fl©!!
JOURNAL DE LA FLANDRE OCCiDÈftiTALE
MERCREDI, 5 DÉCEMBRE i83
XVÏinc Annëe.
POLITIQUE, JUDICIAIRE, ET NOTARIAL. -- ACTES DU GOUVERNEMENT.
(N° 1493.)
Vabonnement ce Journal est pour la pille et
son arrondissement, Jl. 2-y5, par trimestre; et 3
fi., pour toute la Belgique franc de port par la
poste.
INSERTIONS.
Prix 8 cents par ligne; et
toutes celles en dessous de y
lignes se paient 5o cents.
OUVERTURE DES PORTES
es LA VILLE.
Du 1 au i5 Décemb. 6 i/î heur.
FERMETURE DES PORTES
de la ville.
Du i au i5 Décemb. 5heures
BELGIQUE.
Anvers 3o Novembre.
On écrit de Borgerhout, 3o novembre:
Hier soir six heures, il a été lu aux trou
pes un ordre du jour de M. le maréchal com
mandant en chef, pour leur annoncer que la
tranchée al'ait être ouverte et les opérations
commencer 45oo hommes ont été conduits sur
le terrain et dix heures les travaux de la tran
chée ont commencé la parallèle ouverte sur un
développement de aooo mètres, et deux boyaux
de communications pour les queues de tranchée
ayant une étendue de 900 métrés. La droite de
la parallèle dépasse la chaussée de Boom et la
gauche s'étend jusqu'au glacis du fort Monte-
bello la ligne n'est, qu'à 4 mètres de la citadelle.
M. le duc d'Orléans était pour cette nuit
commandant de tranchée, il avait sous ses ordres
M. le colonel Auvraysous-chef de l'état-ma-
jor-généralet M. Tardieu de St-Aubanetco
lonel du 7* de ligne. Les tràveux ont été exé
cutés dans les plus profond silence les travail
leurs étaient protégés contre une sortie par les
compagnies d'élite des régimens de tranchée qui,
en avantoui dû rester couchée sur le ventre
les sentinelles étaient seulement genoux.
Le plus grand ordre n'a cessé de régner pen-
daut toute Ta nuit, malgré la pluie qni est tombée
sans discontinuer et les difficultés qu'offrait le
terrain. Toute a été surmonté et au point du
jour les soldats avaient entièrement terminé leur
tâche; ils se trouvaient tout-à-fait l'abri du
canon dans la tranchée aucun mouvement n'a
eu lieu de toute la nuit de la part du général
chassé pour empêcher les travaux.
Plusieurs fois M. le maréchal Gérard, accom
pagné de M. le duc d'Orléans, des généraux
8t-Cyr et Haxo et d'une grande partie de son
état-major a parcouru la ligne et encouragé les
travailleurs.
A raidiles régimens de tranchée ont été rele
vés par la brigade du général Zœpfel.
- Ce matin 8 heures les tranchées étaient
portées jusques sous le feu de la citadelle et al
laient jusqu'au cabaret dit Nicuwen Buitenet
la société de l'harmonie de St.-Laurent.
- Aujourd'hui 3o novembre, vers une heure du
matin les Français ont relevé les postes belges
vers l'Esplanade. A 5 heures, le capitaine fran
çais Beauclair s'est présenté, en parlementaire,
par l'arsenal brûlé, on a refusé de l'admettre,
mais on a pris la dépêcheen promettant une
réponse.
Voici la sommatien qui a été faite au général
Chassé
Sommation faite au nom de la France et de
l'Angleterre par M. le Maréchal Gérard
commandant en chef Varmée française
au général Chassé commandant la cita
delle d'Anvers.
Au quartier-général de Borgerhout sous
Anvers, le 3o novembre i83a.
M. le général, ju suis arrivé devant la cita
delle d'Anvers la tête de l'armée française avec
mission de mon gouvernement de réclamer l'e
xécution du traité du j5 novembre i83t,qui
garantit S. M. le Roi des Belges la possession
de cette forteresseainsi que celle des forts qui
en dépendent sur les deux rives de l'Escaut.
J'espère vous trouver disposé reconnaître la
justice de cette demande. Si contre mon attente
il en était autrement, je suis chargé de vous faire
connailre que je dois employer les moyens qui
sool ma disposition pour occuper la citadelle
d'Anvers.
