jli JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. N° i6a8.) SAMEDI, 29 MARS, i834. (XVlIœo Annce.J T lé abonnement ce Journal estpour les villes et arrondisse m. de Courte ai et d'Ypres, de fr.5-35 par trimestreet de fr. 6-55 c. pour toute la Belgique, franc déport par la poste. Prix des insertions en Petit- Romain, 20 et. par ligneet toutes celles en-dessous de 6 lignes se paient i franc. OUVERTURE DES PORTES D1 LA TILLE. Du 16 au 5i Mars, 5 heures. FERMETURE DES PORTES DE LA VILLE. Du 16 au 5i Mars, 7 172 heures. DELG1QUE. Ypres 29 mars. LÉGISLATION. - Droit Civil. Diorr d'EmphvtAoss vulgairement Cens ou Aarestemist. Parmi les legs insolites et onéreux dont nous a dotés le reliquat de la jurisprudence féo dale, entée sur le droit civil nouveau, on doit, incontestablement, placer, en première ligne, ce que, dans le jargon semi-barbare du palais, on désigne par droit cPemphytéose. Or, i'emplvyléosedontsommairementnous venons de caractériser l'origine (nous ne voulons prendre date que du moyen-âge) et la maintenue, n'est ni plus, ni moins qu'un droit vexatoire, arbitraire, dommageable, exorbitant! Le Code civil français primitif avait tourné, éludé la question. On sait de reste ce que c'est, en termes de pratique, que tourner, éluder. C'est placer tout bonnementtelle ou telle chose non- prévue par le Code actuelet non-formellement modifiée, abrogée, etc., sous l'empire du droit ancien, soit coutumier, soit romain, soit tout autre car c'est n'en pas finir; le tout encore, et ce bien entendu sans trop s'inquiéter des ani crochescontre-sens antinomies.... partant, des procès qui peuvent, ou mieux qui doivent, im manquablement, surgir de tout ce gâchis législatif là!... Mais, sans procès, adieu tribunaux, par quets et barreaux - Or, et c'est là le hic de l'af faire, il faut alimenter l'usine: donc, on fabrique la plupart des lois en ce sens, non qu'elles soient brèves, claires, lucides au doigt, l'oeil et au sens; mais qu'elles offrent le plus do prise possible l'élasticité, la diversité interprétatives.... Bref, une loi ne doit pas être bonnemais pro cessivec'est là le nec plus ultrà de la science, ou plutôt du métier de la chicane! Quittons la digression, et revenons l'empby- téose. Par modification au Code civil, le gouvernement déchu régularisa en Belgique, les droits d'em- phytéope et de superficie, cousins-germains semi- féodaux; mais dontincontestablement, l'aîné a, sur son cadet, tout t'avantage qui compète son héraldique extraction - (Lois des 25 décembre, Set 10 janvier, 1824*) Or, il y a, en Belgique,une infinité de biens- fonds, des communes, presque tout entières même grevées de ce beau droit du seigneur emphytéotique y droit qui, viable une durée de 27 ans, minimum, trépasse, maximum, la haute caducité de 99 années: ce qui, du reste, est passablement honnête!.., Mais ce qui ne l'est pas, ce que la loi aurait dû, ou devrait prévoir (car il vaut mieux tard que jamais c'est qu'il y a une foule de cas, indivision, usufruitmi norité, par exemple, qui lèsent l'emphy Léote portent un préjudice notable aux propriétés, paralysent ou empêchent les transactions, etc. Cependantles bailleurs d'emphytéoses en tout état de cause, perçoivent les redevances censi taires; mais, s'agit-il de prolonger le cens, de renouveler l'arrentementqu'eux-mêmes ont laissé éteindre, ou coopéré laisser éteindre, ces MM. et Daines les seigneurs de village de jadis, n'en ont que faire, eux de toutes ces roturières et importunes formalilés-là - Les vilains paient; comme les anciens serfs, ils sont plus ou moins, attachés la glèbe, l'éviction, la précarité, qui, comme l'épée deDamoclès, sont, incessamment suspendues sur leur tête: et les ex-hauts-vassaux et ex-francs-jusliciers suhodorentl'envi, les enivrantes cassolettes des seules velléités féodales que, par une inconcevable anomalie, le Peuple, alors qu'il fit table rase, leur ait encore laissé exploiter La commune de Voormezeele, près Ypres, est entre autres, en grande partie, bâtie et sise sur emphytéoses. Ces empbytéoses sont, presque toutes, éteintes. La famille de Joigny