marche pour le Père. La Chaise en suivant
une partie des boulevards.
Arrivé l'entrée du cimetière le corps a
été porté bras par des gardes nationaux.
Plusieurs discours ont été prononcés.
Un autre tombe attendait, encore ouverte,
près de celle qui se refermait sur le brave
Rey elle était destinée recevoir les restes
du capitaine Gibertdu 3ae régiment.
Plusieurs discours ont été prononcés
enlr'autres par le général Bugeaud.
- Un grand nombre de gardes nationaux
ont témoigné le désir d'assister en uniforme
aux obsèques de M Baillot. Plusieurs chefs
de bataillons ont même demandé l'état-ma-
jor l'autorisation d'assister cette triste céré
monie avec leurs bataillons entiers sous les
armes. 11 leur a été répoudu que tous ceux
des gardes nationaux qui le voudraient étaient
libres de se joindre au cortège eu uniforme
mais sans fusil.
- Le colonel Chapuis blessé grièvement
en enlevant une barricade ne sera probable
ment pas soumis l'amputation. Il a supporté
Lier avec un courage admirable une opé
ration chii urgicale qui a duré plus de trois
heures et sur le succès de laquelle on a lieu
de compter.
- Voici les détails que donne la Gazette
de France sur le massacre qui a eu lieu
dans une maison rue Transnonaiu
La maison n° 11 forme l'angle des rues de
de Moutmorency et Transnouain elle pré
sente une façade de ouze croisées quatre
boutiques et trois étages elle renfermait un
ibéàlre et beaucoup de locataires. Quatorze
individus ont été tués plusieurs autres ont
été blessés.
M. d'Aubigny, peiotreel vitrier, occupe la
boutique gauche; 11. Hu, marchand de meu
bles, est dans la boutique a droite M. Adam
et uue laitière qui tiennent les deux deux
autresboutiquesétaienl heureusemeut absens.
Le lundi 14 avrilvers six heures du ma
tin, le combat touchait sa fin, les barricades
étaient prises un coup de fusil partit d'une
maison on supposa tort ou a raison ce
point est resté douteux qu'il partait de la
maison n° 12. Cette maison n'a pas été prise,
les portes n'ont pas été br isées elle a été
ouverte volontairement. Le portier la por
tière et leurs fils se présentent et parlementent
travers la grille on leur parle avec dou
ceur on les invite ouviir peine le fils
a-l-il ouvert la porte il tombe percé de coups
de baïonnettes aux pieds de sou père et de sa
mère; la mèie se jette eu arriére dans sa loge
et se cache le père grimpe les escaliers et
court avertir M. Lamy et sa femme, pro
priétaires de la maison.
Les furieux passent sur le corps du filsils
frappent droite la porte de M. Hu, il
vient leur ouviir en leuant entre ses bras
sou jeune fils de quatre ans il est tué coup
de baïonnettes luisou enfantet un de
ses omis M. Gueltard.
a
A gauche, M. d'Aubigny paralysé des
jambes gisait dans son lit sa femme et sa
fille étaient auprès de lui on frappe sa
femme ouvre une balle blesse son mari daus
son lit, sa femme, sa fille sont frappées,
blessées, renversées; le mari, le père infirme
crie ïuez-moiépargnez ma femme ma
fille On l'achève dans son litet les deux
femmes sont laissées pour mortes.
Au premier, M. Bréforl paisible mar
chand de papiers peints, avait ouvert sa
porte il est masacré ainsi que M. Robichet
M. Bouton, légionnaire, est tué sous une
table sept autres locataires dont nous n'a
vons pas retenu les noms éprouvèrent le
même sort aux divers étages.
Sous les toits dans une mansarde sur le
derrière, n'ayant pas vue sur la tue, de
meurait un vieil ouvrier nommé Tbiéry il
se lève en chemise ouvre sa porte et il est
massacré dans sa chambre sur son lit.
Le portier en moulant avait averti M.
Lamy cl sa femme et deux autres locataires.
11 les conduit sur les toits ils y sont pour -
suivis, cl ils ne parviennent se sauver qu'en
escaladant les toits de la maison voisine, au
risque de leur vie.
Un enfant de treize ans fut retrouvé blotti
sous un lit.
Tous les autres ont été tués ou blessés.
Les babitans de celte maison étaient des chefs
de famille généralement respectés ils sont
vivement regrettés.
M,ne Lamy qui a échappé au massacre
est la veuve de M. Doyen et Mmc d'Aubi
gny est sa fille.
