malgré tous les sacriGces pour conserver la paix,
nous étions menacés de guerreje n'hésiterais
yas en appeler au courage du peuple belge,
et j'espère qu'il se rallierait tout entier son
chef pour la défense du pays et de l'indépen
dance nationale.
Vendredi a a, l'issue du Te Deumle roi
a reçu Monseigneur l'évêqçe de Tournay et le
clergé de Bruxelles, les autorités civiles et mi
litaires et le corps judiciaire.
Voici la réponse du roi au clergé de Bruxelles:
Je suis profondément touché de l'accueil
que me fait le clergé. Je sais tout l'attachement
que le peuple belge porte sa croyance, et je
saurai la respecter. Quoique la constitution ait
entièrement séparé la religion du gouvernement,
le clergé est assuré de ma constante bienveil
lance. La nation belge sera d'autant plus facile
gouverner, qu'elle est plus religieuse, et par
les soins de sesministres elle conservera toujours
le même attachement son culte, son souve
rain et ses lois.
- Un des premiers actes du roi sera de signer
le tab.leau des pensions accordées aux victimes
de la révolution Cet acte ne peut manquer d'a
jouter la popularité que ce prince a déjà acquise.
- On assure que l'une des premières mesures
que prendra le roi, sera de renvoyer tous les
étrangers, qui se trouvent dans l'armée et dans
les emplois civils.
- L'administration des hospices est chargée
de la part de la régence de la ville de Bruxelles
de faire distribuer aux indigens, le a5, par
l'intermédiaire de messieurs les maîtres des pau
vres 16,000 cartes de pains de a5 cents et d'au
tant de caries de a5 cents en argent.
- Le roi partira vers le milieu de la semaine
prochaine pour aller visiter quelques provinces
du royaume. Nous tenons de bonne source qu'il
entre dans les projets du toi d'aller se faire con
naître sans retard l'armée de l'Escaut et celle
de la Meuse.
- Aux détails que nous avons déjà donné sur
la disli ibution des fonds alloués dans les crédits
pour venir au secours des personnes qui ont
principalement souffert des désastres de la ré
volution nous pouvons encore ajouter les dé
tails suivans
Sur les i5o,ooofl. destinés secourir spécia
lement les victimes des dégâts ou vols commis
par les Hollandaisun somme de 98,000 0. a été
employée. On a donc opéré dans la division du
ministère, chargé de l'emploi de ce fonds par
ticulier, avec une certaine promptitude relative,
l'autre fonds de 200,000 fl. n'ayant été, comme
on l'a vu dans un précédent article, épuiséqu'à
concurrence de 4<>»ooofl. à-peu-près.
Les motifs qui ont empêché de distribuer la
somme de 58,ooofl., restant disponible sur celle
destinée aux victimes des dégâts 011 vols commis
par les Hollandais, se puisent dans l'impossibilité
de recueillir assez promplement la preuve des
pertes en mobilier, bijoux, argent etc.
Il sera publé un état contenant les noms des
individus qui ont obtenu des secours. Cet état
mettra le public mêmede contrôler sévèrement
ce qui a été fait. La porte sera ouverte toutes
les réclamations, et sur la demande expresse du
chef de division chargé de celte partie rtoute
personne qui aurait se plaindre d'avoir été re
poussée, ou signaler quelqu'abus du genre de
ceux qui ont été indiqués, est invitée dès ce mo
ment les exposer *atf ministère de l'intérieur.
On s'est plaint de ce que la ville d'Anvers
n'avait obtenu que 60,000fl., mais le gouverneur
de la province n'avait demandé que celle somme,
qui a été accordée dans les 24 heures.
