(N® i45o-)
MERRCEDI, u JUILLET, i83a.
(XVIm® Annee.)
IL
JOURNAL DYPItESi
POLITIQUE, JUDICIAIRE ET LEGISLATION NOTARIAT. - ACTES DU GOUVERNEMENT.
y
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BELGIQUE.
Y,sis11 juillet.
CONSTITUTION. - Obcaxisatio» Judiciaieb.
m» On lit dans la Genèse: - Dieu dit: - «Que
la lumière se fasse et la lumière fut faite. - On
fieut appliquer le sens, sinon le texte de ses paro-
es traditionnelles la loi Raikem. - En effet, après
d'oiseux, après d'interminables débats, et en dépit
des élucubrations des sections, et, sur-tout, de la
•ection centrale le projet ministériel a passé.... si ce
n'est dans toute sa constitutionalité native, au moins
avec la plupart de ses principes et des conséquences
qui en découlent (1). - Ainsienfoncés, de plus en
plus, dans le bourbier de l'arl>itraireet du provi
soire, nous voilà, après une phase révolutionnaire
de 2i longs mois (sans parler du reste), refoulés,
dans la judicature des commissions, jusques au i5
octobre, de l'an de grâce bissextil 1832!.,. Le Oran-
gistes et d'autrespeut-êtrequi ne sont rien
moins qiTOrangistesne manqueront pas de s'écrier:
Il valait bien la peine de faire une révolution
etc., pour obtenir de tels résultats, etc.!» Quoi qu'il
eu soit, nous jouons de malheur, en Belgique, avec
nos lois nos projets de loinos codes, nos organisa
tions et nos institutions!... Après le système Kempé-
rien, le van Maanienet puis, le projet Barthélé
my et consorts et, puis encore, la loi organique,
la Raikem Pauvres Belges il faut vraiment
être malencontreux, au superlatif! - Enfin, nous
Voilà sous l'empire d'un fait consomme.... ou, pour
parler, plus logiquement, qui va l'être. Consama-
tum est! - Voici, dans un trimestre, escorté d'une
trentaine de jours, voici surgir tout un ordre judi
ciaire entier- Cour de cassation, cours d'appel,
tribunaux, et sic de cceteris.... C'est une autre créa
tion du monde!... Hozannah aux épaules de l'atlas
qui l'édifiera et le soutiendra - En dernière analyse,
puisque l'on a attelé la charrue devant les bœufs;
c'est dire: - puisque l'on a procédé l'organisation
judiciaire, avant de procéder l'organisation pro
vinciale (communale), d'où celle-là devait tirer, en
partie son origine constitutionnelle, ou son complé
ment légal; - en subtilisant, par des arguties et des
pétitions de principe, sur l'article i35 de la Consti
tution, on a donné, tête baissée, dans les antino
mies les plus patentes etpour faire éclore de pré
tendues corrélations inscindables on a torturé, et la
lettre et l'esprit de la Constitution art. 99 100
l36, 137 i38, i5g -6°), 66 et 78); - puisque,
enfinpar-tout où la moindre issue s'en est offerte
on a dépossédé les pouvoirs populaires, pour enter,
sur ce» dépossessions inconstitutionnelles, des pou
voirs extrà-gubernementaux (royaux) :- enton
nons le Te Deum et le salvumfac et admirons,
sur-tout, comme quoi, chez nous, où la Révolution,
où la Constitution sont encore palpitantes de juvé
nilité jeunesseet de souvenirs or. respecteon
vénère l'arche sainte.... carcomme on voitâme qui
vive n'ose y porter une main téméraire et sacrilège
Et vous tous, membres de l'ordre judiciaire, ou
officiers ministériels, conseillers, juges, greffiers,
^rocursur» royaux, huissiers, etc., gaudisser-vous
(1) Quant la minière dont nous euteiidons les épurations
vojtes t k VaoPAcATSUK, u° tlcousului la Constitution
(ail. IOU Cl 101.)
L'heure de la rénovation approche.... et sitrop
remplis de foi en votre chimère de prédilection,
fantôme qui de nouveau vous apparut dans la
Charte vous crûtes un instantvotre inamovibi
lité, (magistrats judiciaires, conseillers et juges!
détrompez-vous Tout est remis en question....
Votre perrennitésubordonnée toutes le» chances
du bon-plaisir, ne datera que du i5 octobre, i852;
ère quielle-même resteraencore sous l'épée de
Damoulès: - le provisoire contingent. - Jeunes et
vieux, barbons et imberbes, patriotes et Orangistes
(s'il y en a encore), faites-vous des complimens de
condoléance mutuels, et que la faux des épurations,
suspendue sur vos robes, le pacte qui unise frater
nellement tous les âges, toutes les capacités 1)
toutes les opinions!— Puis,en chœur, avec Béranger:-
Juges formons une sainte alliance, et, d'ores en
avant rendez-nous,s'il vous plaît; prompte, peu
coûteuse, et, sur-tout,bonne justice!!!