de Pamèle, divisée d'intérêts, dit-on, perçoit les arrente- niens; mais de nouveaux cens, mais de renou- \«|lemena d'iceux, point! - On oppose des fins de non-recevoir, des alibiforainsetc. Faux- iuyans, chicanes, mauvaise-'-foi, que tout cela! - On vous paie: eh bien! régularisez, proroquez la régularisation de la gestion; ou, du moins, cessez, différez la perception jusqu'à régularisa tion. (1)- Voilà pour les nobles propriétaires. Voici pour la législature, pour le gouverne ment. En aucun cas possible, les intérêts publics, partant ceux des tiers ne doivent être ni res treints, ni lésés ni laissés aux cbancesde l'aléa toire, ni de l'arbitraire. C'est une mauvaise loi que toute loi imparfaite, précaire. Législateurs, gouvernons, écoutez, investiguez; et, le cas échéant, car, dans l'espèce, il y a urgence, partez remède au mal siau moins pour le pré sentles pouvoirs ou l'actualité vous manquent, pour extirper les abus! Finalement, l'emphytéosetelle qu'glle est organisée, est une anomalie dans nos mœurs est une monstruosité dans la loi car les pre mières nations d'équité et de justice distri- butive y sont foulées aux pieds! - Que l'on affranchisse les emphytéoses, des conditions qui concilient les intérêts réciproques, et que, pour le futuron proscrive ce bailce contrat oRéreus, dont l'origine, seule, commande im périeusement, l'annihilation. (Nous avons traité, sommairement, de l'em phytéose; car ce n'est point la soi-disant juris prudence qui domine, ici, toute la question: c'est l'équité, c'est la justice, c'est le droit na turel et intersocial. - Nous renvoyons les savans (1) Vos divisions de famille ne nous incombent point. Ou si vous oses assumer la responsabilité de Pfcaccn- tiouparée ou judiciaire, de votre soi-disant druil d'em- phytéose.eh bieu ayei-en,àla fois, et la franchiseet le courage Au moins, on sauva quoi s'en tenir! L. U. W. amateurs toutes les rhapsodies judiciaires, voire même jusques et y compris le Recueil de Ju risprudence Féodale.... sur les.... cens et rentes, etc., sous le nom de Jean-Vincent René, etc.) L, de Yiottr. Bruxelles x5 mars. On lit dans le Phare d'Anvers Samedides placards ont cté affichés dans diffërens endroils de la ville on y faisait un appel aux jeunes gens d'Anvers pour les en gager témorguer par des charivaris leur opinion contraire l'érection de l'université libre. - Le génie militaire s'occupe avec acti vité de la rédaction des projets de travaux exécuter eu 1834 aux fortifications de la d'Anvers. L'ouvrage le plus important que l'on fera cette annéec'est l'établissement d'une demi-lune en avant du front 3-3 de la citadelle, qui est le front le plus faible de cette forteresse. Les brèches les plus considérables des murs de revêtement de la citadelle seront ré parées dans le cours de cette année; plusieurs communications importantes seront également rétablies entres antres celles des forts As ti uweel et Burghr, près de la Tete-de-Flan- dres 5oo,ooo francs sont destinés ces di vers ouvrages. - Un ingénieur français RI. Etienne Flachatpublie dans le Journal de Com merce une critique du plan qui a été arrêté pour la construction du chemin de fer. «Les ingénieurscïit-il partant de la donnée que leur chemin était destiné la fois au transport des marchandises et des voyageurs ont adopté un profil bâtard qui ne permet Xem ploi normalni du cheval, ni des machines locomotives leur profil ne convieut ni un transport de marchandises, etc., parce qu'eu voulant atteindre les deux buts ils ont sa crifié l'un et l'autre. - On écrit de Vellwezeltle 32 mars: Aujourd'huivers onze heures du matin, nous avons eu les Hollandais qui sont sortis de Maestricht de toute part. Uue trentaine de hussards se sont dirigés sur le village de KesseU autant sur le pavé de Tongres jus qu'à la hauteur de la borne n° 7 avec 60 70 fantassins et 4 ou 5 maréchaussées pied. Outre les officiers de chaque compagnie, les soldats étaient accompagués d'un état major composé de 7 8 officiers cheval et d'un

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Le Propagateur (1818-1871) | 1834 | | pagina 1