- Au dîner du roi, le 23 trente personnes
avaient été invitées; c'était parmi la magistrature,
le clergé et le congrès, que les convives avaient
été choisis, le roi était assis tpble entre Mgr.
l'évêque de Tournay et M. de Guchteneerpré
sident de la cour supérieure de justice, M. Kai-
a
kem partageait aussi le couvert royalainsi que
MM. les curés du Sabion et de Finisterrse. Le
roi s'est entretenu longtems avec la vénérable
président de la cour supérieure. Le dîner com
mença cinq heures, ét S. M. se leva de table
sept heures. Un orchestre choisi a exécuté
pendant le repas plusieurs morbeaux de musi
que. MM. Campenbout, Batta, Arlot et VVar-
notte ont chanté un quatuor de Eisenlioffer
dont l'exécution a été remarquée par le roi, qui
a demandé le nom des artistes esécutans.
- Samedi, le roi est sorti pied pour faire une
visite M. le baron Surlet de Chokier; il était
accompagné de deux officiers de service. S. M.
a parcouru le Parc et uue partie des boulevards.
Traversant modestement les groupes du peuple
qui se formaient sur son passage, le roi, entouré
de sa seule popularité, a pu partout remarquer
de quel amour est pénétrée cette bravée nation,
qui n'attend de lui que bonheur et prospérité.
A son aspect chacun se découvrait, chacun
gardait celte convenance qui caractérise si bien
le peuple belge. Le roi est resté assez longtems
chez celui qui nous appellerons toujours le bon
régentet est rentré par les boulevards.
- Le 23, trois heures, le roi a reçu, en au
dience particulière, une députation de la ville
de Verviers. S'. M. s'est longtems entretenue
avec elle, et ses membres se sont retirés satis
faits de l'intérêt que le roi a montré sur la posi
tion de l'industrie de celte ville, et sur l'état de
ses mauifactures etc., etc.
- Par arrêté, en date du 24 de ce mois,* le roi
a continué MM. de Sauvage et baron de Failly
dans leurs fonctions. M. de Muelenaere est
nommé ministre des affaires étrangères M.
Baikem ministre de la justice, et M. Coghen,
ministre des finauces.
Par arrêté du même jourM. Sylvain van de
Weyer a été uommé envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire de Belgique près de
S. M. britannique, M. Wallel l'accompagne en
qualité de secrétaire d'ambassade. Ces inessieuis
sont partis immédiatement pour Londres.
- Le général Belliard est armé le 22 Bru
xelles, et a été reçu dans la soirée par S. M.
M. Abercromby est arrivé le même jour
Bruxelles se rendant Berlin, où il est uommé
secrétaire de légation.
- On écrit de Namur, 23 juillet: «On assure
que le roi arrivera dans notre ville sur la fin de
la semaine.
- On vient de recevoir Bois-le-Duc l'avis
que le roi et le prince d'Orange y arriveront
dans le courant de la semaine.
Extrait d'une lettre de La Haye, 20 juillet.
Je vous ai promis une anecdote sur la cour
je liens parole. Van Maanen venait de tyiitter le
roi, après une longue conférence où il s'était
égayé, son ordinaire, sur la combinaison Le-
beau, Guillaume allait se mettre au lit, lorsqu'
une dépêche portant l'acceptation et le départ
subit de Londres du prince Léopold lui fut
présentée. A celte lectureil pâlit et tomba a
demi vêtu sur un fauteuil. La reine attirée par
les cris du valet-de-chambre, accourut et vit
Sa Ma jesté dans un transport de colère effrayant,
frappant la table de son poingt. Le prince d'O
range avertise bâtade son côtéde se rendre
dans l'appartement du roi, quireprenant ses
sens, donna connaissance de sa dépêche son
fils. Ce fût alors au tour de ce dçrnier d'oublier
le respect dû au souverain et d'ébranler la table,
en s'ècriant: Je rencontrerai donc partout
Léopold!» Van Maanen,revenu précipitamment,
Gl retirer les gens du palais et conseilla Guil
laume de se calmer, il parvint sans doute a ra
nimer les esperances de son maître, car, le lett-
demain, Je monarque sortit de son conseil, un
peu consolé. Aujourd'huiun leger accable
ment a succédé l'agitation. Mais admirez le
geoie imitateur des courtisans! Quelques-uns,
la nouvelle de l'élection de Saxe-Cobourg,
feignirent de perdre connaissance, de l'aveu du
médecin, et, pour couronner l'œuvre, Libry,
que S. M. prussienne honora d'une lettre flat
teuse en avilissant sa main royale, brisa, dans
son cabinet, un beau service eu porcelaine, pré.
