JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
VENDREDI, 3i OCTOBRE, i834.
XVIII™ Année.
N° 1690.
m
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OUVERTURE DES PORTES
dr LA riLLI.
Du 16 au 51 octobre6 heures.
FERMETURE DES PORTES
DE LA VILLE.
Du 16 au 5i octobre, 6 172 h.
éméu
îbeA,
5o octobre. l'as i652 le duc de Mont
morency est décapité Toulouse.
5i. L'an 4/5j Augustule est reconnu em
pereur d'Occident.
•«MOI
Encore do Concours de Septembre Poésie natio
nale.
Indè fortuna et libertas
J'avais déjà fait, aux 3/4, un peu ab irato, il
est vrai, une espèce d'article sur ce sujet, qui,
d'ailleurs, semble être assez l'ordre du jour,
surtout depuis quelque temps. Toutes réflexions
faites, j'ai relu, plus attentivement, ce que je
venais de jeter sur le papier, et j'ai lacéré mon
article. J'aurais, peut-être, dû en faire autant
de celui-ci mais
Et pour être critique, on n'en est pas moins homme.'
J'ai conservé et je publie les observations suivantes.
Elles serviront, toujours quelque chose.
Et d'abord, au tour du grave Moniteur.
Il s'obstine, bon gré, mal gré, garder un
imperturtable, un dédaigneux, un officiel silence.
C'est dommage en vérité! Lui, qui, journellement,
dans ses chères et insignifiantes colonnes, enre
gistre des piles de legs et donations aux mains-
mortes cléricales, ne point daigner seulement
consacrer quelques petits espaces du Journal
Officielau concours de septembrela poésie
française indigène Fifi que c'est vilain dis
courtois, peu belge, antipatriotique, au Moniteur,
de traiter ainsi concours, lauréats, concurrens
etcmoinstoutefois, que ce ne soit par ordre
supérieur.... alors, je n'ai rien.... ou j'aurai trop
en dire etsur ceje rengaine comme on dit,
mon compliment.
Et voilà pour le Moniteur.
Disons un tout petit mot, en passantdes con
currens non-couronnésquipour forcer proba
blement le Moniteur donner signe de vie,
peu près comme on force un lièvre ou un lapin
dans son gîteont assumé la responsabilité de
l'initiative de la publications officieuse de leurs
œuvres.
Nous avons eu je crois de compte faitet M.
Angenot, père, de Verviers, et Mmo C. G***,
(i), et M. Bricoux, contrôleur des accises, Ru-
remonde.
Le Public a pu juger ces pièces, publiées, la 1™,
par le Journal de Verviers et par le Libéralet les
autres, par ce dernier car il est permis de douter
que ces M.V1. et dame aient obtenu, ailleurs, les
honneurs de la réimpression... Ce qui ne préjudicie
(i),V. le Libéral, 3o septembre, 6 et S octobre.
pas, le moins du monde, leur savoir-faire, leur
talent ou leur génie, surtout ces MM. Angenot
père, de Verviers, et Bricoux, le contrôleur,
Kuremonde. Et qu'ils daignentdu haut de leur
concurrence, se le tenir pour dit; et eux, pour
dûment avertis!
M. Pierre van Esschendocteurde Bruxelles
grand prix i'r lauréata publiéson tour, le
poème ombragé de la palme triomphale. (1)
Les vers de M. le docteur sont déjà appréciés
leur juste valeur. On peut douter, néanmoins,
qu'ils aient trouvé, dans le Public, la même
unanimité que dans le jury.... mais un jury n'est
point un Public, et puis,
La critique est aiséeet l'art est difficile.
En effetles vers du ier lauréat sont assez dif
ficilement élaborés.... Ceci soit dit, cependant,
sans faire, de tout point, chorus avec MM. les
Aristarquesle Courrier Belge en tête, qui trai
tent un peu cavalièrement M. P. van Esschen
lequel, mon avis, pour être médecin, n'est point
nécessairement menuisier: donc, ne dois point
autre maître Adam, de Nevers, faire des chevilles,
pour versifier.... peu près comme le poète-cor
donnier bruxellois (M. Frémolle) ne fait, que je
sache au moins, ni contre-forts, ni empeignes,
ni semelles, ni cuirs dans ses rimes: passe pour
les frères-chapeaux ou les coq l'âne
Enfin, va puisque le jury, unanime, l'a décidé
ainsi; va pour ie premier prix M. le docteur
P. van Esschen, de Bruxelles! Sans doute que,
d'une manière ou d'autre, le Public sera mis
même d'apprécier aussi le chef-d'œuvre, n° 2
honoré du second prix, et dû la plume de M.
