"L«TTiétne jour, deux détacheroens da a* bus
ards ont été envoyés, l'un Quiévrain, l'autre
Douciiy, pour escorter S. M. le Roi des Belges
•depuis la frontière jusqu'à Bouchaim, où le re
cevra un détachement des lanciers de Nemours
Venu de Cambrai.
Aujourd'hui, vers deux heures, 21 coups de
•canon ont annoncé l'entrée en celle ville S. M.
le Roi des Belges qui avait été reçu la frontière
par MM. le duc de Choiseul, le maréchal Gé
rard, le préfet du Nord, le lieutenant-général
Corbineau et le sous-préfet de cet arrondisse
ment, accompagné de la garde cheval de Va
lenciennes. Un bataillon du 8e léger et les com
pagnies d'élite du i« bataillon de notre garde
nationale, ayant leur tête M. le maire, MM.
les adjoints, le corps municipal et le corps
d'officiers de la garde nationale, se sont rendus
hors la porte de Mous pour attendre le Roi
Léopold.
LàM. le maire s'étant approché de S. M. le
•harangua en ces termes:
Sire, l'administration de Valenciennes dont
je suis l'organe, vient offrir V. M. l'hommage
►de son profond respect et lui exprimer combien
Iles habitans de cette ville s'estiment heureux de
la posséder dans leurs murs.
La nation, que V. M. est appelée gou
verner, est unie la nation française par la plus
vive sympathie. Ces deux peuples de braves ont
•long-temps marché sous la même bannière, et
•c'est au champ d'honneur qu'ils ont scellé de
leur sang cette union intime; c'est aussi par un
égal amour de la liber té qu'ils ont l'un et l'autre
conquis leur indépendance, et désormais ils
accompliront les destinées auxquelles ils sont
appelés, sous des rois qui les ont comprises.
Et vous, sire, Roi élu d'un peuple coura
geux, vous vous êtes montré digne de lui. Vous
avez, par votre prudence et par votre bravoure,
consolidé un jeune trône dont la chute aurait
ébranlé l'Europe. L'histoire enregistrera ces
faits, et les amis de l'humauité vous en payeront
juste tribut de reconnaissance.
Nous, sire, nous nous joignons euxet
nous serons heureux d'apprendre que les liens
•des deux peuples ont été resserrés par l'alliance
de leurs rois.
Les cris de vive Léopold! vive le roi des
Français! se firent immédiatement entendre.
Le Roi des Belges répondit ensuite M. le
maire peu près en ces termes:
et Je suis bien sensible, M. le maire,aux sen-
■timens que vous venez de ra'exprimer; je les
partage bien sincèrement. Nous sommes voisins,
M. le maire, uos relations seront toujours ami
cales; tel est mon plus vif désir.
Les vivat accuillirent cette allocution.
S. M. fit ensuite son entrée en ville, cheval,
escortée par les troupes qui étaient allées sa
rencontre et arriva sur la Grande Place où sta
tionnaient un bataillon du 12e de ligne et les
compagnies d'élite du 2« bataillon de la garde
nationale.
S. M. descendit l'hôtel de ville, où elle re
çut les autorités civiles et militaires.
Voici le discours qui a été. prononcé par M.
le président du tribunal civil:
Sire, si la confiance mutuelle entre les peu
ples et les souverains rassure la stabilité des
trônes, la sagesse et la fidèle observation des
traités font la force des empires.
L'alliance de la Belgique et de la France
(t)
«St unbeurenx présagede la paix et du bonheur
du monde. Ce n'est donc pas sans une agréable
émotion que le tribunal, séant en la ville fron
tière de Valenciennes, vient offrir au Roi des
Belges l'hommage de son respect et l'expression
des premiers vœux de la magistrature, pour que
l'amitié réciproque des deux monarque voisins
rende indissolubles des liens unissant déjà ces
nations de braves, qui ont tant de fois vaincu
sous les mêmes drapeaux et qui, au besoin, sau
raient obtenir de nouveau le triomphe des droits
de la raison et de l'honneur.
Le Roi a répondu qu'il ne doutait pas de la
sincère amitié des deux peuples, qu'il recevait
avec plaisir l'expression des sentimens de la
magistrature, dont il partageait les vœux pour
la prospérité des deux royaumes.
S. M. assista ensuite un dîner qui avait été
préparé par les soins de M. le duc de Choiseul,
et avec l'aide des gens de la maison du roi des
Français.
Parmi les personnes qui étaient invitées ce
dîner, on cite MM. le préfet, le sous-préfet, les
généraux, le maire de Valenciennes, les prési—
dens des tribunaux les commandans du génie
et de l'artillerie, etc.
A 4 heures, S. M. remonta cheval et fut
reconduite jusqu'à la barrière de la porte de
Paris, par les autorités et avec les mêmes hon
neurs.
Eu sortant de Valenciennes le Roi des Bel
ges a exprimé sa satisfaction M. le maire, pour
l'accueil bienveillant qu'il y avait reçu de la
part des habitans.
La famille royale s'est établie hier Saint-
Cloud pour y passer la belle saison.
