seuls de la résistance. Au lieu d'obtempérer aux
invitations qui leur étaient faites de se retirer
le sieur Levayer déchargea presque bout por
tant un pistolet d'arçon sur l'officier de paix
Roussel et le manqua. Il prit alors la fuite et
dans sa course lira une épée de sa canne les
sergens de ville l'ayant rejointil se défendit
quelques instans de son épéeet ce fut pendant
cette lutte qu'il fut blessé.
Dans le même tempsle nommé Carlier ti
rait un conp de pistolet dans la figure d'un ser
gent de ville mais heureusement le coup rata;
le sergent de ville s'arma alors de son épée et en
porta un coup dans la poitrine de l'agresseur.
Les deux blesséstransportés au corps-de garde
de l'état majory ont reçu les soins du méde
cin attaché ce poste et dans le courant de la
soirée ont été transportés l'hospice Beaujon.
Ils ont été trouvés nantis de quelques cartou
ches balles, de chacun une épinglette et en
outre le sieur Levayer était porteur d'un assez
grand nombre de lettres signées Félix -dvril,
prenant la qualité de secrétaire de la société des
Amis du Peuple, et dans lesquelles il convo
quait les affiliés pour une réuuioD lundi soir
dans uu local désigné.
Il paraît qiie Levayer et Carlier étaient des
émissaires de cette société qu'ils se chargaient
de recueillir les cotisations et qu'ils servaient
de commissionnaires pour la correspondance
des chefs.
L'enquête commencée sur-le-champ par le
commissaire de police du quartier du Palais-
Royal constate, d'après les dispositions d'un
grand nombre de témoins oculairesque les
ageDS de la force publique n'ont usé de leurs
armes qu'à leurs corps défendant.
Nous apprenons l'instant que le troisième
individu dont il est ci-dessus question a été
arrêté ce matin, au moment où il se vantait
<1 avoir tué deux sergens de ville, il se nomme
Vallo, 11 était encore muni d'armes; de cartou
ches et de lettres de convocation des Amis du
Peuple son identité a été reconnue par plu
sieurs témoins et en outre il a été reconnu
pour être un forçat libéré.
- Le choléra a entièrement cessé Calais.
Par délibération en date du 5 maila commis
sion sanitaire de cette ville porte la connais
sance du public l'avis que le conseil de santé
lu; a fait parvenir le 4 qu'aucun cas ne s'est
déclaré, ni dans la ville ni au au Courgain,
depuis le i" maiet que les individus qui res
taient atteints de cette maladie ladite époque
sont parfaitement guéris.
- Ou mande de Metz, 3 mai
Le choléra s'est montré dans notre ville di
manche dernier sur un individu dont les ha
bitudes devaient nécessairementamener une telle
fin. Il était pécheur de son étatet il avait eu
les pieds dans l'eau une partie de la matinée. II
s'était réchauffé l'aide d'une forte dose d'eau
de vie et avait mangé de raves. Il est resté toute
la nuit sans secours médical et est mort 3
heures de l'après-midi. Son nev«u ou son fils,
qui couchait avec luiest allé son enterrement
le mardiet le mercredi il était mort aussi du
seul ^6S ^CUX °aS S0IJl iuslIu'à Posent les
Du 8. - On lit dans le Moniteurbulletin
du 7 mai:
La diminution que l'on observe aujourd'hui
ans a mortalité surpasse toutes les espérances
qu on eut pu concevoir. Que l'on compare le
3
chiffre total des décès, en y comprenant les
morts non-cholériques, avec la moyenne des
décès qui ont eu lieu Paris dans les temps
ordinaires, et l'on ne trouvera qu'une différence
bien faible. Il faut observer que les décès pro
duits par toute autre cause que le choléra sont
diminués de plus d'un tiers, et que l'augmenta
tion de la mortalité sur la moyenne ordinaire
porte sur les hôpitauxoù l'on compte un cer
tain nombre de malades qui ont été attaqués au
commencement de l'épidémie, et dont l'existence
n'avait été prolongée qu'à force de soins. On
peut assurer que dans quelques jours le choléra
n'existera plus Paris, et déjà les symptômes que
l'on observe sur les malades nouvellement admis
dans les hôpitaux sont tellement atténués, que
les hommes de l'art refusent y voir les indices
de la maladie qui régnait le mois passé.
Décès dans les hôpitaux et hospices, 18, dé
cès domicile, 17; total 35.
- Le Messager coutieut les détails suivans
sur la capture importante qui occupe tout Paris:
Le Marsouinl'un des bâtimens envoyés
la recherche du bateau vapeur qui portait la
duchesse de Berry étant parvenu le joindre,
ne l'a plus quitté. Arrivé près de la Ciotat, petit
port du département des Bouches-du-Rhone,
et s'étant aferçu qu'il manœuvrait avec peine,
il s'en est approché et l'a sommé de se rendre
ou bien qu'il allait le couler bas.
Le capitaine s'est rendu. Il a amené le pavil
lon sarde sous lequel il naviguait. Du reste,
l'intérieur du bâtiment, tout était aux livrées
et sous les couleurs de la branche aîuée des
Bourbons.
