PLUS Dfc CONCLâSIOm
'Chaque fois que ia conférence a éléen travail
«de quelque protocole ruim-tix pour la Belgique,
des bruits vagues arrivés Jetons 1rs points de
«•l'Europe, des nouvelles d'aboid incertaines,
puis probables et enfin positives sont venus pré
parer les esprits l'acception des propositions
qu'on voulait nous soumettre. C'est a la politique
des Talleyrand et des Falmerston qu'il faut at
tribuer cette lactique. Il est plus que probable
que si l'oo n'avait pas eu recours a cette ruse,
les projets de la conférence auraient échoué
chaque fois contre la fermeté des belges. Les 18
articles eussent été rejetés l'unanimité comme
le furent les protocoles des 20 et 37 janvier
i83t. 11 en est de l'opinion publique comme
d'uu rempart qui résiste aux coups de bélier,
mais que la main habile de I homme démolit fa
cilement pièce* pièce. Siau moment où M. de
Meulenaere vint nous proposer les larmes
dans la voix de nous soumettre la dure né
cessité qu'il croyait y avoir d'accepter les 24
articles, il eut prédit le résultat de cet acte de
pusillanime», les délais sans (in auxquels nous
pouvions nous attendre, les intrigues dont nous
serions les jouets, et le refus perfide de ratifica
tion qui viendrait couronner cet œuvre diplo
matique, une indignation unanime aurait éclaté
dans le seiu de la chambre, et les a4articUs
eussent été repoussés par un non énergique et
instantané. Mais la diplomatie s'est bien donnée
de garde d'en agir ainside se dé\ oiler dès son
début et de jouer cartes sur table elle saveit
qu'elle aurait été la conséquence de sa franchise,
et c'est pourquoi elle a eu recours la duplicité.
Le moment actuel ressemble encore une de
ces époques de la révolution où,après nousavoir
retenus pendant quelque temps dans unesécuiité
complète sur la marche de nos affaires, on nous
faisait passer de la certitude au doute, pour nous
conduire de là au terme fatal où devaient s'éva
nouir toutes nos plus belles espérances. Quand
le traité de paix fut conclula ratification était
une chose entendue, une simple formalité, en
croire le ministre des affaires étrangères; il eût
paru ridicule même de supposer que le terme
put en être prolongé d'un jour; mais un délai
survint, il fut suivi d'un autre délai, et nous
voilà enfin arrivés un délai indéfini. Il y a
plus, des bruits de modifications se sont répan
dus ces bruits prenueul de jour en jour plus de
consistance, et il n'est que tropà craindre qu'ils
ne deviennent une triste réalité. Dans ce cas,
quoi peut-on s'attendre? la ruse tiiomphera-t-
elle encore de la justice, la perfidie de la bonne
foi?
Nous avons assez bonne opinion de nos re-
présentans pour oser espérer le contraire; mais
quelque puisse être notre assurance cet égard,
nous croyons qu'il faut employer tous les
moyens pour détourner de notre patrie une ca
lamité qut serait d'autant plus fatale qu'elle don
nerait le coup de mort le Belgique. Il faut donc
se prépaiera lutter contre la diplomatie, il faut
se prémunir contre l'astuce. Que le ministère
déjoue par un langage ferme et énergique tou
tes les trames de quelques rois de la S'«-Alliance;
mais surtout que la nation lui prête sa fermeté
et le soutienne daDS la lutte. Que tous les Bel
ges qai portent un cœur d'homme se prononcent
d'avance contre toute nouvelle humiliation;
qu'uu concert unanime de réclamations s élève
de tous les points de la Belgique, que des mil
liers de pétitions affluent a la chambre des repré-
setilatis; que del'une extrémité du pays l'autre
on n'eDteude qu'un cri, plus de concessions
ce cri renlentira au loin, il ira troubler le som
meil des membres de la conférence, et peut-être
enfin M. deTalleyrand dira-t-il il faut que la
Belgique vive au reste, quelque altitude que
prenne alors la conférence, la Belgique vivra,
parce qu'elle maintiendra cette volonté, malgré
ia conférence et malgré quelques puissances.
Quand tout un peuple parvient une fois dire:
je veux, quel monarque osera dire: je ne veux
pas? le secret, le grand secret est de faire en
tendre au peuple qu'il doit vouloir et qu'il n'a
qu'à vouloir. Belges le moment est venu de
vous prononcer: dites que vous ne voulez plus
être les dupes delaconference,quevous ne vou
lez plus qu'on abuse de votre bonne foi, que
vous ne voulez plus remettre votre sort entre les
mains de quelques diplomates; dites que vous
voulez être libres et indépendans, que vous vou
lez être peuple. Sachez vouloir et vous êtes
sauvés! Belge.
NÉCESSITÉ D'ORGANISER LA GARDE
CIVIQUE.
