JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. SAMEDI, 8 DECEMBRE*, i83a. POLITIQUE, JUDICIAIRE, ET NOTARIAL. - ACTES DU GOUVERNEMENT. (N° i4gi.) XVIm* Année. L'abonnement ce Jodrxal est pour la ville et son arrondissement, Jl. 2-75, par trimestre; et 5 fl; pour toute la BelgiqueJranc de port par la poste. INSERTIONS. Prix 8 cents par ligne; et toutes celles en dessous de 7 lignes se paient 5o cents. OUVERTURE DES PORTES dr la ville. Du i au 15 Décemb. 6 17 heur. FERMETURE DES PORTES de la vu.lb. Du i au 15 Décemb. 5 heures BELGIQUE. Bruxelles 5 Décembre. M. le major Marin-Bourgeois attaché l'étal- major du général Desprez, est arrivé hier en courrier Bruxelles. Il était parti d'Anvers 1 heure moins un quart. Cet officier a apporté des dépêches au ministère de la guerre, annonçant qu entre 10 et 11 heures du matin les batteries françaises ayant été démasquées avaient com mencé de tirer sur la citadelle. Les canonniers français, selon le rapport de M. Marin, pointeut avec une justesse incomparable, et presque chaque coup porte dans les embrasures. - Voici la composition et la position de la 4e division de l'armée commandée par le général Daine, quia son quartier-général a Tervueren. 1" bataillon de la garde civique de Liège, Womersom; 3e bat. de Couitrai, Hougarde; 4e bat. D'Ypres, Meldert; ier bat. de Beveren, Heverlé; 2e bat. de Bruges, Khode Ste-Aga- the; 3e bal. de Capryke, a Overyssche. i« ré giment de ligne, état-major Lovenjoul 13° rég Tervueren; 7* escadron du 1" lanciers, Comptich; 6e batterie d'artillerie, Overys sche; 5e compagnie de sapeurs-mineurs; Nee- ryssche; 4e cornp» d'ambulance, Tervueren. Celte division, forte aujourd'hui de 13,000 hommes, paraît devoir être augmentée du 5° de ligne, d'un régiment de grosse cavalerie et d'une batterie d'artillerie. - En dehors des portes de Malineset sur la place, un nombre considérable de personnes, inquiètes sur le sort de la ville d'Avers, atten daient hier avec anxiété les voyageurs, arrivant de celte ville. 11 en était de même Bruxelles, plusieurs certaines de personnes attendaient aux portes et leurs bureaux les diligences d'Anvers. - A minuit on a entendu distinctement de Bruxelles, le biuit du canon du siège. - On a fondu Liège, par ordre du baron Evain, un énorme mortier. Cette pièce immense est calculée pour recevoir une bombe pesant 5oo kilog.; son diamètre est de 6t ceulimètres et elle peut contenir plus de 100 livres de pou dre. Le mortiers dont la chambre estcylindrique est fondu avec l'affût et pèse i5 milliers. 11 faut remuer toute cette masse pour donner au tir l'angle nécessaire. La bombe s'y place avec un appareil bascul et qui ressemble une grue. Cette machine n'est pas destinée une grande portée. Ou conçoit qu'un pareil projectile, qui contient en quelque sorte une mine, doit pro duire un effet épouvantable s'il tombe et éclate propos; mais il faut alteudre l'expérience. Plusieurs de ces mortiers sont attendus devant la citadelle. - Chaque jour, des détachemens de troupes françaises, venant de Lille ou de Douai, arrivent Tournay, et partent le lendemain, de bonne heure, pour l'armée. Ils appartiennent, pour la plupart l'artillerie. Du 6. - S. M. le Roi partira aujourd'hui vers midi de cette ville pour se rendre en voiture jusqu'au Vieux-Dieu près d'Anvers, où S. 1M. montera cheval pour se rendre aux retranchemens. - Un officier supérieur, venant de Paris, dévancé par un courrier franc étrier a passé hier soir six heures Bruxelles, allant en tou te hâte au quartier-général français. - Des fourgeons de l'armée française rem plis de maladèssont arrivés Bruxelles, ou fait des préparatifs l'hôpital de Saint-Pierre, pour en recevoir d'autres. - Il faudra 25,000 fascines et 4°>ooo sacs terre pour combler le fossé de la