On s'est emparé de papiers de la plus haute
importance, et que personne bord du bateau
n'a eu, avant la capture, la préseuee d'esprit
de jeter la mer.
La princesse, quand le capitaine du Mar
souin s'est présenté devant elle, était envelop
pée dans un manteau, cl ne voulait ni se montrer
ni parler.
Conduite d'abord en Corse, elle doit main
tenant être en route pour Holy-Rood, où l'or
dre était, depuis plusieurs jours, donné de la
reconduire si ou parvenait se saisir de sa per
sonne et rattraper son bateau.
- Aujourd'hui, dix heures du matin, on a
expédié un courrier extraordinaire l'ambassa
de de Londres. Cette dépèche était tellement
importante qu'une somme considérable a été
promiseaucourrier si la nouvelle était parvenue
Londres une heure fixe. Ils s'agit encore de
la duchesse de Berry; mais ou iguore au juste
le contenu de celle dépèche.
- Hier, il a été décerné une cinquantaine de
mandats de peiquisitions contre des chefs car
listes. Parmi eux se trouve uu aucien rédacteur
du Drapeau blanc ou a trouvé chez lui des
papiers qu'on dit imporlans. Quant lui, il a
su se soustraire jusqu'ici aux perquisitions.
- On écrit du departemeut de la Charente-
Inférieure, mai
Un rassemblement tumultueux a eu lieu dans
le bourg de la Villedieu. Une cinquantaine de
femmes, armées d'instrumeus aratoires, ont ar
rêté cinq ou six voitures chargées de grains et
se rendant au marché d'Ecoyeux. Elles ont
exigé du blé ou de l'argent; elles se sont jetées
sur les sacs pour les déchirer, et du blé a été
répandu sur la route. Ellesont ainsi obtenu, par
la violence, l'argent qu elles avaient exige.
Oualteud le résultat judiciaire de celte atlaire,
- On écrit du Mans, 3o avril: Un déplora
ble événement est arrivé dans le quailiei^de la
rue de l'Etoile. Le domestique de M. Ferre,
négociant, étant descendu vers cinq heuiesdu
maliu daus une fossé a fumier située sous 1 écu
rie pour y étendre du fumier qu'il venait d y
jeter par la trappe quienest l'unique ouverture,
a été asphyxie par le gaz méphitique que déga
gent ces matières végéto animales en fermen
tation. Sa sœur, domestique dans la même mai-
sou, rentraut de la première messe vers la même
heures'élaut aperçue de la cause de la dispai i-
liou de ce jeune homme, courut demander du
secours au commis de M. Ferré, qui était eucoie
au lit. Celui-cidemi vêtuest descendu pré
cipitamment daus la fosse, et a saisi dans ses
bras le jeune homme pour le remouler; mais,
sulloqué par l'air pestilentiel, il est tombe lui-
même sans connaissance sur les derniers degres
de l'échelle. Un autre homme, attiré par Us
cris de la domestique, est descendu pour donner
du secours; mais sentant a son tour l'influence
méphytique de la fatale fosse, il n'a eu que le
temps de remonter pour prendre l'air. Un gar
çon d'auberge, nommé Guimon s'est offrit pour
aller attacher une corde autour du eorps dis
malheureux asphyxiés, et forcé deux fois de
remonter pour ne pas partager h ur sort, il a eu
le courage de descendre une troisième pour
achever sa périlleuse entreprise.
Le commis, retiré le premier, a été rendu
la vie; mais tous les secours de l'art ont été
infructueux sur le malhaureux dom estique.
- Ou écrit d'Italie
Les demandes faites parle saint père au gou
vernement français ayant été consenties par ce
lui-ci il s'agit maintenant de prendre des me
sures pour assurer l'avenir la tranquillité des
habitans de l'état ecclésiastique et la première
est sans contredit la création d'nne force mili
taire. On va commencer par organiser une lé
gion étrangère, elle sera commaudé par le
colonel suisse de Salis qui était autrefois au ser
vice de France, et se composera non seulement
de Suisses, mais encore d'Italiens et d'Alle
mands; les Français seuls en seront exclus.
Aussitôt que ce corps sera au complet et exercé,
ce qui ne prendra, ce que l'on espèreque six
semaines, les cours de Vienne et de Paris seront
priées d'évacuer le territoire romaiu ce qui se
fera immédiatement par toutes les deux, con
formément aux conventions.
ANGLETERRE.
Londres 5 mai.
Les membres de la conférence, accompagnés
de M. vau de Weyer, ministre belge, se sont
réunis hier soir au bureau des affaires étrangè
res, un peu avant dix heures, l'effet d'échanger
les ratifications avec le plénipotentiaire russe.
On a mis beaucoup de temps des discussions
préliminaires et la lecture de difl'erens docu-
mens relatifs au traité belge. Il était plus d'une
heure de ce maliu, avant que l'échange n'ait été
terminé. Nous avons lieu de croire qu'il est re
gardé comme satisfaisant par iord Palmerston
et le prince Talleyrandaux efforts infatigables
et la conduite résolue desquels nous devons les
progrès qu'a faits cette affaire difficile.
La ratification de l'empereur de Russie est en
effet exprimée dans des termes d'amitié pour la
Hollande, et recommande fortement que plu
sieurs modifications dans le traité soient coûte-