Quoique les ministres en France en An
gleterre et chez nous ne cessent de donner du
haut de la tribune législative des assurances de
paix et de bonne harmonie entre les puissances,
quoiqu'ils ne cessentchaque interpellation
des membres de l'opposition d'annoncer l'arri
vée prochaine des ratifications des bruits si
nistres circulent partout; les événemens se com
pliquent chaque jour davantage germe de dis
corde en Italie, germe de discorde eu Espagne
germe de discorde dans notre pays vainement
les ministères Grey et Périer s'efforcent-ils de
paralyser par des négociations diplomatiques
ces élémens de guerre la complications des
événemens déjoue tous les calculs de leur pré
voyance: la guerre semble les déborder de tou
tes parts en dépit de leurs efforts et finira pro
bablement par les entraîner.
Vienne la guerre et cette-ci nous espérons
bien la soutenir avec honneur; nos troupes se
montreront dignes de leur réputation et sauront
se venger des affronts du mois d'août.
Mais tandis qu'ils se battront aux frontières,
il importe que l'on se mette eu mesure de ré
primer les machinations au-dedanscar s'il
faut en croire les bruits qui circulent tandis
que les Hollandais attaqueraient notre armée
les orangistes seconderaient leurs attaques en
excitant sur divers poiuts des émeutes popu
laires.
Que ces bruits soient faux c'est possible
mais il serait imprudent de les dédaigner l'ex
périence doit nous avoir appris de quoi le par
ti est capable.
JOURNAUX ANGLAIS DU 3 MARS.
Des nouvelles de Madère donnent quelques
détails sur la tentative déjà connue des consti
tutionnels de cette île, pour renverser le gou
vernement de don Miguel, tentative qui a com
plètement échouée.
Le choléra fait des progrès Londres. Dans
la journée d'hier, 3g nouveaux cas et t5 décés
ont été rapportés comme ayant eu lieu en 17
endroits.
Dans la chambre des communesséance
d'hier, le litre G du bill de réforme a été adopté
en comité.
Consolidés, 8a 7/8.
FRANCE.
Paris4 mars.
Depuis le départ de don Pedro l'ex-impé-
ratrice du Brésil et la reine dona Maria mènent
une vie très-retirée ne sortant que pour aller
aux Tuileries et pour visiter 2 ou 3 personnes
qu'elles honorent de leur amitié. Les Portugais
ou Biésiliens qui se trouvent Pariset le petit
nombre de Français qui oot coopéré l'indé
pendance de ces peuples sont sûrs de recevoir
des deux princesses l'accueil le plus gracieux.
Les honneurs de leur hôtel sont faits avec po
litesse et aménité par M. le marquis de Rézende,
ex-ambassadeur du Brésil Paris, et par M.
le chevalier d'Almeyda son ancien secrétaire
d'ambassade.
Ou écrit d'Alexandrie (Égypte) nous
avons reçu des nouvelles de la Syrie et de l'ar
mée d'Ibrahim deux brèches ont été ouvertes
Saint-Jeau d'Acre. On s'attend la prise de
cette place i3o pièces d'artillerie sont placées
devant ses murs, la flotte a beaucoup souffert.
Une attaque du côté de ia mer a été tentée sans
succès.
- Voici ce que nous annonce notre corres
pondance de Madrid, en date du 25 février:
Depuis plusieurs joursle gouvernement
mettait la plus grande activité dans ses prépa
ratifs d'intervention en faveur de don Miguel.
Un mouvement général de troupes s'opérait sur
tous les points du royaume. Les officiers avaient
reçu ordre de rejoindre leurs corps et s'em
pressaient d'obéir l'artillerie faisait acheter des
mules enfin c'était de toutes parts un empres
sement de zèle qui est peu ordinaire en Espa
gne. Un conseil devait avoir lieu au sujet de
celte grande entreprise. Le comte d'Espagne
était attendu pour demain. Tant de travaux
de dispositions de piévoyance et de soins sont
devenus inutiles. La diplomatie a vaincu toutes
les résistances paralysé les traités d'alliance et
réduit au silence les intérêts de famille. Le mi
nistre d'Angleterre et le chargé d'affaires de
France sont parvenusen moins de 34 heures
détourner le gouveenemenl d'une entreprise
qu'il médite depuis plusieurs mois. Enfin l'ar
mée d'intervention est convertie en armée d'ob
servation. Des ordres ont été expédiés pour faire
rétrograder des régimens qui étaient en marche
et leur faire reprendre leurs garnisons. Les tra
vaux de confectionnemeul et d'approvisionne
ment cessent partout.
Du 5. - Nous apprenons que le gouverne
ment anglais a obtenu de la cour de Vienne la
promesse formelle qu'elle agirait de concert avec
l'Augleterre dans le but de s'opposer toute
entreprise que la Russie tenterait contre la Frau-
ce, et qu'à cette occasion le prince Metlernich,
tout en exprimant le peu de sympathie que ren
contrait dans les conseils de son souverain, le
nouvel ordre de chose établi en France, n'avait
pas balancé déclarer qu'il regardait toute me
sure tendaul y porter atteinte comme devant
entraîner avec elle les chances les plus dange
reuses pour tous les souveraius de l'Éurope
mais ou ajoute qu'à l'égard de la question belge»