Mahaudon (ou Mahouden) d'Enghien car je
veux icipar toute citation variaritée connue,
Aux Saumaises futurs épargner des tortures.
Et voilà tout coupen attendant les ora
cles ou miracles du Moniteuret la solution
affirmative, ou négative, de l'art. 6 du concours-
Rogier que, le même jour, a5 octobre, 1834,
Bruxelles et Ypres, peu près comme s'ils
s'étaient donné le mot, MM. P.-J. L., de Bruges
dans le Libéral, et Gouchon-Bellind'Ypres,
dans le Propagateurse piquant d'honneur et
d'émulationetc.prennent aussi l'initiative
officieuse, mais un peu tardive, il est vrai, de la
publication de leurs vers! C"est, ce qu'il paraît,
qui mieux mieux; et toujours de plus tort en
plus fort, comme chez Nicollet!
Le Libéralau publiant la poésie, dramatique,
pittoresque, pleine de chaleur, de mouvement,
de verve et de patriotisme, de l'anonyme brugeois,
en a fait provisoirement un court, mais juste
éloge. Je ne saurais, quant moi, que me rallier
cette opinion, d'ailleurs désintéressée équita
ble, autant qu'éclairée.
Restent les vers de M. Gouchon-Bellin.
Ils sont sous les yeux du Public: c'est lui de,,
les apprécier, de les juger. C'est ici que, relative-*
(I) Y,, euue aulies journaux, le Libéralai octobic.
ment une position d'intimité plus ou moins
grande ou connue, l'éloge ou le blâme offre un
égal, un double écueil.... Que faire Se ré
cuser et s'abstenir.... Ainsi fais-je.
Mais cet article est déjà long: il faut le clore,
et lever la séance.
Résumons-nous le plus brièvement que possible.
Il résulte donc, de tout ce qui précède, d'une
part, que le grave Moniteurmuet comme une
statue (sur cet article-là s'entend de reste), nous
autorise direau moins jusqu'à présentqu'il
n'a point tenu lui que vainqueurs et vaincus
poétiques ne fussent demeurésgisansdans les
cartons, dans les oubliettes de la haute-manu-
taction de Theux, Dugniolle et compagnie; et,
d'autre part, que le bénévole et honorable Public
n'y a rien perdu tant s'en fautpour attendre
et qu'enfin en dépit des mirifiques productions
en vers de toute forme, de toute mesure et de
toute couleur, de MM. un tel et un tel, il est
telle des pièces concurrentes part même les
deux poèmes couronnés, qui, sans doute, en
juger par celle de M. P.-J. L., de Bruges, prouve,
elle seule, que les Belges, eux aussi, ont une
poésie française nationale'. Disons donc, avec
M. de Reiffenberg
Les Belges seul aussi les eufaos du Géuie!
C'est ce que le concours vient de révéler. C'est
ce qu'il prouvera, de plus en plus, acceptons-en
l'honorable, le patriotique angure si le Moni
teurou si le Recueil-van Hasselt ne dédaigne,
pas officiellement et par ordre, de s'en donner la
peine.... Dans ce cas, il reste un moyen assuré: la
presse indépendante n'est-elle pas là? et, certes
il n'y aucun journal, vraiment belge, qui se
relusât ouvrir ses colonnes des vers de la fac
ture et de la portée de ceux qu'a insérés le Libé
ral dans son n° du 25 octobre courant.... Oui,
ces journaux feraient leur devoir si le gouver
nement, si le ministère de l'intérieurne savent
pas, en ceci comme en tant d'autres choses, faire
le leur
Jeunes poètes, nobles rivauxdignes coucur-
rensne désespérez point du salut.... de la pu
blicité: la presse libre, nationale, vous prendra
sous son égide; ses colonnes vous serviront de tri
bune: et, vienne un autre concours-Rogier, vous
saurez, je l'espère, vous saurez, celle fois-là,
d'expérience, comment il vous faut y répondre!
Indè fortuna et libertas
Quoi qu'il en soit, cet appel, étouffé ou non
sous le boisseaumarqué ou non par des verdicts
de coin de cheminée; cet appel oùcoté de
vers digne de la palme officieUe-, ôtt'àea suffrages
et des encouragemens du Public (ce qui, vaut,
pour le moins tout autant on a déjà VnSmrgir
des rimailleries que je m'abstiens déqualifié --
ce^pd^tProduitil faut eVi -Convenir, cet im-
1 i«nt rlsiKtat la preuve de la nationalisé de la
'poésie i*lgéî\
v Et c'est toujours un progrès,.m Qu'est une
trouvaille.... C<£a vaut mieux que rienou que
les rimes de oui Bousmars ressuscites. D'ailleurs