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toire français, au mépris de la loi du 10 avril
i83a, ne soit venue assister dans la Vendée,
comme devant Marseille, qu'à la ruine des in
trigues ourdies pour exciter la guerre civile, le
caractère de celte démarche, l'usurpation du
litre de régente, l'assistance de l'ex-maréchal
Bourmont, qui donne des ordres en son nom
des chefs de chonansérigés en commandans de
corpsr ses proclamations, sa correspondance,
tout fait un devoir au gouvernement de recou
rir des mesures extraordinaires, pour mieux
assurer l'arrestation de la duchesse, de l'ex-
roaréchal de Bourmont et de leurs adhérens. Il
faut que la duchesse rencontre au devant d'elle
le pouvoir constitutionnel, le pouvoir national,
le pouvoir de votre gouveruemenl, armé de
tous les moyens de forcepropres enchaîner
la démence de ses projets. Quatre départemens
forment l'enceinte dans laquelle la duchesse de
Berry paraît avoir cherché un asile depuis son
arrivée en Vendée. C'est là qu'il faut l'enfermer
et la saisir; l'activité des recherches nécessaires,
la vigueur des mesures prendre exigent donc
comme un moyen essentiellement temporaire,
mais comme le seul efficace dans le but proposé,
la mise en état de siège de ces quatre départe
mens.
oc Cette mesure, sire, sera de courte durée
elle cessera aussitôt que la présence de la du
chesse de Berry aura cessé elle-même d'agiter
ces contrées où il faut qu'elle rencontre, après
l'indignation générale des populations qui ont
repoussé ses provocations criminelles, la justice
du gouvernement appelé venger les lois du
.payset le vœu national dont il est l'ouvrage.
Je suis avec un profond respect, Montalivet.
- On lit dans V Ami de la Charle de Nantes;
Nous pouvons donner comme possilif que la
duchesse de Berry est dans l'Ouest; nous la
croyons actuellement dans quelque vieux ma
noir de la Vendée. Les points sur lesquels elle
organise principalement la guerre civile, sont:
la Vendée, les Deux-Sèvres, Maine-et-Loire et
la Loire-Inférieur. Ce n'est que pour tromper
sur son véritable but que quelques troubles ont
éclaté dans la Sarthe et la Mayenne.
Le grand mouvement devait avoir lieu le a/f;
mais les dispositions prises par le lieulenanl-
génétal Solignac, et la brusque arrestation de
quelques chefs légitimes ont déjà renversé ce
plan et ont forcé d'ajourner l'exécution, la
quelle on n'a cependant pas encore renoncé.
- Une conférence fort orageuse a eu lieu hier
contre le ministre des affaires étrangères et
l'ambassadeur de Sardaigne elle a duré plus
de deux heures. L'ambassadeur sarde renouve
lait sa protestation au sujet de la prise du Car-
lo-Alberto et M. Sébastiaui répondait sa
protestation par de vifs reproches sur l'appui
accordé la duchesse de Berry pour intriguer
eu France, et il dévoilait les menees ourdies tant
Turin qu'à Nice par des seigneurs piémontais
et des carlistes français avec l'approbation du
gouvernement de Turin. La police de Paris
avait envoyé en Italie plusieurs agens secrets
pour surveiller la duchesse de Berryet ce sont
eux qui avaient livré au gouvernement la con
naissance de toutes ces intrigues et le plan de
débarquement sur les côtés de Midi.
- Les lieutenans généraux. MM. le duc de
Choiseul et Bernard, aides-de-camp du roi,
viennent d'être nommés commandeurs de la
légiou d'honneur.
- Des dépêches sont arrivées hier soir, a Sl-
Clouddu Roi des Belges. Ou dit que pendant
l'entrevue des deux rois, Léopold aurait insisté,
auprès de Louis-Philippe, pour qu'on s'occupât
plus activement de l'évacualioa de la citadelle
d'Anvers.
- Le maréchal Gérard est de retour Paris
depuis hier; mais on assure qu'il doit repartir
très-incessamment pour l'armée du Nord, afin
d'être prêt, dans le cas de la reprise des hostili
tés entre la Belgique et la Hollande, entrer
sur le territoire belge.
- On a reçu des nouvelles de l'expédition de
don Pedro par un bâtiment français qui a touché
Terceire le 15 mai dernier. L'escadre consti
tutionnelle devait quitter cette ile le 25, pour
se diriger sur les côtes de Portugal.
Du 5.
C'est aujourd'hui qu'a eu lieu le transport
des restes du général Lamarque jusqu'aux bar
rières. Voici des détails de ce qui s'est passé
cette occasion jusqu'à quatre heures de relevée:
Dès 4 heures du matin les portes de l'hôtel
du général Lamarque ont été ouvertes au pu
blic. Son corps était déposé au premier où on a
formé une chapelle ardente; 4 invalides étaient
placés près du corps et deux sergens invalides
décorés étaient la porte de l'hôtel.
A g heures, les réunions se sont formées sur
tous les poiuts pour assister au convoi. Sur la
place de la Madelaine, on remarque tous les
anciens condamnés pour délit politique ayant
leur tête le colonel Duvergier. La rue Royale
est garnie de jeunes gens portant leurs cha
peaux des cocardes aux trois couleurs françai
ses polonais et belges. On y voit aussi une
députation de la loge franc-maçonique des trois
jours portant un drapeau oùsout écrit ces mots:
loge des trois jours.
