son art. *8| a -expressément prévu le cas où les dix-huit -articles otrt placé le congrès et permis 4es échanges»qu'Hs proposent. 'Nous <nè pouvons -donc concevoir comment «quelques membres du congrès se sont acharnés faire voter la question préalable. La question -, dont nous attendons de jour autre la -solutionest une des plus graves qui puissent être soumises la décision d'une assem blée délibérante, puisqu'il en dépend l'avenir <le toute une nation. Quand des hommes, sincèrement attachés leur pays, se divisent sur une question de cette importance, ce ne peut être de part et d'autre ■que par une conviction intime et profonde. Quelles que soient les raisons que chacun .allé— :gne pour motiver son opinion, nous devons croire qu'un même sentiment les domine tous, célui de coopérer au bonheur de lours conci toyens. Nous nous abstiendrons donc d'attribuer aucunmotif d'ambition ou d'intérêt particulier le vole consciencieux que nos mandataires vont émettre; il est des circonstances où la voix de la patrie parle trop haute pour ne pas être en tendue seule. Et comment pourrions-nous juger autrement des deux opinions qui partagent aujourd'hui le congrès, l'une et l'autre se présente sous le point -de vue le plus respectable; si l'une est dictée par un sentiment généreux et qui ne paraît avoir *ien que d'équitable, l'autre, qui paraît d'abord s'appuyer moins sur le sentiment, est cependant fondée sur des raisons dont il est impossible de méconnaître la justesse et la force. Nous l'avons répété souvent, et tout le monde en convient aujourd'huiune grande faute a été commise, au moment où sans avoir achevé la révolution, on a résolu de prêter l'oreille aux propositions delà conférence. On commença par signer l'armistice, et tout fut consommé, quand ceux qui s'assemblèrent bientôt après, pour nous constituer, parurent ne songera rien moins qu'a réclamer coutre cet acte et rompre les négacia- tioris. Loin de prendre ce partile seul qui eût pu nous faire éviter les difficultés dont nous cherchons en vain nous débarasser maintenant, le congrès continua les négociations, des com missaires furent envoyés Paris et Londres, le comité diplomatique fut institué, de son as sentiment. Les diplomates avaient parlé d'humanité, et ce Dom trouva tant de sympathie dans le cœur belge,qu'on ne se douta d'aucun piège, en même tems le nomeber d'indépendance fut habilement lâché dans le coDgrès pour occuper ses graves délibérations. Quand le Foreign- Office voulut abandonner' le rôle de négociateur ou de midiateur, pour prendre celui d'arbitre; quand, au lieu de pro positions, il voulut intimer des ordres, l'honneur national s'éveilla dans le cœur de nos manda taires et pour la première fois on répondit par une protestation énergique. Aujourd'hui, il est certain que les membres de la conférence ont Tepris le rôle paisible de médiateurs; ne ce sont plus des ordres, mais des propositions qu'elle nous adresse, et ce qui le prouve c'est que dans ce moment on délibères s'il faut les admettre ou les rejeter. Ces propositions sont comme tous les préli minaires de paixconçues en termes vagues et indéterminés il dépend des négociations subsé quentes d'en fixer définitivement le sens; les pro clamer dès présent injustes, c'est porter au moins un jugement prématuré, réclamer contre leur présentation, c'est s'en prendre soi-même, puisqu'il fallait bien s'attendreà des propositions, quand on consentait négocier. Tout ce qu'on peut raisonnablement dire de ces propositions, c'est qu'elle reposent sur une base équitable, celle de rendre la Hollande ce qui lui appartenait l'époque de la réunion, en d'autres termes: de ne pas nous attribuer ce qui ne nons appartient pas. Ceci paraît une règle de justice faite pour les peuples comme pour les particuliers; dire que le sentiment ne nous per met pas de la suivre, c'est se laisser aveugler par un sentiment faux, car il n'j' a de généreux que ce qui est juste, nihil est libérale quod non idem jus (unic'était l'avis d'un homme quis'ententait en patriotisme. On voit donc que l'opinion affirmative est fondée en raison, il ne serait pas difficile de dé montrer qu'elle prend sa source dans un senti ment un peu plus réel que l'autre, et pour cela il ne faudrait que montrer l'abîme daus lequel l'adoption de l'opiuion contraite peut entraîner jamais la patrie. Bruxelles, 6 juillet. On assure que le général Daine vient de demander au gouvernement un renfort d'artil lerie. - Les habitans de Venloo et autres communes du Limbourg, vont réimprimer pour être dis tribuée en nombre considérable, la proclamation du gouvernement provisoire qui les appella prendre part la glorieuse révolution. - La discussion sur les 18 articles a d'abord été pâle et décolorée. L'assemblée paraissait fa tiguée, et comme sous l'empire de résolutions déjà irrévocablement prises de part et d'autre sur la grave question l'ordre du jour, lorsque l'honorable M. Maesbourg, député de la pro vince de Luxembourg et conseiller la cour de Liège, est venu réveiller l'attention en attaquant corps corps les orateurs qui, comme il 1 a dit, sout venus plaider dans le congrès la cause du roi Guillaume au nom de la justice.» Courr.) - Une lettre de Luxembourg arrivée un de nos députés annonce qu'un mouvement insur rectionnel s'était déclaré dans deux casernes de la ville occupées par des troupes prussiennes; que ces troupes, formant près des deux tiers de la