ALLEMAGNE.
ITALIE.
Francfort3 mars.
On assure que dans la séance d'hier la diète
germanique s'est occupée des affaires de la
presse et qu'au premier jour plusieurs feuilles
seront défendues dans les états confédérés de
l'Allemagne. On nomme la Tribune le Mes
sager de l'Ouestles Zeitschrwingen de
Hanau les ailes du temps 11 a paru il y a
quelques jours Hanau une brochure intitulée:
JBern ou la Rentrée des Polonais Franc
fort par M. F. Eunck rédacteur de la feuille
périodique le Nouvel Espiègle der Neue
Eulenspiegel Cette brochure a été défendue
par notre police, et tous les exemplaires ont
été saisis. Il est vrai que le style en est très-
acerbe et qu'on y fait des allusions offensantes
pour la diète germanique et le gouvernement
ruais il est douteux que la defet/se de ces écrits
poisse remédier l'abus. Le vieux proverbe
Nitimur in vetium on aime le fruit défendu
peut trouver ici son application.
Ancône 27 février
Une partie des troupes pontificales a déjà
évacué la place, le colonel Ruspoliqui a signé
la capitulation de la citadelle, a voulu pat tir
avec une partie de ses troupes par Osimo; mais
le cardinal Beuveuuli a sur-le-champ envoyé
ordre a cet officier pour luj enjoindre de pren
dre une autre route parce qu'il ne voulait rien
avoir démêler avec de pareilles gens.
Voici la proclamation que le général Cubiè
res vient d'adresser aux habitans d'Ancône.
Citoyens
y) Les troupes françaises viennent occuper
votre ville. La mission de paix et de garantie
qu'elles doivent remplir est toute dans l'intérêt
de votre pays et de votre souverain. Accomplie
avec loyauté elle resserra plus étroitement en
core les liens d'amitié qui unissent depuis long
temps la France et les états de l'église. Les sol
dats de S. M. le roi des Fr ançais Louis-Philippe
dont on m'a confié le commandementsuivront
les traditions d'honDeur de devior et considé
ration que l'armée française a laissées parmi
vous. Ils prêteront leur appui aux lois et aux
magistrats chargés de les faire exécuter c'est
votre estime qu'ils viennent conquérir et ifs la
mériteront par leur discipline aussi bien que par
leur çourage si l'occasion s'en présente.
Bolagn*2 mars neuf heures du matin
départ du courrier.
Après l'arrivée d'un courrier venu de Rome,
toutes les troupes pontificales de Bologne et de
la Romagne ont reçu l'ordre de faire nu mou
vement qui a commencé hier par celles qui
étaient ici. Voici l'ordre donné par le général
Grabouwski, et qui détermine leur destination:
Un bataillon Rtmini un bataillon Pesa-
roun bataillon Macerato. Le reste se diri
gera sur Rome avec le colonel Barbieri.
Beaucoup de peisonnes pensent cependant
que toutes ces troupes en laissant de côté An-
cône se porteront tout simplement sur la petite
forteresse de Spoleto et vers Rome.
J usqu'à présent les Autrichiens n'ont fait
aucun mouvement ou cioit qu'ils commence
ront s'ébranler daus trois ou quatre jours
3,1
après le retour d'un officier d'étal-major expé
dié Vjeune par le général Grabowski.
On n'a pas encore de nouvelles de la deuxiè
me expédition de Civita-Vecchinles Fran
çais continuent travailler aux fortifications
avec la plus grande activ ité.
La proclamation du général Cubières a fait
ici de l'impression l'enthousiasme pour le nom
français est toujours le même puissent toutes
les espérances de liberté italienne n'être pas
trompées l
On assure que le délégat d'Ancône est parti
l'improviste de celte ville et que le parti car
liste déploie auprès de la cour de Rome la plus
grande activité.
PROTESTATION DU PAPE.
yl. S. Exc. M. le comte de Saint- Aulaire
Des chambres du Vatican, le 36 février r83a.
Le soussigné, cardinal secrétaire d'étata
reçu Par voie extraordinaire de Mgr. le légat
d'Ancône et du commandant de la place et de
la forteresse deux rapports entièrement con
formes sur un événement qui semble absolu
ment incroyable après les déclarations du gou
vernement de S. M. le roi de France, de vou
loir garantir l'intégrité et l'indépendance des
états du saint siège, les deux notes adressées
par le soussigné V. Exc. en date du i«r et du
i3 février, et cela au milieu des relations les
plus amicales qui existent entre S. S. et S. M.
le roi de France. Cet événement sera peut-être
déjà connu cette heure de V. Exc.et le
soussigné ne doute pas qu'elle u'en soit égale
ment surprise et indignée.
a Le 31 de ce moisl'escadre française com
posée du vaisseau le Suffrende 90 canons,
de la frégate s4rtheniise de 56 canons et
de la frégate la Ficioire de 44 canons celte
dernière provenant d'Alger, et devaut purger
un reste de quarantaine qu'elle n'avait pas
achevée Toulon se présente la vue d'An
cône la distance de quelques milles. Le 23
le capitaine du portau nom du représentant
du gouvernement de S. S.olfrit au comman
dement de l'escadre tout ce dont il pourrait
avoir besoin et de plus ses services personnels.