citadelle quand le moment sera venu d'y pénétrer par la brèche. - Hier 4 heures aucune bombe n'avait été lancée sur la ville d'Anvers. Les forts vis-vis de la ville sont toujours occupés par les troupes hollandaise, Une bombe a mis en flammes la boulangerie de la citadelle. Dans la nuit du 2 au 3, S. A. R. le prince d'Orange, revenant de son voyage au quartier- général, était en route pour La Haye. Anvers 4 Décembre. M. le maréchal accompagné du duc d'Orléans, des généraux Si Cyr Hugues, Haxo, Nègre et presque tout son étal major est en ce moment a visiter la tranchée et toutes les batteries; ils re connaissent leur vive satisfaction de voir tout disposé pour répondre au feu que cesse de faire l'ennemi. Un parlementaire part pour la citadelle il porte au général Chassé une nouvelle sommation de se rendre, le prévenant que tout esi prêt de notre côté, et que, si 11 heures précises la forteresse n'est pas rendue, le feu commencera. io3 pièces sont disposées il devait y en avoir io5 mais ce nombre a été réduit, deux pièces n'ayant pas été retirés des fossés dans lesquels elles sont tombées la nuit dernière. Lorsque les travaux de la 2e parallèle seront commencés, ce sera 140 pièces qui joueront. A la 5e batterie du fort Montelbello est réservé Thouueur de tirer la première. Demain probablement nos troupes prendront possession du fort du N'oid, qui les rendra mai- tresse de l'Escaut, et si le général Sébastian! attaque les forts de la rive gauche; l'artillerie du. fort du Nord serait d'une puissaute coopération. Service du 4 au 5. Le général Woirol, com mandant, le colonel Armand, commandant eu second; uu chef de bataillon du 61e et un du 65e; tous deux avec leurs bataillons de garde la trauchée. 11 heures. - Un coup de canon parti du fort Montebeilo et suivi d'une épouveulable déto nation, nous apprend que le parlementaire en voyé la citadelle en a rapporté une réponse négative. Sur toute la ligne les coups se succè dent avec une extrême promptitude, l'ennemi répond avec vigueur;la villeest presque déserte; le peu de personnes que j'y rencontre mon trent l'anxiété la plus grande; chaque minute, chaque seconde on s'attend a voir les bombes, les boulets pleuvoir sur cette malheureuse cité. Les crain'es deviennent plus vives mesure que le feu augmente, et en vérité rien ne saurait peindre l'effet qu'on éprouve lorsqu'on se trouve ainsi au milieu de deux cent pièces d'artillerie tonnant dans ce même lieu. 3 heures. - L'esprit renaît un peu, depuis quatre heures le feu n'a faibli d'aucun côté, et la villen'a aucun malheur déplorer. Aux dé charges multipliées de notre artillerie, le géné ral Chassé répond par une grêle de bombes, car il se sert plus particulièrement de mortiers. Cependant nous avons déjà obtenu quelque avantage, trois pièces ont été démontées la Lunette St-Laurent, sur laquelle nos artilleurs dirigent principalement leurs coups, et l'on aperçoit distinctement un incendie dans l'inté rieur de la citadelle: il est sans doute causé par nos bombes. 4 heures. - Le feu continue et se soutient avec plus de vigueur du côté des assaillans. Quatre heures du soir. - On aperçoit les ve dettes françaises de la division Sebastianisuc la digue, et le bateau vapeur le Surinam fume, on entend quelques coups de canon. On assure que ce sont les Français qui tirent sur les bâtimens hollandais fesant les service des dépè ches. La vedette sur la digue, sur la rive droite de l'Escaut, la hauteur du Alelkhuysest réta blie: peine les Hollandais s'eu aperçoivent-ils que la même canonnière qui hier avait liié, lâ che un coup de canon sur le factionnaire. On parle de rétablissement d'une batt. rie de cam pagne pour tenir les canonnières eu respect.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1832 | | pagina 1