A i r heures, au moment où l'on se disposait
mettre le cercueil sur le char, une pluie vio
lente a commencé tomber, et a relardé un
moment le départ du cortège. Toute la rue St.-
Honoré, la rue Royale, la place de la Madeleine
et les boulevards sont couverts de monde. Un
détachement de jeunes gens du département des
Landes, ayant leur tète un M. décoré, s'est
réuni la députation des patriotes du déparle
ment des Basses-Pyrénées, qui portait un dra
peau où était écrit :A l'immortel général La
marque par les patriotes de Bayonne. Des
jeunes gens portaient uu drapeau où était écrit:
Collège Bourbon. Venaient ensuite les décorés
de juilletayant en tête les défenseurs de la
Bastille qui portaient un étendard avec cette
devise: Union de juillet, partrie et liberté. On
remarquait ensuite les Polonais, parmi lesquels
se trouvait le général Romarino; leur arrivée
sur la place de la Madeleineles cris de vive la
Polognevive lo brave général se sont fait
entendre. Le drapeau port éparla députation des
invalides, avait la devise de: 37, 28 et 29,
aux braves de juillet. On voyait aussi les ré
fugiés de toutes les nations, portant en tête et
de front quatre drapeaux aux couleurs polonai
ses, italiennes, allemandes et françaises. Le
corps des teinturiers de la ville de Paris, avait
un écrileau en façon d'élendart couvert d'un
crêpe et surmonte d'un coq gaulois où était
écrit: Les teinturiers de Paris au général
Lamarque.
Les députations des gardes nationales de Pa
ris et de la banlieue sont fort nombreuses. Ou
y remarque aussi des députalious des départe
mens voisins qui se sont empressés de veuir
rendre les derniers honneurs l'illustre général.
Les légions de la garde nationale de Paris sa
sont formées en pelotons dans la rue Royale
par ordre de numéro de leur légion. Le char
funèbre était entouré par un détachement du
a5* de ligne jusqu'au moment où l'on s'est mis
en route. Les autres détachemens de la garnison
stationnaient sur la place Vendôme, et ont suivi
le cortège.
Une compagnie de la garde nationale station
née sur la Place de la Révolution a ôte le coq
gaulois de son drapeau et y a substitué une
couronne d'immortelles. Ce fait a été couvert
d'un tonnerre d'applaudissemens.
A 1 heure, le convoi était arrivé sur le bou
levard la hauteur de la rue de la Paix les
jeunes gens qui s'étaient attelés au char; se sont
tout-à-coup détournés et se sont rendus la Place
Vendôme où ils ont fait plusieurs fois le tour de
la Colonne. Alors le poste de l'état-major s'étai t
voulu opposera cette manifestation de l'opiuiou
publique, une lutte assez vive s'engagea entre
le poste et le peuple; néanmoins, la tranquillité
fut bientôt rétablie, et le cortège contiuua sa
marche sur les boulevards au milieu d'un con
cours de peuple tel qu'on n'en avait jamais vu.
Nous regrettons de dire qu'il y a eu alors quel
ques cris séditieux de proférés, sans doute par
les carliste qui profilaient de cette affiuence de
monde. On a entendu quelques cris de bas
Louis-Philippe la laterne Prés du théâ
tre italien un sifflet se fit entendre; et aussitôt la
maison entière d'où le coup de sifflet était parti
a été criblé de pierres. Nous apprenons que
tous les républicains sont iuuuis de pistolets et
de cartouches, et l'on commence voir des
craintes sérieuses.
Plus de deux cent mille ames se pressent sur
les boulevards et le nombre des républicains
paraît très considérable. Les cris de vive la
république bas Philippe La poire est
mûreil faut qu'elle tombe five la liberté!
bas les sergens de ville bas la police
la laterne les aristocrates! se font entendre
de toutes parts. On remarque qu'une grande
partie des garde nationaux de baulieue et de
Paris se mêlent ces cris. Un individu ayant la
figure teinte de sang est porté en triomphe aux
cris de vive la libertéOn annonce qu'il a été
blessé par un sergent de ville la poite S'-Mar-
tin. L'épée de ce sergent de ville est brisée en
trois et ou la montre au public. Plusieurs au
tres sergens de ville ont été désarmés, et les
républicains se sont emparés de leurs épées.
Pour tout dire en un mot, la police semble
découragée et prête abandonner la partie. On
voit partout les sergens de ville qui se retirent
de la foule, et, a vrai dire, la multitude est
lellemeul compacte qu'il serait impossible de la
disperser. Cependant l'effroi est sur tous les
visages, et les curieux se sauvent de tous côtés.
P. S. La maisou contre laquelle des pierres
ont été lancées est celle du duc de Filz-James,
au coin de la rue de Graminonton lui criait
d'ôter son chapeau il s'y est refusé; une grêle
de pierres a brisé toutes les vitres de ses croisées.
Les chefs du partie carliste ont voulu profiter
du mouvement d'aujourd'hui pour faire une
insurrection; ils se sont joints cet effet aux
amis du peuple qui suivaient le collège. Ou a