Les opérationsdu siège seront dirigées sur les
fronts extérieurs de la citadelle et quoique la
faiblesse de la fortification du côté de la voile,
et le couvert des maisons m'offrent des avantages
pour l'attaque, je n'en profilerai pas; je suis
donc en droit d'espérer, conformément aux lois
de la guerre et aux usages constamment obser
vés, que vons vous abstiendrez de toute espèce
d'hostilité contre la ville. J'eu fais occuper une
partie dans le seul but de prévenir ce qui pour
rait l'exposer aux feux de votre artillerie un
bombardement serait un acte de barbarie inutile
et une calamité pour le commerce de toutes les
nations.
Si malgré ces considérations vous tirez sur la
ville, la France et l'Angleterre exigeront des
indemnités équivalantes aux dommages causés
par le feu de la citadelle et des forts, ainsi que
par celui des bâlimensde guerre. 11 vous est im
possible de ne pas prévoir vous-même que, dans
ce cas, vous seriez personnellement responsable
de la violation d'une coutume respectée par
tous les peuples civilisés, et des malheurs qui
en seraient la suite.
J'attends votre réponse, et je compte qu'il
vous conviendra d'entrer sur-le-champ eu né
gociation aveemoi, pour me remettre la cilalelle
d'Anvers et les forts qui en dépendent.
Recevez, je vous prie, M. le générall'assu
rance de ma considération.
Le maréchal commandant en chef l'armée du
Nordcomte Gérard.
A 11 heures qa la réponse du général Chassé
est arrivée; elle a été portée au maréchal Gérard
Berchem.
lia annoncé qu'il commencerait le feu midi.
Effectivement il a fait tirer quelques coups de
canon mitraille du côté de la caœpague,qui
n'ont fait aucun mal.
Le maréchal Gérard a demandé au général
Chassé une réponse plus précise et plus catégo
rique sur la neutralité de la ville d'Auvers.
- La neutralité de la ville paraît avoir été
l'objet de quelques négociations daus le conflit
qui va pçqi-èue s'élever entre la citadelle et
l'armée française. Ou nous apprend que le gé
néral Chassé a accepté cette neutralité, et qu'il
a lui-même demande tfye les troupes françaises
entrassent dans nos-murs pour contribuer a l'e
xécution de cet acte. Phare.
- Les chaloupes canonnières n'ont fait aucun
mouvement; une seule est dans le Doider, la
coupure, deux sont en face de la Téte-de Flan
dres, neuf sont échelonnées entre la citadelle et
Burgt, sur toute la largeur du fleuve.
- Les dernières voitures parties hier d'Anvers,
ont passé par la route de Borgerhout. La porte
de Malines a été fermée midi. Les communies -
lions resteront, dit-on, ouvertes du côté de
Borgerhout.
- Les voitures publiques de Bruxelles ne
sont pas entrées en ville.
- Deux bataillons du 5« régiment d'infanterie
belge ont quitté Anvers ce matin pour se rendre
Bruxelles ces troupes coucheroul cette uuit
Maliues.
- A dix heures, l'ordre de faire évacuer de
main dans la matinée, le village de Berchem a
été donué. En même temps le t8e part pour
entrer dans Anvers et relever les postes, qui par
convention doivent être occupés par des corps
français peudanl la durée des opérations du siège;
en compensation une batterie sera établie et ser
vie par des artilleurs belges.
Le capitaine d'artillerie belge Lefebvre fait
dresser cette batterie côté du jardiu de l'Har
monie.
Un aide de-camp du maréchal a porté la
même heure, au général Sébastian! dans les
Flandresl'ordre de commencer demain son
mouvement et d'enlever les forts qui couvrent
la tête de Flandres.
A dix heures du matin on a entendu une fusil
lade et une canotmade assez vives de l'autre
côté de l'Escaut. On suppose que la division
Sébasiiaui qui est chargée d'enlever les forts de
Burcht et de Sl-Hilaire sur la rive gauche de
l'Escaut., est engagé. Le général a dû sommer
les deux forts de se rendre, en même temps que
le maréchal sommait la citadelle.
- Le quartier-géuérai était encore ce matin