vendôme. A ces mots, la mourante se ranima,
elle se leva sur sou séantet maintenant elle est
en couvalesceuce.
jinverss 6 mai.
Le Staats-Courant publie la lettre adres
sée par M. Lebeau M. Verslolk de Soelen, et
annonce que le 17 mai la deuxième chambre
des états généraux s'est réunie en comité se
cret sur la demande de M. Verstolk de Soelen.
- Hier, vers 7 heures du soir, un incident
est encore venu troubler la paix publique et la
sécurité pue la présence du régent avait inspi
rée. Deux militaires du 4* régim. belge se sont
présentés au logement de M. Thiriot de Grave,
munis d'un billet de logement qui ne se trouvait
pas régulier en ce que le nom de la rue et le n°
de la maison n'étaient pas ceux de M. Thiriot.
Cependant la servante se trouvant sente, donna
35 c. ces militaires pouraller prendre un vèrre
de bierre en attendant le retour de son maître
qu'elle envoya chercher. Ces militaires accep
tèrent avec douceur. Lorsque M. Thiriot fut
arrivé, il emmena l'un des deux la maison-
de-ville pour faire rectifier l'erreur. Comme il
n'a pas l'habitude de loger chez luiil envoya
l'hôtel du Cygne les deux militaires qui le
quittèrent satisfaits; mais quel fut son étonne-
ment lorsque rentrant chez lui, il trouva une
multitude effrénée qui, sous le prétexte bannal
d'orangismecassa ses croisées, enfonça les
volets et brisa une soixantaine de bouteilles de
liqueurs, jeta ses papiers dans la rue et se se
rait portée bien d'autres excès sans l'arrivée
de M. Montariol adjudant de place et de plu
sieurs détachemens de la garde civiquede la
compagnie Degorter et du g« régiment, en
moins d'une heure toute était rentre dans l'or
dre; un poste resta établi dans U maison et
quelques patrouilles de cavalerie sui veillèrent
le quartier.
- Ce malin il est parti de cette ville s5o
hommes du 4rae régiment pour Hoogsiraelen.
- Le régent delà Belgique est dans nos murs
où il est arrivé le 34 vers minuit, accompagné
d'un aide-de-camp, le colonel Rogier. Les au
torités civiles et militaiies étaient allées au-de
vant de lui jusqu'à Beichem.
M. Surletde Cbokiera fait voir que l'homme,
qui séchaige du fardeau des affaires publiques,
a, en quelque sorte, abdiqué le repos. A cinq
heures du matin, il était debout; il recevait les
autirilés et visitait les travaux des fortifications
et les nouvelles batteries. A sept heures et de
mie, il était au bassins, où il a été reçu par tou
tes les autorités. Tous les bâlimens étaient pa-