Qui n'a entendu parler du théâtre Doyen
où tous les dimanches s'exercent des ama
teurs et des élèves. Maintenant quatorze ca
davres sont couchés sur ce théâtre où Talrna
a fait ses premiers essais.
- La Quotidienne annonce qu'hier
cinq heures du malin on a arrêté M. de
Pliilibeaucourt qui appartient l'opinion
légitimiste. On lui impute ajoute la Quoti
dienned'avoir distribue de l'argent aux in
surgés de Paris.
Du 18. - Le roi vient d'exprimer le dé
sir que sa fête ne lût point célébrée cette
aunée, pour que les fonds qui devaient être cou
sacrés celte solennité fussent employés au
soulagement des blessés pendant les jonrnées
des id et r4 avril, et des veuves et orphelins
de ceux qui ont succombé eu défendant
l'ordre public.
La ville de Paris sera invitée donner cet
te destination aux fonds qu'elle reser vait pour
la fêle de S. M.
- Lord Durham et M. Ellice ont quitté
Par is aujourd'hui.
- Ou a célébré aujourd'hui les obsèques
du jeune et malheureux Baillot. De nom
breux amis s'étaient réunis de bonne heure
la maison mortuaire. Une foule considérable
de citoyens avaient aussi voulu rendre un
dernier hommage sa mémoire.
Le cortège malgré l'immense concours
de la population, est sorti dans le plus grand
ordre, de la rue de la Tour-des- Dames, pour
se diriger vers l'église Saiut-Nicolas-d'An-
tin. Il était précédé d'un détachement de gar
des municipale cheval. Les aides-de-camp
du roi et ses officiers d'ordonnance en grand
uniforme suivaient pied ainsi que les ai
des-de-camp et officier s d'ordonnance de LL.
AA. RR. les ducs d'Orléans et de Nemours.
Au milieu du cortège nous avons remarqué
MM. les ministres, M le maréchal Lobau un
grand nombre d'officiers-généraux les offi
ciers d'etat-major de la place des pairs de
France en costume une foule de députés de
toutes les opinions ayant leur tète M. Du -
pin président de la chambre. Le roi et les
princes avaient envoyé leur voitures. Des
officiers de la garde nationale et de la ligne de
toutes armes s'étaient joints spontanément
au cortège ainsi que beaucoup de soldats et
de gardes nationaux sans armes. On remar
quait encore les sous-officiers siuveilîaus des
Tuileries.
Les honneurs funèbres étaient rendus par
un bataillon de la légion un détachement
de chacune des douzes légions et de la légion
de cavalerie et par un détachement de la li
gne. Les coins du drap étaient tenus par M.
le général Durosnel, député, et le chef d'es-
cadrou d'éîat-mujor Brocard M, Daure et
uu chef d'eserdron de cuirassiers.
A midi le cortège s'est remis en marche
pour le cimétiére du Père Lachaiseoù le
corps a été déposé l'entrée de la chapelle
qui avait été orné de tentures noires.
M. le géuéral Jacquemiuotchef d'état—
maior de la garde nationale de Paris a pro
noncé d'une voix entrecoupée par l'émotion
uu discours qui a fait sur l'assemblée la plus
vive impression. M. le colonel Cliatry-La-
fosse au nom de ses compagnons d'armes
est venu resserrer sur la tombe qui allait se
refermer les liens qui unissent l'armée la
garde nationale et qui viennent d'être cimen
tés d'urt sang si pur. Un ami de la famille
un électeur de Seine et Marrie et un adju
dant-major delà 11e légion ont prononcé
cgalemeut des discours.
- Luudivers six heures c"u matin, un
détachement de la Ge légion conduisait la
préfecture de police plusieurs prisonniers
faits dans les barricades du quartier Saint-
Martin lorsqu'il rencontra un groupe de
maçons qui su rendaient la Grève. Ces ou
vriers se précipitèrent sur les prisonniers en
les accablant d'injures et de reproches, et
l'escorte eut beaucoup de peine les soustrai
te l'effet de leur indignation.
- La plupart des individus arrêtés sont
des ouvriers charpentiers des ouvriers ma
nœuvres. 11 se trouve aussi paimi eux plu
sieurs malfaiteurs prévcuus de vols qualifiés
et coutre lesquels l'autorité avait déjà décerné
des mandats d'amener.
r On évalue 12 ou i5,ooo francs les