garnison, avaient arboré le drapeau brabançon, en déchirant tout ce qui, dans leur uniforme, pouvait rappeler les copieurs prussiennes, et se préparaient faire une résistance vigoureuse au surplus des forces disponibles; nous croyons pourtant que cette nouveile mérite confirmation. - La protestation des habitans de Louvain, au nombre de 108, protestation qui a excité un assez long débat daus la dernière séance du con grès, reproduit d'abord textuellement la pro testation des 38 membres du congrès qui ont manifesté les premiers l'opinion qu'il n'y avait pas lieu délibérer sur les proposition de la couférence. Les xo8 habitans de Louvain ajou tent ensuite ce passage, qui est celui contre le quel les réclamations se sont élevées. Les soussignés croient devoir en outre ajouter que si une majorité quelconque du con grès violait la constitution laquelle tout fonc tionnaire a dû prêter serment, cette majorité se placerait hors de la loice que nous ne pouvons nous permettre de croire, et autoriserait l'insur rection, qui d'ailleurs est un droit sacré auquel tout pouvoir national en Belgique doit son existance. »- Bruxelles, ce 3 juillet i83i. Suivent les signatures. - M. Le Hon, notre ambassadeur prés la cour de France, est arrivé le 3 midi en cette ville. - Des officiers du i«r ban de la garde civique ont adressé M. le ministre de la guerre une let tre, par laquelle ils le prient d'ordonner que leurs bataillons soient équipés et mis tout de suite en activité, ou que l'arrêt de mobilisation soit rapporté. - Dans le canton de Binche, tous les officiers de la garde civique ont résolu de donner leur démission en masse, ne voulant pas témoigner autrement leur réprobation de la marche du mi nistère. La garde civique de Liège a envoyé sa dépu- talion pour réitérer sa protestation. - M. Seils, 2e lieutenant du i« régiment des chasseurs pied, Ier bataillon, 5 compagnie vient de demander sa démission, parce qu'il né désire plus, dit-il, dans sa pétition M. le ré gent, servir avec des officiers qui ont accom pagné Eruesl Grégoire daus son expédition sur Gandel que M. le ministre de la guerre augmente de grade en grade, pendant que les hommes de la révolutionceux qui ont combattu ces mêmes officiers, le 2 février, sont maltraités et punis le plus souvent tort. (Belge.) PROCLAMATION. Belges, Le congres souverain va prononcer sur les préliminaires du traité de paix entre la Belgique et la Hollande. Quel que soit la décision de cette assemblée, elle seule représente la nation; elle seule a le droit de donuer des lois au pays. C'est du congrès souverain que je tiens mes pouvoirs, et je ne les ai reçus que pour faire exécuter les lois. Si je manquais ce devoir, je violerais et mon mandai et mes sermens. Irrévocablement décidé les remplir, et mon honneur y étant attaché, je fais un appel l'honneur de tous les Belges, leur patriotisme; ils ne voudront pas flétrir ce glorieux nom de Belges, par des tentatives d'anarchie et de guerre civile propres attirer sur notre belle patrie les plus grands lléaux. S'il en était autrement, je n'hésiterais pas remplir le plus sacré de mes devoirs, le maintien de l'ordrede l'iuviolabilité des persouues et des propriétés, et je compte cet effet sur la fidélité des gardes civiques, et l'armée et de tous les bons citoyens. Si le congres adopte les prélirainairesdu traité de paix, je regarderai comme un devoir impé rieux de rester au poste où m'a élevé la confiance des représentans de la nation jusqu'à l'arrivée du roi dans celte capitale, qui ne peut être que lies prochaine, selon la promesse qu'il m'eu a faite. Le régent, signé E. SuRi.ét de Chokier. Par le régent, le ministre de l'intérieur signé E. de Sauvage. Par le régent, le ministre de la guerre signé baron De Failly. Bruxelles, 5 juin i83i., Louvain, juif le t. Le 4 au soir» au retour de la députation chargée de faire connaître M. le régeul l'opi nion des habitans de la ville, sur la combinaison Lebeau, une foule immense encombrait la place publique et une partie de la rue de Bruxelles. Quand ou a annoncé que notie digne régent avait bien accueilli ces messieurs, l'on a porte M. Roussel eu triomphe jusque chez lui, et en criant vive Roussel'. Toute la soiréela foule a dansé au marché autour de l'arbre de la liberté, en chantant des couplets patriotiques. mouvement populaire de louvain. Dimancheun mouvement populaire a éclaté Louvain. Le peuple s'est rassemblé sur la Gratid'Place et a demandé a grands cris le rejet des r8 articles des préliminaires de paix. La proclamation suivante a été affichée, et une dé putation est partie pour se rendre chez M. le régent, où elle a été reçue ce matin. Ou assure que, tout en blâmant ce qu'il y avait d'inconsti tutionnel dans la demande des habitans de Lou vain, M. le régent s'est montré aux yeux des dépuiés, aussi soigneux de l'honneur national, qu'il l'a toujours été. Il est sans doute déplorable que le peuple en vienne de pareillesexlrémilés, mais les fautes du coDgrès et du gouvernement sont certainement la cause de cette effervescence populaire. Cependaut nous rappelerons nos coucitoyens que le congrès est le pouvoir légal, que résister ses décrets serait recoinmeucer une nouvelle révolution, et qu'il est de la sagesse d'attendre avec calme ses décision, qui, nous n'en doutons pas, serout dignes de la haute mission qui lui est confiée. Indépendant

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 2