sent d'un ambassadeur étranger en vérité, la
ccur actuelle rassemble au pays des fous. Quand
les tranquilles Hollandais s'agitent, ils sortent
de leur élément aussi, au moment de marcher,
vous en verrez bien d'autres! la plus part de nos
soldats-citoyens parlent déjà sérieusement de
rendre leurs fusils dès qu'on criera en avant!
Anvers, 23 juillet.
Le 21, dès huit heures du matin, tous les na
vires stationnés dans les bassinsetcanauxontété
pavoisés. Le pavillon belge a été arboré spon
tanément sur les navires français, anglais et
américains les couleurs de ces trois nations qui
représentent la liberté dans les deux mondes se
sont mêlés aux couleurs belges dont elles ont
salué l'indépendence. Nous voyons dans cette
sympathie des promesses de concorde, de paix
et d'un heurenx avenir.
- Il paraît que nous serons bientôt débarras
sés de nos voisins de la citadelle; on a remarqué
hier des allèges que l'on chargeait de meubles
et autres effets. Si cet heureux événement se
confirmait, nous n'aurions plus rien désirer.
Une nouvelle mutinerie a eu lieu la citadel
le plus de 3oo soldats s'étaient entendus pour
déserter avec armes et bagages; on a eu les plus
grandes peines de se rendre maître d'eux on a
entendu uue fusillade assez vive suivie d'un
grand charivari de musique on nous rapporte
que tous les musiciens qui y sont, ont été obli
gés de jouer des morceaux bruyans pour empê
cher les habitans du Markgrave-Lye d'en
tendre le bruit qu'on y faisait. L'Escaut.
- Des préparatifs se font au palais du roi en
cette ville. On assure que S. M. honorera inces
samment Anvers de sa présence.
A l'occasion de l'inauguration de notre nou
veau souverain M. le général Tiecken de Ter-
hove, commandant l'armée de l'Escaut, réunira
toutes les troupes qui sonlsurla ligneet leur
fera faire de nombreuses évolutions, auxquelles
se joindront des salves d'artillerie.
M. le colonel Hotlon vient d'être nommé com
mandant du quartier-général de l'armée de l'Es
caut.
Quelques déserteursla plupart Suissessont
arrivés le 20 nos avant-postes.
Il est parti du camp hollandais 7000 hommes)
ils se rendent dans les environs de Maeslricht.
NOUVELLE IMPORTANTE.
Venue par la voie d'Anvers 11 heure* du soir.
Nous avons reçu la nouvelle positive que le
roi Guillaume a refusé l'acceptation des préli
minaires et que s'en référant aux protocoles,
il déclare qu'il ne reconnaîtra le nouveau royau
me belge et le roi LéopOid que lorsqu'ils y
auront également adhère. M. Verstolk van Zoe-
len a notifiéle 11 de ce mois cette résolution
la conférencedans une note explicative dont
voici la fin
Quelque grave au reste que soit la crise,
dans laquelle un'concours de circonstances fu
nestes a impliqué UEurope et plus spéciale
ment la Hollandeles efforts du roicalme au
milieu de l'agitation générale continueront de
tendre conjurer l'orage en alliant la modéra
tion la fermeté. A l'exemple des souverains les
plus puissansil pourra céder la nécessitéen
abandonnant leur sort ceux de ses sujets qui
sont soustraits son autoritémais jamais il ne
leur sacrifiera les droits de la Hollande. Orun
examen réfléchi l'ayant convaincu que les arti
cles préliminaires livreraient la merci de l'in-
surreCtiou les intérêts les plus chers de la pa