- On lit dans le Nouvelliste
M. E. Crevel de S'-Viclor, connu par ses
productions patriotiques, a eu l'honneur de
présenter S. A. R. la princesse Louise, l'hom
mage d'un nouveau poème, l'occasion de sou
mariage avec le Roi des Belges.
- On lit dam la correspondance de Bruxelles
du Journal du Commerce sous la date du 34.'
Dans la soirée d'hier, après un conseil de
ministres deux courriers extraordinaires ont
été expédiés du ministère, des affaires étrangè
res, l'un pour Londres et l'autre pour Paris.
Le premier est porteur d'uue communication
pour lord Grey, accompagnée d'une note de M.
Muelenaere, par laquelle ce dernier demande
qu'il soit expédié du Foreiugn-Office une note
énergique La Haye pour faire cesser cet état
provisoire, faire évacuer la citadelle d'Anvers
ou en venir aux voies de fait. M. Muelenaere
termine sa note en donnant l'assurance au mi
nistre anglais qu'incessamment M. van de Weyer
retournera Londres avec de larges instruc
tions. Les dépêches dont le second courrier est
porteur sont relatives au mariage du Roi.
- Un événement déplorable est arrivé avant-
hier soir, sept heures, aux Champs-Elysées.
Une dame de s5 3o ans, jolie et fort bien
miseest entrée dans un des cabinets publics
qui se trouvent dans le carré qui fait face
l'Elysée. Uu instant après, une détonation s'est
fait entendre, et, lorsqu'on est eulré, un spec
tacle horrible s'est offert aux regards, elle venait
de se tirer un coup de pistolet dans la bouche.
Avant de consommer cet acte de désespoir, elle
avait attaché a un porte-manteau son schall,
dans lequel a été trouvé son testament. Entre
autres dispositionselle laisse 4°° francs sa
domestique et 1,200 francs son enfant, N'ayant
pas été reconnue, elle a été portée la Morgue:
elle y était encore ce matin, et ne paraissait au
cunement défigurée, le coup ayant porté de
manière n'atteindre que le derrière de la tête.
- On lit dans le Moniteur
Des rapports d'une date assez récente avaient
averti le gouvernement que les agitateurs pré-
paraientun mouvement dans le Bocage (Vendée.)
Des mesures étaient prises pour repousser toute
tentative.
Des rassemblemens de factieux ont été ren
contrés sur plusieurs points du Bocage dans la
journée du n3; ils ont été dispersés. Quelques
personnagesplus on moins marquans ont été
pris les armes la main. De ce nombre sont les
sieur Dechièvre, ex-chef d'escadron d'état-
major, Desmenard, de Saintes, 4 officiers de
l'ex-garde royale et a ou 3 jeuues gens de
Bressure et Parthenay.
La prompte répression de cette tentative
prouvera aux factieux que l'autorité veille et
qu'elle sait agir avec vigueur. Le gouvernement
épuisera, pour déjouer les complots de la dy
nastie déchue, tous les moyens que les lois lui
fournissent.
Du 28. - M. Durand de Mareuil, ministre
de France La Haye, est chargé de l'intérim
de l'ambassade d'Angleterre pendant l'absence
de M. Talleyrand, M. le marquis de Dalinaiie,
ministre Stockholm, remplacera provisoire
ment M. Durand de Mareuil La Haye.
- L'adjudication de l'emprunt de la ville de
Paris de 40,000,000 de francs a eu lieu aujour
d'hui.
Deux compagnies se sont présentées pour
soumissionner, l'une se compose de MM. Rot-
schild Hagerman André et Gottier, Fould et
compagnie, l'autre de MM- Davillier, Carayon-
Latour, L. d'Eichthal, Hentsch et compagnie.
La compagnie Davillier a offert par soumis
sion cachetée les 4° millions, moyennant un
intérêt de quatre francs quatre-vingt-neuf cen
times et demi.
La compagnie Rotschild n'ayant demandé
qu'un intérêt de quatre fr. quatre-vingt-sept
centimes a été déclarée adjudicataire.
- La Tribune en est son quarante-neuvième
procès en seize mois; son numéro d'hier a été
saisi la poste et dans ses bureaux.
- On écrit de Toulon, 33 mai, que M. Gou-
baultpréfet du Var, retournant Draguignan,
a péri par suite d'un horrible accident. Le che
val de sa calèche ayant pris le mors aux dents,
M. Goubaull voulut sauter par la portière; mais
il est tombé sous les roues qui lui ont passé sur
les jambes. On l'a relevé dans un état désespéré;
il a expiré après l'amputation de la jambe gau
che dont les os avaient été broyés.
Le Court-Journal dit que le mariage du Roi
Léopold avec une fille de Louis-Philippe se fera
dans un mois, mais que le montant de la dot
n'est pas encore fixé. Après le mariage, conti-
nue-t-il, le Roi et la Reine si les affaires de la
Belgique sont arrangées d'uue mauiere satisfai-
FRANCE.
Paris 27 mai.
ANGLETERRE.
Londres »6 mai.