L. D. W.
Bruxelles7 juillet.
Le Roi vient de donner une nouvelle preu
ve de sa constante solicitude pour les arts
en se déclarant protecteur de l'institut fondé
récemment par les peintres de Bruxelles S. M.
qui lors de sa visite au salon avait fait plusieurs
acquisitions, vient de faire remettre de nouveau
3oo il. aux membres de la commission pour sa
souscription la société, en leur faisant connaî
tre sa résolution.
- Nous pouvons assurer qu'on accélère les
préparatifs du mariage du Roi divers objets
de prix commandés plusieurs bijoutiers de
Bruxelles sont exécutés. Des ouvriers travaillent
tant l'intérieur qu'à l'exterieur du palais.
- Tout le travail nécessaire pour la levée des
trente mille hommes décrétée dernièrement, est
déjà fait dans les bureaux de la guerre. Une
très-forte portion de ces hommes sera très inces
samment appelée sous les drapeaux.
- On écrit de Namur, 5 juillet:
Ou nous annonce qu'il doit arriver en cette
ville neuf cents hommes pour le dépôt du 7*
régiment. D'après une disposition du ministère,
ces soldats ne doivent pas recevoir de grande
tenue; cette mesure donuera lieu des écono
mies.
Plusieurs jeunes gens de Luxembourg et
des environs de cette ville, qui avaient fait pur-
lie du corps franc organisé par le major Claes
dans le Grand-Duché ont voulu ces jours
derniers rentrer dans leurs foyers: l'autorité
prussienue leur a intimé l'ordre de s'éloigner au
plutôt Manquant de toutes ressources, la plu
part de ces jeuues gens ont été obligés de s'en
rôler.
(1) Ea voulez vous de réellesd'utiles? Eh bieu! rétribuez
vos juges, d'une manière conveuable! Ne lesiuez plussordi
dement, sur les apiioitilt-mens d'une magistr »ture inférieure, il
est vrai mais necessaueautant qu houoiable!... Brtf,
u'issiuùlez plus un jugc uu malloucr
- On écrit de Gand, 5 juillet:
Un enfant étant tombé lundi dernier dans
la Lys, au quai des Dominicains, en celle ville,
deux messieurs se précipitèrent après lui dans la
rivière: l'un d'eux parvint sauver l'enfant,
tandis que l'autre ne pouvant nagereut bien
de la peine échapper la violence du courant.
<r Nous apprenous que jeudi dernier les pré
posés de la douane ont saisi, au poste de Koe-
wacht-Moerbeke, deux lettres et onze journaux
au moment où l'on allait les importer clandes
tinement en Hollande. On nous assure qu'il y
avait parmi ces journaux cinq n01 d'un journal
orangiste qui ne portait pas de timbre. Le pa
quet saisi devait être remisau nommé Jean Ver-
mauder, secrétaire de la correspondance hollan
daise Koewacht.
- On écrit d'Anvers, le 6 juillet:
S. M. est arrivée hier cinq heures et demia
en ville.
a Une foule immense s'était portée la ren
tre du Roi. Aussitôt qu'on aperçut S. M., un
enthousiasme impossible décrire s'est mani
festé partout. Les cris unanimes de vive le Roi
ont retenti de toute part. Les acclamations les
plus vives ont accompagné S. M. depuis sou
eutrée en ville jusqu'à son palais, où elle s'est
empressée de se montrer au peuple avide de
contempler les traits chéris du priuce qu'il s'est
choisi.
Le Roi a admis plusieurs personnes sa
table. Après le dînerS. M. est sortie en voilure
et s'est rendue par la place de Meirla place
Verte et la grand'place aux bassins et la
porte de Sliek là, le Roi est descendu de voi
lure et a visité pied le fort du Nord, ainsi que
les travaux adjacens. S. M. a tout examiné par
elle-même et est entré daus les plus petits détails.
Eu revenant, le Roi a parcouru toute la
longueur des Jquais et fait le tour des bassins
où près de 3oo naviresélaieot pavoises, ce qui
présentait un coup-d'œuil magnifique.
A la place Sl«-VValburge, la foule entourait
le Roi de manière qu'il lui était diilicile d'avan
cer. Un cavalier voulut écarter la multitude
avec son arme; S. M. qui s'en aperçut l'empêcha
aussitôt: le Roi veut être entouré de son
peupler* s'est écrié alors un de nos principaux
magistrats. Parole qui ne peut être
pliquée qu'au Roi qui met son bonh ur etsk
gloire prévenir les besoins de /son peuple, el
dont les pas sont marqués par dfcs bienfaits. -
PeudaDt tout ce trajet l'air^reientissaii des
plus vives acclamations. Jamais jVfnce ne reçr
dans nos murs nu accueil semblable
que le peuple fût jaloux de donner nos enne
mis un lémoiguage incontestable de l'amour