Le commandant de l'escadre protesta de sa
gratitude pour des offres si obligeantes et dé
clara que dans la matinée du jour suivant 33
H mouillerait dans le portet qu'il ne manque
rait pas de faire les saluts accoutumés au fort
qui lui répondrait. On convint, en outre de
['étiquette qui serait observée au moment ou le
commaudaut de l'escadre descendrait terre.
11 ne se passa rien entre les autorités pontifi
cales et le commandant de l'escadre française
qui ne témoignât de l'intelligence la plus ami
cale et la plus réciproque. Le commaudant de
l'escadre montra seulement quelque déplaisir
relativement ce reste de quarantaine purger
par la frégate la Fictoire.
ci Le 33 février, trois heures du malin
la troupe française débarqua d'une manière
clandestine, et mit terre t5oo hommes qui
s'approchèrent de la porte dite del Macello
qui n'était poiut défendue s'emparèrent en
suite des postes de la ville et désarmèrent les
gai des pontificales. Ils surprirentavec un ba
taillon la garde du colonel Lazzarinicom
mandant du fort et de la place et firent avan
cer vers la porte du domicile dudil colonel un
sergent de la garde pontificale et par le moyen
du son de sa voix connu aux personnes de b»
maison du commandantparvinrent faire ou
vrir sa porte. C'est alors que le colonel Combe
se présente au commandant et lui déclara
qu'il éjait prisonnier de guerre des Français
s'il De faisait remettre la forteresse. Le comman
dant s'y refusa et le colonel Combe le fil con
duire eD prison ainsi que l'adjudant-major pon
tifical, au palais de Mgr. le légat, où le colo
nel franéais intima de nouveau au commandant
l'ordre de céder le fort s'il voulait être mis en
liberté. Le commaudant s'y étant de nouveau
refusé, il fut déclaré prisonnier ainsi que les
officiers, les fonctionnaires et les employés mi
litaires qui se trouvaient dans la ville etsur
la parole du commandant, on leur laissa la ville
pour prison. Vers le même momentc'est-à-
dire quatre heures du matin un officier su-
périeur des troupes françaises s'introduisit dans
la chambre coucher de Mgr. le légal accom
pagné d'un officier de la garde pontificale déjà
de garde la place, et lui déclara qu'il avait
pris possession des postes militaires de la ville,
et lui demauda la cession de la forteresse pour
éviter l'ellussion du sang. Mgr. le légat, sur
pris d'un tel procédé de la part des troupes
d'uue puissance amie lui déclara qu'il ne pou
vait se prêter a une telle demande et reoonvella
de vive voix par écrit, ses protestations contie
cet attentat la souveraineté pontificale.
<jt Voilà l'exposé véritable et sincère de ces
faits ainsi qu'il est extrait des rapports offi
ciels parvenus au soussigné. Le saint-père oes
qu'il fut informé de ces événemetis bien qu'il
lût persuadé qu'un acte si grave contre sa sou
veraineté ne pouvait avoir été ordonné par S. M.
le roi des Français, ni par son gouvernement,
et qu'il avait eu lieu l'insu de V. Exc. et ce
nonobstantpour la défense et la conservation
de ses droits souverains, il a ordonné au sous
signé de porter le tout la connaissance de
V. Exc. et de faire la déclaration suivante:
S. S. proteste formellement contre la vio-
latiou du territoire pontificalfaite dans la
matinée du a3 février, par l'escadre fran-
cc çaise coutre tous les attentats auxquels ou
a s'est porté contre sa souveraineté et contre
l'infraction commise par la même escadre aux
lois sanitaires, et déclare le gouvernement
français responsable de toutes les conséquen
ce ces qui pourraient en être la suite. S. 8 de-
mande que les troupes françaises entrées hos-
tilementà Ancôneen sortent immédiatement.
Au milieu du profond déplaisir qu'éprouve
S. S. d un événement si tevoUant elle est
assurée qu'elle recevra de là loyauté du goû
te yernemeul français la juste réparation qu'elle
demande.
cc Le cardinal Secrétaire-d'état profite lia
celte occasion etc.
Signé, T. C. Behnetti.
Ferrare27 février.
Il règne en ce moment un grand mouvement
de troupes sur la ligue du pô^ iieux^égiiueus de
Croates cruffis escadrouMfe hussai oWiongrois
qui étaient catuonpés su/la frontière <Tftalie, se
jfspoi portés suruMaisanqL 11 passe cotujfcuelle-
j nient Ferrare jdes officiers d'éiat-majorJ
L apparition du diapXau incolore A/qiroduit
•H* «"«me dans toute Ptl^lie, nj^piofonde
impression.'